{13} Singularity | Forever For The Pride
Les ténèbres avalent le monde, comme le monde avale la nourriture qui lui est vitale. Bonsoir. L’heure est grave, mes amis.
Le monde n’a pas à subir encore un malade empli par la folie que contient ce manuscrit. Jamais je ne tomberai, jamais je ne toucherai à ce maléfice. — Nekho
Tous venaient de tomber, un à un. Seul Nekho à distance avait observé la chute de ses alliés, sans pouvoir agir. Seul le désespoir résidait dans son regard.
Alors que les troupes de l’Effroi commençaient à fêter leur victoire, Naia apparue de nulle part aux côtés de Nekho.
– Que s’est-il passé ? demanda-t-elle.
– Je… Je n’ai pas pu les sauver… dit-il dans son désarroi.
– Mais moi je le peux, mais j’ai besoin de toi.
– Non ! Jamais ! dit-il les larmes montant aux yeux.
– Tu ne peux pas les abandonner maintenant.
– Tu n’as pas la moindre idée de ce que tu me demandes.
Il se retourna, dos à Naia. Il se mit à réfléchir, mais Naia ne pouvait pas attendre.
– Alors j’irai seule.
Il ne bougea pas. Seul dans ses pensées, il se rappela les mots de Meryvach et se dirigea vers le bord de la falaise.
Naia avait rejoint le champ de bataille, commençant à appeler son esprit pour redonner la vie à ces amis tombés. La troupe de l’effroi s’approchait, de plus en plus. Plus vite, plus bruyante. Un des maîtres rampait presque à ses pieds pour la faire tomber. Elle ne comptait que sur l’intervention de Nekho. Elle finit son appel, quelques secondes plus tard, le maître agrippe sa jambe pour l’emmener avec lui. Puis vint le bouclier magique autour d’elle qui repoussa les ennemis, la peur s’effaça de son visage pour laisser apparaître un sourire victorieux. Elle éleva sa main vers le ciel, invoquant un immense torrent de lumière sur elle. Tous les corps s’illuminèrent un à un, puis se levèrent, retrouvant la vie perdue auparavant.
Nekho avait ouvert le grimoire, sa cape avait presque pris l’air d’ailes de corbeau. De l’autre côté, Aiden avait déjà dégainé son katana pour trancher la tête d’un Lars, qui n’était qu’un démon polymorphe.
– Et tu as cru qu’il pouvait être moi ? demanda Lars.
– Je n’ai jamais perdu espoir, et il tire mieux que toi.
– Sans rancune mon frère.
Aiden s’en alla vers la porte du château, sans réfléchir ni demander de l’aide. Sa confiance était imparable.
Nekho en vint à se téléporter au milieu du groupe, sa cape encore partiellement illuminée.
– Par où est-ce que l’on attaque ? demanda le mage.
– On doit permettre ton entrée Nekho.
– Éclairez-moi donc Lars.
– Le château est scellé, ta magie, quoique puissante, ne te suffira pas à briser les anneaux arcaniques.
– J’ai besoin de quelque chose de plus bruyant…
Il se tourna vers Idan qui jouait avec son lance-grenade.
– Alors nous allons les faire exploser.
Il prit Lars et Idan par la main, pour les téléporter devant le sceau arcanique.
– Idan, vous qui êtes spécialiste des explosifs, trouvez-m’en le plus possible et mettez-les devant cette chose au sol. Lars, je vais avoir besoin de ton dragon.
Lars prit sa position de méditation, tendant ses mains à Nekho pour qu’il en fasse de même. Il s’écoula une heure lorsqu’Idan et Jared revinrent avec des tonnes de poudre posées sur le sceau.
– À votre service messires, leur fit Idan avant de partir.
– Tu te sens prêt ? demanda Lars.
– Que voulez-vous dire ?
– J’ai vu ce que tu tenais dans la main lorsque tu as aidé Naia, je sais ce que tu es.
– Est-ce que j’ai vraiment le choix ?
– Nous avons toujours le choix.
– Pas cette fois.
Il se releva et commença à incanter un champ de force devant lui.
– Mais je sais que tu seras plus fort que lui, mon ami, reprit Lars avant de tirer sa flèche.
L’explosion déchaîna l’enfer. L’amplification que Nekho donnait aux flammes les rendaient tellement instables, que même lui n’arrivait pas à les contenir. Son bouclier bleu commença à scintiller et émaner des lueurs vertes, semblables à des fumées. Nekho faiblissait, il arrivait à peine à contenir l’explosion qu’il avait provoquée. Puis d’un coup, il brisa le bouclier pour étouffer les flammes, alors qu’une des pierres de son bâton scintillait.
– Va le rejoindre, on discutera plus tard.
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