Mon nom est Ethan et lorsque l’on me croise dans la rue, j’ai l’air d’une personne tout à fait normale. Pourtant, lorsque l’on me connait vraiment, j’en suis très loin. Je n’ai pas un style vestimentaire très atypique, plutôt comme tout le monde, rien de dérangeant en tout cas. J’ai dix-huit ans et bien sûr, je vis encore chez mes parents. Lycéen parce qu’il le faut, j’y vais par contrainte, pas par envie.
Pour essayer de comprendre, je vais revenir à ce qui s’est passé bien avant. Je n’ai jamais réellement eu de copine, seulement quelques-unes, avec lesquelles je ne suis resté qu’une ou deux semaines. Pas non plus des centaines d’amis, uniquement quelques-uns que je connaissais depuis des années. Ensuite sont arrivées mes deux premières années de lycée, celles-ci m’ont surtout changé, plus mature, plus mûr, plus sérieux, moins énervé et plus calme. C’est lors de ma troisième année, que tout a commencé à changer. J’ai changé de lycée, d’habitudes et presque de vie aussi. Je n’avais plus mes amis, je devais me débrouiller seul, j’ai réussi à m’en faire de nouveau, là n’est pas le problème, ce dernier était ailleurs. Depuis le collège, j’avais un certain attrait pour une personne et l’année d’avant j’avais eu l’opportunité de tenter ma chance. Malheureusement, j’en ai découvert qu’elle s’intéressait à mon meilleur ami. Ils m’ont même caché tout ce qui s’est passé entre eux de peur de me blesser. Je ne sais toujours pas, ce qui m’a fait le plus mal, mais j’ai fini dans une sorte de dépression. Je m’en voulais de ne pas avoir réussi ce que je voulais obtenir. J’ai continué à m’en vouloir jusqu’à penser que je ne serais plus capable de trouver une copine, ou que personne ne voulait de moi. J’ai mis du temps, environ un an, à changer toutes ces pensées sombres et irréelles.
Seconde année dans mon lycée, j’étais bien décidé à faire changer les choses, j’avais deux personnes pour me tenir compagnie. Un grand, les cheveux châtains, au nom de Ryan. Un second plus déjanté, à ma taille. Il s’appelait Lucas. On était tous les trois célibataires, comme ça, aucun ne pouvait rendre jaloux les autres. Pourtant c’est ce que je voulais faire. Je passais souvent mon temps à regarder les personnes dans le lycée pendant la pause, chercher ceux que j’allais adorer détester ou celles qui attiraient mon regard. J’en avais déjà trouvé quelques-unes le premier jour de cours, il me suffisait d’un peu de temps pour faire le tri.
Lundi 10 septembre 2012.
Presque une semaine que l’on avait commencé les cours. J’avais toujours cette idée de trouver une petite amie, dans tous mes déplacements je regardais autour de moi, pour trouver une personne qui m’intéresserait.
« Qui tu cherches comme ça ?
– Une jolie demoiselle où poser mes yeux, répondis-je.
– Oh ! D’accord.
– Non, attends. Qu’est-ce que ton esprit déjanté pensait, Lucas ?
– Rien ! Je sais que tu ne vas pas aller chercher un boudin. Mais je me pose la question quand même.
– Légitime. Bon, je vais faire un tour aux toilettes. »
Ces derniers se trouvaient au bout du préau. Comme toujours, j’ai fait mon chemin en cherchant quelqu’un sur qui m’arrêter. J’arrivais à côté des portes, en face de la porte d’entrée, emplacement toujours bondé de monde. Quelqu’un venait vers moi, je ne l’ai pas vu en premier lieu. Je ne l’ai remarquée qu’après.
« Bonjour, me dit-elle en passant sa main sur mon torse.
– Euh… » fis-je étonné et amusé, la regardant partir.
Cette fille, c’était Élise, la plus jolie fille de ma classe. Après tout, nous n’étions que neuf, dont trois filles. Ce n’était pas un grand concours non plus. N’empêche que ce qui venait de m’arriver m’étonnait, pourquoi avait-elle fait ça ? Y’aurait-il quelque chose à creuser là-dedans ?
Lundi 17 septembre 2012.
Un jour tout à fait normal, comme tous les autres, avant celui-ci, sauf que nous avions un cours en moins et donc, une heure à ne rien faire. Avec Ryan et Lucas, on s’est installé sous le préau avec ceux qui étaient déjà là.
« Ils n’ont jamais cours ceux-là ou quoi ?
– Ils sont en seconde Ryan, c’est normal, fis-je m’installant à la table.
– Ouais, tu n’as pas tort. J’ai l’impression que tu ne t’en plains pas l’ami.
– T’es sérieux là ? répondis-je le regardant avec un air étrange.
– Tu sais, t’es vieux, elles sont trop jeunes pour toi.
– Non, mais est-ce qu’il est sérieux celui-là ?
