Tout change un jour ou l’autre, il suffit de savoir anticiper le moment où l’on doit changer à notre tour. Bonsoir. La grande équipe, tous étaient aussi déconcertés par le fait que Lars soit parti pour rejoindre son frère. Tout ceci avait une raison, le dragon de l’Effroi.

Le plus dur est d’arriver à voir plus loin que son esprit, les fissures de votre esprit laisseront entrer la lumière. — L’Étranger

Lars avant rejoint la salle de cérémonie, suivi de près par Aiden et Simha. Wolrad venait d’atterrir quelques secondes plus tôt sur la terrasse, encore une fois. Tous avaient été déconcertés par l’action de Lars et la vague d’ombre qui traversa toute la planète.

– Mes amis, l’heure est grave. Si vous êtes tous ici, c’est pour une raison…

– Qu’est-ce que tu viens faire là ? Personne ne te connait, on n’est pas venu pour toi ! répliqua Idan.

– Je m’en doutais, je me présente, je suis Lars, le frère du guerrier qui vous a tous recrutés, Aiden.

– Pourquoi on devrait te faire confiance ? demanda Wolrad.

– Parce qu’il aura autant d’importance que mes ordres, répondit Aiden qui venait d’entrer. Et si vous ne suivez pas ses ordres, vous ne suivez pas les miens.

– Vu comme ça.

– Messieurs Dames, bonsoir. Je suis Aiden Langton, hôte du manoir des dragons. Je sais que vous vous dites : pourquoi moi ? Ou encore : pourquoi maintenant ? Et qu’est-ce que vous avez à faire ? Rassurez-vous, cela va changer. En premier lieu, j’ai certaines missions à confier à certains d’entre vous.

– Dit toujours, répliqua Idan.

– Idan, Jared et Wolrad, je vais avoir besoin d’un Titan, allez le cherchez où vous voudrez, mais il me le faut entier.

– C’est comme si c’était fait ! répondit Idan.

– Je vous emmène, reprit Wolrad.

– Et nous ? demanda Lars.

– Nous avons un dragon à récupérer.

– Oh, je comprends le Titan. Comment comptes-tu t’y prendre ?

– Pour ça, je vais avoir besoin de Simha, elle seule pourra être assez folle pour m’accompagner.

– Pourquoi assez folle ?

– Tu comprendras bien assez tôt. Retrouve-moi dans une heure au palais des Dornes, en tenue de soirée bien sûr.

– Comme tu voudras mon chou, dit-elle avant de disparaitre.

– Et moi ?

– Je n’ai aucune idée d’où pourrait te porter ton démon, encore moins si Naia sera capable de le bloquer indéfiniment. Va faire un tour dans le jardin, il doit encore s’y trouver.

– Qui ? Aiden ? s’étonna Lars.

L’assassin avait disparu à son tour, aussi vite que Simha.

– Ton frère est aussi étrange que toi.

– Ce n’est pas mon frère pour le plaisir Naia, viens.

Le manoir était grand et était assez mal organisé, à vrai dire, il avait été construit sur les deux flancs d’une montagne. Les deux traversèrent le couloir dans la montagne pour retrouver le mage.

– Nekho, vous êtes encore vivant ?

– Lars, quel plaisir de vous revoir ! Mademoiselle, fit le mage courbant l’échine.

– Qui est-ce ? demanda Naia.

– Nekho Van-Horn, le maitre d’hôtel de ma mère adoptive, répondit Lars.

– Si je n’étais que maitre d’hôtel. Qu’est-ce qui vous amène ?

– Aiden nous a demandé de venir vous voir, je ne sais pas ce qu’il voulait exactement.

– Moi je le sais, il veut que je stabilise vos capacités.

– Comment ?

– Je suis mage après tout, dit-il revêtant sa robe.

– Oh, je comprends mieux, reprit Lars. Mitsu, ne vous avez pas choisi par hasard.

– Il n’y a jamais de hasard, mon ami, je vous prie, dit-il désignant l’autel où Aiden médite.

– C’est magnifique ici ! fit Naia découvrant les cerisiers et le décor derrière le jardin.

– Vous l’avez reconstruit à l’identique, beau travail, s’exclama Lars.

– Vous lisez dans mes pensées, mon cher.

– Il n’y avait que vous pour le faire. Ou mon frère.

– Bien vu. Si mademoiselle veut bien se mettre au centre de l’autel, je me charge du reste.

Il ferma les quatre entrées de l’autel et se tourna vers Lars.

– Je n’aime pas ce que vous faites, fit Lars.

– Pourquoi ? Il vous a aidé tout autant que moi, mon ami.

– Si vous le dites.

– Bien, pourquoi l’avoir prise avec vous ?

– Naia ? Parce que je l’ai rencontrée par hasard.

– Il y a autre chose.

– Lorsque j’ai récupéré le parchemin, elle a empêché Sadrius de prendre ma place. Elle ou l’esprit qui flotte derrière elle.

– Intéressant.

– Je n’arrive pas à comprendre ses pouvoirs, c’est comme si elle pouvait réanimer les personnes.

– Je crois que je commence à comprendre.

Pendant ce temps, Naia se trouvait en face d’un érudit, bien connu de tous.

– Qui es-tu ? demanda la jeune fille.

– Je ne suis qu’un vagabond, répondit-il.

– Je ne te crois pas.

– Pourtant c’est la vérité. Tu t’es perdu dans ta quête, n’est-ce pas ?

– De quoi parlez-vous ?

– Ton père, dans ta recherche tu as rencontré quelqu’un qui avait besoin de ton aide, tu t’es détourné de ta quête, sans pour autant te détourner de ta nature.

– Ma nature… dit-elle hésitante.

– Il t’a légué un grand pouvoir, que tu vois différemment de lui.

– Je ne sais même pas ce dont je suis capable.

– Cherche au fond de ton cœur, regarde à travers mes yeux, tu y trouveras des réponses.

Elle resta une heure avec lui puis en sortie, toute seule. Le vagabond parti rejoindre Nekho dans le manoir.

– Qu’as-tu appris sur elle ? demanda Nekho.

– Elle use ses pouvoirs du vide, cet esprit n’est pas anodin, répondit le voyageur.

– Du vide…

– Tu sais à quoi je pense, Nekho.

– Oui, si je m’en étais douté.

– Alors il va falloir faire attention à elle, ses pouvoirs pourraient se retourner contre nous.

09/2130