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Partie 9 : Sentimental
Certains rêves sont tellement grands, nous paraissent si vrais que lorsque ce qui constitue ces rêves nous apparait devant les yeux, la seule chose que l’on veuille faire est de transformer ces rêves en réalité, tout faire pour que nos rêves se réalisent. Mais que ce passe-t-il lorsque l’on voit que l’on n’a pas les moyens, le courage, la force ou la détermination de mes mettre en œuvre ? Disparaissent-ils ? Ou est-ce que c’est le rêve qui vient à nous ? Souvent on se trouve dans l’impasse parce qu’on se convainc de notre incapacité et du fait que ces rêves sont toujours surréalistes pour notre petite vie. Mais existe-t-il un destin, qui fait que tout ce que l’on veut, tout ce dont on rêve nous revient un jour dans les mains ou sommes-nous assez influents pour diriger et ériger notre propre monde parfait ?
Le cœur nous offre ce qu’il y a de plus beau, l’amour d’une personne, quelle qu’elle soit, les sentiments que l’on peut éprouver pour elle. Le cœur a ses raisons que la raison ignore dit on. Elle nous pousse à faire des choses dingues, elle nous rend dingues, accros, dépendants à son amour. Dépendant à sa présence, dépendant à son âme. Nous lions notre vie future à une personne qui nous comprend et nous aime.
J’étais sujet à ce penchant du cœur, cette faiblesse qui poussait en moi à chaque fois que je la voyais. Sensible et fragile, c’était facile de me faire pencher pour une personne, après avoir passé du temps sans personne à mes côtés. Seulement depuis quelque temps une personne me hantait, me suivait dans mes rêves. Partout, je la voyais à chaque endroit où je passais. Je ne m’en plaignais pas, seulement je n’en avais pas l’habitude. Je savais que j’avais quelque chose avec elle. Mais est-ce que ce quelque chose justement était réciproque ? C’était une chose que je voulais prouver et que je voulais me prouver. Un cœur fragile sous une armure de plus en plus puissante.
Une fois de plus j’avais changé, moi, non. Leo, qui avait changé d’aspect et avait retrouvé ses origines. Nouvelle image, nouvelle arme, que je ne pouvais utiliser que sous sa forme, soit toutes les autres ne sont qu’à moi et Adam. Plus soft, plus classieux, plus noble. Plus respectueux de ses racines. Mais tout ceci cachait quelque chose. Avec ça devaient apparaitre des pouvoirs qui lui étaient spécifiques. Mais comment les découvrir ? FF6060 on change enfin de mois et on arrive à la fin de l’année. (La fin du monde le 21, quelle connerie !) Personne ou presque n’avait vu Leo sous sa nouvelle image, que j’appréciais particulièrement d’ailleurs. Mais un petit malin arrivait à tout voir partout, tout le temps. Barabas. Ce nom me collait, partout, et il m’en voulait ! Ce jour-là je découvrais une jolie nouvelle de sa part.
« Tient Sia, comment vas-tu ?
– Toi comment vas-tu ?
– Bien, mais pourquoi ?
– Tu n’as pas lu le nouveau Raptor News ?
– Non. Excuse-moi de ne pas croire un mot de ce ramassis de connerie.
– Barabas t’annonce comme un terroriste, délinquant sexuel en plus.
– Et ? C’est censé me faire quoi ? répliquais-je atteignant mon casier.
– Je ne sais pas. Ça devrait te révolter.
– Devrait ! C’est un détail, j’y arracherai la tête à lui aussi, ça sera que la deuxième fois.
– Salut Tanguy ! me fit une jolie demoiselle m’arrivant par-derrière. Tu lis ce genre de connerie toi ?
– Pour me faire traiter d’obsédé du cul, non merci. C’est Sia.
– Oui, je m’en fais pour toi.
– Mais non il ne faut pas. Je suis solide.
– Vous préférez peut-être que je vous laisse ? me fit Virginie.
– Comme tu veux.
– Je crois que c’est mieux oui. À toute à l’heure.
