Le rendez-vous inattendu. Je rajoute encore un weekend au bowling. Quoi ? Il faudrait penser à être un peu plus créatif ! Mais, détrompez-vous ! Les scènes que j’écris sont des scènes qui ont déjà existé. Il est vrai que beaucoup des rencontres aléatoires avec quelques personnages se font au bowling. C’est uniquement parce que mes deux protagonistes, sans compter la nouvelle arrivante, pratiquent ce sport abondamment. Bon, on y va ?
Samedi, Clermont, bowling ! John, Ethan, et Max. Ah oui, Alex a eu la bonne idée d’acheter une ancienne agence, agence de quelque chose, je ne sais quoi. Devenir propriétaire d’appartement, qu’il aura rénové, pour avoir un salaire sans travailler. Bref, Alex était dans ses rénovations, Max, un grand ami de John, venait le remplacer.
Samedi 11 mai 2019.
« C’est plus un apéro qu’il faut que tu paies, c’est une beuverie ! »
Max, c’est le métalleux, celui qui n’a rien à voir avec les autres, qui est plus chiant que les autres, mais qu’on aime quand même.
« Grosse beuverie ! Commençons par les demi ici, hein ! répliqua Ethan. »
Oui, encore le bowling. Là, avec Max, c’était d’un tout autre style, trois potes qui boivent trop et viennent juste s’amuser et rigoler. Alors, entre deux tours, deux demis, il y avait de longues discussions.
« J’veux la rencontrer ! lui fit Max.
– Attend mec ! Je l’ai même pas encore présenté à John.
– T’es sérieux ? Mais t’attends quoi ?
– J’ai attendu de sortir avec, vaguement.
– Ça doit être la plus grosse chaudasse de la Terre pour que t’aies autant attendu.
– T’es loin du compte, répondit John.
– Tu mens ! s’exclama Max
– La plus grosse chaudasse de la Terre c’est Flora, reprit Ethan.
– Il a pas vraiment tort, reprit John.
– Parce qu’il y a une maitresse en plus ? s’étonna Max.
– Pas une maitresse, une amie lesbienne.
– Oh putain ! »
Ça n’avait rien de faux, Flora était devenue très provocatrice, tant par son physique attirant presque toutes les personnes vivantes sur cette planète. Après la libération de la jeune femme par Ethan, elle avait appris à jouer de ce physique quelque peu exceptionnel. Et, elle ne s’en cachait pas, elle s’en vantait quelque peu.
« Je peux la voir ta Flora ? Avant de voir ta protégée ? En photo, je veux dire, dit Max.
– Ça peut s’arranger, répondit Ethan. T’y crois à ça ? La seule photo d’elle que j’ai c’est quand elle était brune. »
Ethan Lui montra une photo qui avait quelques années, la montrant en train de faire semblant de prendre une photo.
« Et ta demoiselle ?
– Hortense, lui fit Ethan.
– C’est sympa en plus comme prénom.
– Moi ça me perturbe, reprit Ethan.
– Pourquoi ? demanda Max.
– C’est une longue histoire ça, répondit John.
– J’aime pas trop en parler, fit Ethan.
– Comme tu voudras, répondit Max. »
Cette photo qu’il montra d’Hortense, il l’avait prise le jour où elle s’était perdue dans le parcours pour enfant du McDonald’s.
« Ça va, il se met tranquille le garçon, s’exclama Max.
– On en reparle quand tu auras arrêté de tourner autour de la tienne, fit Ethan. T’en es où d’ailleurs avec ta Bretonne ?
– J’en sais rien ! Faut que j’aille la voir bientôt.
– Magne-toi avant de la perdre dans le brouillard.
– Le brouillard en Bretagne t’a pas trouvé moins original ? demanda John.
– Il paraît qu’elle est bonne ! s’exclama Ethan.
– Il lui chasserait pas le cul sinon, reprit John.
– Eh, doucement les gars ! fit Max.
– Tu l’as forcément déjà vu, au moins en photo, sinon t’en parlerais pas, tu voudrais pas aller la voir.
– Tu racontes n’importe quoi, je serais allé la voir quand même.
– Alors que tu nous avais dit que t’irai pas péter jusqu’en Bretagne pour une meuf ? reprit Ethan.
