Page du Livre
Partie 7 : Nature Empoisonnée
La nature, source de la vie de toute espèce. C’est ici que l’homme vient échapper aux multiples problèmes que lui cause notre civilisation. Pureté, sagesse, repos, on y voyait une rédemption parfaite, loin de tout, loin des autres, loin d’un monde qui a oublié sa véritable nature, ses origines, loin de ces technologies. Technologies qui ont fini par changer le mode de vie de l’homme.
Le ciel rouge, présage qui, s’il est vu le matin pour la journée, ou le soir pour le lendemain, annonce une belle journée. Seulement les récents évènements m’ont appris que mon Nouveau Monde était très différent de l’original. Je n’interprétais pas cette chose comme je le devrais et m’imaginais à tout voir. Même le pire. Je ne savais pas trop quoi faire, je redébarquais dans ce monde, qui m’était presque devenu inconnu à avoir passé tant de temps dans le futur. Deux semaines pour un an. Est-ce vraiment imaginable, même possible en soi ? Pour quelqu’un de normal non, mais pour moi, désormais oui. Tout le monde change, mais pas tel que moi. J’étais totalement différent. Enfin presque, j’avais toujours mon apparence, mais celle d’Adam en plus. Pourtant je devais imaginer que je n’avais rien vaincu de plus. Me refondre dans la masse et passer le plus inaperçu possible. Avant mon départ, j’avais commencé à me faire quelques amis. Kévin en l’occurrence, qui m’avait ensuite offert la nouvelle vie d’Adam. Et Ludovic. Deux personnes à qui je commençais à m’attacher. Espérant que je puisse m’attacher à quelqu’un évitant qu’elle devienne la cible de ceux qui veulent me tuer. Pourtant je savais tout de même une chose, Justine avait quelque chose à voir dans cette histoire et je devais trouver le moyen de la réveiller. Là arrivait le problème. Comment ?
Qui disaient changement, incluait un changement d’habitude. Déjà, je n’allais pas tous les matins avec Justine et Loïc. Je faisais souvent un tour de la ville en courant, pour me tenir en forme. Donc je n’allais pas au lycée avec eux. Et arrivais avant eux. Premier jour, 12 novembre 2012, je suis arrivé au lycée. Sia m’y attendait.
« Mademoiselle !
– Salut Tanguy. Comment était ton voyage dans le futur ? Bien j’espère.
– Tranquille, je m’attendais à un peu moins, mais ça reste correct. Il faudra que tu m’envoies dans les limbes, je veux savoir si j’ai bien toutes mes améliorations.
– Tu sais que lorsque tu en sortiras vous fusionnerez une partie de votre personnalité.
– Oui, comme Leo l’a fait avec Adam avec la clé de Toshiie.
– Tu, tu as la clé ?
– Oui, je sais même où se trouve son tombeau.
– Chouette. Il reste dix minutes avant d’aller en cours, tu veux aller casser du démon.
– Avec plaisir, ça me réveillera un peu plus.
– Allons-y. Je te laisse dans le lycée.
– Et que dois-je faire mademoiselle ?
– Je ne sais pas, trouve une caméra, tout ce que tu peux. T’as dix minutes pile. »
J’ai voyagé, fait la visite de tout l’établissement. Détruisant tous ceux qui se trouvaient sur mon passage. Je n’ai rien trouvé à part des ennemis. Sauf au bout de huit minutes, où presque toutes les nouveautés d’Adam avaient pris part de moi, une étrange silhouette s’opposa à moi. Je ne pouvais pas l’approcher, elle s’éloignait à chaque fois que je faisais un pas. Jusqu’à ce moment.
« I Watch You!
– Quoi ? Non attend ! »
Et elle est repartie, me trainant dans tous les couloirs, c’était pourtant un bon exercice de vitesse. J’entendais l’horloge de Sia sur ses dernières secondes. Elle m’amena alors dans le préau où elle s’y arrêta pour de bon. Je me suis alors rapproché d’elle et au moment précis où j’étais face à elle, le temps était écoulé et je suis sorti des limbes. Dans le monde réel, je faisais face à quelqu’un aussi et c’était Justine.
« Tanguy, tu as vu un fantôme ?
– Euh… je…
– Oui c’est bien ça.
– Non. Comment est-ce que ?
– Comment quoi ?
– Je suivais quelqu’un dans les limbes, elle s’était arrêtée juste au même endroit où toi tu étais.
– Une coïncidence.
– Je refuse de te croire. Il y a quelque chose d’autre.
– En effet, tes bras sont tous les deux tatoués. Me fit Sia qui était derrière moi.
– Oh. J’aime.
– C’est vrai que c’est pas mal. Me fit Justine.
– Mais tu as vu quoi dans les limbes ?
– Une femme. Une superbe femme. Aux… non je vais m’arrêter là. Mais tu ne sais rien sur elle ?
– Je ne sais pas. C’est peut-être quelqu’un qui te cherche. Leo ne t’a rien dit ?
– Si je me souviens, juste avant de partir pour Tokyo : “Ton imagination et tes idées te donneront peut-être la solution.”
– Vous parliez de quoi ?
– De nos alliés. Un moyen pour les retrouver.
– Je vais m’y pencher dessus. En attendant, il faut qu’on aille en cours. »
Nouveau mystère. Qui est cette femme ? Nikki peut-être ? Personnellement j’optais pour cette solution. Mais rien ne me prouvait que c’était bien ça. Ça m’avait torturé la tête toute la journée. J’avais un peu de mal à me concentrer. À quoi bon puisque je suivais déjà qu’à moitié. Bref. Je devais éclaircir ce mystère alors j’étais allé voir Sieg, mon grand sage qui connait tout sur tout.
« Tanguy, te voilà. J’aimerais activer ta fusion avec Ada… Oh, tu es allé dans les limbes ?
– Oui, Sia m’y a envoyé. C’est d’ailleurs pour ça que je suis ici.
– Vas-y je suis tout ouïe.
– J’ai croisé une femme dans les limbes. Tu sais qui ça pourrait être ?
– Une femme dans les limbes, aucune idée.
– Aucun être n’est normalement censé pouvoir se trouver dans les limbes, à part quelqu’un comme toi. Ou un démon.
– Une âme perdue. Nous dit Sia en faisant irruption.
– Quoi ?
– Une âme perdue. J’ai recherché un lien entre ce que t’avait dit Leo et le fait que dans les limbes elle se soit arrêtée à l’emplacement où était Justine dans le monde normal.
– Ça impliquerait donc que tous les membres de L’Ordre sont bloqués dans les limbes ! Intéressant ! Mais bien sûr pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ! répliqua Sieg.
– Tu n’es pas parfait Sieg, tu sais. Personne ne l’est. Tanguy, qu’est-ce qu’il y a ?
– Je ne sais pas. Où sont alors ceux qui sont morts ?
– Comme moi Tanguy, tu n’as rien à craindre pour eux. Occupe-toi d’abord des autres. Dans les limbes, ils courent un danger.
– Une âme ne peut pas mourir. Pourquoi courrait-elle un danger ?
– Parce qu’il y a ici quelqu’un qui n’est pas comme les autres et qui nous veut du mal et à eux aussi, repris-je.
– Qui ?
– Akziel.
– Akziel, mais il est mort !
– Non, Adam l’a tué dans le futur, mais pas ici. Mais ne t’en fait pas je suis là pour te protéger Sia.
– Merci Sieg.
– Et moi pour les protéger. Je sens qu’il va falloir que j’en casse du démon moi.
– Je te cherche un moyen de la sortir, Sia tu t’occuperas des voyages dans les limbes.
– Et moi je casse tout ce qui bouge ?
– Euh, oui presque. Il faut trouver ce qui la bloque dans ce monde et je vais le faire. En attendant, fait ce que tu as à faire.
– Pas de soucis. »
Bloqués dans les limbes, au final tous ceux que je dois récupérer doivent s’y trouver. Sous différentes formes et différents endroits. Mais qui les avaient laissé errer dans ce monde de démons assoiffés de sang ? Je devais éclaircir ce mystère de plus. J’avais passé environ une heure à expliquer l’existence de Leo à Kévin et Ludovic ce jour-là. Et le lendemain, la première heure de cours, je l’ai passé à discuter de cette histoire avec eux.
« Des âmes coincées dans les limbes…
– J’ai l’impression que tu en sais plus que ce que je pense Ludo.
– Non, mais d’après ce que tu nous as dit, c’est louche. Je vous laisse je vais au babyfoot.
– Il me parait louche, tu ne trouves pas Kévin ?
– Si un peu, tu penses à quoi ?
– Aucune idée. Mais je ne vais pas le laisser s’en tirer comme ça s’il sait quelque chose.
– Et pour l’autre ?
– Je dois attendre que Sieg ait trouvé une solution. Je ne peux pas faire grand-chose pour l’instant. Sauf patienter.
– Et tu ne peux pas chercher un moyen de la libérer ? En fouillant dans les limbes ?
– Si, mais imagine que je pense avoir trouvé le moyen de la libérer et en fait je n’ai fait qu’ouvrir un portail entre le monde des démons et le nôtre.
– Ah oui, vu comme ça. »
Depuis le début, j’avais un léger frisson dans le dos, j’ai ensuite remarqué lorsqu’elle m’est passée à côté que c’était cette jeune fille, avec laquelle j’avais un certain lien.
« C’était qui ? M’interrogea Kévin.
– Nikki !
– T’es sûr de ta connerie Leo ?
– Sûr. Regarde tes bras. »
Ils avaient pris une lueur blanche. Et les tatouages dégageaient des particules de lumière. Plus elle s’éloignait, plus l’effet s’estompait.
« C’est grâce à Adam tout ça ?
– Exact.
– Ça va Tanguy, j’ai eu peur que tu sois attaqué. Me fit Sia en faisant irruption.
– Très bien, j’ai juste eu la confirmation de ce que j’attendais.
– D’accord, je te laisse alors.
– Bon, que doit-on faire alors ?
– Eh bien, on a deux heures de libres ?
– Exact.
– Alors on va voyager. Je sais où est à peu près le tombeau de Toshiie grâce à ta future femme. On va y voir ?
– Ma future femme… Euh oui, mais c’est où ?
– En Chine, Pékin pour être précis, répliquais-je en ricanant.
– Ouh, dur, tu m’amènes ?
– Bien sûr, le temps de sortir, de prendre l’apparence d’Adam et on y va. »
On s’était alors dirigé vers la sortie du lycée. Puis on s’est éloignés un peu pour éviter que l’on soit vus, je nous ai téléportés de l’autre côté de la planète.
« Bienvenu en Chine l’ami !
– Ouais, il a la classe Adam.
– Je sais, mais juste une chose. Ne me regarde jamais dans les yeux quand je n’ai pas mes lunettes.
– OK si tu veux. Et où on va ?
– Tanguy tient, on a eu la même idée. Le tombeau est dans cette montagne. Tu y trouveras une caverne dans les environs. Essaie de trouver la porte et je signerai l’emplacement. À toute à l’heure.
– Comment ça se fait que je le voie ? Il n’est pas censé être invisible ?
– Si, mais il s’est rendu visible pour toi dans le futur. Voilà pourquoi tu le vois.
– Et on cherche quoi au juste ?
– Le tombeau des Anges. Il nous faut les clés ce chacun des habitants pour l’ouvrir.
– Mais personne ne l’ouvrira !
– Oh, des fanatiques qui veulent protéger leur bien. Je suis un descendant d’un de ces anges, j’ai la clé.
– Personne ne profanera ce tombeau !
– Oh, quelle bande de cons ! Kévin, garde-moi ma veste. »
Je me suis attaqué à ces allumés avec mes deux lames, les uns après les autres. J’ai récupéré le sabre de mon dernier ennemi pour éradiquer d’un coup lancé les derniers arrivants. Je me suis stoppé au pied de Sieg qui venait d’arriver.
