[*1] INTERLUDE – Nerves Endings
La mort se rendort toujours, mais à quel prix ? Bonjour. L’histoire n’attend pas. Jamais. Cependant, toutes les histoires se racontent en même temps, mais à des endroits différents. Laissez-moi du temps, le temps de vous faire découvrir le monde à travers mes yeux.
1 – ‘Anathema – Octobre 2130’ |Nova’s Blindfold|
Nova avait retrouvé cet étrange dôme de lumière qui abritait une ville. Immense, lumineuse, irréaliste. Siaelian était émerveillée par les couleurs qu’elle dégageait, sans même comprendre ce qu’elle venait faire ici. Aucun des habitants ne se ressemblait, ou presque, tous lui paraissaient étrangers, d’une autre ethnie, d’une autre planète. Elle suivait pourtant frénétiquement Nova qui avançait en sachant pertinemment ce qu’il devait trouver au bout de son chemin.
– Verrouillée !
– Quoi ? demanda la jeune femme enthousiasmée par son entourage.
– Pourquoi cette foutue tour ne me laisse-t-elle pas entrer ?
Elle se retourna vers lui, essayant de passer la porte d’une immense tour qui formait deux ailes.
– Tu veux que j’essaie ? demanda-t-elle.
– Tu n’y arriveras pas.
– Qu’est-ce que ça me coûte ?
Elle se rapprocha de la porte, qui s’ouvrait à mesure qu’elle avançait, laissant apparaître la lumière qui brillait à l’intérieur.
– Comment tu as fait ? demanda Nova.
– Tu crois que je le sais ? Viens.
Ils pénétrèrent dans la tour, qui s’illuminait à mesure qu’ils avançaient.
– Bienvenue Nova, fit une voix féminine résonnant dans le bâtiment.
– Qu’est-ce que tu es venu chercher exactement ?
– Des réponses, reprit l’homme.
Nova continua son ascension de la tour, Siaelian continuait de se perdre à admirer les environs.
– Qu’est-ce que tu essaies de me montrer ?
– Je ne comprends pas ce que vous cherchez, reprit la voix.
– À quel moment j’ai brisé cette ligne ? À quel moment j’ai perdu mon cœur ?
– Votre cœur ? J’ai peut-être une réponse à ça.
L’ordinateur qui se tenait devant lui s’illumina et lui afficha une étrange personne, aux cheveux orange.
– Bien, si jamais tu écoutes ça, c’est que le roi dément est encore quelque part. Pourtant j’ai essayé de le faire tomber, des milliers de fois, mais on n’a pas réussi. Bon, c’est lui qui détient ton cœur. Quant à moi, je suis parti me reposer dans les terres sacrées, sous stase, bien sûr. Rappelle-toi, six minutes. Oh ! Et une dernière chose. Il est de l’autre côté. Bonne chance.
– De l’autre côté… réfléchit Nova.
Il se retourna, observant les deux clés qui se trouvaient devant ses yeux. Il prit l’une d’elle pour se téléporter devant Siaelian.
– Je, j’ai quelque chose à faire, je reviens. Vite.
– Attends ! s’exclama-t-elle.
Il se laissa tomber en arrière. Disparaissant à travers, rien du tout en fait. Il avait complètement disparu, il n’était nulle part. Puis le bouclier qui entourait la cité devant la tour commença à devenir blanc, opaque.
Nova avait changé de monde, complètement.
– Si j’avais imaginé rentrer ici moi-même, fit Nova.
– Rappelle-toi, tu as six minutes.
– Merci l’horloge. Je le savais déjà.
Il est apparu dans un monde, détruit, renversé. Où presque tout était déstructuré. Ce monde, c’était les limbes, une dimension parallèle, appartenant aux démons. Ce monde ne devait être qu’une légende, si seulement.
– Je ne sais pas comment ils font pour vivre ici, m’enfin. J’ai quelque chose à trouver. Son cœur émettait une puissante énergie, largement assez pour faire vivre ce qui se cachait derrière le corps de Nova. La ville était étrangement calme, beaucoup trop à son avis. Il continuait malgré tout sa route vers le centre de la source d’énergie. Il se retrouva presque un kilomètre plus loin, devant un cristal aussi grand que lui.