– Ne l’écoute pas Ethan, il passe son temps à dire des conneries, répondit Lucas.
– Ça s’appelle de la pédophilie !
– Non Ryan, ça en serait si elles étaient beaucoup plus jeunes. En plus, je ne fais qu’observer, je n’ai jamais dit que je tenterais quoi que ce soit.
– Pourquoi ? Tente ta chance, ça ne coute rien.
– Beaucoup trop timide pour ça. Je vais me ramasser.
– Mais non, je suis certain que t’as toutes tes chances, peut-être même que certaines s’intéressent à toi, me fit Lucas.
– Pas si confiant que toi. Même si je veux bien essayer de te croire.
– Laisse-toi du temps, tu arriveras bien à aller en voir une.
– J’espère. »
Voilà l’un de mes pires défauts, je suis extrêmement timide. S’en est même maladif, j’en arrive à ne pas vouloir, m’obliger à ne pas aller voir quelqu’un ou faire quelque chose uniquement parce que je suis intimidé par cette personne. C’est une horreur et ma petite dépression m’a fait perdre toute confiance en moi, dans les sentiments que je peux éprouver pour quelqu’un. Bien heureusement, j’avais mon cousin dans l’un des autres lycées où j’habitais, c’était l’un des seuls qui m’avait toujours soutenu et qui pouvait m’aider. Je passais le voir tous les mardis après-midi, du moins deux heures avec lui. On s’installait sur le parking à côté du lycée.
« Toujours pas de copine ? demanda mon cousin.
– Ne commence pas à me presser. Pas encore.
– Comment ça pas encore ?
– C’est de début de l’année, j’ai encore du temps.
– Mais je ne te le laisserais pas jeune.
– Ne m’énerve pas, je n’ai pas envie d’éprouver ma patience avec toi. »
Les personnes qui sont dans mon lycée viennent souvent des villes aux alentours, même si ce n’est pas une grande ville, les autres sont plus des villages. Ceci impliquant que ces personnes prennent un car pour rentrer chez eux. Certains le prenaient là où l’on se trouvait, dont certaines que j’observais ce matin. Je n’avais aucun nom, je les reconnaissais à des traits, la corpulence, le visage, les cheveux. Une de celles qui nous sont passées à côté était dans celles qui me plaisaient, je l’ai remarquée assez vite, et j’avais l’impression qu’elle aussi. Elle m’a regardé avec un petit sourire, assez timide.
« Je t’en prie, dis-moi que tu l’as remarqué ! me fit mon cousin.
– Quoi ? Son petit sourire en coin qu’elle m’a jeté ? Je veux oui !
– Tu me rassures. Tu sais ce que tu as à faire.
– Si ! Tu me laisses le temps de le faire moi-même !
– Mais je te laisse le temps, pas de problèmes. Tu ne sais pas son nom ?
– Je vais le trouver. C’est un détail, la manière c’est mon souci, mais je vais le trouver.
– Je peux te faire confiance ?
– Tu dois l’ami. Tu dois. »
Si pour lui, ce qui venait d’arriver signifiait quelque chose, je n’en étais pas aussi convaincu. Oui, je doutais de tout, j’avais toujours peur et je ne voulais pas me faire trop d’illusions trop vite. À quoi bon penser que j’ai toutes mes chances si effectivement je n’en ai aucune ? J’ai passé la fin de la journée à me demander comment je pouvais me renseigner sur elle, connaitre son nom, où elle habite, sans que ça soit flagrant. J’ai eu quelques petites idées sans pouvoir être certain.
J’en reviens à moi. On me caractérise souvent de mélomane, seulement un mélomane est fan de musique classique. Je me dirais plutôt musicophile. Je passe mon temps à écouter de la musique, principalement du rock, mais j’en écoute constamment. Par exemple, le matin, je vais au lycée, la musique sur les oreilles, pareil le soir en rentrant chez moi. Même lorsque je suis seul sous le préau par exemple, il me faut ma musique.
Lundi 24 septembre 2012.
On avait des entretiens par groupe pour une épreuve de fin d’année. Je me retrouvais seul sous le préau, avant qu’une fille de mon groupe vienne me rejoindre. Elle s’appelait Ariel, elle était arrivée en milieu d’année l’année dernière et je m’étais bien attachée à elle.
« T’as vraiment besoin de ta musique ?
– Non, je deviens fou sans.
– Pourtant je sais que tu ne fais pas qu’écouter ta musique. Qui est-ce que tu regardes ?
– Comment ça qui ?
– Arrête, je te connais. Dis-moi, je veux juste savoir qui c’est.
– Je dirais qu’elle est en première, elle est arrivée cette année. Elle est brune, un peu plus petite que moi, les yeux marron…
– Tout ça ! Comment t’arrives à retenir autant de choses et à en voir autant ?
– C’est tout un art, c’est mon art.
– Ça me suffit, je ne vais pas chercher plus loin. Donc tu t’intéresses à elle. Qu’est-ce qui te plait chez elle ?