« Un peu plus et tu me tuais aussi.
– Tu sais bien que je n’oserai jamais, lui répondis-je en rangeant le sabre dans le fourreau.
– Bien, je marque la zone et on pourra partir.
– Non, pas tout de suite. Il faut les cinq clés, dont la tienne Sieg, reprit Leo m’ayant amené devant la porte.
– Quoi ?
– Viens voir. Je te lis. “Cinq hommes, cinq anges, cinq pouvoirs, cinq talents. Le temps dispose de l’entrée. Et la force de l’accès. La prêtresse donnera les pouvoirs des Nephilims Saorys aux élus.” Qu’est-ce que ça peut insinuer d’après toi ?
– Le temps dispose de l’entrée. Nous sommes les seuls à ouvrir une partie de l’entrée. La force de l’accès. Un ennemi capable d’être battu que par Feng, je pense. La prêtresse, je ne sais pas, la femme d’Izidro peut-être.
– En clair, il me faut bien tout le monde.
– Oui et ma clé !
– Ta clé… T’as une idée de l’image qu’elle a ?
– C’est une clé en ivoire. Une aile d’ange et une queue de démon. Seulement il te manquera encore quelque chose.
– Quoi ? Qui ?
– La clé du guerrier perdu et beauté illusoire.
– Soit ?
– Je ne sais pas et celle de Nikki.
– Alors on est partis pour une chasse aux clés ! »
Rentré chez nous, j’avais laissé passer les heures de cours. Restant normal. Sans plus. J’ai décidé qu’à partir d’aujourd’hui j’irai voir Loïc tous les mardis de seize à dix-sept heures. Lui étant en étude je pourrai discuter en peu avec. Et c’est ce que j’ai fait ces jours-là. On était le 13 novembre 2012, je suis entré naturellement dans la salle d’étude, ou presque. J’avais pris l’apparence d’Adam.
« Ne t’en fait pas Hubert, c’est Tanguy et je t’expliquerai après, mais il faut que je voie Loïc.
– D’accord, fait.
– Euh…
– Loïc ? Enchanté. Je me présente, Adam Pearce, je viens du futur. Tu peux m’appeler Tanguy aussi, ou comme tu veux.
– Tanguy, c’est vraiment toi ?
– Non, c’est l’apparition du pape devant toi.
– C’est bien toi. Alors ce voyage dans le futur.
– Comme tu peux le voir. Tout bénéfique. J’ai appris que j’avais une jolie petite femme.
– Tant mieux pour toi, moi je l’ai déjà. Alors pourquoi t’es venu me voir ?
– Pour te parler de ta jolie femme.
– Oui, qu’est-ce qu’elle t’a fait encore ?
– Rien. Elle est l’un des guerriers de L’Ordre, elle est comme moi, comme Leo.
– Pourquoi elle et pas moi ?
– Rien ne me dit que tu n’y es pas non plus. Il faut que je le découvre. Je veux juste te prévenir que si elle change d’un jour à l’autre ça sera normal.
– OK, je vais essayer de m’y faire.
– Tu n’aurais pas trop le choix à vrai dire, lui répondis-je en riant, le seul problème est qu’elle comme les autres est, bloquée dans les limbes. Donc j’attends que Sieg trouve le moyen de la libérer.
– Donc en attendant…
– J’ai le temps de passer ici, sous forme futuriste. Soixante-dix pour cent augmentés bioniquement.
– Chouette. T’es immortel.
– Toujours pas, mais bien plus solide. Par contre je te mets en garde toi aussi, lorsque je n’ai pas mes lunettes, ne me regarde jamais dans les yeux. Sinon tu seras un peu dans la merde.
– J’y penserai. Et qu’est-ce qu’il en a pensé Hubert de ton changement ?
– Je ne sais pas il faut que je lui explique. Je vais m’en occuper d’ailleurs à plus. »
Je n’avais rien fait d’autre de la journée ce jour-là, une fois parti du Sacré-Cœur je suis parti m’entrainer comme tous les jours. Mercredi 14 novembre 2012, voilà un jour non sans surprises. Ce matin-là, en anglais, notre professeur nous a présenté le correspondant anglais du lycée. Ryan Scott. Il devait passer six semaines avec nous, jusqu’aux prochaines vacances donc.
« Je lui ai demandé ce choisir quelqu’un avec qui il restera. En attendant que je remplisse quelques papiers, je vous laisse y poser quelques questions.
– Tanguy, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Me dit Kévin en me détachant de mon rêve.
– Ce type, sa tête, je l’ai déjà vu. Mais où ?
– Je ne sais pas, ce n’est pas normal il est anglais quand même.
– Tanguy, il aura une question à te poser.
– J’écoute.
– I’m not sure but I think I know you.
– I think this too. I don’t know where but I have already seen you.
– Vous vous connaissez ?
– Non, j’en doute, mais sa tête me dit quelque chose.
– Ryan, je te laisse te mettre où tu veux.
– Je te le dis à toi, mais je parle français et le comprends donc. Garde-le pour toi, me fit-il après s’être assis à côté de moi.
– Pas de soucis. Mais ta tête me dit toujours quelque chose. »
Le cours était passé et on était partis au self avec Kévin quand d’un coup :
« Ilan !
– Quoi ?
– L’anglais, Ryan, je sais à qui il ressemble. Ilan Anderson. Je l’ai rencontré dans le futur, il était agent du FBI comme moi. Mais ce n’est pas possible. “Ne t’en fais pas, on se reverra bien plus vite que tu l’imagines !” Alors il serait quoi ?
– Un voyageur. Oui je me suis renseigné sur toute ton histoire.
– Un voyageur. Ça expliquerait des tas de choses.
– À voir. Tu n’as rien de nouveau à propos de l’âme dans les limbes ?
– Non, Sieg ne m’a rien dit.
– Pas normal.
– Un peu si, il cherche quand même quelque chose dans un monde dans lequel il n’est jamais allé et qu’il ne connait pas. Je suis le seul à pouvoir y aller.
– Autant pour moi, on va le laisser faire. »
À la fin de la semaine, rien n’avait bougé. Sieg n’avait rien de plus pour l’instant. Et moi encore et toujours à perfectionner mon style de combat. Rien ne vaut la maitrise des armes que l’on possède. Pourtant ce n’est pas la qualité de mes mouvements, plutôt une quête du rapprochement de la perfection. Je voulais être prêt à tout et n’importe qui. Alors je continuais, encore et encore sans jamais arrêter.
D’un autre côté je passais mon temps à rêver. J’avais quelqu’un qui me hantait la tête. Une fille, mais pas n’importe laquelle. Est-ce que ce que je ressentais pour elle était une réalité ou quelque chose poussé par Leo ? Maintenant que j’étais sûr qu’elle portait sa femme. Comment je pouvais différencier les sentiments de Leo des miens ?
(« Peut-être en sachant que tu ne peux pas ressentir les miens.
– Tout serait donc vrai. Et tout viendrait bien de moi.
– J’ai l’impression que ça t’étonne.
– Un peu oui. Ce n’est pas que j’ai plus trop l’habitude de ressentir quelque chose pour une fille, mais presque.
– Alors il faudra t’y faire. Elle va te suivre longtemps. Même cinquante ans plus tard.
– Alors j’ai intérêt à assurer.
– Je suis toujours là si tu as besoin de moi. Tu le sais.
– Ne t’en fais pas. J’y penserais. »)
Mardi 20 novembre 2012, toujours aucune nouvelle de Sieg. Mais ce jour-là, lorsque je me suis levé j’ai ressenti quelque chose d’anormal. Mais je ne m’étais pas torturé la tête pour en déterminer la cause non plus. Ce matin-là, j’étais arrivé comme les autres jours, Sia m’attendait. Mais une fois à l’intérieur Ryan arriva brusquement devant moi.
« Ryan, qu’y a-t-il ? »
Il ne répondait pas.
« Ça va ? lui fis-je en agitant ma main devant lui. »
Ile ne me répondait toujours pas. À ce moment il releva la tête et me fixa avec des yeux totalement noirs. Le seul mot qu’il prononça était : « DIE ! » Il m’avait fait passer dans les limbes, mais pourquoi ?
« Oh, c’est pas vrai !
– Quoi ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
– Il m’a pris dans les limbes.
– Mais non, je vais dire quoi aux profs moi ?
– Soit tu leur racontes des conneries, soit tu leur dis la vérité, au risque qu’ils ne te croient pas. Et je m’arrangerai avec eux après.
– Bon, d’accord.
– Alors, il me veut quoi lui ?
– C’est une bonne question. Essaie de le retrouver.
– Et comment ?
– De la même manière que tu as trouvé Justine et Barabas dans le futur.
– Intéressant, je l’avais oublié celle-là. »
Je m’étais mis en chasse. Pas pressé. À y être autant faire sauter une journée de cours. Alors j’ai cherché pendant bien une heure sans succès. Je ne voulais pas utiliser la vision intramurale, mais je n’ai pas trop eu le choix. J’avais un problème, je le voyais, mais il était bien trop rapide pour moi. Comment je pouvais l’avoir ? J’ai cherché quelque temps, une demi-heure environ. Mais sans succès j’ai voulu abandonner. Lorsque quelqu’un refit surface.
« I Watch You.
– Mais où es-tu ?
– Je suis dans ce monde, différent du tien, emprisonné à jamais. Je suis où elle est, je vais là où elle va.
– Mais qui es-tu ?
– Je m’appelle Amy Chang. Prêtresse de la Nature. Je suis heureuse que tu m’aies retrouvé Leo.
– Oui, mais j’aimerais savoir comment te libérer de ce cauchemar.
– Fear Me! Me lança Ryan en m’attaquant.
– Mais il est fou ce type !
– Tu devrais avoir peur de lui, c’est un guerrier très puissant !
– Pff, ce n’est pas parce qu’il est rapide qu’il me fait peur.
– Pourtant…
– Pourtant quoi ?
– C’est un voyageur.
– Et ? J’en ai déjà terrassé un, ce n’est pas un de plus qui me fera changer d’avis. Bon, au final comment puis-je te sortir d’ici ?
– Je ne sais pas. Je ne connais pas même les raisons de mon incarcération.
– C’est un problème oui. Mais ne t’en fait pas je vais trouver. En attendant moi il faut vraiment que je sorte et que je retrouve ce salaud. Il m’y a fait entrer, il m’aidera bien à m’échapper.
– Bonne chance. Il est derrière toi.
– Tant mieux. »
Il s’attaquait enfin à moi, il était rapide certes, vraiment rapide. Mais il avait un moment de faiblesse. Lui aussi se téléportait et au moment où il sortait et que j’arrivais à esquiver son attaque, il ne pouvait pas se défendre pendant quelques secondes. J’ai exploité cette faille pour pouvoir l’attaquer et lui infliger des dégâts. Mais il partit avant que je puisse l’achever.
« I haven’t finished yet.
– Comme tu veux l’ami.
– Chester.
– Quoi, t’as dit quoi ?
– Son nom est Chester.
– Oh, merci de l’info, mais il faut que j’y aille. On se retrouvera. À plus !
– Au revoir Leo. »
J’avais enfin obtenu quelque chose, son nom, pas à Ryan, mais au fantôme des limbes. Je n’avais qu’une seule chose à faire, aller voir Sieg pour le faire avancer.
« Sieg ! T’es là ?
– Toujours l’ami, que veux-tu ?
– J’ai son nom, elle s’appelle Amy Chang, c’est la Prêtresse de la Nature.
– Amy… Oh, oui, Amy…
– Qu’y a-t-il ?
– Rien, je me souviens d’elle, c’est une femme sublime.
– Et ? Comment je la fais sortir ?
