{20} It’s not Over | The light of Hope
Notre vraie nature revient souvent au galop, sans qu’on ne puisse rien y faire. Bonsoir. Aujourd’hui, place au spectacle !
N’imagine pas une seule seconde que tu peux gagner ce combat, encore moins cette guerre. — Alix
– Ah, ça faisait longtemps que j’étais pas venu ici, dit donc, fit Adam.
– Donc plus de Leo ? demanda la fille.
– Euh, si, mais c’est compliqué. J’ai pas toujours la possibilité de prendre son apparence dans les limbes, voire jamais en fait.
– Donc, par où on commence ?
– Je te laisse t’engouffrer dedans, moi, j’ai des choses à faire, lui dit-il avec le sourire.
– Tu me laisses toute seule ?
– Presque, peut-être que les évènements stressants finiront par révéler tes forces, à nouveau. Dans tous les cas, si tu as besoin d’aide, je serai là, venant de nulle part.
– Bon, si c’est comme ça que ça doit se faire, fit Siaelian.
Siaelian partit alors dans la tour alors qu’Adam disparaissait, encore une fois.
Tout était déstructuré, détruit. Le monde dans les limbes n’avait plus aucune apparence, à part le reflet de la destruction.
– Dans quoi est-ce qu’il m’a envoyé ? J’ai l’impression que ça grouille de partout, qu’il y’a des horreurs à tous les coins.
Plus elle continuait d’avancer dans la tour, plus elle ressentait une certaine peur, de ce qu’il pouvait s’y trouver, mais aussi de ce qu’elle pouvait se dévoiler. Puis elle avança jusqu’à un couloir sombre, avec un seul hologramme devant elle.
– Viens la chercher, mais tu ne réussiras jamais.
Siaelian se jeta tête baissée dans le couloir. Tombant sur une sorte de démon sombre avec une tronçonneuse au bras. Puis une lumière bleue vint derrière lui, le trancha. Puis elle passa au rouge et découpa le démon en deux.
– Je t’avais dit que je ne serais pas loin.
– Papa !
– Ne t’en fais pas, ce n’est que le début, dit-il disparaissant.
– Génial.
Elle avança encore, tombant cette fois-ci sur un autre démon avec une épée. Elle para son coup avec deux épées jumelles qui apparurent dans ses mains. Elle le repoussa et planta l’une d’elle dans la gorge du démon. Une fois à terre, elle resta quelque seconde à regarder ses armes, qui lui rappelèrent d’étranges souvenirs. Elle les attacha alors à sa taille avec une certaine aisance et continua, déterminée. Quelques minutes plus tard et plus d’une centaine de pas après, une autre créature tomba du haut du couloir, une chose étrange, peu commune. Cette fois, elle ne réussit pas à lui faire face, cette chose provoquait la crainte chez elle. Alors elle prit peur, recula et se bloqua contre le couloir qui avançait avec elle. Il s’apprêtait à lui asséner un coup d’une rare violence quand une lame métallique et mécanique lui transperça le ventre. Elle se retourna sur elle-même et découpa le monstre en deux, encore un. Se dévoila alors, illuminé uniquement par sa lame, un homme avec des vêtements sombres.
– Heureux de vous secourir gente demois…
– Delsin ?
Il ferma la main droite qu’il lui tendait, passa quelques secondes à la regarder, puis lui tendit à nouveau sa main, avec le sourire.
– Je ne pensais jamais te revoir un jour… dit-elle se laissant relever par l’homme.
– Je ne pensais pas revenir un jour, puis me voilà. Que me vaut le privilège de trouver ma petite sœur dans le monde des limbes ?
– Notre mère est enfermée dans cette tour.
– Sérieusement ? Moi qui pensais qu’il y avait vraiment quelqu’un à sauver.
– Elle est vraiment à sauver. Papa m’a tout raconté.
– Il me doit une explication alors. En avant.
Les deux reprirent la route. Delsin avait vieilli, les cheveux blancs, les traits du visage marqués. Il portait une tunique très sombre. Une longue veste noire, un costume habillé en dessous, gris sombre. Il portait seulement deux armes, un colt à la main droite et cette épée mécanique et transformable. Quelques mètres plus loin, les deux arrivèrent dans la salle où était retenue leur mère.
– Maman, s’écria Siaelian avant de se faire stopper par la lame de Delsin.
– C’est trop facile.
Quelques secondes plus tard, des dizaines de corps de démons se levèrent, tous plus gros les uns que les autres. Tomba enfin une autre créature. Cette dernière semblait beaucoup plus humaine, suivie d’Adam.
– Pas cette fois !
– Attends ! s’écria Delsin sans qu’il puisse se faire entendre.
Adam lança un glaive dans le torse d’Alix, alors qu’il se jetait sur l’autre homme qu’il avait fait descendre. Le glaive créa une immense vague de lumière, libérant Alix et provoquant une étrange réaction sur les deux autres. Adam fit un cri rauque et puissant, prenant une apparence maléfique et terrifiante. Alors que Delsin cacha sa sœur derrière lui, arborant lui aussi une apparence maléfique, quelque peu différente.
– Phoenix arrête ! s’exprima Alix.
Il n’écoutait pas. Il continuait de s’en prendre à sa cible, la main sur sa tête, aspirant son âme.