– Si je te dis sa personnalité alors que je ne la connais pas, tu ne me croiras pas ?
– Aucune chance.
– Bon. Alors, sa façon d’être, son image de petite fille innocente.
– Et pas ses jolies petites fesses ?
– Ariel !
– Quoi ? Ne me dis pas que ce n’est pas la première chose que tu as remarquée chez elle !
– Ses yeux, autour de ses pupilles ses yeux sont rouges.
– Whoa. Comment tu arrives à voir ça ?
– Tu n’as jamais remarqué que je passe mon temps à regarder autour de moi, tout le temps. Seules certaines personnes arrivent à attirer mon regard. Elle en fait partie.
– Parce qu’il y en a d’autres ?
– Au moins une. En seconde, elle.
– Faut vraiment que je te surveille toi.
– Quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait encore ?
– Rien, reste comme tu es, tu es génial. »
Je n’étais toujours pas avancé sur qui elle était, pourtant j’avais quelques idées pour me renseigner. D’abord savoir si d’autres personnes ne la connaissent pas. Onze heures, j’étais en maths avec Lucas. Il était le seul qui savait que je m’intéressais à elle.
« Elle est dans le bus de Sylvo.
– Sylvo…
– Oui, je n’en connais qu’un seul. Je peux peut-être essayer de lui demander s’il la connait ou s’il peut savoir quelque chose.
– Non, ne le mêle pas à ça, si tu peux lui demander d’où elle vient, ça par contre.
– Hey les deux au fond ? De quoi vous parlez ? demanda notre prof de maths.
– De sa future copine, répondit Lucas me désignant.
– Oh ! Continuez alors.
– Vous êtes sérieux ? Vous les laissez parce qu’ils parlent d’une fille ? fit Élise.
– Je les laisse parce qu’ils discutent de la future copine d’Ethan oui, aussi parce qu’eux suivent en général en cours.
– Il est génial ce prof, repris-je.
– Bien vrai, répondit Lucas, donc c’est elle que tu veux essayer d’avoir.
– L’une, je vais faire le tri et trouves celles qui me plaisent le plus.
– Celles ?
– Et toutes les passer pour voir avec laquelle je reste.
– Tu veux leur passer dessus oui !
– Je m’en serais passé de celle-là, répondis-je me tournant vers lui.
– Désolé, j’étais obligé.
– Non ! T’aurais pu me l’épargner.
– Et tu veux commencer par elle ? Ou par les autres ?
– Je ne pense pas commencer par elle, je vais la garder pour la fin.
– Comme tu voudras »
Lorsque je suis rentré chez moi, je me suis demandé si je n’étais pas en train de changer. Il y a quelque temps, environ six mois, je ne serai jamais allé jusqu’à demander tout ça à quelqu’un pour une fille. Ce qui me perturbait le plus c’est de savoir si avant que je ne plonge, je l’aurais fait. C’était tellement anormal pour moi que je m’étonnais de rêver d’une personne pour qui je commençais à porter un attrait grandissant.
Mardi 25 septembre 2012.
J’attendais Lucas au lycée avec d’autres de ma classe et Ryan. Notre premier cours était physique, avec un prof certaines fois un peu dérangé.
« Elle habite dans le village après le mien. Si tu sais où j’habite.
– Oui, d’accord. Merci pour l’info, j’en ferais bon usage.
– Bon ! fit notre prof. J’ai une annonce à vous faire. Cet après-midi, certains de cette classe vont présenter votre section aux secondes A. Pour ça, je vais en prendre deux aujourd’hui, deux la semaine prochaine pour les B et deux autres pour les C. Je vais commencer par Ethan…
– Ben voyons…
– Et… dit-il me regardant. Ariel. Ça sera de treize heures trente à quinze heures trente.
– Ça ne fait pas un peu beaucoup pour présenter juste la section ?
– Alors, oui, mais non, la seconde heure, ceux qui sont intéressés pourront venir vous voir, tous les deux et discuter avec vous.
– Bon, s’il faut le faire. »
Quelque chose m’intriguait dans cette histoire, il y avait une personne qui m’intéressait dans une des classes de secondes, mais je ne savais pas laquelle. Il y en avait trois, chacune composée d’environ trente personnes. Il me fallait savoir. Je savais qu’à onze heures, elle sortait de la salle dans laquelle on avait cours après. D’habitude, notre prof est déjà présent dans la salle, mais cette fois-ci, il est arrivé plus tard. Sur toutes les portes des salles de classe, l’emploi du temps y était affiché, le cours, le prof et la classe. Celle qui s’y trouvait était la 2GTA, la seconde générale et technologique A, soit celle où l’on devait faire la présentation l’après-midi. J’ai laissé passer ce moment un peu facilement, négligeant ce que je voulais y faire. L’heure est passée, puis nous nous sommes installés sur deux tables différentes, quelques-uns étaient déjà venus, tous ont parlé à Ariel. Allez savoir pourquoi. Moi j’étais assis sur ma chaise, les pieds sur la table jusqu’à une nouvelle personne se décident à venir me voir.