– Ah ! Ça, je sais. J’ai cherché et ils ont été emprisonnés sous des sceaux démoniaques. Il te faudra la clé avec laquelle tu m’as libéré pour la délivrer. Mais il me faut encore du temps pour trouver l’emplacement du sceau. Mais j’ai remarqué, tu fusionnes de plus en plus avec Adam.
– Oui à force de rester dans les limbes. Pourquoi ce n’est pas normal ?
– Si justement. Et tant mieux d’ailleurs. Cette fusion, ces liens que tu crées avec les autres apparences, personnalités et personnes ne feront que t’aider lorsque Toshiie sera à toi. Du moins normalement.
– Normalement… J’adore t’entendre prononcer ce mot.
– Oui je sais, souvent rien n’est comme on le voudrait.
– Trop souvent. Dis-moi, tu aurais quelque chose sur un certain Chester. Un voyageur.
– Chester. Voyageur. Je ne sais pas ça me dit rien. C’est pourtant étrange, il n’en reste pas beaucoup.
– Le Survivant ! Non je déconne. Par contre je ne l’aime pas même s’il ressemble à Ilan.
– Quoi ? Il ressemble à Ilan ?
– Oui, pourquoi ça te choque ? Enfin c’est Ryan, son image du monde réel qui y ressemble.
– Moui, intéressant. Ce type m’intriguait déjà, mais là, il y a quelque chose de louche. Et je veux savoir quoi !
– J’imagine que je dois le faire.
– Ben…
– Oui, pas de soucis je m’en occupe.
– Au fait, j’ai quelque chose pour toi. Je l’ai retrouvé dans un trou, mais je pense que tu peux encore t’en servir.
– Qu’est-ce ? Encore un truc pour casser du mini Satan ?
– Exact ! Une extension de Rebellion qui t’offre une transformation en lance de combat. De plus j’ai apporté quelques modifications au katana que tu as récupéré en Chine, de quoi le faire disparaitre avec les autres, un peu l’aspect et deux trois trucs utiles.
– Tu ne penses pas que je vais être un peu lourd avec tout ça à force ?
– Tu t’en fiches tu ne portes pas les armes directement, sauf Ebony et Ivory.
– Je te remercie, ça me donnera encore plus de moyens pour tout casser ! Tu as encore besoin de moi ?
– Non tu peux partir si tu le souhaites.
– OK, à plus l’ami. »
De plus en plus lourd, surtout pour mes ennemis, j’avais encore plus choix d’armes pour les tuer, leur faire ce que je voulais. Et j’aimais ça ! J’avais l’impression que le nombre d’armes augmentait ma puissance, mais au final non pas ma puissance, mais les types de combos que je pouvais exécuter en changeant d’armes.
Mercredi 21 novembre 2012, une semaine et demie de passée et rien de plus. À part une légère différence momentanée.
(« Tanguy, j’aimerais que tu passes la journée avec l’apparence d’Adam.
– Comme tu veux, mais pourquoi ?
– Pourquoi pas ? Je pense qu’il ne te manque pas grand-chose pour avoir ses lunettes sur toi et je sais qu’une fois que Toshiie sera là, il te les faudra impérativement.
– Dans ce cas-là, je le ferai, ça sera un peu bizarre, mais c’est vrai pourquoi pas.
– De plus j’ai envie de tester quelque chose. Si ça marche, ça peut être amusant.
– Oh, là tu me plais. Qu’as-tu en tête mon cher ami ?
– Je veux voir si ça dérange tes professeurs et s’ils veulent s’habituer à Adam. Puis y’en a un qui m’intrigue, je veux en savoir plus sur lui.
– Je te suis, je le ferai. »)
Je n’y ai pas manqué, je suis arrivé sous le préau avec la tête d’Adam, tous les regards sur moi. (J’adore qu’on m’adule comme ça !) J’ai traversé la salle et me suis posé sur une table. Personne ne m’avait reconnu. Normal, sauf une personne. Sia. Par la suite Kévin en a déduit que c’était bien moi. Ce jour-là j’étais vraiment distrait. Je ne pensais à rien. Enfin, plutôt à rien d’autre qu’à cette fille. Ce qui ne plaisait pas autant à mes amis qu’à moi.
« Tanguy. Tanguy !
– Hein, euh oui. Qu’y a-t-il Kévin ?
– Tu rêves encore, j’imagine.
– Oui, lui répondis-je dans un soupir.
– Faut que tu t’en débarrasses.
– Mais elle me hante, elle est là dans ma tête. Et plus je la vois plus elle s’incruste. Plus je pense à elle moins j’arrive à m’en séparer !
– Trouve-toi une autre fille, me fit Sia.
– Tu veux que j’abandonne la femme de Leo ?
– Ah oui, c’est vrai. Mince j’y pensais plus à ça.
– Oui je vois bien.
– Et tu vas rester comme ça. Parce que je ne suis pas sûr que ça plaise à Bruno ça !
– Ouais je sais. Bruno… C’est fait exprès rassure toi. Je n’ai pas pris cette apparence pour le plaisir, mais parce que Leo veut tester une chose. Et je me suis prêté à son jeu.
– Bon courage alors ! »
Et j’en avais effectivement besoin. Kévin avait bien raison, ça n’a pas plu, mais vraiment pas à notre prof. Il a voulu que je le suive à la Vie scolaire. Autant dire que ça ne sentait pas bon du tout. Les pions, les CPE et la proviseure étaient là. Et là je ne le sentais pas du tout.
« Tanguy, pourrais-tu nous expliquer ça ?
– Adam, je vous prie. Ensuite…
– Je ne suis pas là pour te blâmer Tanguy, mais juste pour vous prévenir que si vous avez quelque chose contre lui, il faudra vous en prendre à moi ! »
Après cette longue discussion finalement raccourcie à quelques minutes, une chose me tracassait.
« Monsieur, mais pourquoi ?
– Tu m’as dit que je ne te connaissais pas et que j’avais encore beaucoup à apprendre de toi. Et bien toi aussi, c’est parce que moi aussi je suis différent que je veux que tu te sentes bien ici. Je te laisse.
– Mais ?
– Il est étrange ton prof. Mais je l’imaginais déjà.
– Ah bon ! Tu trouves.
– Oui et j’ai bien l’impression qu’il n’est pas le seul. Je vais les observeraient un peu plus quand tu les auras.
– Comme tu veux. »
Bruno s’était ligué avec moi, il m’avait protégé. Pourquoi ? Est-ce qu’il serait différent lui aussi ? Au final, ce monde ne serait pas si commun, mais plutôt rempli de tas de personnes qui cache leurs véritables identités. Pour rester dans l’ombre. Pour se faire oublier. Ils ont eu une vie différente des autres et ont voulu l’oublier par la suite, devenir comme tout le monde avec une vie normale sans un immense intérêt. À par celui de pouvoir être tranquille, simple, se fondre dans la masse. C’est ce que j’avais fait dans le futur, mais ce que je devais éviter pour l’instant. Je devais prouver ma valeur au monde. Montrer ma puissance. Et trouver pourquoi j’étais dans ce monde.
Jeudi 22 novembre 2012, toujours aucune nouvelle de Sieg. Rien ne bougeait et je commençais à m’ennuyer méchamment moi. J’aurais voulu partir dans les Limbes, mais Sia n’était pas là et Ryan invisible. Donc, une journée comme si j’étais redevenu normal. En fait non. Je n’arrivais pas à passer une journée sans rien de nouveau, une journée plate sans but et sans rien. (C’est chiant quand même) Quelque chose cette fois-ci qui me changerait à jamais. J’ai commencé ma journée normalement. Jusqu’au moment où j’ai appris que je n’avais pas Maths ce jour-là. Deux heures de cours en moins. Ma joie et mon engouement à ne rien faire me poussaient à être d’un coup plus énergique et à moins me soucier de ce et ceux qui m’entouraient. Mais cette petite pique d’humeur m’avait presque couté quelque chose. J’en étais arrivé à bousculer quelqu’un, mais pas n’importe qui. À ce moment j’avais l’impression que tous les autres avaient été éjectés par ce souffle. Je suis passé si près d’elle, comme la première fois, sauf que cette fois-ci, je ne suis pas juste passé à côté. Je l’avais fait tomber, mais mes réflexes m’avaient lancé pour l’attraper par la main. Je l’ai relevée, mais personne ne se souciait de ce qu’il pouvait se passer, trop pressé d’aller en cours.
« Excuse-moi, je suis passé trop vite, je n’ai pas fait attention.
– Mais non, c’est moi, j’étais trop pressé.
– Sauf que toi tu as cours et moi pas. Je suis le fautif d’accord ?
– Comme tu voudras.
– Allé, je vais finir par te mettre en retard.
– Merci, me répondit-elle avec un petit sourire.
– Ah, attend, ton portable.
– Oh, merci. »
Quelques secondes plus tard, je rejoignais mes amis après l’avoir regardé s’en aller.
« Tanguy. Je ne connaissais pas cette méthode de drague.
– Sia, voyons ! C’est connu portant !
– Seulement ça ne t’a pas servi à grand-chose.
– Que tu crois ! Je n’ai pas son nom certes, mais j’ai son numéro.
– Ouh, t’as fait fort là Tanguy. Me fit Kévin.
– Je sais oui, je ne suis pas trop mal ! Maintenant j’ai du boulot et pas mal même d’ailleurs.
– Alors fait, peut-être qu’elle sera moins dans ta tête après et que tu arrêteras de rêver.
– Faux. Ça sera pire encore ! Et c’est justement pour ça que je veux le faire.
– Ah, Tanguy. Me fit Sieg en apparaissant. J’ai quelque chose pour toi. Je sais où est le sceau d’Amy. Dans ce lycée, dans le bureau de la proviseure.
– Ah, ben t’as plus qu’à faire une connerie qui t’y envoie et aller dans les limbes.
– Non Kévin, ce n’est pas si simple que ça. La seule faille avec les limbes se trouve ici sous le préau. Lui répondit Sia.
– Alors, allons-y. J’aimerais continuer mes recherches sur ton Chester.
– Euh… sortis-je en me tournant vers Sia. Tu sais ce que je pense ?
– Oui.
– On est d’accord.
– Alors ? demanda Sieg.
– Demain, va finir tes recherches.
– OK, à plus.
– Chester.
– Oui, Amy, l’âme des limbes m’a dit qu’il s’appelait Chester. C’est en fait Ryan, d’où le fait que l’on ne le voie plus.
– C’est un voyageur non ? Je crois que je le connais.
– Exact. Et il n’est pas commode. Si tu pouvais m’en dire un peu plus sur lui.
– Deux sabres jumeaux, pouvoir de glace et de l’espace. Rapide, invisible. Un peu comme Nikki en fait. Mais pas tout à fait. Il ne parle jamais. On ne sait pas pourquoi. Il porte un masque blanc souriant, les yeux en croix.
– Eh bien, je sens que je ne l’aime déjà pas lui.
– Pourtant…
– Pourtant quoi ?
– C’est quelqu’un de gentil. Lui aussi est coincé dans les limbes. Sous les ordres de son maitre.
– Ouais. Mais je ne l’aime toujours pas. »
Maintenant que Sieg m’avait apporté ces informations, je me devais d’aller la libérer. Mais pas tout de suite, je n’en avais pas trop envie. De plus, il fallait que je prévienne Justine. J’aurais été odieux de ne pas le lui dire. Jusque-là je n’ai pas souhaité le faire. Mais il fallait que je m’y attaque. Le lendemain je suis arrivé au lycée sous la forme d’Adam et je le me suis dirigé vers la salle des professeurs pour laisser un petit message.
« J’aimerais que vous préveniez les professeurs qui ont la classe de STMG de ne pas s’affoler s’il se passe quoi que ce soit d’anormal.
– Et de la part de qui ?