– Qu’est-ce qu’ils ont bien pu en faire pour qu’il explose comme ça ? se questionna Nova.
– Ils ont essayé de le maîtriser, en vain.
– Qui êtes-vous ?
– Le concierge de la prison qu’il y a autour de vous.
– Et j’imagine que quand je vais récupérer ça, la prison va apparaître ?
– Vous imaginez bien mon ami, dit-il s’en allant.
– D’accord. Comme tu voudras.
Il plongea sa main dans le cristal, récupérant le petit fragment par l’anneau qui l’entourait.
Il l’observa quelques secondes avant de le replacer dans sa poitrine. L’étoffe brillante qui avait créé son armure revint, de son cœur et bleutée cette fois-ci. Elle l’illumina quelques secondes pour le changer d’apparence. Il regarda ses mains, ouvrit sa veste pour sortir un paquet de cigarettes, en allumer une et tirer une latte.
– J’avais raison…
La prison s’était construite autour de lui, et il était au centre de la cour, arène des combats de ceux qui l’habitaient.
– Je suis le seul qui ait le droit de résider ici. Rends-moi ce cristal.
– Tu n’as pas déjà la moindre idée de ce dont il est capable. T’en ferais quoi ? dit-il en continuant sa cigarette.
– Te briser !
Les spectateurs l’acclamèrent, comme s’ils voulaient que le combat démarre.
– Il te faudrait déjà savoir qui je suis, reprit l’homme.
– Je te le répète une dernière fois, fuis d’ici Nova, avant que je ne détruise. Un immense personnage sorti des ombres, la peau blanchâtre, des cornes sur le crâne et une grande armure ancienne sur le torse.
– D’accord.
Il finit sa cigarette avant de disparaître complètement. Il vint frapper son adversaire avec une grande vague de fumée qui le fit apparaître à nouveau. Il déploya une épée, lui tranchant un bras, puis le propulsant au centre de la cour.
– J’ai encore beaucoup à apprendre, mais JE suis le roi de ce monde. Les limbes n’ont plus rien à m’apprendre ! s’exclama l’homme.
Il frappa d’un grand coup son adversaire au sol, changeant son épée pour une immense hache, qu’il posa sur ses épaules.
– Faites-le savoir au monde, Leo n’est toujours pas mort.
Un nouveau portail apparu devant lui, il s’y jeta dedans pour apparaître à nouveau devant Siaelian.
– Une seconde !
Il se jeta du plateau pour retourner dans la salle où il avait pris la clé. Pendant ce temps, le bouclier de la Citadelle avait presque été recouvert de son voile opaque. Il disparut aussitôt que Nova remit la clé à sa place. Siaelian descendit du plateau pour rejoindre son compagnon.
– Nova ? questionna la fille.
– Oui, ah, oui presque, répondit l’homme.
– Que s’est-il passé ?
– J’ai récupéré mon cœur, sans ma mémoire pourtant. J’ai quand même un grand flou.
– Et tu as eu le temps de changer de coupe de cheveux et de veste.
– Tu peux faire beaucoup de choses en six minutes.
Il se retourna vers elle, puis sa mémoire revint, brutalement.
– Ça va ? demanda-t-elle hésitante.
– Ouais, ne t’en fais pas pour moi.
Il se posa sur la table à côté, en face de la porte et de Siaelian.
– Quelle idée de changer de style vestimentaire d’un coup ?
– C’est… Long à expliquer, dit-il repliant ses lunettes.
– J’ai même l’impression de ne pas te reconnaître, qu’est-ce qu’il s’est passé ?
– J’ai récupéré mon cœur, et mes origines. Je me présente, Adam Pearce.
– Mais… fit la fille perdue.
– Je suis toujours Nova, d’une manière. L’un n’empêche pas l’autre.
– Alors, maintenant que tu as retrouvé ton cœur, qu’est-ce qu’on fait ?
– Très bonne question.
– Et le collier ?