– Accroche-toi ! me fit Sia quelques minutes plus tard pour briser le silence.
– Pourquoi ?
– Parce qu’elle a craqué sur toi !
– T’es sure de ta connerie ?
– Sure. Ne la lâche pas !
– Oula non, sur ça fais-moi confiance. Bon, t’as une idée de l’endroit où mademoiselle pourrait reposer ?
– Elle ne repose pas, elle est déjà en elle.
– À oui c’est vrai et que puis-je faire alors ?
– Bonne question. Lui prouver ton amour et celui de Leo. Peut-être ?
– Pourquoi pas ? Attends. »
Il y avait quelque chose d’anormal, j’entendais des voix, je n’arrivais pas à savoir qui, mais je les entendais. J’ai essayé de me concentrer dessus. C’était elle, c’était la voix de Virginie. Elle parlait de moi à ses copines.
« Tanguy ?
– Sia, t’avais raison.
– Pour ?
– Virginie. Je l’entends, je sais ce qu’elle dit à ces copines.
– Ça y’est en plus tu deviens fou !
– Mais non. Je te le jure. Je pense que ça fait partie des nouveaux pouvoirs que doit avoir Leo.
– Ah vu comme ça. Ce n’est pas que je veuille te pousser à aller en cours, mais bon on va être en retard après.
– Oui on y va. »
J’étais incapable de la sortir de ma tête, elle restait, je la voyais, constamment. Tout me rappelait son visage, sa pureté, une aussi jolie fille qu’elle. Ça ne dérangeait pourtant personne. Même pas les profs. Ce n’était pas normal ça. Alors j’ai continué ma journée, tranquillement, en pensant qu’à elle. Je ne pouvais pas m’en passer. Si seulement je pouvais être sûr que c’était la même chose pour elle. Je n’ai pas eu ma réponse quand je suis allé la voir à la pause, mais j’ai appris autre chose. Elle était avec ses amies, en larmes, au début j’ai pensé qu’il valait mieux que je la laisse, mais l’une d’entre elles est venue me chercher.
« Virginie qu’est-ce qu’il t’arrive ?
– Je me suis fait insulter par un prof. me répondit-elle en sanglotant.
– Quoi ? Mais qui ? lui dis-je en m’agenouillant devant elle.
– Barbarigo… »
Ce nom éveilla en moi une certaine haine, une rage contre sa personne dont son ancêtre avait assassiné la femme de Leo.
« Tanguy ?
– Je vais finir par y démonter sa tronche à ce con !
– Tu le connais ?
– Malheureusement oui. Mais je ne vais pas le faire. Je vais te laisser ce plaisir.
– Quoi ? Mais comment ? Tu veux le faire virer ?
– Pire, lui répondis-je en me levant, toi qui connais l’existence de Leo, certains ont dû déjà l’oublier. Tu sais que je ne suis pas comme tout le monde. Fais-moi confiance, je ne trahis jamais ma parole. Sois patiente c’est tout.
– D’accord. Tu pourras m’attendre à six heures, j’aimerais que tu me raccompagnes chez moi.
– Pas de soucis. »
Pourquoi les noms revenaient toujours nous hanter et surtout nous faire chier ! Fils, ou le même lui-même, voyageur ou autre démon du genre, pourquoi en voulait-il à Virginie ? Est-ce qu’il aurait vu que c’était Nikki ? J’en doutais, mais je ne pouvais pas être sûr. Après la pause, j’avais une heure avec Bruno, j’ai décidé de rester avec lui après.
« Tu as vu les nouvelles de Barabas ?
– Si je les ai vus, que je le retrouve ce gros je vais me le refaire. Dites-moi, vous connaissez le dénommé prof Barbarigo ?
– Tu peux me tutoyer quand on n’est pas en cours, tu sais. Et oui un peu, il est là depuis le début de l’année et il commence à retrouver la mauvaise réputation qu’il a dans les autres lycées ici. Pourquoi tu veux savoir ça ?
