Certaines fois, le monde provoque sa chance, d’autre fois sa destruction. Bonsoir. Aujourd’hui, c’est la sortie scolaire, devant le manoir de l’Effroi. Pas mal, non ? Je ne sais pas si c’est pas mal, mais je sais que ceux qui y viennent n’en sont pas heureux.

Le monde ne devrait pas avoir à faire de décision comme celle que j’ai faite. Pourtant il continue, encore, et encore. — Aiden

– Ils sont beaucoup trop nombreux.

– Mais je n’ai aucunement l’envie de la laisser ici, fit l’assassin.

– Pourquoi continues-tu de te battre pour elle ? demanda Lars.

– Pourquoi continues-tu éperdument de t’épuiser pour Naia ?

Aiden venait de toucher un point sensible dans cette discussion avec son frère. Mais il n’avait pas gagné pour autant.

– Comment on s’y prend ? reprit Lars quelques secondes plus tard.

– Il faudrait en décimer une partie, ou faire diversion.

– On pourrait embraser les tours et les faire s’effondrer sur eux ?

– On pourrait.

Devant eux se présentait un immense château, encré dans le relief, devant la grande porte, un immense terrain, qui se scindait en deux, de part et d’autre du plateau où se tenaient les deux frères.

– Tu en es toujours capable ?

– Ne doute pas de moi, dit-il encochant deux flèches, mon frère.

Il se retourna vers Aiden, lâcha sa corde pour décocher ses deux flèches, qui atterrirent sur les réserves d’explosifs aux pieds des tours. Ils avaient ordonné aux autres d’attendre un signal pour intervenir. Je pense que ça faisait un sacré signal.

Il se passa des heures, où chacun se battait comme un acharné pour survivre et combattre les hordes de soldats de l’Effroi qui arrivaient, tous, les uns après les autres. Enfin, Nekho arriva sur le champ de bataille, sa grande cape violette effaça son plumage et se posa à l’endroit où se tenait les deux frères. Son bâton en vint à s’éteindre, puis il regarda ses alliés s’efforcer au combat. Sans pouvoir agir, sans vouloir agir. Il ouvrit sa main, alors que le grimoire de son père apparut. Il resta quelques minutes, les yeux rivés sur le manuscrit, alors que le monde se déroulait encore devant lui. Mais il n’agissait pas, seul le livre l’importunait, seul son pouvoir miroitait dans ses yeux.

– Encore une fois, prononçait la voix de son père dans sa tête. Une dernière fois !

Il referma sa main, laissant s’effacer le grimoire entre ses doigts. Lorsqu’il rouvrit les yeux, un démon venait d’exécuter Aiden, d’une flèche dans la tête.

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