– Oh… Garde-le pour l’instant. Je sais ce qu’il nous reste à faire.
2 – ‘Montagnes de Sirra – Octobre 2130’ |The love is Way too far|
Simha avait rejoint le manoir pour le réveil du dragon. Elle en fut déçue apparemment.
– Tu te fous de ma gueule ?
– Qu’y a-t-il ? répondit Aiden.
– Ton œuf, je l’ai vu éclore, et il est vide !
– Oui, très perspicace.
– Tu nous as vraiment fait chercher un œuf et un Titan, juste pour couver un œuf vide !
– Oui, répondit-il toujours aussi calme.
– Pourquoi est-ce que je t’ai écoutée ? dit-elle disparaissant dans les ombres.
– Hey, pourquoi elle vient toujours gueuler quand je fais une sieste ? demanda Idan.
– Je ne saurais te dire, mon ami.
– Qu’est-ce qu’il se passe ?
– Elle a trouvé l’œuf vide.
– Et alors ? Ce n’est pas normal ?
– Si, ça n’a juste pas l’air de lui plaire.
– Je retourne dormir, et ne venez pas m’emmerder.
– Bien sûr.
Aiden retourna dans sa chambre, affaibli. Il retira sa tunique et s’approcha d’un miroir. D’étranges symboles s’étaient gravés sur sa peau, sur le torse et le dos. Il se posa ensuite sur son lit, pour méditer.
– Je suis désolé de t’infliger ça, fit l’étranger qui entrait dans la pièce.
– Non, il faut bien quelqu’un pour le supporter. J’en accepte le prix.
– Prends le temps de le maîtriser, ne le laisse pas te surpasser. Et reste à l’écart des autres, ils ne doivent pas savoir.
– Compris.
3 – ‘Temple d’Orebon – Octobre 2130’ |The guardian has fallen|
– Tu t’es déjà demandé qui avait construit ce palais ?
Naia s’extasiait devant la grandeur de la structure. Devant le sens du détail dont ceux, ou celui qui avaient construit la cité avaient fait preuve.
– Non, je sais juste pour qui il a été construit, répondit Lars. Tout ceci n’est que légende, mais on raconte qu’il a été érigé en l’honneur de celui qui a refaçonné la Terre. La majorité de ceux qui ont contribué à ce temple n’a jamais vu celui pour qui ils travaillaient.
– Ils ont bâti tout ça, juste pour une légende.
– Je ne pense pas que cela soit une légende, fit l’érudit.
Zenar faisait le tour du jardin, plongé dans ses pensées.
– Pourtant ils y croyaient, n’est-ce pas ? dit-il s’approchant d’elle.
– Oui, certainement.
– Ces savoirs ancestraux ne se sont pas créés tout seuls. Cet homme avait sauvé le monde, et l’avait recréé. De nouvelles choses sont nées de ce nouveau façonnage, il a appris à les maîtriser, pour inculquer ces savoirs aux suivants.
– Donc, votre maîtrise des dragons, et ce parchemin, c’est lui ?
– C’est exact, répondit Zenar. Naia se rapprocha d’un puits, fixant le parchemin qu’elle tenait dans ses mains. Violemment, un homme sortit de l’ombre, poussant Naia dans le puits.
– Naia !
Lars se lança à sa poursuite, sans pouvoir la rattraper.
– Navré, fit le guerrier de l’ombre.
Lars déploya son arc pour tuer l’assaillant, se jetant dans le puits à son tour pour rattraper Naia. Mais elle était déjà trop bas pour qu’il puisse la rattraper. Il provoqua une violente tourmente de flamme qui sortit du puits, se propulsant vers le fond pour attraper la fille avant qu’elle ne touche le sol. Son fracas résonna dans tout le temple.
– Lars…
– Je n’avais pas d’autres choix, fit l’homme aux écailles..
Le démon avait pris part de Lars, transformant son corps. Il émanait des flammes de ses bras, sa peau était devenue dure, comme rocailleuse. Son visage n’avait pas changé, sauf ses yeux brûlant la rage.
– Pourquoi ? demanda Naia.