– Parce ce con s’amuse à insulter les élèves. Les filles pour être précis.
– Ah oui, mais à ce qu’on dit il serait assez sexiste.
– Assez oui. Trop.
– Tu penses à quoi ?
– Une vengeance. Propre, nette et saignante !
– Rien ne t’effraie. Tu n’as pas peur que Barabas joue avec ce que tu fais ? Et que le monde ne te prenne plus au sérieux. Voir même ait peur de toi ?
– Je ne crains pas. Qu’ils pensent ce qu’ils veulent. Tant que j’ai des personnes comme toi qui me font confiance.
– Tiens, on m’a dit que Leo avait changé d’apparence. Tu pourrais me le montrer ?
– Voilà. Je te plais ?
– Beaucoup ! Non franchement t’es pas mal.
– Dis-moi, tu sais à quoi sert cette tour à l’usine ?
– Poste D’Observation et de Recherches. En fait cette tour est celle de Barabas.
– Quoi ? Ce con réside là-haut ?
– Et nous traque sans relâche. Caméras, journaux, banque. Ils nous endoctrinent, nous entraves. Nous bouffent de l’intérieur.
– Alors je vais me permettre d’en faire de même !
– Là tu me plais. Je crois que j’ai quelque chose à toi. Un arc.
– Un arc. »
J’ai pris son arme et mes souvenirs me revinrent. Je n’avais pas d’armes à distance. C’était celui de Nikki.
« Tanguy ?
– Ce n’est pas à moi.
– À qui alors ?
– Ma femme. Je, je te laisse. Il faut que j’aille faire un tour… »
Je suis parti, volant jusqu’à la Tour. Je m’étais posé sur le toit comme à chaque fois que je voulais réfléchir.
« Tanguy ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ? me fit Sieg en arrivant sur le toit.
– J’ai peur.
– Peur de quoi ?
– Peur de ne pas pouvoir changer. J’ai passé tellement de temps sans avoir une copine. J’ai peur de ne pas être à la hauteur. Je n’ai pas confiance en moi…
– Pourtant quand il s’agit de te battre tu n’as aucun souci.
– Je sais, mais là, il ne s’agit pas de ma force ou de ma capacité à me battre, mais de ce que peut faire mon cœur…
– Pourtant tu sais bien que tu n’as pas de soucis à te faire. Tu fais partie des grands de ce monde. Laisse ton cœur te porter, te souffler ce que tu dois faire.
– Elle veut que la raccompagne chez elle à six heures.
– Alors fait. Si tu en as envie, fais-le, ne gâche pas ton bonheur et le sien pour une petite frayeur.
– Sieg », lui répondis-je en montant sur le rebord de la Tour et en prenant l’apparence de Leo. « Merci. Je ne sais pas ce que je ferai sans toi l’ami. À plus tard. »
Je me suis laissé tomber, une chute de trente mètres, mais je me suis envolé juste avant le sol. J’ai parcouru quelques mètres et me suis posé à l’entrée du lycée, devant deux jolies filles qui m’attendaient.
« Mesdemoiselles. Si en plus on me gâte, je ne peux plus dire non.
– Le… Leo ?
– Leo Kryssen. Enchanté très chère, lui fit-il en lui prenant la main.
– Et en plus tu te permets de draguer ? me fit Virginie.
– Je n’oserai pas voyons. Je n’ai d’yeux que pour une seule.
– Et j’aurais le droit de savoir qui c’est ?
– Je ne sais pas. Un jour peut-être.
– Vous ne savez pas je vais vous laisser moi. À demain Virginie.
– Bon, où dois-je raccompagner mademoiselle ?
– Chez ma grand-mère. Tu me suis ?