– Phoenix !
Une dernière fois, cette voix brisa quelque chose, c’était celle de Siaelian. Il relâcha alors l’homme puis lui coupa la tête.
– Tu restes toujours la même abomination que celle que je connaissais Phoenix.
Delsin vint se poser devant lui, dans une forme semblable à celle de son père. Phoenix pencha la tête sur le côté en le voyant, puis il provoqua un nuage de fumée.
– Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi, fit le démon.
– Alors, vas-y, bat toi !
Phoenix laissa sa colère parler, avant que Siaelian s’interposât entre les deux.
– Ça suffit ! Reprends ton calme, je t’en prie.
Elle posa sa main sur le torse de Phoenix, dissipant toute la fumée. Quelques secondes plus tard, il reprit son apparence normale.
– Sortez, je vous rejoins, reprit Adam
Les trois avancèrent vers la porte alors qu’Adam s’asseyait sur le sol, Siaelian ne passa pas la porte pour retourner dans le monde réel. Elle se rapprocha de son père, puis s’installa en tailleur devant lui.
– Je n’avais pas prévu cette éventualité, fit Adam.
– Laquelle ? Celle où tu deviens fou ? Ou que Delsin soit revenu ?
– Les deux, dit-il le visage fermé.
– Alors, explique-moi une chose. Qu’est-ce que j’ai entre les mains si j’arrive à maîtriser Phoenix ? Je sais que maman en est incapable. Tu n’y feras jamais de mal, donc elle peut te stopper en s’interposant. Mais moi je ne te stoppe pas, j’ai presque tout le contrôle sur Phoenix.
– Quelque chose que j’ai encore du mal à comprendre.
Quelques secondes se déroulèrent, dans le silence. Adam perdu dans ses pensées et Siaelian en train d’observer les traits de son père, dont le visage, se marquait. Puis elle se leva, lui tendant la main.
– Tu viens avec moi ? Même si je sens de la rancœur envers Delsin de ta part, j’ai quand même envie de le voir. Puis je ne te laisserai pas seul ici.
– D’accord, répondit-il prenant sa main.
Elle ramena alors son père hors des limbes, où Alix lui sauta dans les bras presque aussitôt.
– Merci, lui dit-elle.
Ils passèrent quelques secondes dans les bras l’un de l’autre, jusqu’à ce qu’Adam desserra ses bras pour la regarder.
– Pour quoi ? s’étonna-t-il.
– Pour avoir ramené Delsin.
– Je n’ai rien fait.
– Comment ça ?
– Je suis parti chercher Siaelian, après cette fracture temporelle quelque peu perturbante. Mais pas Delsin.
– Alors, qu’est-ce qu’il est venu faire ici ? demanda-t-elle le regardant.
– Je le sais, laisse-moi le temps de lui parler avant.
– Je te le laisserai. Je pense qu’il le faut.
Adam attendit quelque temps, jusqu’à ce que Delsin se retrouve seul.
– Un chasseur de démon alors.
– Mon choix te pose un problème peut-être ? s’étonna le jeune homme.
– Non, je n’ai pas à décider ni à juger tes choix Delsin.
– Tu sais très bien pourquoi.
– Je n’ai pas choisi de te le léguer.
– Et tu n’as toujours pas le contrôle de cette… Chose ?
– Tu veux que je te le laisse ? Si tu te crois assez puissant pour le maîtriser ?
– Moi j’ai réussi ! s’exclama Delsin.
– Tu n’es pas Phoenix.
– Alors, vas-y ! Laisse-moi te prouver que tu restes faible face à lui.
– Bien !
Il lança son glaive imprégné d’une fumée sombre sur le torse de Delsin. Il commença à trembler, agir étrangement, sans contrôler ses mouvements. Puis un blanc, il tomba sur ses genoux, la tête entre les mains, puis commença à crier. La fumée se dégagea alors de son corps, commençant à envahir tout le plateau.
– Adam stop ! s’écria Alix.
Il retira alors le glaive, lui arrivant dans sa main, la fumée revint alors sur lui, faisait vibrer l’apparence de Phoenix sur lui. Puis tout redevint calme.
– Personne ne peut contrôler Phoenix.
– Qu’est-ce que c’était ? demanda Delsin.
– Les âmes, la souffrance, la peur que provoque Phoenix. Tu es assez fort pour maîtriser ton suprême. Mais tu n’es pas assez fort pour supporter toute cette souffrance.
– Attends, il y a quelque chose que j’ai du mal à comprendre. Je sais que la lumière réveille Phoenix, mais jamais aussi enragé. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Siaelian avait le même effet sur son frère que son père, la fumée noire qu’ils dégageaient se transformait en brume bleue magique.
– J’ai laissé Siaelian seule dans la tour pour deux raisons, j’avais l’envie que ses peurs lui réveillent ses pouvoirs. Ce qui a été en partie le cas. Mais il y avait autre chose.
– Dis-moi.
– Sullivan et Nadia. Ils ont dû vouloir te venir en aide…
– Et ?
– Ils sont morts.
– Quoi ?
– Je pense que cette chose les a tués, d’où mon excès de colère.
– Alors, qu’est-ce qu’on fait ? demanda Delsin.
– Encore une fois, je me retrouve face à un adversaire que je ne comprends pas.
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