– Oui, je l’ai vu, elle m’a envoyé des photos.
– Azy, fais tourner.
– C’est mort.
– Je fais bien tourner mes putes, pourquoi pas toi ?
– Tes putes carrément ! s’exclama John.
– Parce que c’est privé mon gars, reprit Max.
– T’as surtout peur qu’on juge ouais ! s’exclama John.
– Oui, m’faites pas chier ! »
Puis arriva un moment en terrasse. Une bière, une clope pour Max.
« Alors, comment c’est Paris ? demanda Max.
– C’est de la merde, répliqua Ethan. »
Le jeune homme prit sa cigarette électronique de sa poche, reliquat de l’époque où il fumait.
« Ah tout de suite, la critique, tu connais que ça, reprit Max.
– C’est beau Paris, ça fait vieille ville. C’est plutôt sympa, mais c’est à chier. Tous les conducteurs sont énervés, tous les Parisiens sont énervés. Personne qui ne te pète pas les couilles.
– Étonnant dit donc, fit John.
– Du coup, la bière pour te détendre, reprit Max.
– Et le monde reprend sa course, répliqua Ethan. J’ai besoin de repos maintenant. Même si je vais partir encore dans pas longtemps.
– T’avais pas arrêté la clope électronique ? demanda John.
– J’ai repris parce qu’Hortense fume aussi, elle m’a donné envie de reprendre.
– Mais c’est une pute !
– On en reparlera si tu veux, répondit Ethan amusé. Je pense que je vais poser des congés, genre juillet et août.
– Histoire de te bourrer la gueule sévère ! s’exclama Max.
– Ou de sauter Flora.
– T’es sérieux ?
– Bah, il serait temps que ça arrive, depuis le temps où c’est compliqué entre nous deux. Puis maintenant, y’a Hortense. Si je le fais pas avant que je le fasse avec Hortense, j’aurais plus jamais l’occasion.
– Tu vas surtout te faire jeter par Hortense ma poule, lui dit John.
– C’est possible. Mais j’en doute quelque peu. Elle n’en saura jamais rien.
– Ça, c’est ce que tu crois ! s’exclama Max.
– On verra, aux femmes, les enfants ! fit Ethan avant de trinquer. »
Mercredi 5 juin 2019.
Pendant le congé parental de Loïc, c’était le chef de production qui avait repris la tête du contrôle. Cependant, il avait une façon de gérer son personnel très particulier, il avait aussi une transparence singulière. Ce jour-là, il demanda une entrevue avec Ethan.
« Nonchalant ? s’étonna Ethan.
– Ouais, j’ai souvent l’impression que ce tu fais t’importes peu.
– Tu me dis littéralement que je m’en bats les couilles c’est ça ? C’est prétentieux d’oser savoir ce que je fais.
– Moi, ça me dérange.
– Et bien, si ça te dérange de penser que bâcle mon taf, balance-moi en prod. Au moins, je pourrais me faire maraver parce que je m’en bats les couilles.
– Ne sois pas aussi cru, reprit son chef.
– Je ne suis pas cru, je n’apprécie pas qu’on prétende des choses sur ma personne.
– Avant que tu t’en ailles… »
Ethan avait déjà rejoint le pas de la porte, il fut arrêté par son chef.
« Tu veux me faire virer parce que mon comportement ne te plaît pas ? Ou parce que ce que l’on te rapporte sur mon taf en déplacement est mal fait ? Vas-y, lâche la corde, je me sentirai moins étouffé. »
Ethan, sorti de la salle de réunion, croisa Carole dans le couloir de l’atelier qui le cherchait.
« Ils te cherchent la merde ? demanda-t-elle.
– Je suis pas assez performant ma pauvre, c’est étonnant dit donc.
– Tu crains pour ta place ?
– Je m’en branle de ma place, répondit-il. »
Ils attendirent que leur chef repasse pour continuer leur discussion.
« T’as bien raison, laisse-les te virer s’ils t’emmerdent trop. Mais promets-moi qu’on se recroisera après ton départ.