– Je ne pouvais pas me permettre de te perdre.
Elle approcha sa main du torse de Lars, puis elle commença à léviter, avec lui. De grandes ailes brillantes se déployèrent derrière elle, et dans une poussée, les deux se retrouvèrent en haut, devant Zenar.
– Magnifique ! dit-il devant le nouveau corps de Lars.
– Tu n’avais pas à l’appeler pour me sauver, fit Naia.
– Et tu ne peux pas appeler tes pouvoirs sans énergie, reprit le démon.
Elle le coupa dans sa parole pour le serrer dans ses bras, sans lui laisser le temps de finir ce qu’il disait. Le démon disparu dans une poussière dorée, laissant l’œil droit de Lars rouge sang.
– Tout ce dont tu avais besoin, lorsqu’on nous a envoyés ici, c’est de ma confiance. N’est-ce pas ? demanda Lars.
– Je n’ai besoin de rien d’autre, répondit-elle.
4 – ‘Aëthrin – Novembre 2130’ |Why am I still holding on?|
– Je n’y arrive pas. Pourquoi je n’y arrive pas ? s’écria Nekho de colère.
– Reprenez votre calme Nekho, cela vous demandera de l’entraînement, répondit le fantôme.
– Cela fait deux mois, deux mois que je passe mes journées à lire, comprendre et appréhender la magie de ces grimoires, pourquoi est-il le seul que je ne puisse maîtriser ?
– Parce que vous ne vous laissez pas le temps.
– Je n’ai pas le temps !
Ces mots laissèrent un blanc, la colère de Nekho prenait le dessus, et laissait une tension entre lui et l’esprit. Le mage se rapprocha de la fontaine, se laissant tomber, la tête vers le ciel. Meryvach disparut, laissant Nekho seul dans l’immense tour, encore dans la tempête de neige.
La surface de la tempête de mana se troubla, laissant Nekho en plein rêve. Il en sortit une heure plus tard, retrouvant un mot de l’esprit sur le fauteuil de son père.
« Je pense que mon travail ici est fini, vous êtes proche de maîtriser tous ces savoirs. Cependant, retenez une chose, la valeur d’un gardien ne se mesure pas aux pouvoirs qu’il détient. »
Nekho soupira, prenant une grande inspiration juste avant.
– Je ne suis pas prêt à prendre cette place, pas maintenant. Cette force, cette magie a encore trop de secrets pour moi.
La cape de son père reposait sur le mannequin, Nekho la fixa quelques minutes, sans rien dire, sans rien faire. Il prit quelques minutes pour réfléchir, puis se dirigea vers la cape, qu’il posa sur son dos aussitôt. Il prit son bâton, frappant le sol pour changer de forme et éteindre toutes les bougies qu’il avait allumées.
5 – ‘*Somewhere* – Novembre 2130’ |Science of the Void|
Je vais raconter une histoire, que peu de personnes connaissent. Elle narre la vie d’un homme bien aimé de beaucoup, pourtant détesté de tous. Personne ne sait vraiment qui il est, ni son nom, ni son origine. Peu de personnes savent où il habite, et ce n’est pas à moi de vous le dévoiler. Pour faciliter les choses, je vais l’appeler le guitariste. Commençons.
Je suppose que beaucoup d’entre vous ont déjà croisé des mendiants, ou des personnes qui se font plaisir en jouant un ou plusieurs morceaux dans la rue. Cet homme en fait partie. Ce jour-là, il se trouvait sur un pont, habillé d’une veste de cuir noir, d’un bonnet et d’une paire de lunettes de soleil.
« I heard that you’ve been
Self-medicating in the quiet of your room,
Your sweet, suburban tomb.
And if you need a friend,
I’ll help you stitch up your wounds. »
Guitare à la main, il chantait ces paroles, saluant tous ceux qui passaient, qui le saluaient en premier. La vie avait l’air d’être un cadeau pour lui, comme une bénédiction. Rien n’avait l’air de le déranger, le train de la vie l’avait pris pour l’emmener loin, très loin. Il prit quelques minutes, s’asseyant sur le mur du pont où il était, puis reprit sa guitare pour reprendre son morceau.