« Désolé, on est fermé !
– Tu ne te moquerais pas un petit peu de moi ? dit-elle.
– Y’a des chances… répondis-je ouvrant l’œil gauche pour la voir. Bon », repris-je en prenant une posture différente, appuyé contre le dossier, les bars croisés. « Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
– Ton nom déjà.
– Pourquoi il t’intéresse ?
– S’il me faut plus d’informations, je m’adresserai à toi.
– Ethan. À qui ai-je l’honneur ?
– Flora.
– Ça va te paraitre con, mais t’es vraiment là pour la section ?
– Pas trop. J’avais juste envie de parler.
– Pourquoi moi alors ? Il y a des tas d’autres personnes dans le lycée.
– Je ne sais pas. Je te trouve sympa, tu m’as l’air plutôt calme, sérieux, détendu, quoiqu’un peu arrogant. Tu me plais bien, dit-elle en posant ses mains sur la table.
– Tu n’es pas un spécimen tout à fait normal non plus, tu sais.
– Oui, je sais… dit-elle avec un petit sourire timide. Est-ce que je peux te faire confiance ?
– Oh ! Eh bien, normalement oui, pourquoi ?
– Pour savoir, je peux vraiment te faire confiance ?
– Tu peux. Tu m’intrigues quand même.
– Ne t’en fais pas. Tu sauras bientôt ce que je te veux. »
Elle est répartie, au même moment que celui qui était avec Ariel. On s’est regardé, avec un air étonné. Qu’est-ce qu’elle me voulait ? Pourquoi moi ? J’ai gardé ce questionnement jusqu’à la fin de la journée, même toute la nuit. À partir de ce jour-là, deux personnes m’obsédaient. Seulement aucune des deux pour la même raison. J’avais le nom de la seconde, mais pas de celle qui me plaisait le plus. Flora était blonde, assez mince avec des yeux bleu brillant.
Vendredi 28 septembre 2012.
On avait deux heures de libres tous les vendredis, entre dix heures et midi. Là encore, je n’avais pas prévu de faire grand-chose. Installé avec Ryan et Lucas sur une table en train de discuter, ou plutôt débiter des conneries plus débiles les unes que les autres. Une demi-heure plus tard, un groupe de personnes est arrivé sous le préau, je ne savais pas qui parce que la porte d’entrée se trouvait derrière moi. Je ne savais pas que quelqu’un venait vers moi avant qu’une personne n’enroule ses bras autour de mon cou.
« Qui c’est ?
– Si je me fie à ton parfum et à ce que tu portes aux poignets. Flora ?
– T’es pas drôle, je ne m’attendais pas à ce que tu me trouves si vite, dit-elle s’asseyant à côté de moi.
– Toujours plus fort que tout le monde. T’as fini les cours ?
– Ouais, comme toi apparemment. Pourquoi cette question ?
– Je n’ai pas l’intention de manger ici, ça te tente d’aller bouffer au resto ?
– Carrément ouais, si tu m’invites ?
– Pas de problèmes.
– Oh ! Ça va là ? On ne vous dérange pas trop ? fit Ryan.
– Désolé. Flora. Te présente les deux qui me tiennent compagnie. Ryan, le grand qui vient de m’agresser et Lucas. Les mecs, Flora, elle est en seconde.
– Je vous laisse cinq minutes, faut que j’aille aux toilettes.
– Tu ne veux plus t’intéresser à l’autre ? demanda Lucas.
– Si, mais c’est elle qui s’intéresse plus à moi. J’ai l’impression qu’elle cherche quelque chose en moi et je j’ai juste envie de l’aider.
– Et plus !
– Ryan ! Trouve t’en une plutôt que de me les briser.
– Tu paries que j’en trouve une avant toi ?
– Non, je parierais plutôt sur combien de temps tu vas rester avec. Je ferais toujours mieux que toi.
– D’accord, je prends le pari.
– Bon, on y va ? demanda Flora qui revenait.
– Je te suis, mademoiselle.
– Bon courage ! fit Ryan.
– Je n’en aurais pas besoin ! »
Le restaurant était juste en dessous du lycée, il se trouvait au deuxième étage de la piscine de la ville. Je l’ai toujours bien aimé, les serveurs sont sympathiques, surtout le vendredi. Il était midi lorsque nous avons commencé à manger. Gros mangeur que je suis, j’avais opté pour la spécialité, le grand burger-frites avec salade et une bière.
« Tu vas vraiment manger tout ça ?
– Tu ne m’en crois pas capable ?
– Tu n’es pas très gros, tu sais.
– Je ne prends pas de poids. Je peux manger autant que je veux !
– T’es marrant, tu sais.
– Pourquoi ça ?
– Je ne sais pas si c’est une impression de ma part, mais j’ai l’impression que tu ne prends rien au sérieux.