– Adam Pearce. Je vous demanderai de le faire, sans chercher pourquoi ni comment. Je vous remercie d’avance. »
Il ne me restait plus qu’une chose. L’avertir. Chose qui fut finalement plus simple que je ne le pensais.
« Tanguy, pourquoi tu ne m’as pas prévenu ? C’est Loïc qui me l’a dit.
– Dit quoi ? Et comment t’as su que c’était moi ?
– Ben que j’étais comme toi ? Et Loïc m’a dit aussi pour ton aspect du futur.
– Ah, oui. J’ai quelque chose en plus. Je vais te réveiller aujourd’hui.
– Quoi, mais. Mais non !
– Y’a quelque chose qui te dérange ?
– Oui, je vais être en cours moi.
– Et ?
– Les profs ?
– Prévenus par mes soins. Enfin ceux d’Adam, mais c’est pareil.
– Euh…
– Ne t’en fais pas. Tu me fais confiance ?
– Oui, mais oui bien sûr.
– Alors, ne t’en fais surtout pas. Je m’occupe de tout.
– D’accord. Si tu le dis.
– Bonjour, Tanguy, me fit une charmante demoiselle en passant à côté de moi.
– Tanguy.
– Oui Justine.
– Elle…
– Quoi elle ?
– Ouais, petit coquin va.
– Mais quoi je n’y ai rien fait encore.
– Mouais, allé je te laisse je vais en cours moi. À tout à l’heure.
– J’y compte bien.
– Alors Tanguy, prêt à aller t’enfoncer dans les limbes ? me fit Sia.
– Ai-je vraiment le choix ?
– Je ne pense pas.
– Je te laisse le choix, tu le sais, tu te l’imposes après avoir vu ton futur.
– Exact. Bon, on commence quand ?
– Dès que le chef d’opération est là pour te guider. Enfin je ne suis pas là, je reste à la Tour, mais je te guide grâce au communicateur d’Adam.
– Et bien Sia, on s’y jette ?
– Partis. »
Déjà arrivé dans les limbes, tout l’édifice avait fini détruit en parts un peu partout.
« Et comment je retrouve son bureau maintenant ?
– Pourquoi ne pas passer dans la cour ? me fit Sia.
– C’est qu’en fait elle n’existe plus.
– T’as le choix d’aller faire le tour par l’escalier des professeurs. Me rappela Sieg par téléphone.
– Pourquoi pas ? Je n’ai pas trop le choix. Espérons juste que mon lycée ne veuille pas trop me tuer. »
J’ai traversé mon établissement totalement déchiré par les limbes, par différents chemins. Arriver à passer au sous-sol numéro deux pour retourner au rez-de-chaussée. C’est un peu inutile, mais aléatoire et je devais faire avec. Pourtant quelque chose était bizarre, il n’y avait personne. Mais vraiment personne. Je n’aimais pas ça, je m’attendais à voir n’importe quoi arriver n’importe quand. Seulement je suis arrivé dans son bureau sans aucun souci. Je n’appréciais guère le fait que ce soit si facile, mais après tout.
« Et maintenant j’en fais quoi du sceau ?
– Utilise la clé qui me gardait en stase Tanguy.
– Comme tu veux Sieg. »
Je l’ai écouté, j’ai inséré la clé et désactivé le sceau. La colonne c’est transformé en statue avec une aura faite d’yeux rouges lui tournant autour. Rien de spécial ne s’était produit à part ça. Mais j’étais surement allé trop vite dans ma réflexion. D’un coup la salle s’allongea d’une dizaine de mètres. Son aspect changeât et pris des allures de cathédrale. Une voix sombre et résonante se fit entendre. « Come Closer! » J’ai commencé à avancer vers le fond, mais quelqu’un arrivait derrière moi.
« Je vais t’aider, à deux on peut le tuer.
– Quoi, mais… Ryan ?
– Oui c’est bien moi. Je ne suis toujours pas sorti.
– La dernière fois, tu m’as emmené dans les limbes et tu as voulu me tuer.
– Ouais, tu m’aides et je t’explique ça plus tard. Parce que je ne voudrais pas t’affoler, mais le tyran est juste en face de toi près à te fracasser.
– Oh… »
Dans un élan de précipitation, je me suis jeté sur Rebellion, transformée en lance. J’ai planté la pique dans son ventre, je l’ai soulevé par-dessus moi, frappé au sol derrière moi puis éjecter en faisant un demi-tour sur moi-même.
« Alors, un problème ? répondis-je à Ryan en me tournant vers lui avec un sourire au coin des lèvres.
– Effectivement non. Bon on se le fait ?
– Avec grand plaisir l’ami. »
On s’est tous les deux précipités sur notre ennemi, lui avec ses deux sabres. J’avais opté pour mes deux épées. Rapides et puissantes. On faisait face à un mastodonte lourd et puissant. Je me suis glissé sous ses petites jambes pour les couper et Ryan lui fendit le dos, découpant sa colonne vertébrale.
« Et un gros cul en moins.
– J’aime bien ton arrogance, bon, on sort comment ?
– Tanguy regarde au fond, je t’ai marqué le portail sur le vitrail. Me fit Sia.
– Chouette, mais je ne vole pas moi ! lui répondit Ryan.
– Non, mais tu peux te téléporter et moi je peux te faire sortir.
– Non, Tanguy, tu sais qu’il y a un risque à utiliser Adam ici.
– Je sais et le prends. Ryan, je veux que tu te téléportes juste après le dernier bloc qui dépasse. Face à moi et en garde.
– Comme tu veux.
– Quant à moi, je vais te foncer dessus et te jeter sur le portail.
– T’es sûr qu’il n’y a aucun danger ?
– Convaincu.
– Alors c’est parti. »
Je me suis donc jeté sur ce parcours, détruit tout du long, volant et m’accrochant ou je pouvais. J’avançais sachant que je devais m’attendre à l’arrivée de Ryan en face de moi. Une fois le dernier bloc passé, il apparut devant moi, ses deux sabres croisés devant lui. J’ai mis toute ma force dans un coup pour le projeter à travers la vitre et me suis accroché à lui pour en faire de même. Le portail menait dans le préau du lycée. On en est sorti, Ryan projeté à l’autre bout et moi simplement à quelques mètres. Sia s’est ensuite approchée de moi.
« J’ai bien cru que ça ne finirait jamais. L’église ! lui fis-je en passant à ses côtés. »
Des tonnes de gravats sortirent après moi du portail juste avant qu’il ne se referme. Je suis ensuite parti chercher Ryan.
« Ça va l’ami ?
– Ouais t’inquiètes. Je ne m’attendais pas à une telle force.
– Je sais je m’épate parfois.
– Soit pas si modeste. Tient c’est normal ces traces noires autour de tes yeux ?
– Ah ça, oui, j’imagine que ça doit être les lunettes d’Adam.
– Et maintenant ?
– Tanguy ! En cours ! me fit le CPE derrière moi.
– Et bien… »
J’ai eu le malheur de le regarder dans les yeux, il commençait à perdre la tête comme la femme du paquebot. Je ne savais pas trop quoi faire jusqu’à que Leo éclaircisse cette partie. (Replie tes lunettes !) C’est ce que j’ai fait. Il reprit ces esprits et réengagea le dialogue.
« Euh, je crois que je vais vous laisser.
– Ça y est, ma fusion avec Adam est finie.
– Exact. Occupe-toi de Justine maintenant.
– Et tu vas garder tes lunettes ?
– Je n’ai pas trop le choix Ryan. T’as vu ce qu’il arrive à ceux qui me regardent dans les yeux.
– Ouais, autant s’y habituer alors. »
On était partis dans les couloirs, il était environ onze heures. Je voulais retrouver Justine et Ryan m’avait suivi. Sauf que je n’avais pas pris en compte le fait qu’elle puisse se transformer d’elle-même. Jusqu’à ce qu’on soit arrivé au second étage, lorsque l’on a aperçu une porte voler à travers le couloir et un individu en sortir.
« Et merde ! Suis-moi Ryan. »
Elle avait traversé le sol pour descendre dans le préau. J’en avais fait de même, j’avais posé mes deux portails et j’ai descendu l’étage. Ryan m’avait suivi. J’avais repris l’apparence de Leo, espérant qu’elle le reconnaisse.
« Amy!
– Qui es-tu ? »
J’étais en face d’une prêtresse, une prêtresse de la nature. Elle était sublime. Aussi grande que moi, les cheveux longs et bruns aux reflets verts attachés par des nattes, couronnés d’un diadème en argent. Elle avait les yeux marron noisette avec un reflet doré qui la mettait en valeur. Vêtue d’une robe longue et blanche avec un dégradé vert brodé de plantes. La pureté régnait autour d’elle, des oiseaux tournaient autour. J’étais en face d’Amy Chang et j’avais du mal à admettre qu’elles pouvaient nous transformer autant. Pourtant c’était bien vrai. (Est-ce qu’elle ou les autres ont eu le même choc quand je suis apparu ?)
« Leo Kryssen, guerrier temporel. C’est moi qui t’ai délivré de l’emprise des limbes.
– Je ne t’ai rien demandé.
– Certes, mais j’ai besoin de toi. Et tu le sais aussi bien que moi.
– Il ne représente pas une menace, nous sommes déjà parvenus à l’éliminer.
– Ça, c’est que l’on pensait. Il est bel et bien là, il nous regarde, nous traque. Il sait tout ce que l’on fait.
– Alors pourquoi ne le tue pas toi-même ?
– Parce que pour le tuer j’ai besoin des pouvoirs des anges. Je sais où sont leurs tombeaux, il ne me faut que les clés des membres de L’Ordre.
– L’Ordre, tu ne penses tout de même pas réunir tous ces membres !
– Et pourquoi pas ! lui répondit-il en s’avançant vers elle. Ensemble on peut battre un ennemi plus puissant que tous les autres, un adversaire que je n’ai pas pu éradiquer moi-même par le passé. Nous avons toutes les cartes en main, il nous faut juste les jouer au bon moment.
– Très bien, seulement je ne m’imaginais pas revivre ça.
– Tu comptais faire quelque chose d’autre de ta vie ? Ils ne demandent que nous Amy. Réfléchis. Je t’offre les pouvoirs des Anges qui nous ont portés jusqu’ici !
– Tu as une idée de l’endroit où peuvent se situer les autres ?
– Pas totalement. Toi non plus et pourtant je t’ai bien retrouvé.
– Et bien. Je te suis. On ne sera pas trop de deux pour les retrouver.
– Sauf qu’on ne sera pas deux. Tu oublies Sieg et Sia.
– Effectivement. Au revoir mon ami. »
Sa transformation était plus souple que la mienne. Son corps s’illuminait emporté par un flot de particules tournant autour et toute la lumière s’évanouissait en fumée.
« Qu’est-ce que… Leo ? fit Justine en reprenant ses esprits.
– Bienvenue parmi nous, lui répondit-il en me rendant ma place.
– Ça y est c’est fini ?
– Exact. Enfin presque. Maintenant tu auras droit à la petite voix de ton âme secondaire. Elle t’enseignera tout ce qu’il te faut savoir. Tes pouvoirs, tes méthodes pour te transformer.
– Et on doit faire quoi maintenant ?
– Rien. Je viendrais te chercher quand j’aurais besoin de toi.
– Rebonjour. Alors où est-elle ? fit Sieg arrivant à nos côtés.
– Et bien là… Ah non ! T’arrives trop tard.
– Quoi qui est-ce ? répliqua Justine.
– Je te présente Sieg Wahrheit. La raison pour laquelle je parlais tout seul. Ou presque.
– D’accord. Je peux ?
– Je ne te retiens pas. Par contre s’il te faut quelque chose. Pense à moi.
– J’essaierai. À plus.
– Pourquoi est-ce que je suis toujours en retard ?
– Peut-être parce que tu bosses trop Sieg ? Qui sait !