« I heard that you’ve been
Having some trouble finding your place in the world.
I know how much that hurts,
But if you need a friend
Then please just say the word… »
Les passants continuaient de lui dire bonjour, de se plaire de la musique qu’il jouait, comme s’ils savaient qu’il était des plus inoffensifs.
« You’ve come this far
You’re all cleaned up
You’ve made a mess again
There’s no more trying
Time to sort yourself out…
Hold on tight,
This ride is a wild one,
Make no mistake,
The day will come when you can’t cover up what you’ve done,
Now don’t lose your fight, kid,
It only takes a little push to pull on through,
With so much left to do;
You’ll be missing out, and we’ll be missing you. »
Puis une âme égarée s’approcha de lui, le regardant, désespérée.
– Que t’arrive-t-il ma jolie ? demanda-t-il.
– Je cherche quelqu’un, mais à chaque fois que je m’approche de lui, il s’éloigne encore plus.
– Je crois que je connais cette sensation. Chante avec moi !
« Grit your teeth, pull your hair
Paint the walls black and scream
Fuck the world ’Cause it’s my life
I’m gonna take it back
And never for a second blame yourself. »
Sa chanson n’avait pas l’air de ravir la jolie fleur qui venait de s’accouder à côté de lui.
– Encore une histoire de cœur ? demanda le guitariste.
– Ça y ressemble vaguement oui.
Il se passa quelques secondes, ou le guitariste continuait de gratter, et la femme regardait l’horizon.
– Mais qu’est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle.
– Tu vois bien, je joue !
– Oui, d’accord. Pourquoi cette ville ? Pourquoi cette vie ?
– Il paraît que c’est aussi une histoire de cœur.
– Raconte-moi.
Il arrêta de gratter, repositionna ses doigts et se mit à compter son histoire, en chantant. Cependant, je ne vais pas vous la chanter, je ne peux pas.
– Il y a dix-huit ans de cela, dans cette même ville, j’ai rencontré la personne la plus merveilleuse de la Terre. Je passais mes journées, la guerre, les combats, jusqu’au jour où nous avions eu un quartier libre. Ce jour-là, moi et mon régiment sommes partis dans un bar, prendre une cuite, évidemment. J’étais le dernier à rentrer dans le bar, donc celui qui devait payer sa tournée. Alors je suis allé voir le barman et ai payé ma tournée. Nous nous sommes trouvé des tables, pour boire nos verres ensemble. Quelques minutes plus tard, le barman s’approcha de la scène pour nous annoncer qu’une personne aller chanter. Moi, sans me poser de question, je ne me suis pas intéressé. Pas tout de suite. Une femme se posa devant le micro, prit sa guitare et se mit à chanter. Ça faisait quelque chose comme ça.
Il lâcha sa chanson, pour en prendre une autre.
« Your little brother never tells you but he loves you so
You said your mother only smiled on her TV show
You’re only happy when your sorry head is filled with dope
I’ll hope you make it to the day you’re 28 years old
You’re drippin’ like a saturated sunrise
You’re spilling like an overflowin’ sink
You’re ripped at every edge but you’re a masterpiece
And now you’re tearin’ through the pages and the ink »
– Puis arriva le refrain, c’est à ce moment-là que je me suis retourné vers elle.
« Everything is blue
His pills, his hands, his jeans
And now I’m covered in the colors
Pull apart at the seams
And it’s blue
And it’s blue
Everything is grey
His hair, his smoke, his dreams
And now he’s so devoid of color
He don’t know what it means
And he’s blue
And he’s blue »
– Tu imagines bien comment tout le reste s’est déroulé, notre histoire a toujours été un jeu du chat et la souris, toujours à se chercher, se courir après.
– Alors où ton histoire est devenue tragique ? demanda la femme.
– Nous avons eu une fille, et à ce moment tout est devenu compliqué. Je n’ai pas voulu l’élever, elle ne voulait pas que je m’approche d’elle. Alors je l’ai vue le jour de sa naissance, mais pas depuis.
– Tu n’as jamais essayé de la trouver ?