– Pourquoi tu dis ça ? Je suis quelqu’un de tout à fait sérieux moi.
– Rien qu’avec ça, tu me prouves le contraire.
– Ouais, tu n’as pas tort sur ce coup-là. Je n’ai pas envie de prendre au sérieux quelque chose qui ne le mérite pas. On n’a qu’une vie, autant en faire ce que l’on veut.
– T’es adorable. Je ne sais toujours pas ce que je te trouve, mais t’es génial.
– C’est gentil, mademoiselle. T’es pas mal non plus.
– Tu t’avances moins que moi.
– Je ne te connais pas assez pour savoir si tu es à ma hauteur ou non.
– T’es bête. Mais je t’aime bien.
– Quand tu m’as demandé hier si tu pouvais me faire confiance. À quoi tu faisais allusion ?
– À quelque chose d’assez personnel, je n’en ai jamais parlé à personne. J’espère juste que tu sauras garder ça pour toi si je te le dis.
– Je ferais de mon mieux.
– Tu restes avec moi après ? Je ne peux rentrer chez moi qu’après quatre heures.
– Où est-ce que tu habites ?
– Aumont.
– Tes parents ne peuvent pas venir te chercher avant ?
– Ils travaillent tous les deux… dit-elle baissant les yeux sur son assiette.
– J’ai l’impression que j’ai touché un point sensible…
– Non, je… Un peu oui…
– Désolé. Je ne savais pas. T’es décidée à ne plus sourire, ou ? Parce que je vais me faire chier sinon.
– Ethan ! T’es bête.
– Je te préfère comme ça, je te trouve plus jolie que quand tu es triste.
– T’es pas drôle, je ne suis pas aussi jolie que ça.
– Bien sûr que si. »
Aumont était l’un des villages ou petites communes aux alentours de Saint Chély, la ville dans laquelle j’habitais. Elle se situait à un peu plus de dix kilomètres d’ici, seulement pas faisable à pied. Après avoir mangé, nous nous sommes installés dans le parc à côté du lycée, il entourait une petite marre occupée par des canards et des cygnes. On avait encore du soleil à cette époque, mais nous nous étions mis sous les saules pleureurs.
« J’ai une question Ethan.
– J’essaierais d’y répondre.
– Je veux vraiment que tu me dises la vérité, dit-elle se tournant vers moi, je peux te faire confiance, si je te dis quelque chose, tu ne le répèteras pas ?
– Je te promets que je garderais ça pour moi. Je tiens toujours mes promesses.
– D’accord, dit-elle se relevant, je… je ne sais pas comment dire ça.
– Dit le franchement, je ne suis pas du genre chiant, du moins pas tout le temps.
– Et bien, j’aime les filles… »
L’annonce m’a quelque peu déstabilisé. Je n’ai pas su quoi répondre. Je suis resté environ trente secondes allongé, bouche bée, puis je me suis relevé, perturbé.
« Ça te dérange c’est ça ? demanda-t-elle.
– Non, non. Je n’ai aucun problème avec ça, c’est juste que je ne m’y attendais pas. Donc, si je comprends bien, je suis le seul à savoir ça ?
– Oui et je ne veux surtout pas que tu le dises.
– Je ne dirais pas un mot.
– Je te plaisais c’est ça ? C’est pour ça que ça t’a tant choqué ?
– Un peu oui, mais…
– Désolé alors.
– Ce n’est pas grave. J’en ai vu d’autres.
– J’ai un autre service à te demander, en revanche là c’est seulement si tu veux.
– Dit toujours.
– Je ne me sens pas prête à ce que tout le monde le sache. J’aimerais que tu te fasses passer pour mon petit copain.
– Combien de temps ?
– Quelques mois. Deux, trois.
– D’accord, répondis-je presque aussitôt.
– Vraiment ?
– Ouais, je n’ai rien contre ça, si ça peut t’aider.
– Mais…
– Mais ? Y’a autre chose ?
– Tu penses que tu pourrais m’aider à me trouver une copine si jamais j’en trouve une qui me plait ?
– Je dois pouvoir faire ça. Au moins pour toi.
– T’es génial Ethan. Je ne saurais pas comment te remercier.
– Je ne te demande rien, je le fais juste parce que ça me fait plaisir. »
Elle était vraiment adorable, pleine de vie. On aurait dit que tout allait bien pour elle, qu’aucun souci ne pouvait intervenir dans sa vie. Une jolie princesse aux cheveux dorés, les yeux plus bleus que l’océan. Elle était radieuse et je continuais à m’attacher à elle parce qu’elle respirait quelque chose que je ne trouvais chez personne. Une sorte d’envie de vivre qui la poussait à être différente des autres. Je la trouvais géniale.
On devait attendre sa mère au parking à côté du lycée de mon cousin, nous y sommes arrivés environ quinze minutes avant qu’elle n’arrive. J’étais appuyé contre un mur et elle s’était serrée contre moi.