– Avec joie. »
On était partis à six heures, on est arrivé à sept heures et demie. Je devais juste la raccompagner. Seulement on avait juste un peu trainé. C’était une fille superbe, drôle charmante. Je n’en avais pas connu beaucoup des filles comme elle. Mais elle était différente, elle me plaisait plus que toutes les autres. Sa personnalité, son caractère. Tout chez elle me rendait plus mystérieux, plus doux. Et toute l’arrogance de Leo, sa personnalité imposante et destructrice s’envolait pour laisser place à un aspect plus simple, plus soft. Plus amoureux en fait. J’étais devenu un gentil petit nounours qui ne pensait et voyait qu’elle, négligeant tout ce qui pouvait se trouver autour de nous. Après tant de temps, on est enfin arrivé chez elle. J’ai alors repris mon apparence normale.
« Pourquoi tu te changes ?
– Parce que je n’ai pas envie que tes grands-parents me voient sous la forme de Leo. Même si je pense que ça ne les dérangera pas de voir une jolie fille comme toi se faire raccompagner.
– Arrête je ne suis pas si jolie.
– Bien sûr que si, il te faut juste quelqu’un pour te le faire remarquer », lui répondis-je en fixant mon regard sur le petit sourire timide qui venait de se dessiner sur ses lèvres.
« Merci, me fit-elle en se jetant mes bras »
Cette énergie repoussait en moi et mes bras dégageaient un flot de particules assez impressionnant. J’étais le seul à l’avoir vu parce qu’elle ne s’occupait pas de moi, enfin si, mais pas en me regardant directement. Lorsqu’elle fut lassée de moi, elle me laissa un baiser sur la joue et s’en alla. J’étais aux anges, parce que j’étais amoureux. À ce moment je pensais que plus rien ne pouvait me déranger. Je suis rentré chez moi. Ce jour-là je m’étais endormi presque de suite. Je n’ai rêvé que d’elle. Et personne d’autre. Le lendemain, journée que j’annonçais toute calme, ben en fait non. Les ennuis commencèrent. Je suis entré dans le lycée et un immense homme se mit face à moi. C’était sa copie parfaite.
« Monsieur Rolland ?
– Barbarigo, je présume.
– Je dois vous parler, je vous prierais de me suivre.
– Oh, dur. Faudra m’attraper avant.
– Et comment ça ? » me répondit-il en essayant de m’attraper l’épaule au moment où je me téléporte.
« Parce que je suis rapide. Et ta carcasse de gros t’empêche de te déplacer correctement !
– Ouh, comme il t’a défoncé ! fit un mec qui passait à côté de nous.
– Il parait que tu connais Leo Kryssen.
– Je suis Leo. Mais que lui veux-tu ?
– Sa tête !
– C’est ça, tu ne veux pas non plus que je te l’offre sur un plateau d’argent non ? Non ? Bon, je te prierai de dégager de mon chemin avant que je finisse par t’arracher la tête comme je l’ai fait avec Romain.
– On se reverra Kryssen !
– Avec plaisir l’ami. En attendant perd un peu de poids, tu augmenteras tes chances !
– Tu lui en veux ? fit Sia en m’approchant.
– Oui, c’est ce con qui a tué Nikki. Ou au moins un de ces ancêtres.
– Nikki ? C’est qui celle-là ? me fit Virginie qui arrivait.
– La défunte femme de Leo.
– Ah, excuse-moi je ne savais pas.
– Ne t’en fais pas. Je sais que Leo arrive à faire sans elle. Même si ça commence à être dur pour lui.
– Et tu sais où elle est ? Enfin si elle est dans ce lycée ?
– Oui elle est ici. Il me manque juste le moyen de la réveiller.
– Attention… »
Elle eut à peine le temps de finir sa phrase pour me mettre en garde que j’avais déjà remarquée le con qui me fonçait dessus. Je l’ai achevé, une balle dans la tête.
« Trop lent !
– Tu vas le laisser là ?
– Oui, mais ils disparaissent, lorsqu’ils sont morts. Un démon de plus dans ma collection.
– Dis-moi Tanguy.
– Oui très chère.
– Ça te dérange de rester avec moi après cinq heures ? Je n’ai pas envie de rester seule, puis je me sens bien avec toi.