– Exact. Mais ! J’ai la position d’une âme perdue. Izidro. Au lycée Sacré-Cœur. Il me faut trouver le sceau encore.
– Le Sacré-Cœur ? C’est bien ça, le suivant est Loïc.
– T’es sûr de ta connerie ?
– Convaincu. Au boulot l’ami. On n’a pas fini encore ! »
Nouvel arrivant, nouvelles requêtes. J’avais récupéré Justine et il me fallait trouver Loïc. Dans mon ancien lycée. Sauf que j’imaginais que ce nouveau guerrier serait bien mieux gardé qu’Amy. J’avais recruté la prêtresse de la nature et donc sa clé. Pourtant un mystère restait incomplet. Ryan. Pourquoi m’avait-il attaqué et aidé ensuite ? Ce n’était pas logique. Il y avait surement une réponse à ça, mais je ne la connaissais pas. Je devais donc m’attaquer à un guerrier puissant. Destructeur. Dieu des ténèbres. Cette idée m’effrayait un tant soit peu. Mais à vrai dire je n’avais pas trop le choix. Leur survie était en jeu. Je ne devais pas laisser passer mes sentiments et frayeurs avant leurs vies.
Partie 8 : Souvenirs Cachés
Chevalier des ténèbres, envoyé des enfers. Un guerrier possédant une valeur morale dépassant l’entendement. Puissant, incorruptible, courageux, déterminé. Un guerrier que rien ni personne n’a jamais fait changer. Pourtant lui comme les autres avait fini par se retrouver bloqué dans mes limbes. Qui était à l’origine de ça ? Bonne question. J’imaginais bien que ce n’était en aucun cas volontaire, mais qui était l’acteur de cet emprisonnement ? Peut-être que l’un d’eux finirait par me le dire.
Deux semaines s’étaient écoulées depuis mon retour et déjà une liste de choses m’était arrivée. Amy, Ryan et mon changement d’apparence en étaient les principaux. Je poursuivais mon chemin sachant éperdument que je devais sauver un bon nombre de personnes, des âmes bloquées dans les limbes. Je devais les trouver aussi, parce qu’ils pouvaient se trouver n’importe où. Et n’importe quand d’ailleurs. Rien ne me prouvait que certains n’aient pas péril par les attaques incessantes des démons. Je me concentrais sur Izidro, le prétendant pour mon meilleur ami Loïc.
Lundi 26 novembre 2012, à cette date, un nombre assez conséquent d’heures de français avait sauté parce que notre prof était malade. Pas que l’on s’en plaignait, loin de nous cette idée. Seulement elles nous donnaient des heures de repos en plus bien mérités. Surtout pour moi ! Ce jour-là c’était mon prof de SVT qui était absent. Deux heures en plus au conteur du glandeur fini. Eh oui, je n’étais qu’un feignant ne pensant qu’à en faire le moins possible. C’est ça aussi l’adolescence. Ryan devait m’expliquer le pourquoi du comment de son attaque. Il a donc profité de ce temps pour me donner sa version des choses.
« Alors Ryan explique moi tout.
– Et bien en fait, je suis comme toi.
– Euh, quoi ?
– Oui, tu voyages dans les limbes. Je suis un voyageur et toi un maitre du temps.
– Un maitre du temps ?
– Oui, j’ai regardé ton style, ta personnalité, ta façon d’être. C’est en partie pour ça que Leo t’a choisi. Ce qui fait que je t’ai attaqué c’est que moi aussi je possède une âme comme Leo. Mais maléfique. Je ne la contrôle pas. Je sais juste qu’il s’appelle Chester et porte un masque pour cacher son visage.
– Et il me veut quoi au juste ?
– Ça, c’est une bonne question. Il faudrait arriver à le réveiller, le stopper et le tuer.
– On le tue je te tue avec. Et je doute que tu le veuilles.
– Et bien…
– On est d’accord. En attendant, je vais voir ce que Sieg a pu me trouver sur ton autre toi.
– OK. On va en cours, ou tu préfères aller jouer dans les limbes ?
– On va aller en cours, ça me changera un peu les idées. »
Je n’aurais jamais cru m’entendre dire ça un jour. Moi, vouloir aller en cours ! Inimaginable. D’un autre côté j’avais bien envie de me vider la tête. Enfin, me la vider pour laisser place à une chose. Parce qu’un final. À quoi servent les cours si ce n’est pour que tous les élèves pensent à autre chose que ce que le prof leur dit ? Personnellement j’envahissais ma tête de souvenirs, des meilleurs, ou d’une personne. Une seule personne. Je n’avais pas son nom et pourtant je savais éperdument que j’étais accro à elle. Comment une personne peut-elle nous hanter autant, arriver à transformer nos rêves, envahir nos pensées, que son visage apparaisse partout ? Que l’envie de la sentir près de nous nous rende si dingues, au point de faire n’importe quoi, de vouloir n’importe quoi pour lui plaire, pour la conquérir. Pour son cœur, pour son âme. Briser des rêves pour en faire de nouveau. Comment une machine si simple que notre cœur pouvait nous pousser à faire tant de choses pour une seule personne ? Pour celle que l’on aime ? J’en perdais la tête à vouloir répondre à cette question restée incomprise de tous. Mais comme toujours je n’écoutais pas en cours, c’était habituel à force. La journée passait et je n’écoutais toujours pas, elle était la seule que je voyais. Un seul avait apparemment un problème avec ça, mon prof de physique qui m’avait pris à part.
« Tanguy…
– Oui je sais je ne suis pas les cours, j’ai trop de choses dans la tête pour penser à ça. Ça vous va.
– Je m’en fiche un peu. Ce qui m’étonne c’est ça, me répondit-il en me montrant une revue à scandale. Pourquoi ?
– Vous croyez vraiment que j’ai détruit une église… Quoi que…
– Ce qui m’étonne c’est que ce n’est même pas dans cette ville. Je sais que tu n’es pas comme les autres.
– Vous savez, la presse veut toujours nous mettre tout sur le dos, quoi qu’on fasse. C’était comme ça dans le passé et ça l’est toujours à ce que je vois.
– Tu sais que ce torchon est écrit pas l’équipe de Barabas.
– Euh… Barabas !
– Oui.
– Décidément celui-là m’en veut.
– Pourquoi ?
– C’est une longue histoire. Trop longue d’ailleurs. Il ne m’aime pas et je ne l’aime pas non plus. Au moins c’est un amour réciproque.
– Fais-y attention tout de même.
– Ne vous en faites pas ! Il est bizarre comme prof.
– Qui ça Grey ? me répondit Sia.
– Qui ? Comment tu l’as appelé ?
– Aurais-je eu le malheur de dire Grey ?
– Ouaip.
– Bon. C’est un sage Saory, il te connait, mais tu ne le connais pas. Il est un peu comme Sieg pour toi.
– OK, je n’ai pas à m’en méfier alors ?
– Non. Pas que je sache.
– Monsieur Tanguy, voulez-vous vous joindre à nous ? me fit mon prof d’image en arrivant dans sa salle.
– Je ne sais pas. Déjà évitez, le Monsieur Tanguy, soit c’est Tanguy, sois Monsieur Rolland. Au mieux vous m’appelez Leo ou vous ne m’appelez pas. Ça marche aussi. Et pour finir, je vais tout de même répondre à votre question je ne suis pas un impoli. Je vais vous dire non, je préfère aller faire un tour. Et ne me tenez une fois de plus pas responsable de ce qui peut suivre dans cette classe. Merci.
– Attends-moi Tanguy, me fit Ryan se pressant.
– Tu ne veux pas subir le supplice de l’ours ! lui répondis-je avec un petit sourire.
– À vrai dire non, une après-midi de 3 heures c’est mieux quand même.
– Pas faux…
– Dégage Tanguy, Chester est de retour.
– Avec plaisir l’ami. Bon courage à plus ! »
Je m’étais laissé tomber, un portail en dessous et l’autre dehors. Je suis ensuite parti à la Tour voir Sieg. Ça faisait longtemps que je n’avais pas volé, je n’avais pas remarqué que je volais bien plus vite.
« Salutations à toi grand Sia Wahrheit.
– Quand même pas. En plus tu tombes vraiment bien. J’ai cherché un Chester. Et effectivement on n’a pas grand-chose sur lui. C’est un grand mystère. On le surnomme souvent le guerrier inconnu ou l’invité mystère. Il se range de n’importe quel côté…
– Il est maléfique, son hôte Ryan le contrôle et lui est bon.
– Ça expliquerait ce côté bipolaire. Bref ce mec nous intéresse parce qu’il possède une clé des anges.
– Quoi ? Ça serait pour ça qu’il m’aurait attaqué.
– Parce qu’en plus il t’attaque. Eh bien ! On n’est pas dans la merde. Au final on doit le rendre gentil ?
– Déjà le faire parler ça serait une bonne chose.
– Une petite aide ? me fit Ryan apparaissant derrière moi. Je pense qu’on peut l’isoler. Mais je ne sais pas trop comment.
– Une cellule de stase. Répliqua Sieg.
– Sieg, faudrait le faire sortir avant tu ne crois pas.
– Très juste.
– Je vous laisse penser, je vais au dojo moi à toute à l’heure, reprit Ryan.
– Il ne se gêne pas lui, ce n’est pas comme si c’était chez lui.
– S’il a une clé, il est bien avec nous non ? Continue tes recherches. Je vais aller jouer avec lui.
– OK. À plus.
– Tient, comment t’actives l’entrainement ?
– Kat, vague niveau un, deux et trois.
– À vos ordres. »
J’y avais envoyé quelque chose de simple, facile à battre. Je m’étais mis torse nu pour laisser respirer mon cœur de Técéros qui avait fini par apparaitre sur moi aussi. Ryan en avait fait de même. Seulement quelque chose chez lui était bizarre. Il avait un trou dans le dos, à la cime de sa colonne vertébrale.
« Toi aussi tu t’aères différemment.
– Ah ça, non, en fait il ne me sert à rien, mais je sais que lorsque Chester prend le dessus, il est plein, une barre ou une clé y reste. À lui ça lui sert. Mais pas à moi.
– Tanguy, j’ai peut-être quelque chose là-dessus.
– Je t’écoute Kat.
– C’est un connecteur, comme celui que l’on posait aux personnes lors des transferts d’âmes. Le porteur garde le connecteur. Le porteur détient une barre de Lithium. C’est ce qui sépare les deux personnalités et les âmes sauf les pouvoirs.
– Donc Chester est bien maléfique.
– Pas exactement. Tu es un soldat des Lignées. Un type de combattant qu’utilisait Akziel il y a environ trois ou quatre siècles.
– Et tu penses que je peux le rendre bon ? Sans le tuer.
– Si tu laisses Leo le faire. Ça pourrait te tuer. Tu aurais 5 minutes pour revenir dans ce monde et le lui mettre dans le dos.
– Pourquoi pas ? Ça doit pouvoir se faire.
– Sauf que tu devrais faire passer Virginie avant moi, reprit Ryan achevant son dernier assaillant.
– Que, qui ?
– La fille dont t’es amoureux.
– Ah, oh. Comment tu sais ça toi ?
– Je te rappelle que je suis voyageur.
– Oui c’est vrai. Mais pourquoi la faire passer avant toi ?
– Parce que c’est ta femme et que moi je ne suis rien.
– Tu es mon ami et je n’ai pas envie que tu fasses bouffer par ce truc. Je te rappelle que j’ai tout le temps du monde avec moi.
– Pas faux. Alors, fais ce que tu as à faire. Si tu as besoin de moi, on se voit demain au lycée.
– OK l’ami. À demain. Un guerrier des lignées…
– Courage, Leo en a tué des tas.