« Je suis aussi obligé de jouer ce rôle avec tes parents ?
– Non, mais comme tu ne les verras pas souvent…
– OK, j’ai compris, ça marche petite peste.
– Quoi ? Je ne t’ai rien fait !
– Je sais, je plaisante.
– Dit, fit-elle quelques minutes plus tard, je pense que tu dois t’en douter, mais je n’ai jamais embrassé un garçon.
– Tu n’es pas sérieuse ?
– Quoi ?
– Et tu penses que je vais te dire oui ?
– Ben je, euh…
– T’es folle. Complètement déjanté.
– Mais, au moins toi je te connais et je peux toujours te dire comment c’est, pour t’aider si tu veux te trouver une copine.
– Quel argument !
– Je n’ai pas trouvé mieux. S’il te plait, je ne te demanderais rien de plus, enfin j’espère.
– D’accord. »
Elle s’est empressée de se jeter sur moi. C’était différent. Je ne suis certainement pas un bourreau des cœurs, mais j’avais quand même embrassé plusieurs filles. Mais cette fois-ci, c’était totalement différent. Je n’avais aucun mot pour décrire ce que je ressentais. « À lundi beau-gosse. » Pour la deuxième fois de la journée, j’étais quelque peu, perturbé. Je ne savais pas trop quoi penser en fait. J’ai gardé tout ça en tête tout le weekend, sans faire partager les informations et encore moins mon état quelque peu, non indifférent à ce qui venait de se passer.
La semaine suivante a été plutôt calme. Même si elle passait son temps avec moi, j’en ai profité pour mieux apprendre à la connaitre, parce que je savais que je devrais continuer à passer beaucoup de temps à ses côtés. Hormis ceci, rien n’était anormal et mes idées farfelues commençaient à s’effacer.
Mercredi 3 octobre 2012.
C’était une journée atroce. Seules les deux premières heures de cours m’avaient suffi pour me vider de mon énergie, moi qui suis en général trop énergique. J’étais fatigué, autant physiquement que mentalement. J’ai enfin fini les cours à cinq heures et suis arrivé sous le préau. J’ai vu qu’à côté d’une table il restait une chaise. J’ai jeté mon sac dans à côté des casiers et m’y suis avancé. Il y avait trois filles à cette table, mais j’étais trop crevé pour faire attention à qui elles étaient.
« Est-ce que je peux ?
– Euh, oui, répondit l’une d’entre elles.
– Merci ! répliquais-je m’affalant sur la chaise et posant ma tête sur mes bars posés sur la table.
– OK ! Tu m’expliques ? fit celle qui se trouvait à ma droite.
– J’ai eu une journée de merde ! Alors si tu pouvais juste me laisser me reposer. Merci d’avance.
– Euh… Bon. »
On se met souvent à penser à beaucoup de choses lorsqu’on se repose. Un sens se désactive, la vue pour pousser les autres et laisser libres nos pensées, non influencées par notre vue, mais seulement notre ouïe. Je me suis mis à réfléchir sur les personnes qu’il y avait autour de moi. Je connaissais les voix des deux à ma gauche et à ma droite. Je savais, d’après mes souvenirs visuels, que celle qui était en face de moi et qui n’avait d’ailleurs plus trop envie de parler était celle dont je parlais avec Ariel. J’écoutais ce qu’elles disaient, pour essayer de savoir comment elle s’appelait. Son nom était Mélissa et elle était plutôt timide, puisque ma présence seule la dérangeait. Je suis resté presque une heure, jusqu’à ce que retente la sonnerie de dix-huit heures. J’ai relevé la tête et ai regardé vers la porte. Elle était juste devant et elle m’a fait un signe de la main avant de sortir. C’est la deuxième fois qu’elle portait attention à moi, si elle ne l’a pas fait lorsque j’étais en train de dormir. Je commençais à croire mon cousin, j’avais finalement peut-être une chance avec elle.
Jeudi 4 octobre 2012.
Dix heures, à la pause. J’étais avec Lucas dans la cour, appuyé sur la rambarde.
« Qu’est-ce qui nécessite que tu me pousses à sortir ?
– Elle s’appelle Mélissa et j’ai l’impression que l’une de ses copines ne m’aime pas.
– Qu’est-ce que t’as fait comme connerie encore ?
– Tu te souviens de mon état hier, avant de partir j’ai pris la seule chaise qui restait, à sa table. J’ai dérangé l’une des deux qui étaient avec elle par ma présence assoupie sur la table.
– T’es sérieux ? Tu t’es incrusté comme ça ?
– Bah ouais, carrément.
– T’es un putain de génie.
– Ce qui me dérange par contre, c’est Flora. Je ne l’ai pas vue ce matin.
– Pourquoi ? Tu t’en fais pour elle ?
– Non, enfin si un peu. J’ai l’impression qu’elle a une histoire un peu plus complexe que ce qu’elle veut me dire.