– Mais avec plaisir. J’arriverai à cinq heures par contre j’ai un petit tour à faire avant. »
Tout avançait à merveille, sans aucun souci, sans aucun accro. J’arrivais à la rapprocher de moi, tout en faisant la même chose avec elle. Je n’avais plus qu’à attendre le moment opportun et patient comme j’étais, je ne voulais pas attendre. Donc à quatre heures et comme tous les mardis, je partais à mon ancien lycée. Rendre une petite visite à mes amis. Leo m’avait demandé d’essayer une nouvelle chose. Prendre son apparence et courir. Parce qu’en effet, la vitesse à laquelle il se déplaçait était bien plus importante qu’avant. J’ai mis moins de dix secondes un trajet que je fais normalement en dix minutes. (Je devrai essayer de battre des records moi !) Je suis monté en étude et suis allé dire bonjour à mon ami Hubert. D’habitude seule la classe de Loïc est présente, mais là il y en avait une autre. Troisième préparation professionnelle, ou 3PrepaPro. Composé pour changer, de quelques femmes. Et des plus grands idiots de ce monde. J’avais gardé l’apparence de Leo et m’étais renseigné sur leur rire intempestif à mon arrivée.
« Qu’est-ce qu’il leur arrive ?
– Regarde. »
Il m’avait montré une vidéo sur internet. Qui me mettait en scène, me faisant humilier par un sixième.
« Tu ne crois pas un tel ramassis de connerie ?
– Non, Leo a les cheveux blancs et des lunettes noires et pas lui. Seulement eux le croient.
– Faut forcément qu’ils croient ce qu’on leur dit. Quelle bande de cons !
– Qui eux ou la bande à Barabas ?
– Les deux ! »
Depuis mon arrivée je sentais un rire, plus méchant, plus sadique, plus moqueur que les autres sortir du lot. Après les infos que m’avait donné le surveillant, je m’étais avancé dans la salle, avec moi aussi ce rire moqueur, sachant quel sort j’allais réserver à cette idiote qui ne pouvait s’empêcher de se foutre de ma gueule. Alors j’avançais, jusqu’à arriver à son niveau et l’entendre prononcer ses dernières paroles.
« Ah ! Tu t’es fait battre par un mioche ! »
Ces mots me percèrent le cœur, guidé par ma rage j’ai attrapé Ivory et plaqué son canon contre sa poitrine. La levant de son siège et l’avançant avec moi. Mon bras dégageait une énergie augmentant chaque seconde, mais au fond de moi quelque chose me retenait d’appuyer sur la détente.
« Tu ne vas tout de même pas tuer une fille ! me fit son ami à côté.
– Je vais me gêner ! »
Toute cette puissance accumulée se lâcha à l’appui de la gâchette. Transperçant son cœur et la propulsant au fond de la salle. Tous autour de moi étaient effrayés de la cruauté de laquelle je venais de faire preuve. Sauf Loïc et Hubert. Son médaillon s’était détaché de sa chaine et avait atterri devant moi. Laissant sortir ses quelques mots.
« C’était Bob Barabas. Au service du Seigneur !
– Je t’en foutrai du Seigneur ! dit-il en tirant sur le collier.
– T’as vu ce que t’as fait ! me fit son copain.
– Oui j’ai vu. Pourquoi, tu veux que je fasse pareil avec toi ?
– Non, pitié non !
– Alors, ferme ta grande gueule et dégage de là. Merci.
– Attends-moi ! me fit Loïc se levant. »
On s’était mis sur le toit du lycée, pour pouvoir être tranquille.
« Ils sont partout, il n’est pas loin. Mais où ?
– Il faudrait déjà s’occuper de celui qui nous pourrit la vie. Parce qu’il n’a pas fini.
– Dans la tour de l’usine. Mais je ne peux rien faire. Pas tant qu’elle pourra être en danger. Tant qu’elle ne pourra pas se protéger.
– S’il te faut quelqu’un.
– Je sais, mais c’est à moi de le faire. Je suis le seul à pouvoir la réveiller. D’ailleurs faudrait que j’aille la voir », lui répondit-il en se laissant tomber du toit et laissant un cratère dans le sol de la cour.
