{03} Backseat Serenade | All for Charity
Les galas, c’est marrant seulement quand ça se passe mal ! Bonsoir. Les galas, les fêtes, les soirées. Les grands hommes en font souvent, pour beaucoup de choses, souvent trop. M’enfin, cette fois-ci c’était une vente aux enchères, de deux reliques anciennes. Des œufs de dragons, paraitrait-il, mais des répliques. Presque.
Les dragons ont bâti ce monde, ils sont les seuls qui pourront ramener l’ordre dans ce monde en guerre. — Lars
Aiden avait donné rendez-vous à Simha devant le palais des Dornes, en tenue pour pouvoir entrer. Il avait abandonné le casque pour des lunettes noires et portait un costume de soirée, avec une veste longue. Simha arriva quelques minutes plus tard, en limousine.
– Je n’avais pas demandé aussi chic, s’exclama-t-il voyant la femme.
– Ça te déplait ?
– Aucunement, dit-il lui tendant la main pour sortir de la voiture.
– Alors. Raconte-moi tout mon chou.
– L’œuf d’Erribor est ici aux enchères et je vais avoir besoin de tes talents pour le voler.
– Et tu ne peux pas le faire toi-même ?
– Je suis un assassin, pas un voleur. Simha portait une robe noire avec des motifs dorés, des talons qui la rendaient aussi grande qu’Aiden et des boucles d’oreilles qui tenaient tout le lobe.
– Si mademoiselle veut bien m’accompagner, dit-il lui tendant le bras.
– Gentleman en plus, avec plaisir. Les deux se firent passer pour un couple fortuné et rejoignirent la salle des enchères. Juste avant se tenait un bal avec tout un tas de riches. Ce n’était presque que des personnes assez âgées, mais aucun Symbian, nulle part. Aiden prit la direction du buffet en premiers lieux, comme si c’était naturel pour lui.
– Quand est-ce que tu vas t’arrêter de te goinfrer ? Et ton cholestérol ? Aiden regarda Simha étrangement, sans comprendre pourquoi elle lui disait ceci.
– C’est pour faire plus vrai, dit-elle en chuchotant.
– Oh, je comprends.
– En vrai, tu n’avais besoin de moi que pour rentrer, tu auras pu y envoyer ton frère.
– Et Naia ? Elle a quatorze ans, je te rappelle.
– Quatorze ans ? Elle en fait au moins dix-huit.
– Je sais, mais, non. On peut tout faire ensemble, n’est-ce pas ?
– Même m’offrir une petite danse ? répondit-elle le trainant au milieu par la main.
– Ça peut se faire.
Ah ! Le tango, c’est pas mal comme danse. C’est gracieux, expressif, rythmique. Tout le monde sur la piste s’y essayait tant bien que mal, sans succès. Sauf deux. Aiden et Simha, bientôt admirés par tous tout le long de la chanson. Il finit par ramener Simha près de lui, essoufflée par la danse.
– Je, euh…
– Ce n’est pas parce que je suis à moitié robot que j’ai perdu mes talents de danseur.
Les autres femmes se rapprochaient d’Aiden alors que Simha l’avait lâchée.
– Je vais aller faire un tour aux toilettes, je reviens.
– Je t’attendrai, répondit-il avec le sourire, pas si vite, mesdames, je ne peux en satisfaire qu’une à la fois, reprit-il se dirigeant vers le buffet.
Le palais avait gardé un style rustique, assez semblable à un Versailles. Simha s’est alors perdue dans les couloirs, dans l’espoir de trouver ce pour quoi elle était ici. Elle se retrouva dans un long corridor droit. Elle passa les pièces une par une pour retrouver l’œuf. Ce n’est que dans les dernières pièces qu’elle le trouva dans une vitrine.
– Ah, c’est toi que je cherchais, dit-elle essayant de passer sa main à travers la vitre, mes pouvoirs ne marchent pas…
– Hey, qu’est-ce que vous faites ici ?
Simha se retourna violemment sur lui pour entrer dans son esprit, sa forme d’ombre avait déjà pris le dessus. Elle le força à se mettre à genoux pour l’achever, mais se rappela ces mots d’Aiden
« Tu n’es pas obligé de supprimer tous tes ennemis. Tu es peut-être le serviteur de la mort, tu ne dois pas pour autant ôter la vie de personnes qui ne le méritent pas. »
Elle lâcha son contrôle pour le laisser s’évanouir, puis elle passa la porte pour se diriger vers la fin du couloir.
– Welon Marsham, bien…
Elle toqua doucement à la porte pour savoir s’il y avait quelqu’un. Un « entrez » étouffé se fit entendre. Elle entra et referma la porte derrière elle.
– Mademoiselle, que me vaut cet honneur ?
Elle s’approcha doucement du bureau sans rien dire et prit le contrôle de son esprit.
– Où se cache ton boss ?
– Tu crois vraiment que je vais te répondre ?
Elle s’introduisit plus loin dans son esprit, plus fort.
– OK ! OK, Illios, en Grèce, dit-il.
– Bien, tu vois quand tu veux.
– Laissez-moi, je vous prie.
– Tu rêves mon petit, dit-elle avant de supprimer son esprit.
Elle retourna alors auprès d’Aiden qui n’avait pas lâché le buffet d’un centimètre.
– Alors, tu l’as récupéré ?
– Il bloque mes pouvoirs. Lui ou la vitrine.
– Intéressant.
– Ça ne te choque pas plus que ça ?
– Ça veut dire que je dois changer mon plan.
– Explique-moi tout.
– Pendant que tu étais parti te repoudrer le nez, j’ai analysé les invités. Deux d’entre eux sont des démons, je les soupçonne d’être ici pour l’œuf.
– Et ?
– On attend le lancement des enchères, tu fais diversion pendant que je vais chercher le cadeau.
– Et comment je m’y prends ?
– Fais-toi plaisir, je n’ai pas d’ordre à te donner après tout.
– Là, tu me plais.
Une vingtaine de minutes plus tard, la séance commença, et les lots s’enchainaient, mais deux des invités n’ont fait aucune offre.
– Tu avais donc raison, fit Simha.
– Attend notre cadeau, et agis à ton désir, je vais lâcher le costume.
– Comme tu voudras.
Quelques offres plus tard arriva l’œuf, aux écailles rouges brillantes.
– L’offre commence à dix-mille crédits.
– J’en donne cinquante-mille, fit un homme quelques rangs devant la femme.
– Cinquante-mille à ma droite, qui dit mieux ?
– C’est quand tu veux Simha, fit Aiden caché, l’armure éteinte.
– Cent-mille fit le second homme.
– Cent-mille. Une fois, deux fois, trois…
– J’en offre un milliard, fit Simha qui passait entre les invités, à côté des deux démons.
– Enfin, s’exclama Aiden dans son coin.
– Mais…
– Qui êtes-vous ? Vous n’êtes même pas invités ?
– Venez le chercher votre œuf, si vous le voulez vraiment.
Elle déclencha une ombre de fumée dans toute la pièce. Aiden sortit de sa cachette et profita de la fumée et de sa furtivité pour dérober l’œuf de son support et s’en aller par la porte. Simha en fit de même quelques secondes plus tard.
– Je te l’avais dit que ça serait facile, reprit l’assassin.
– Mais pas à ce point. Ça va ? Tu es pâle.
– Oh, oui.
Il réactiva son armure, poussant une expiration rauque et résonante.
– C’est mieux ? Mademoiselle, votre limousine.
– Merci très cher.
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