{18} Feel Invincible | A dragon behind Me
Les ténèbres prennent leurs aises, et la lumière laisse place à l’espoir. Bonsoir. Vous savez, depuis le début je narre cette histoire de loin, mais je sais déjà tout, je vois tout. Donc tout ce qui se passe en ce moment, bah je le savais déjà.
Pourquoi est-ce qu’il me fascine autant ? — Simha
– Je ne comprends pas, fit la femme
– Dis-moi, je me ferais un plaisir de t’expliquer.
Depuis une semaine, Simha passait de plus en plus de temps avec Aiden dans le jardin, allez savoir pourquoi.
– On a tous nos capacités ou pouvoirs. J’arrive à concevoir le génie d’Idan, ou l’expertise de Jared. Les talents de Wolrad. Les pouvoirs que possèdent Naia ou Nekho. À la limite, je comprends le démon que possède Lars, mais toi ?
– Moi ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?
– À part vos dragons, et sans eux, vous n’êtes rien. Lars à son démon pour booster sa force. À part ta spiritualité, ce n’est pas ton armure qui fait tes capacités.
– Il y a autre chose, il y a toujours autre chose.
– Explique-moi, fit Simha.
– Le clan Toshima a une réputation, celui de détenir un savoir ancestral très puissant, aussi puissant que celui que Lars a dans ses mains. Notre père nous a de nombreuses fois compté les histoires et légendes qui trônent autour. Jamais il ne nous a expliqué que l’on devait garder ce savoir à jamais. Il nous a toujours interdit de toucher à la bibliothèque, parce qu’elle contenait des choses qui ne pouvaient convenir à des enfants. Et tout le clan Toshima a la formelle interdiction de toucher la lame d’Esir.
– Tu as été le seul à le faire, voilà pourquoi Lars a décidé de te tuer.
– Ses valeurs ont été plus grandes que les miennes. Je l’admets, j’ai désobéi au clan, j’ai touché la lame d’Esir et j’avais entre les mains ce pouvoir. J’ai alors commencé à passer plus de temps dans la bibliothèque pour apprendre à le maîtriser. Puis Lars a compris le jour où les flammes d’une torche se mirent à suivre mon bras. Il m’a alors défié si je choisissais de ne pas quitter le clan et m’a abattu.
Elle vint s’installer en tailleur devant lui et pris ses mains dans les siennes.
– Je commence à comprendre pourquoi tu portes ces bagues enchantées.
– Ce sont des trophées, chacune représente un des adversaires que l’on a battu, un des pouvoirs qui crée l’équilibre du monde. Elles prennent leurs pouvoirs et changent de forme en conséquence.
– Tu cherches à tous les avoir ? demanda la femme.
– La lame d’Esir, elle désigne le médiateur des pouvoirs, celui qui doit dicter ce qu’il doit en être fait, que ce soit pour le bien ou pour le mal. Il peut décider de bloquer toutes les sources d’une des formes de pouvoir comme dupliquer ses capacités. Jekiah avait compris cela, c’est la raison qui l’a poussé à me garder en vie. Il m’a inculqué sa sagesse, sa spiritualité pour que je rétablisse l’ordre.
– J’imagine qu’il y a dix pouvoirs ?
– Non, il y en a plus. Plus je réussirai à en posséder, plus facile sera l’art de la maîtrise.
– Quels sont ceux que tu as déjà ?
– L’eau, l’énergie de mon dragon. L’Effroi, parce que j’ai supprimé l’un de leurs serviteurs avec ma lame. Enfin, la discorde, que m’a léguée Jekiah, fit Aiden.
– Donc ta lame…
Il dégaina son katana, qui traçait une lame de lumière et invoqua son dragon sur son épaule.
– Elle est dans mon fourreau depuis le début. La lame d’Esir est mon arme depuis que je l’ai touchée. Il en existe une dans le salon des Toshima, mais ce n’est qu’une pâle copie. La vraie lame a toujours été dans la chambre de mon père.
Son sabre était bleu, d’un dégradé très sombre à un bleu perçant sur sa pointe. Son tranchant laissait refléter tout ce qui pouvait se trouver devant lui. La garde semblait avoir été modifiée récemment, quelque chose de plus technologique, plus récent. Le manche était droit, noir orné d’une pierre rouge sang. Il y avait une gravure sur la lame. Elle disait : « L’âme et la lumière ne font qu’un ».
– Alors c’est pour ça que même en peignoirs tu ne lâches pas ton sabre…
– Les anneaux vibrent lorsqu’ils sont trop loin de la lame, reprit l’assassin. Ils peuvent se détruire et me détruire.
– Alors, quels sont les pouvoirs qui doivent se tenir sur tes mains ? demanda-t-elle les observant.
– Tu te souviens d’où nous sommes ?
– Dans le manoir Kryssen oui, pourquoi ?
– Jekiah m’a compté une histoire. Celle que celui qui possède ce manoir est celui qui a recréé le monde après la Grande Guerre. Il fit naître le monde à partir d’artefacts, se basant sur deux énergies, la sienne, et celle de sa femme. Alors, Jekiah me donna une sorte de parchemin, un très vieil écrit. Il disait ceci :
« De la Lumière et de la Discorde née l’équilibre.
De la Lumière naquit la magie d’Aëthrin et l’Espoir.
De la Discorde naquirent l’Ombre et le Vide. »
– Alors tu cherches au moins à posséder ceux-ci ? demanda-t-elle.
– Je suis celui qui se trouve entre les deux énergies de la création. Je ne suis pas aussi puissant qu’eux, mais j’ai entre les mains tout ce qu’ils ont.
– Je sais que tu évites mes questions, presque. Mais l’Effroi alors ?
– Certaines forces sont apparues, venant de l’association des six énergies originelles.
L’Effroi n’est autre que la magie d’Aëthrin contrôlée par l’ombre.
– Alors…
– Ces énergies ne devraient pas exister. Seulement, elles sont plus difficiles à contrôler. Si je voulais j’aurais déjà détruit les pouvoir de l’Effroi dès que j’avais l’anneau, mais ça ne marche pas comme ça. J’ai besoin de maîtrise, de puissance et d’essence.
– Si tu devais détruire l’Effroi, du moins son énergie, comment devrais-tu t’y prendre ?
– Supprimer tous ceux qui l’utilisent, récolter assez d’essence pour bloquer cette magie.
– Donc nous avons encore du travail.
– Oui.
Simha resta quelque seconde à regarder les mains d’Aiden, releva la tête, sourit et s’en alla dans le manoir. Aiden reprit alors sa méditation.
02/2131