– Du genre ?
– Lorsque j’ai parlé de ses parents avec elle au resto, elle a changé de sujet assez vite, comme si ça la dérangeait de parler d’eux.
– Il doit forcément y avoir quelque chose. Tu veux creuser ?
– Je voudrais la voir avant. Elle m’intrigue, mais vraiment.
– Elle n’a pas l’air, très spéciale peut-être un peu différente.
– C’est ce peu que je veux découvrir. Ça m’a l’air d’être un problème plus grave que ce qu’elle veut bien le prétendre.
– Ça sera sans moi alors.
– Ne t’en fais pas, je m’en occupe. »
Tout ce que je voulais c’est l’aider, ou au moins essayer. Je sais j’en faisais déjà beaucoup pour elle, mais ça ne me posait aucun problème, un de plus ou un de moins. C’est à la pause de l’après-midi que j’ai revu Flora, assise toute seule dans un coin du préau. J’ai lancé une chaise vers elle, assez fort pour l’atteindre sans la toucher puis j’y ai pris place, devant elle.
« Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu m’as l’air toute triste ? demandais-je
– Non, ça va.
– Je vois bien que ça ne va pas. Si tu allais bien, tu m’aurais déjà sauté dessus.
– Mon père n’a pas apprécié nous voir ensemble.
– Tu veux dire, le jour où ta mère est venue te chercher ?
– Oui.
– Bah, suffit de plus se faire voir par tes parents.
– T’es marrant toi, comment on fait ?
– Quand l’un des deux vient te chercher, je disparais, comme par magie, comme ça, Pouf !
– Pouf ?
– Pouf ! Plus grand, tu ne fais pas !
– T’es bête Ethan.
– J’essaie de te redonner le sourire, mademoiselle.
– D’accord, t’as gagné. Je commençais à m’ennuyer sans toi.
– C’est donc que je réussis mon travail.
– Je crois que quelqu’un s’intéresse à toi. Regarde, dit-elle me montrant Mélissa.
– T’es certaine ? Je n’irais pas si loin.
– Moi si, à chaque fois que tu te retournes vers moi, elle te regarde. Et moi aussi, avec une certaine jalousie.
– Jalouse de toi ?
– Je suis ta copine quand même, c’est normal.
– Oh ! répondis-je en riant. Effectivement.
– Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
– Tu m’intrigues, j’ai l’impression que tu me caches quelque chose.
– Comme quoi ?
– Je ne sais pas, une face de ta personnalité que tu ne veux pas me montrer.
Arriva celle que j’avais dérangée de ma présence hier, sans que je l’aperçoive
– Ne t’avise pas de t’approcher d’Emily, sinon tu auras affaire à moi !
Elle s’en alla aussitôt.
– Elle n’est pas sérieuse ? fis-je en riant.
– Continue de chercher alors, tu trouveras peut-être, dit Flora s’en allant à son tour.
– Cette fille n’est pas pour toi Ethan, me fit Ryan derrière moi.
– Je sais.
– Alors pourquoi ?
– Ne cherches pas, ça ne regarde que moi.
– Bon.
– Je n’ai pas l’intention de me rapprocher d’Emily, fis-je à Lynn après l’avoir retrouvée, je ne sais même pas qui est cette Emily, continuai-je la fixant dans les yeux.
– Je…
– Au plaisir ! repris-je m’en allant. »
Tout commençait à devenir assez étrange. Flora et ses problèmes, Lynn qui me reproche de vouloir Emily alors que ça serait plutôt Mélissa. Qu’est-ce qui ne va pas cher eux ? D’un autre côté, je me demandais ce qui m’attirait le plus chez Mélissa. Pas que je m’ennuyais en cours, quoi que. Elle avait tout pour me plaire, et tout pour plaire à tout le monde. C’était le genre de fille que lorsque l’on croise son regard, ou sa silhouette, on se dit tout de suite qu’elle a déjà un petit ami. Elle était radieuse, toujours souriante. Elle était un peu plus petite que moi, brune avec quelques reflets rouges. Ses cheveux lui descendaient jusqu’aux épaules quand elle ne les avait pas d’attache en queue de cheval. Les yeux marrons, avec ce reflet rouge que je j’avais fait remarquer à Ariel. Elle était plutôt mince. Pas anorexique, mais fluette. Une silhouette faite de jolies formes. Habillée simplement, pourtant avec un style vestimentaire très sophistiqué. Tout ça n’empêche que je ne sais toujours pas ce que je préfère chez elle, peut-être ses réactions timides lorsqu’elle croise mon regard.
Vendredi 5 octobre 2012.
Toujours à la pause. Je suis parti en direction des toilettes après m’être extirpé des griffes de Flora lorsque j’ai remarqué quelque chose. J’avais quelques amis dans le lycée et un « ennemi », une personne que je ne pouvais pas supporter et c’était réciproque. Zack. C’était le genre de mec que je hais, le beau-gosse qui drague tout le monde. Le genre qui se croit plus beau que tout le monde et qui se fait remballer par tout le monde, sauf celles qui changent de mecs tous les jours.