– Sauf que lui, je ne veux pas le tuer. Je veux le sauver. Enfin je m’en retourne chez moi. Je suis crevé. À plus Sieg. »
Décidément mon travail ne s’arrêtait jamais. J’entassais les quêtes, après Justine et Loïc qui m’attendait encore. Voilà Ryan qui avait besoin de moi. Pourtant je ne savais pas pourquoi, mais je portais une certaine attention à lui. Comme si un lien m’attachait à lui. Un lien de sang.
Un mois avant les vacances. Mardi 27 novembre 2012, je voulais aller voir Loïc, essayer de trouver son âme. N’ayant aucune indication de la part de Sieg, cette partie devait se faire par moi-même. Ryan avait tenu à m’accompagner. Quatre heures de l’après-midi, on se rendait à mon ancien lycée, pas pressé du tout. On avait pris notre temps. Lorsque l’on est arrivé, j’ai vu l’un de mes anciens professeurs sortir de l’étage où il faisait cours. À deux mètres de la zone principale de la cour, il se mit à me regarder et il me fit entrer dans les limbes. Ryan qui était à mes côtés s’enragea.
« Oh, c’est pas vrai !
– Attends ! »
Je l’ai laissé passer. Le regardant droit dans les yeux, comme lui. Une fois sorti de la cour, tout redevint normal. À ce moment-là je m’étais tourné vers Ryan.
« Désolé je ne peux pas te dire pourquoi il fait ça.
– Rassure-toi. Moi non plus, mais je sais comment est ce prof, il ne m’a jamais paru clair, encore moins maintenant.
– Bon où il est notre nouveau prétendant ?
– En étude, parce que lui il bosse ! En fait non, pas plus que nous. On y va ?
– Avec plaisir. »
J’avais laissé Ryan avec Hubert et m’étais mis au fond de la salle, comme la fois dernière. J’avais des affinités plus importantes qu’avant et la vision d’aigle m’a permis de voir quelque chose en plus. Une silhouette blanche tournant dans toute la salle. Elle se déplaçait à une vitesse affolante, on aurait dit qu’elle devenait dingue. Puis au bout d’un temps elle se posa, regardant Ryan me rejoindre puis elle s’approcha de nous. Elle fit raisonner cette parole dans nos têtes « I Watch You! »
« Je crois qu’elle ne t’aime pas Ryan.
– Exactement comme Amy. Mais cette phrase, je crois que je la connais.
– Hein ?
– Oui, j’étais derrière toi quand Amy a prononcé la même chose. J’en arrive à me demander si ces âmes ne sont pas les lignés de la Rebellion contre Akziel, que j’aurais tué…
– Ça expliquerait beaucoup de choses.
– Comme le fait qu’ils soient dans les limbes, bloqués par moi, à cause d’Akziel.
– De quoi vous parlez ? nous fit Loïc qui nous avait aussi rejoints.
– Regarde, lui répondis-je en posant ma main sur son épaule, tu vois cette tache blanche qui vole dans la pièce ?
– Oui.
– Je te présente Izidro, prétendant pour ton corps.
– Comme Justine…
– Voilà, mais il me faut trouver son sceau pour le libérer.
– Izidro, tu dis, reprit Ryan.
– Oui, pourquoi ? Tu as une idée de l’endroit où peut se situer son sceau ?
– Izidro, c’est Keiji. Le Tigre légendaire. Je crois que je sais où il peut être.
– Alors, éclaire-nous de ta grande sagesse.
– Si j’ai bonne mémoire, il y a deux grandes parties dans ce lycée. Ce bâtiment et celui de l’hôtellerie.
– Très perspicace dit donc !
– Arrête. Adam ne t’arrange pas toi. Un tombeau de guerrier lui avait été construit tout comme toi. Vous résidez dans les mêmes lieux à la différence c’est que le tien s’est brisé quand tu t’es réveillé. Et que ton âme n’était pas coincée dans les limbes.
– Et donc ?
– Ton prof, je pense qu’il en est le gardien. Le stade n’en est pas un, c’est une apparence qu’il a dans le monde réel, c’est un sanctuaire dans les limbes.
– Qu’est-ce qu’on attend pour y aller ?
– Que je puisse sortir tu ne crois pas. Me répondit Loïc dépité par notre récit. Mon prof de français m’attend pour aller en cours.
– Oh, euh… Si ! Je sais. Venez avec moi. Leo, j’ai besoin de toi.
– À ton écoute mon cher.
– Comment tu fais pour activer ce que tu as fait à la femme du paquebot ?
– Rien, tu as les lunettes d’Adam parce que ce pouvoir surpasse tes capacités. Plie-les et oblige-le à te regarder dans les yeux. Rien de plus.
– OK l’ami. Merci.
– Mais de rien.
– Tiens Monsieur Peyrelier, vous me reconnaissez ?
– J’en doute.
– Regardez-moi dans les yeux, je suis sûr que vous pouvez. »
Et une fois de plus cette puissance mystique agissait sur cette personne la rendant à mon service total.
« Que puis-je pour vous ?
– Je te prends Loïc, en attendant toi tu fais cours.
– Oh NON ! fit toute la classe dans un immense cri de joie.
– Désolé les mecs ! À plus ! Allez venez. On a du boulot.
– Attend Tanguy, comment je le remets normal ? me fit Hubert.
– T’y mets une bonne tarte et ça devrait aller. Merci l’ami je te revaudrais ça !
– Mais j’y compte bien. »
Le temps ne nous pressait pas une fois de plus. Cinq minutes pour faire le trajet. On s’était placé devant le terrain, essayant de retrouver un moyen d’entrer dans les limbes. Mais en vain ce n’était pas notre spécialité. À ce moment le CPE du lycée vint nous rendre une visite, intrigué par ce que l’on pouvait faire.
« Ça y est Tanguy, vous êtes décidé à revenir.
– En fait pas totalement non. C’est autre chose que l’on cherche.
– C’est ça que tu veux Tanguy ! me cria Sia à l’autre bout du terrain.
– Voilà, merci d’être venu nous voir, lui répondis-je après avoir traversé le stade avec mes pouvoirs.
– Je t’explique, vous sautez et je tourne.
– Mais t’es folle je me jette pas ce trou moi ! » me fit Ryan effrayé.
Je me suis penché sur le vide qui se présentait devant nous. Un tombeau construit à la verticale, couché. En voilà une idée. Une fois ma courte exploration finie, je me retournais face à Sia.
« On saute, tu tournes. Allez en avant l’ami !
– Non, mais NON ! Je te rappelle que je ne vole pas moi ! »
On s’était jeté en piqué, du moins moi attendant l’intervention de Sia qui nous permis de nous stopper au sol.
« Voilà les amis.
– Ben tu vois ce n’était pas si dur !
– C’est ça, fous-toi de moi. En attendant si elle s’était plantée on aurait été foutu.
– C’est ça. Bon, il est où ce sceau ?
– Un guide peut-être !
– Tiens Sieg. Comme je suis content de te voir. Va, je te suivrai où que tu ailles !
– Et bien, Adam ne t’arrange pas là-haut.
– Mais laisse-moi tranquille. Je suis bien comme je suis, même s’il faut que je sois fou pour ça !
– On n’est pas tout seul ici.
– Oui il y a un gardien, que Tanguy connait d’ailleurs. Fit Remarquer Ryan.
– J’aimerais ne pas le connaitre, encore mieux s’il faut que je le tue.
– Alors le sceau devrait se trouver dans la stèle principale. Et elle devrait être là où on est…
– Au-dessus. Ici c’est celle de Leo.
– Allez-y, je vous rejoindrai plus tard.
– OK l’ami. »
Ma stèle, mon repos éternel. J’aurais dû résider ici. Mais je n’ai pas eu cette chance. Ou ce malheur.
« Ça ne va pas Tanguy.
– Sia ? Je ne sais pas, j’ai l’impression de connaitre cet endroit.
– C’est ta tombe, il doit y avoir quelques objets qui t’appartiennent.
– Possible, mais quoi ? Attend c’est mon collier ça !
– Fais voir.
– C’est ma mère qui me l’avait offert. Je me souviens, elle m’avait dit : “Reste exceptionnel, tu es différent et c’est ce qui fait ta force.” Je n’ai que ce souvenir d’elle…
– Qu’est-ce qui est arrivé à ta famille ?
– Je ne sais pas, j’ai été adopté, je le savais. Je ne connais rien de mes origines.
– Et ton père ?
– Je ne le connais pas, je ne me souviens pas de lui.
– Tu n’as jamais essayé de le retrouver ?
– Je n’ai jamais eu le temps…
– Tanguy, on a besoin de toi ! fit une voix résonante ressemblante à celle de Ryan.
– J’arrive…
– Tanguy…
– Il faut que j’en sache plus. Aller, alors y, ils m’attendent.
– Et bien, comment t’as fait pour arriver si vite ? reprit Ryan.
– J’ai pris un raccourci. À au fait, fait gaffe y’a un trou derrière toi.
– Oh ! Merde, je ne l’avais pas vu, celui-là.
– Allez. »
Une fois de plus j’ai enclenché le mécanisme, cette fois-ci le sceau prit la forme d’une statue, entourée de bandelettes, laissant échapper un tigre de lumière.
« Je t’ai suivi pendant deux ans et je te retrouve enfin !
– Flageol !
– Tu ne sortiras pas d’ici. Tu en es conscient !
– Conscient que tu es un vieux débris défoncé, oui ça oui !
– Je vais te faire payer ce que tu as fait à mon fils.
– Oh, je croyais que tu en avais après Leo, mais en fait c’est moi que tu n’aimes pas. Encore mieux !
– Sauf que moi je suis deux ! me dit-il en se découpant en deux. Élémentaire Dimensionnel.
– Tanguy, tu l’occupes cinq minutes le temps que je déploie mon armure ?
– Cinq minutes, mais je l’aurais tué avant voyons !
– Mais non crois-moi. Ah ! Ben en fait c’est bon, merci pour la distraction !
– Je me fais le vieux ?
– Mais fais-toi plaisir, c’est toi qu’il n’aime pas ! »
On s’est jeté suer eux, déterminés, pourtant même si je le savais je l’avais sous-estimé. On n’arrivait pas à lui faire subir un seul dégât. (Coriace le vieux !) Mais j’avais une idée qui pourrait marcher.
« Ryan, tient prend ça, lui dis-je en lui tendant Ivory.
– Si tu veux, mais j’en fais quoi ?
– On les met face à face, on croise les balles et on leur coupe leur tête de shootés !
– Oh, croiser les sangs, j’aime. Go l’ami !
– Allez les deux cons, venez, c’est moi que vous voulez non ?
– Quand tu veux Leo !
– Maintenant ! »
Précipités sur nos cibles, on s’est lancés sur eux, tiré chacun notre coup et frappé chacun avec nos armes leurs têtes. Leurs morts se firent dans un grand souffle de vent qui faillit me faire tomber, encore en position accroupie de mon attaque.
« Pas si coriace finalement. Tient, ton pistolet est gravé Adam Pearce.
– Ah bon, je n’ai jamais regardé. Ça expliquerait pourquoi j’ai pris ce nom dans le futur. Regarde-moi ça, pendant qu’on risque notre peau, les deux autres se roulent une pelle !
– Ben voyons, ne vous dérangez pas pour nous surtout !
– Hey, on fait ce que l’on veut ! répliqua Sieg.
– Vous faites ce que vous voulez à condition de nous sortir d’ici ! leur répondis-je.
– En fait… Fit Sia.
– Quoi ? On ne peut pas sortir c’est ça ?
– Presque, Flageol aurait pu vous faire sortir.
– Magnifique, et tu n’aurais pas pu me le dire avant au lieu de t’occuper de Sieg ?
– En fait…
– Ouais c’est ça !
– Attend Tanguy, je crois qu’Izidro est dans le coin. Il pourra peut-être nous sortir ? me fit Ryan.
– Oh, lui répondis-je en activant la vision intramurale. Oui je le vois, au fond de la salle, il a ouvert un portail.