« Alors fait. Et ne lâche rien, elle est faite pour toi ! »
Comme je le lui avais promis, je suis retourné la voir à cinq heures. Je ne pouvais plus me passer d’elle et j’imaginais qu’elle non plus, sinon pourquoi voudrait-elle que je reste avec. Mais là les choses avançaient différemment. J’avais l’habitude de me faire des amis, mais il me fallait du temps. En général ils étaient comme moi, aussi chiants et cons, mais là. Pas que l’on n’avait pas de points communs, mais je me rapprochais d’elle bien plus vite et plus facilement que normalement. Elle me poussait à faire des choses que je n’aurais certainement jamais faites. Du moins pas avec n’importe qui. Mes amis surement. Mais pas les autres. Je sentais qu’elle me rendait différent, autant moi que Leo, que sa personnalité même nous transformait. Je passais le plus clair de mon temps à l’admirer. Je la trouvais magnifique. Et je voulais être cette personne qui le lui ferait remarquer. Toute la semaine, à chaque petite heure ou demi-heure de libre je la passais avec elle. Soit l’invitation venait de moi, mais elle était le plus souvent d’elle. La semaine qui a suivi était la même. Rien n’avait changé, ou presque rien. Du moins rien qui pouvait me poser quelconques soucis ou ennuis.
Jeudi 13 décembre 2012, on arrivait à la fin des cours et la fatigue commençait à se sentir aussi bien chez nous que chez les profs. Sauf, chez moi. Rien ne me poussait à bout et à quoi bon puisque mon bonheur se construisait de jour en jour. J’en étonnais plus d’un d’ailleurs, même moi. Mais je laissais faire. Parce que je savais que tout ce fait en un temps et que quoiqu’il arrive je pouvais retourner en arrière pour réparer mes erreurs. Ce jour-là je l’imaginais comme les autres, les cours et le reste du temps avec Virginie. Mais je ne m’attendais pas quelque chose comme ça. Elle m’avait demandé de l’attendre parce que je finissais à quatre heures, puisque la prof de français n’était pas là et elle une demi-heure plus tard. C’est ce que j’ai fait. Puis on est partis se mettre dans un coin plus tranquille. Près de chez moi, à côté du clocher de la ville. Dans un petit parc qui n’était pas là depuis très longtemps. Je m’étais appuyé contre le mur et elle s’était assise sur un banc en face de moi.
« J’adorerais être comme toi.
– Quoi ?
– Oui, pouvoir voler, avoir des tas de pouvoirs comme toi.
– Et s’attirer des ennuis, se faire pourrir par les journaux à scandales. Ce n’est pas si bien que ça, tu sais. J’aimerais pouvoir éviter au moins ces problèmes-là.
– Tu n’as jamais cherché à te trouver une copine ?
– Si, mais si elle ne peut pas se défendre, elle risquera sa vie, parce qu’elle constituera une cible facile pour mes ennemis.
– Mais si quelqu’un se proposait, une personne qui serait vraiment amoureuse de toi. Tu lui dirais non ? me dit-elle en se rapprochant de moi.
– Je ne pense pas, parce que s’il le fallait je risquerais ma vie pour la protéger. Seulement pour pouvoir y penser, il faudrait déjà une prétendante. Et là ce n’est pas si facile.
– Et si c’était moi la prétendante ? me fit-elle en continuant de se rapprocher.
– Ça pourrait changer beaucoup de choses.
– Déjà si t’enlevais tes lunettes, qu’est-ce que tu y caches dessous ?
– Euh, j’éviterais à ta place.
– Pourquoi ? J’ai juste envie de voir tes yeux, me répondit-elle en débloquant les verres.
– Elle ne craint pas, ne t’en fait pas.
– Je devrai m’y faire à tes jolis yeux jaunes. Tu ne devrais pas les cacher, je suis sure que tu plairais beaucoup plus sans.