« Lâche-là Zack, tu vois bien qu’elle ne veut pas.
– De quoi tu te mêles ? Ce n’est pas ta sœur.
– Non, mais rien que de voir ta sale gueule ça me répugne.
– Tu me cherches, c’est ça ?
– T’as déjà oublié comment t’as fini la dernière fois ? Une humiliation, ça suffit, non ? Enfin si t’en veux une deuxième, je suis preneur.
– On se reverra.
– Je n’espère pas.
– Merci, il ne voulait pas me lâcher. Je m’appelle Mélissa.
– Ethan, n’hésite pas à m’appeler s’il revient comme une sangsue.
– J’y penserais. »
J’aimais bien sa voix, elle était toute douce, sans accrocs, elle passait comme un morceau de musique classique. Je crois que je venais de trouver ce qui me plaisait le plus chez elle. Sa petite voix de princesse.
« Un jour faudra que tu arrêtes de rêver Ethan. Ça va te jouer des tours, me fit Lucas une fois en cours.
– Comment ça ? Moi je rêve, toi tu bug ! Chacun sa technique.
– Vu comme ça. Dans un sens, c’est la même chose, c’est juste moins, enfin tu vois.
– Ouais, je vois. N’empêche que j’ai le droit. Elle va me rendre dingue.
– Alors, deviens dingue. T’arriveras à te la faire !
– Lucas ! T’es complètement con, je te jure.
– Quoi ? Ne me dis pas que tu n’en as pas envie ?
– Si, bien sûr que si. Mais tu vois, même si j’arrive à sortir avec, ça ne sera pas aujourd’hui quoi.
– Bonne chance quand même. »
Comme toujours, je préférais parler avec Lucas en cours que suivre, quelle importance, ça ne me baissait pas ma moyenne pour autant alors il fallait que j’en profite. Je savais ce que je voulais, qui je voulais, mais pas quand. Je me disais que je devais prendre un certain temps, au moins assez pour que Flora soit prête et que je puisse la laisser. Je ne savais pas combien de temps ça lui prendrait, mais j’essayais de le faire le plus vite possible.
Vendredi 19 octobre 2012.
Les vacances commençaient le lendemain. Il était presque une heure et j’étais adossé à un casier, Flora serrée contre moi. Lucas est venu nous voir.
« Je peux m’incruster ? demanda-t-il.
– Bien sûr, je ne t’en empêche pas, répondit Flora.
– Je crois que tu vas avoir un problème Ethan.
– Comment ça ? demandais-je.
– Tu te souviens de la foi quand on était en maths, on parlait de savoir où habitait Mélissa et le prof nous a coupés. Tracy a trouvé le moyen de nous faire chier parce qu’il nous a laissé faire alors qu’on parlait de Mélissa.
– Oui, bon ça je sais, où tu veux en venir ?
– J’en viens à ce que j’ai entendu en passant. C’était de la jalousie.
– Non, t’es sérieux ?
– Si je te le dis, je l’ai entendu le dire, après tu me crois, tu ne me crois pas.
– Je vais te croire, enfin…
– Ça te pose un problème Ethan ? demanda Flora.
– Ouais, dans le genre où elle va commencer à agir lorsque je vais m’approcher de ma copine, de Mélissa si c’est elle.
– Et pourquoi pas moi ? C’est vrai, je peux aussi bien la déranger par mon comportement avec toi ?
– Ouais, mais peut-être elle ne voit pas une menace, ou elle ne te voit pas comme ma copine, plus comme une amie.
– Pas très logique.
– Non, le plus illogique c’est qu’il y en a d’autres, fit Lucas. D’autres filles sont dérangées par toi qui colles Ethan, dit-il à Flora.
– Je vais te lâcher un peu alors, à plus tard.
– Maintenant, explique-moi. Mélissa ou Flora ?
– Oh ! répliquais-je en riant. C’est assez drôle. On va dire Mélissa, Flora c’est un rôle, elle m’a demandé de paraitre au rôle de son petit ami. Tu comprends ?
– Je comprends, bon courage quand même, je sens que ça va devenir la merde ! dit Lucas.
– Tu l’as dit l’ami. »
Je commençais à voir la réalité, j’étais plus apprécié que ce que je ne voulais pas le croire. J’avais confiance en Lucas et quand il me disait que d’autres filles étaient dérangées par la présence de Flora à mes côtés, je le croyais totalement. Je devais faire face à un problème, celui qui me pousserait à choisir entre celle que je voulais et celles qui se présenteraient à moi. Ça allait devenir l’une des plus difficiles affaires que j’avais à affronter, sans même savoir comment j’allais pouvoir m’en sortir pour faire ce dont j’avais envie.
1 thought on “Chapitre 1 : La découverte”
Comments are closed.