– Tu n’inquiètes pas, je suis pas parti encore, j’ai bien l’intention de les faire chier jusque-là. »
Ethan s’éloigna du monde après sa dernière mission fin juin, pour ses congés. Il s’en alla au mois de juillet et août, passant du temps dans sa famille, chez Patrick, avec ses potes. Il avait très peu passé de temps avec Hortense, mais il la voyait à chaque fois qu’il revenait chez lui. Tout se passait bien, puis il retourna à Paris au mois de septembre. Mais il y avait un problème, il y a toujours un problème.
Lundi 16 septembre 2019.
« J’ai eu un retour sur les trains qu’on a envoyé à la SNCF, me dit Patrick.
– Attends, j’imagine que c’est déjà la merde c’est ça ?
– Il y a deux modules radio de cassés, et les badgeuses qui ne fonctionnent pas.
– T’as une preuve que c’est mon test qui met à défaut ?
– Je sais pas, ils m’ont remonté les modifications qu’ils ont faites, mais je peux pas remettre en cause ton travail, toi tu fais juste ce que tu as à faire. Il faut que je passe du temps avec Dimitri là-dessus. Sinon, comment s’est passé le test du TT10 ?
– Comme je t’ai dit mercredi, j’ai toujours un souci avec les antennes. Soit on teste ça n’importe comment, soit on intègre ça n’importe comment, soit la SNCF nous fait faire un truc impossible, lui dis-je.
– Ouais je sais, je vais m’en occuper aussi. »
Mais la semaine de bataille n’était pas suffisante. Il y eut Hortense, qui lui dit qu’elle avait couché avec Simon. Ethan voyait rouge, et ça se sentait.
« Ne me dis pas que tout va bien, je sens qu’il y a quelque chose qui va pas.
– Plus je passe de temps ici, plus les choses se cassent la gueulent, Christine. »
Christine, c’était une de ses collègues qui était en déplacement depuis le site où travaillait Ethan. Il avait eu affaire quelquefois à elle, mais elle produisait majoritairement des produits pétroliers ou aéronautiques, donc il ne la côtoyait que peu. Ils avaient une certaine affinité, comme avec beaucoup d’autres employés. Comme disait Lionel, Ethan portait une bienveillance que d’autres appréciaient chez lui.
« Qu’est-ce qu’il se passe, raconte-moi, lui dit-elle.
– Hortense m’a trompé, répondit Ethan dépité.
– La nouvelle méthode test ?
– Nouvelle c’est un bien grand mot, mais oui, celle-là même.
– C’est moche.
– En un an, ça fera deux fois.
– Tu étais attaché à elle ? »
Il lâcha son multimètre, pour se poser dans le siège qui se situait à côté de lui.
« Ouais, j’espérais que cette fois-ci j’avais trouvé quelqu’un avec qui j’avais une vraie affinité. Mais je me suis encore trompé.
– Et si… »
Christine vint à son tour s’installer à côté de lui.
« Si elle te donnait une raison, quelque chose qui donnait du sens à ce qu’elle a fait, parce qu’elle était fragile, ou perdue, ou je ne sais pas. Tu lui pardonnerais ?
– Au moins j’essaierai, répondit-il. »
Vous pensez que je me suis trompé encore ? Vous pensez que j’ai encore raison de croire mon esprit qui me dicte que je n’ai pas le droit d’être heureux avec quelqu’un ?
À défaut, moi je commençais à y croire à nouveau… À la Haine…
Oh no, look what you’ve done
That’s me, the victim of a hit and run
Picked up and let down
You were never as you led on
You said just friends and no strings
But that leaves loose ends for old flings
Get back to old days and old flames
You never let burn out
Won’t you let me know?
How do I get away
When you’re begging me to stay?
What do you need me to say?
You’re anything but ordinary
What do you want me to do?
I’ve given it all to you
I wish you would return the favor
Did you forget what I said
Trainwreck, here we, here we go again
Derailed, did I fail to mention
I put it on the line
Whether you and me could ever be
We’ll never see, no
’Cause you keep the lights off
We only do it in the dark
Won’t you let me know?
Are you gonna throw it all away?
(Return-turn-turn the favor)
Are we gonna do this all again? (Ah!)
Maybe it’s all pretend
And the game should end
I guess nobody wins
(Won’t you let me know?)
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