– Non, je ne pense pas qu’elle mérite un père tel que moi.
Il arrêta sa mélodie, se mit à penser, alors que la demoiselle s’en alla en coup de vent. Puis il entendit des cris dans la ville, il descendit du mur, attacha sa guitare dans son dos et disparu dans un bruit sourd.
Le monde avait évolué depuis quelques années, pas toujours dans le bon sens. Cependant, les gouvernements se battent encore pour les droits des Symbians. Forcément lorsque le peuple est pas d’accord avec les lois que veut appliquer son gouvernement, ils manifestent. C’est ce qui se déroulait aujourd’hui, pas forcément bien. Normalement, les forces de l’ordre ne doivent intervenir que lorsque les manifestants vont trop loin, trop fort. Là, ils ont commencé à se battre avant que la manifestation ne commence. Les soldats formaient une masse noire dans leurs tuniques, alors que les manifestants commençaient à reculer.
Dans le même bruit sourd, le guitariste réapparu devant l’armée, flottant devant eux et venant se poser devant le plus haut placé.
– Ne t’interpose pas. Ceci n’est pas ton combat !
– Depuis quand les forces de l’ordre attaquent les manifestants Raegon ? demanda le guitariste.
– Ils s’opposent aux lois du gouvernement !
– Le droit de manifestation fait aussi parti des lois du gouvernement. Comme celle qui stipule que vous devez protéger les citoyens pendant ces événements, pas les abattre.
– Écarte-toi ! s’exclama Raegon.
– Pousse-moi ! Vas-y !
– Ne te mêle pas à ça Richard.
– Je me mêlerai à ce qui me semble juste, dit-il lorsque ses yeux passèrent au noir.
Il retourna les yeux de tous les soldats, les soulevant alors qu’il s’élevait dans les airs. Il les propulsa contre le sol, créant deux anneaux violets sous ses mains. Seul Raegon était encore debout. Il vint alors se poser à nouveau devant lui, les deux anneaux ont changé en un seul derrière son dos.
– Tu n’es pas dans la capacité de contrer mes décisions, laissez-les, ou c’est la mort qui vous attendra, fit Richard.
– Pourquoi dois-tu toujours faire souffrir les autres pour atteindre ton but ?
– Car ma justice ne se fait que par la destruction.
Raegon laissa un blanc quelques secondes. Puis il replia ses troupes, laissant les manifestants libres. Le guitariste reprit alors sa forme, son instrument et alla se poser sur les marches de la Mairie quelques mètres plus loin.
“It’s a long way home, When you’re on your own,
And your only friends are the traffic lights,
Speaking in morse code, (Yea) The road is long,
And I am tired,
But with you on my horizon,
I will drive until it all breaks down
’Cause I can’t breathe without you near,
You keep me safe,
You keep me sane,
You keep me honest,
You keep me alive,
On the edge of tonight,
Chasing tomorrow,
With fire in my eyes, (yea)
You’re like a siren in the dark,
You’re the beat playing in my heart,
You keep me alive,
On the edge of tonight, (yea)
Spent my whole damn life,
Trying to get things right,
And for every one of my mistakes,
You gave me all these chances,
When the roads too long,
And I am tired,
You are my horizon,
And I’ll drive until it all breaks down,
You keep me alive,
On the edge of tonight,
Chasing tomorrow,
With fire in my eyes, (yea)
You’re like a siren in the dark,
You’re the beat playing in my heart,
You keep me alive,
On the edge of tonight, (yea)
(You keep me safe,
You keep me sane,
You keep me honest, honest, honest, oh woah
You keep me safe,
You keep me sane,
You keep me honest)
You keep me alive,
On the edge of tonight,
Chasing tomorrow,
With fire in my eyes, (yea)
You’re like a siren in the dark,
You’re the beat playing in my heart,
You keep me alive,
On the edge of tonight, (yea)
We’re on the edge of tonight
Edge of tonight
You keep me safe,
You keep me sane,
You keep me honest, honest, honest (standing on the edge of tonight)
On the edge of tonight
On the edge of tonight
On the edge of tonight”