– Je doute qu’il puisse…
– Oh la ferme, vous deux ! »
Je me suis jeté sur le portail avant qu’il ne se ferme, Ryan m’a suivi quelques secondes plus tard. Cette fois-ci le portail menait dans la cour du lycée hôtelier. J’étais sorti plus loin, mais Izidro avait attendu celle de Ryan.
« Je vais t’arracher ta tête salopard ! »
Lorsque j’ai entendu ça, je me suis téléporté entre les deux ayant pris soin d’avoir l’apparence de Leo.
« Ne le touche pas !
– Mais c’est un ligné, un sale rat !
– Peut-être, mais si tu veux le toucher il faudra me tuer avant ! lui répondit-il en dégainant le katana.
– Je n’aurais jamais cru ça de toi Leo. Ôte-toi de mon chemin !
– Jamais ! »
Je lui avais lancé un coup de sabre dans le torse, il avait reculé de deux mètres, mais il n’avait rien. Il ne saignait pas, même ses vêtements n’avaient rien.
« On se retrouvera ! » nous fit-il avant de s’envoler en laissant une immense trainée de flamme dans les airs.
« Dur, Ryan je crois qu’il ne t’aime vraiment pas !
– Que veux-tu y faire ?
– Bonne question, il faut que je réveille Chester.
– Et comment tu comptes t’y prendre ?
– Je ne sais pas, je vais voir avec Sieg si je ne peux pas les réveiller. Ou au moins, me retrouver face à lui.
– Comme tu veux. Je te laisse je retourne au lycée. À demain. »
Qu’est-ce qu’Izidro voulait à Ryan ? Avait-il fait quelque chose de mal, ou quoi que ce soit qui engage la rage de cet étrange personnage. Juste le fait que ce soit un ligné ? Ou plus encore ? Il se liguait contre moi parce que je m’étais rangé du côté de Ryan. Et ça ne lui plaisait pas. Je devais découvrir d’où venait ce problème et trouver une solution. Deux jours plus tard, deux jours sans aucun souci, presque deux jours d’exil. Un étrange personnage fit son apparition dans le lycée, il rôdait, partout, collant tous ceux qui se trouvaient dans les couloirs, ou pas en cours. Mais pourquoi ? Au début on aurait pensé à un pion, engagé par le CPE parce qu’un idiot avait déclenché l’alarme incendie deux fois dans la même semaine. Il nous avait interdit de trainer dans les couloirs hors des cours. Sauf que lui il nous dégageait même si on était en cours. Trop étrange pour que ce mystère reste incompris et irrésolu. J’ai voulu mener mon enquête, mais deux fois je me suis retrouvé devant le CPE, sorti par Bruno. La seconde fois mes actions commençaient à l’intriguer.
« Tanguy, qui t’envoie dans son bureau ?
– L’idiot qui traine dans les couloirs, si j’étais le seul je lui aurais cassé sa gueule, mais coller parce que l’on est dans les couloirs, même quand un prof nous y envoie.
– Tu as une idée de cette chose ?
– Pourquoi chose ?
– Je ne sais pas, j’imagine qu’il n’est pas humain, du moins il ne le parait pas.
– Vous pensez, personnellement j’aurais dit un joli démon, il me faudrait aller dans les limbes pour m’en assurer.
– Si tu te décides, viens me voir.
– C’est gentil, mais j’ai Sia aussi.
– Ah oui, je l’oubliais. Bien, retourne en cours et tâche de ne pas te faire voir.
– J’y penserai. Merci. »
Cette fois-ci j’étais sûr que ce prof n’était pas comme les autres. Tant mieux, enfin j’espérais. J’étais retourné en cours avec la téléportation et avais récupéré Sia et Kévin. On s’était installé tranquillement sous le préau, sur une table comme à notre habitude.
« J’ai besoin de vous.
– Forcément tu ne nous aurais pas pris sinon.
– Arrête Kévin. Le con qui rôde dans les couloirs n’est pas normal. Je pense que c’est un démon et Bruno pense comme moi.
– Et comment tu le sais ça ?
– C’est lui qui est venu me chercher chez le CPE
– Forcément. Tu penses l’avoir comment ? me fit Sia.
– Je ne sais pas, je vais attendre onze heures et essayer de le trouver.
– Et au fait, où est Ryan ?
– Dans les limbes. Envoyé par Chester, j’imagine. »
J’avais attendu la sonnerie de onze heures. Puis le temps que tout le monde retourne en cours. J’avais toujours cette habitude, de mettre ma musique sur les oreilles dès que personne ne parlait plus, pour rêver, penser, réfléchir. J’avais pris quelque chose de calme, reposant. Puis d’un coup, ma musique changea pour quelque chose de plus puissant, au même moment où j’ai entendu une fille crier. Je la voyais dans les mains de ce bourreau sanguinaire. Il était là pour elle.
« Et merde !
– Tanguy où tu vas ?
– La sauver ! »
Téléporté à l’étage où il se trouvait, je voyais exactement la même chose que tout à l’heure, cette saloperie qui tenait Virginie.
« Lâche là enfoiré !
– Crush Him! »
Deux mots et une fois de plus je me retrouvais dans le monde des démons. Mais cette fois-ci accompagné d’une personne que je devais protéger. Je m’étais jeté sur lui pour la rattraper.
« Ça va ?
– Je crois oui. Où on est ?
– Dans le lycée, enfin presque. Dans le monde des démons.
– Tanguy ! Qu’est-ce que tu fais ici ?
– Ryan ? Je te retourne la question.
– Le Chasseur est de retour.
– Le Chasseur ? Celui qui m’a pris ? me fit la jolie fille que je tenais dans les bras.
– Exactement. Ryan, tu sais comment le battre ?
– Malheureusement non. La preuve je n’y suis jamais arrivé.
– Et ça veut dire ? me demanda Virginie en se relevant.
– Que l’on est un peu dans la merde !
– Mouais et pas qu’un peu, me fit Ryan »
Désespéré ou presque, une fois de plus les limbes on voulut nous tuer. Détruisant le couloir, Ryan nous téléporta sous le préau. Ce monstre s’y trouvait.
« C’est l’heure du duel Leo.
– Ah ! Te voilà !
– I’ve Found You!
– Et merde. Chester s’y met. Cache-toi. Je m’en occupe.
– D’accord, me répondit-elle. »
J’avais comme objectif Chester et sa clé en lithium, c’est ce que j’ai fait, je me suis jeté sur lui, dans son dos, j’ai tiré la clé et me suis éloigné de lui. J’avais remarqué que Sia m’avait marqué un portail, alors je l’ai pris, mais de l’autre côté j’ai dû faire face à un problème.
« Oh…
– Qu’est-ce qu’il y a Tanguy ? me fit Sia qui arrivait en trombe.
– Ils sont tous morts…
– Le chasseur.
– Tu penses que j’aurais dû le tuer avant ?
– Je pense bien non ? Tu n’as pas trop le choix. Demi-tour l’ami ! »
Pour la première fois, j’utilisais le voyage temporel pour une cause, pour sauver quelqu’un. Je suis retourné quelques minutes avant, juste au moment où j’étais face à mes deux ennemis.
« Et maintenant ?
– Attends.
– Tanguy, dépêche le portail va fermer ! me fit Sia.
– Attends. Fais-moi confiance. »
Leo avait aperçu quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Deux secondes plus tard, arrivait, dans une immense explosion, Izidro, qui avait atterri en créant un immense cratère.
« Alors on ne m’attend même pas pour la fête ?
– Izidro. Content de te voir.
– Content de pouvoir enfin arracher la tête du Chasseur.
– Parce que tu penses pouvoir le tuer ?
– Non, je vais le tuer !
– Ne soit pas si modeste voyons !
– Je me le fais. Occupe-toi de l’autre.
– Avec joie ! »
Je me suis lancé sur Chester. Plus coriace cette fois-ci que la fois dernière. Il repoussait chacune de mes attaques et m’infligeait presque toutes les siennes. À chaque fois que je m’attaquais à lui, je ressentais un vent froid, gelé même. Mais je n’étais pas le seul en position de faiblesse.
« Leo, RainStorm ! »
C’était une attaque qui consistait à lui tirer le plus de balle possible dessus. Il les entrainait dans une tornade créée par ces deux lames.
« Leo protège là !
– Merde Virginie !
– Tanguy ! »
Je me suis rapproché d’elle. Me mettant devant elle pour la protéger.
« Je suis là. Surtout, ne bouge pas. Tu ne crains rien avec moi. »
Izidro, encore en train de créer sa tornade commençait à rougir, chargeant tout son corps de feu. Puis il se lança en l’air et lâcha un torrent de flamme emportant tout autour de lui. Cette vague portait sur toute la salle et arrivait même à m’atteindre sans pouvoir me faire de dégât. Puis il lança un immense cri déchirant propulsant tout le plus loin possible. À ce moment j’ai entendu une voix dans mon oreillette qui me disait : « Dispositif antithermique activé » j’étais immunisé contre les hautes températures grâce à Adam. Une fois ce chaos terminé. Je me suis dirigé vers Izidro.
« Ça va ?
– Parfait. J’imagine qu’ils sont morts.
– Tanguy ! Aide-moi !
– Oh non ! »
Le Chasseur n’était pas mort et s’avançait pour s’attaquer à elle. Au moment où il allait l’attraper, un objet arrivant du couloir vint frapper la tête du Chasseur et le pendre sur le mur le plus proche. Je suis d’abord allé rassurer la jeune fille. Je me suis ensuite approché du cadavre. Un mot était attaché au manche de l’arme.
« Leo, je te lègue cette arme. C’est un “Trou noir”. Une faucille montée sur une chaine capable de rouvrir les portails entre les limbes et le monde réel. Son nom est Shadow Runner. C’est un cadeau, prend en soin. »
Grey
« Une de plus. »
J’ai arraché l’arme du torse du monstre, attaché le manche à mon tatouage et l’ai laissé reprendre sa forme normale.
« Toutes tes armes prennent la forme de Rebellion ?
– Toutes, question pratique.
– Tanguy ! me fit Virginie en se jetant dans mes bras.
– Elle sait dire autre chose que ton nom ? me fit Izidro.
– Tu t’arrêtes ! T’es toujours aussi con !
– Mouais, je sais ! Ça ne serait pas marrant sinon.
– Mon dieu. Ça va ?
– Oui. Mais comment on sort de là ?
– Là-bas. Izidro, je vais t’ouvrir le portail, j’ai quelque chose à finir.
– D’accord l’ami ! »
J’ai rouvert le portail puis suis reparti voir Ryan, ou Chester. Je suis arrivé devant lui, il agonisait. La dernière chose qu’il m’avait dite était « Save Me ! » J’ai enlevé la clé de son dos, l’ai reposé au sol puis je suis reparti dans notre monde. Ils m’attendaient tous.
« Ryan, ton dos.
– Tiens. »
J’ai remis la clé dans son dos. Un immense souffle froid sortit de son dos. Virginie s’était rapprochée de moi. Il lui fallut un peu de temps pour reprendre des esprits. Une fois qu’il avait fini, il s’adressa à moi.
« Leo c’est bien toi ?
– Oui c’est moi oui.
– Tu ne me reconnais pas ?
– Non…
– Tu as des souvenirs de ton enfance ?
– Non, j’ai eu une méningite à six ans. Ça m’a effacé la mémoire.
– Moi on m’a dit que mon amnésie venait d’un accident de voiture. À l’âge de six ans.
– Et alors ?
– La méningite est une pathologie humaine. Mais tu n’es pas humain Leo. Les guerres se gagnent en trompant l’ennemi et tu as été trompé. Ton passé t’a été caché délibérément.
– Attends un peu, t’es qui au juste ?
