{25} The Pact | The Medjaÿ
This is a shit storm. Bonsoir. La lumière a besoin d’un gardien, l’ombre d’un protecteur.
Níl aon rud tábhachtach níos mó ?//¿
Pendant que Delsin et Siaelian écrivaient leurs serments, à protéger à jamais la Terre, quel qu’en soit le prix. On l’appellera Le Pacte.
Rien, jamais personne n’aura le droit de mettre en danger la civilisation. Tout devra être fait pour qu’elle reste en sécurité, que seule la pérennité règne parmi eux !
– Qu’as-tu fait du tien, Adam ?
– Brûlé dans les flammes Alix, il y a des années.
– Pourquoi ?
– Par qui, plutôt ? Akziel, voulant me faire comprendre que je ne pourrais pas les sauver.
– Alors tu leur fais signer un Pacte de protection de la Terre, parce que tu n’as plus le tien ?
– Parce qu’ils me l’ont demandé.
Alix se mit à regarder ses deux enfants, qui étaient en train de discuter et de rigoler.
– Tu te souviens de comment ils étaient avant ? demanda Alix. Avant le départ de Delsin, je veux dire.
– Évidemment que je m’en souviens. Toujours l’un avec l’autre, toujours à dire n’importe quoi pour faire rire l’autre.
– Même Sarah n’avait pas réussi à changer la complicité qu’ils avaient.
Le nom de l’ancienne copine de Delsin réveilla quelque chose chez Adam, quelque chose d’étrange.
– Qu’est-ce qu’il y a ?
– Rien, répondit-il.
Il prit alors un papier sur le bureau, une sorte de papyrus. Il paraissait avoir des centaines d’années, des milliers même.
– Le protecteur du peuple, fit Adam.
– Le Medjaÿ, répondit Alix, tu veux réinvestir la culture des anciens peuples ?
– Ce n’est pas comme si les hommes avaient oublié toute leur culture, toute celle que l’on a détruite.
– Ce n’est pas nous qui l’avons détruite.
– Mais on n’a pas choisi de la conserver, fit Adam.
– Tu as raison…
– C’est comme si nous avions écrit un autre monde. Tout est différent, tout est magique.
– Que veux-tu dire ?
– Chaque mythologie qui persistait dans la culture des hommes était brillante, magnifique. Les Égyptiens, les Grecs. Toutes, des histoires guidées par des croyances perdues dans des dieux et des phénomènes qui dépassait chacun d’entre eux.
– Je crois que je commence à comprendre.
– Aucun des hommes qui vivent aujourd’hui sur Terre ne se souvient de ce qu’il s’est passé avant. Ils ont tous choisi d’oublier et nous les avons écoutés. Nous avons détruit leur culture pour créer un Nouveau Monde, avec un culte légendaire sur nos deux personnes.
– Vraiment ?
– Je ne suis plus qu’une légende Alix. Plus personne ne parle de Leo, dit-il en rigolant.
– À notre niveau, nous nous approchons plus de divinités que de légendes.
– Sauf qu’ils ne savent pas comment nous avons bâti leur monde. Ils ignorent tout ce qui a pu ou dû être fait pour que leur monde soit ainsi. Je ne dis pas qu’on doit se faire passer pour des Dieux, mais c’est de cette manière qu’ils nous voient.
– Après tout, nous nous approchons quelque peu des dieux de la création de l’univers.
– Et c’est toi qui dis ça ? répliqua-t-il en rigolant.
– D’accord, j’exagère un petit peu.
Plus tard dans la même journée, Delsin et Siaelian partirent se balader dans la ville voisine.
– Tu comprends le sens du bracelet que t’a donné papa ? demanda la jeune fille.
– Le symbole de Medjaÿ ? Je pense que je le saisis, oui.
– Alors, explique-moi. Parce que je n’y comprends rien.
Un passant frôla Delsin, qui dégaina son épée pour lui trancher le ventre.
– Je pense quand même que ça n’a rien à voir avec ça, dit-elle dépitée.
Puis une étrange vague se dégagea de l’endroit où il était mort, comme si tout reprenait à zéro.
– OK, j’ai peut-être manqué quelque chose.
Delsin rangea son épée puis reprit sa route, alors que rien ne s’était passé pour tous ceux qui étaient autour d’eux.
– Voilà pourquoi il m’a nommé Medjaÿ. Je suis toujours le mieux placé pour défendre le monde contre les démons.
– Mais comment ça se fait ? Tu tues un démon sur Terre, et personne ne le remarque, personne ne s’en souvient ?
– Ça s’explique, comme beaucoup de choses.
– Alors fait.
Avec l’âge, Delsin devenait comme son père, ses mots prenaient une sagesse étrangement perturbante pour les autres.
– Un démon ne peut pas avoir toutes les formes à la fois, en tout cas pas dans les deux sens. Un démon dont le corps et l’âme sont dans les limbes est invisible sur Terre. Jusqu’ici, rien de compliqué. Un démon dont le corps et l’âme sont sur Terre, à une rémanence dans les limbes. Une sorte de trace qui lui permet de renaitre par exemple. Un humain n’a que son corps et son âme sur Terre, et une sorte de miroir de son âme dans les limbes, intouchable.
– Alors qu’est-ce que j’ai manqué ?
– Aucun être ne peut persister dans les limbes et la Terre à la fois, à part moi. Si je suis corps et âme sur Terre, alors il existe une forme alternative de moi dans les limbes, et inversement. Chacune peut interagir avec le monde dans lequel elle est. En d’autres termes, lorsque je tue un démon dans le monde réel, je tue aussi sa rémanence. De ce fait, le démon n’a plus d’existence propre et est supprimé de la dimension, donc des esprits des hommes.
– Tout devient plus clair tout de suite.
Quelques pas plus tard, quelque chose dans une ruelle sombre stoppa Delsin dans sa marche.
– Que se passe-t-il ? demanda Siaelian.
Il tourna la tête dans la ruelle, pendant quelques secondes, puis se tourna face à elle. Et, venant de nulle part, Adam apparut derrière lui.
– Qu’est-ce que ça fait là ? se demanda Adam.
– Mais qu’est-ce qu’il y a ? demanda Siaelian.
Delsin dégaina son colt, laissant la lueur d’une seule balle dans le barillet éclairer son chemin. Il avança, doucement, puis tomba sur un étrange objet planté dans le sol.
– Qu’est-ce qu’elle fait là ? demanda Adam.
– Mais qu’est-ce que c’est ? demanda Siaelian qui commençait à s’impatienter.
– La canne de Zwein, répondit Delsin en sortant la lame du fourreau. Zhao ne l’a jamais récupéré.
– Cette chose avait disparu de la Terre lors de la Grande Guerre, il y a vraiment des choses que je ne comprends pas.
– Moi je crois que je commence à comprendre, fit Delsin.
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