– Je m’appelle Chester. C’est ma famille qui est à l’origine du culte des anges. Nous avons créé leurs tombeaux, leurs mythes. Nous avons tout fait pour mettre en valeur leurs actes. Exactement comme on a fait pour éviter que tu passes pour un terroriste aux yeux du monde.
– Tu me veux quoi finalement ?
– T’ouvrir les yeux, te faire voir tout ce qu’ils t’ont caché. Tout ce qu’ils nous ont caché. Si tu acceptes de me suivre.
– Je ne sais pas.
– Tanguy souviens toi quand tu étais dans ta stèle, me fit Sia en me montrant mon collier.
– Ne t’en fait pas Leo, on est là pour les protéger. Va, reviens-nous plus fort que jamais.
– D’accord je te suis. »
J’avais accepté de partir avec lui. C’était un homme pas guère plus grand que moi, les cheveux gris plaqués en arrière. Une longue veste noire brodée de motifs. Il tenait un de ses sabres à la main et le second dans son dos. Sia nous avait suivis, il nous avait transportés dans la cour d’une grande maison au style gothique, mais délabré par le temps. On était entré dans le hall et il avait demandé à Sia d’ouvrir un portail vers les limbes.
« Où est-ce qu’on est ?
– Chez toi, c’est ici que tu as grandi.
– Je ne m’en souviens pas.
– Va faire un tour dans les limbes. Peut-être y trouveras-tu des indices.
– Si tu le dis. »
Je l’ai écouté, je suis passé dans les limbes puis ai commencé à avancer dans le couloir. J’arrivais dans une grande partie où se présentait un escalier face à moi.
« C’est ici que j’habitais. Bon, montre-moi tes secrets. »
J’ai pris l’escalier qui menait au premier étage, suivi le premier couloir qui se présentait à moi. Je me suis retrouvé dans une sorte de salle de réception.
« Je me souviens de cette pièce. »
Je revoyais l’aspect qu’elle avait à l’époque. Encore en état. Tout était si beau, les meubles en bois plaqués de dorures. Les rideaux rouge sombre. J’avais l’impression d’y être encore. Mais des cris d’enfants me sortirent de mon rêve.
« Hey attendez ! »
J’ai essayé de les suivre, leurs cris de joie m’amenèrent de nouveau au niveau de l’escalier. Mais cette fois-ci je n’étais plus seul. Une horde de démons voulant s’attaquer à moi apparut. Je savais bien qu’ils n’étaient qu’un détail et ils n’ont pas tenu plus de deux minutes. Une fois ce petit échauffement fini, je me suis reconcentré sur mon exploration.
« Par ici Leo.
– Tu ne m’auras pas !
– Quoi ? J’ai bien entendu ? »
Les enfants étaient de retour et cette fois-ci l’un d’eux avait prononcé mon nom. Qu’est-ce que ça cachait ? J’ai de nouveau suivi leurs voix pour me guider. Traversant les multiples couloirs de l’habitation. Ils m’avaient amené dans une petite pièce fermée. À mon arrivée un peu rapide, je n’avais pas prêté attention à ce qu’il y avait dans la pièce. Mais quelque chose m’avait interpelé. « Maman ? » Un portrait de ma mère était accroché au mur. Une jolie femme aux cheveux bruns s’y présentait, tenant une rose bleue à la main.
« Qu’est-ce qu’il leur est arrivé ? »
Au bas du tableau, il y avait une partie ronde d’où une lumière bleue se dégageait. Je m’en suis approché et posé la main sur cet anneau. Un éclair me traversa le bras, parcourant tout mon corps. Il me laissa un tatouage dans le cou qui rejoignait celui que j’avais dans le dos. Une voix douce résonna dans ma tête.
« Je t’offre mon cadeau Leo. Sers-t’en pour protéger ceux que tu aimes. »
La porte venait de se rouvrir. Je suis ressorti et je suis retourné sur mes pas. Sur le chemin j’ai trouvé une femme affolée.
« Non ! Pourquoi ? Comment nous ont-ils trouvés ?
– Qu’est-ce qui s’est passé ici ? »
Je l’ai suivi, elle m’a emmené dans une nouvelle pièce en appelant quelqu’un répondant au nom d’Eddy. Son mari peut-être. En face de moi se présentait un second tableau. Un homme à l’allure noble et riche. Vêtu d’un manteau rouge. Les cheveux gris attachés comme Chester. Celui-ci se présentait comme celui de ma mère, mais était signé Eddy. Comme pour le premier j’ai laissé mon bras sur l’anneau. Mais cette fois-ci la force était bien plus puissante. Elle m’emporta dans un rêve. J’y étais seul face à lui.
« Leo, mon fils. Ton pouvoir est grand, mais tu as encore beaucoup à découvrir. Je t’offre la force et la puissance de notre famille. Je t’offre le pouvoir ! »
Un immense flot rouge m’emporta, me brulant tout le corps de part en part. Cette puissance me rongeait, elle prenait part de mon âme et m’enflammait le cœur.
« Protège-les mon fils. Tu es le seul à pouvoir le vaincre. »
Une fois revenu à moi, j’ai remarqué qu’à côté du tableau il y avait un miroir. Il m’avait changé. Toujours la même taille, mais les cheveux blancs, une veste rouge attachée par une ceinture en cuir. Deux épaulières dorées, celle de droite retenait l’écharpe bleu ciel qui partait de la seconde à gauche et qui me pendait dans le dos. Deux gantelets annelés en or. Un haut moulant noir à sangles, jean noir et bottes hautes rouges. Une vouge double en métal avait remplacé Rebellion.
« Mortel !
– Leo, tu m’entends ? Il te reste cinq minutes avant que le portail ne se ferme, me fit Chester.
– J’arrive. Attendez la star ! »
Je me suis précipité vers la sortie, mais me suis arrêté au niveau de la porte interpelée par un cadre. Sur la photo on y voyait mon père, ma mère, et deux enfants. Moi et Chester.
« Je me souviens, ma mère s’appelait Éva. J’avais un frère aussi. On formait une famille. Je ne pensais pas qu’on était en danger…
– Leo ! Vite ! me fit Sia pressée. »
J’ai pris la photo et l’ai mise dans la poche intérieure de mon manteau. Je suis reparti, passant les couloirs un à un s’effondrant. Tranchant tous ceux qui voulaient m’arrêter, expérimentant ma nouvelle arme, qui d’ailleurs ne me permettaient pas d’accéder à ma hache ou ma faucille ou n’importe quelle autre arme. Je suis arrivé à leur niveau, devant la porte d’entrée et je suis retourné dans le monde réel.
« Tu, t’es mon frère.
– Ton frère jumeau. Ça fait longtemps que je te cherchais, tu sais.
– Je veux tout savoir, ce qui nous est arrivé, d’où on vient. Qui on est ? Et surtout qui est responsable de tout ça !
– Viens. J’ai quelque chose à te montrer. »
Il nous a retéléportés dans un autre endroit, une cour d’enfant.
« Tu te souviens de cet endroit ?
– Oui, je suis déjà venu là.
– Notre mère nous amenait souvent ici.
– Explique-moi tout.
– Certaines choses sont là depuis toujours. Les anges ont toujours existé, les démons toujours existé, ainsi que la guerre qui les oppose. Il y a des milliers d’années, un démon est arrivé sur Terre pour prendre le contrôle des humains. Le plus fort, le plus cruel, Akziel. Mais il n’était pas seul, il avait avec lui son frère de sang…
– Eddy.
– Mais il l’a trahi, il est tombé amoureux d’un ange. Éva. Leur liaison était inconcevable, elle fut suivie d’une naissance, celle de deux jumeaux. Nous deux, des hybrides portant le sang d’un ange humain et d’un démon venant de la planète Aldor. Eddy nous a séparés, moi dans une famille aisée et toi dans un orphelinat. Il nous effaça la mémoire après l’attaque de notre maison. Lorsque Akziel prit connaissance de cette liaison, il s’en prit aux deux amants, tua Éva de ses propres mains et exigea pour Eddy un destin plus cruel encore. Châtiment et souffrance éternelle. Mais une fois ces sorts appliqués, tout le monde savait déjà que leurs progénitures étaient en vie. D’après la légende, une seule race peut tuer un roi démon. Les nephilims. Une mère ange, un père démoniaque. Nous sommes des nephilims. Après ceci, d’autres défenseurs des mondes se mirent en tête d’éradiquer la menace et donnèrent naissance à d’autres enfants de notre race, plus puissants encore. Rêvant pour eux le meilleur des destins.
– Les Anges Saory.
– Exact. Des hommes élevés au rang d’anges, immortels, dans un repos éternel. Leurs pouvoirs sont purs et surpuissants. Ils sont là quelque part, endormis attendant leurs prétendants.
– En chine.
– Quoi ?
– Je sais où sont leurs tombeaux. À Pékin. Il me faut les clés des membres de L’Ordre. Le seul dont je n’ai pas idée de qui il peut-être est le guerrier perdu.
– C’est moi. Le monde savait que les armes contre Akziel étaient en place. Mais ils n’avaient pas connaissance de ma présence. Pourtant ils savaient qu’il manquait une clé. La mienne.
– Je comprends mieux.
– C’est ma famille, celle dans laquelle notre père m’a laissé.
– Parce qu’ils savaient que l’on avait besoin d’eux pour les anéantir.
– Mais maintenant plus rien ne nous barre la route. Retrouvons les derniers membres et allons libérer ces dieux !
– Avec joie. Tu nous ramènes chez nous ?
– Pas de soucis. »
Il nous téléporta une nouvelle fois, cette fois-ci dans la Tour. Et comme à mon habitude, je suis parti m’isoler sur le toit. Ryan m’a rejoint quelques minutes plus tard.
« Tu savais déjà tout de ton passé ?
– Non, avant que l’on m’implante sur Ryan, j’ai voulu en savoir plus, j’ai voulu répondre à ses rêves. Sauf qu’à cette époque, Izidro travaillait pour Akziel, comme les autres membres de l’ordre et a fini par me tuer. Je pense que c’est pour ça qu’il ne m’aime pas, ou alors parce que Chester en version maléfique s’est attaqué à lui pour le tuer le premier. Je n’ai aucun souvenir de ce qu’il faisait. Sauf lors de notre dernier combat.
– Et c’est pour ça qu’il s’attaquait à moi. Akziel savait que sans moi il ne risquait plus rien.
– C’était sans compter sur l’aide de Sieg et Sia. Sans eux tu serais déjà mort.
– Sans Adam je serais mort…
– Adam Pearce, c’est le nom que notre père t’avait donné lorsqu’il t’a laissé à l’orphelinat. Pour ma part j’ai eu le droit à Ilan Watson, voilà pourquoi j’ai pris ce nom dans le futur pour venir te voir.
– Je le savais. Mais j’ai encore une question. Pourquoi les seuls souvenirs de mon enfance sont ceux que j’ai avec mon père et ma mère adoptive ?
– Parce que l’orphelinat où tu étais était rempli de démons, l’orphelinat lui-même était un démon. Ils ont essayaient de te tuer, mais ont échoués. Eddy pensait que tu y serais en sécurité, mais Akziel s’aperçut que tu y résidais et leur donna l’ordre de te tuer.
– Et pourtant je suis toujours en vie.
– Grâce à ta force. Nous sommes hors du commun et c’est ce qui fait notre différence. Bien, je te laisse, il se fait tard. À demain. »
Grâce à lui j’en avais appris plus sur les origines de Leo, qui il était, d’où il venait. J’avais changé d’apparence, mais pas de personnalité. J’ai récupéré et sauvé son frère, sa clé aussi. Il ne me restait plus que quatre clés, dont une était celle que détenait Nikki, donc Virginie. Plus le temps passait, plus je me sentais proche d’elle. Et je devais m’en rapprocher. J’étais amoureux d’elle et j’espérais ces sentiments réciproques.