– Sans je transforme tous ceux qui me regardent dans les yeux en marionnettes à mon service, répondis-je d’une traite, le regard perdu nulle part, d’où l’idée de les garder.
– Et pourquoi ça ne marche pas sur moi ?
– Peut-être parce que tu n’es pas comme les autres, que tu as ce petit quelque chose en plus. Cette petite chose qui ferait que je pourrai choisir une aussi charmante fille que toi. »
Je ne pensais pas toucher quelque chose avec ces paroles et pourtant. À la suite de ses quelques mots elle se jeta sur moi pour m’embrasser. À ce moment plus rien n’existait, j’avais l’impression de vivre dans les souvenirs de Leo, quelque chose me poussait à me mettre à sa place, à devenir lui. À fusionner encore plus avec lui. Même après son élan de joie terminé je restais un peu étourdi.
« Excuse-moi je n’aurais pas dû faire ça.
– Non au contraire. Tu n’as pas à t’en vouloir pour ça, tu ne l’aurais pas fait je l’aurais fait de toute manière.
– Mais, tu tiens tant que ça à moi ?
– Non, pourquoi est-ce que j’aurais accepté de rester avec toi tout le temps alors ? Tu ne t’en es jamais douté ?
– Si un peu, mais je pensais que tu ne faisais ça juste pour me faire plaisir.
– Eh bien non, y’avait une vraie motivation personnelle derrière. Enfin plus d’une, mais bon. Tout ce que je voulais c’était pouvoir passer mon temps avec toi. Et pouvoir être avec toi.
– T’es trop chou. Mais on fait quoi maintenant, j’ai raté mon bus moi.
– Je te ramène chez toi ?
– Mais je n’habite pas à Saint Saint Chély d’Apcher. Comment veux-tu faire ?
– Sois je te porte jusque-là bas en volant, ou si t’as le vertige je te téléporte devant chez toi. Au choix.
– Téléportation. Mais tu ne sais pas où j’habite.
– Ne t’en fais pas pour ça, je trouverais. »
Je savais qu’il y avait quelque chose entre nous deux et j’en ai profité pour trouver l’emplacement de sa maison. Quelques secondes plus tard, on se retrouvait devant chez elle.
« Jolie baraque !
– Comment t’as trouvé ?
– Ça, je le garde pour moi. Aller va, tes parents doivent déjà se demander comment t’es rentrée sans le car.
– Merci, me fit-elle en se rejetant sur moi pour m’embrasser, à demain joli brun. »
Je l’ai regardé partir, rentrer chez elle, captivé par sa beauté. Mais quelqu’un me fit sortir de mon rêve éveillé.
« Tiens Tanguy.
– Sieg, mais comment fais-tu pour arriver toujours au moment où il faut ?
– Parce que je suis Sieg Wahrheit.
– Bon argument. Que veux-tu ?
– J’ai apporté quelques modifications à la Tour. J’ai besoin de toi pour me dire si tout marche correctement.
– Au fait, tu pourrais t’occuper d’une arme pour moi. Y apporter quelques améliorations ?
– Quoi comme arme ?
– Un arc. Celui de Nikki.
– Viens, je vais m’en occuper, me répondit-il pendant que je nous téléportais.
– Alors dit moi ? lui dis-je en sortant l’arc, qu’y a-t-il de neuf… »
Au même moment, la salle se transforma en dojo, sans même avoir besoin de s’y téléporter.
« Oh, pas mal.
– Voilà, tout se fait automatiquement, tu sors une arme, tu passes dans le dojo, en fait pour être précis, une seule salle existe dans la tour et elle prend différentes formes. Par contre si t’arrives à toucher la cible que t’a donnée Kat, je te félicite. »
Elle m’avait mis une flèche dans la main, je l’ai placée sur la corde, j’ai visé ma cible et tiré la flèche.
« Bien, en plein dans l’estomac !
– Je visais le cœur pour signaler. Mais bon, lui répondis-je en abaissant mon arc et laissant la pièce reprendre son apparence, je te le laisse, joue un peu avec, mais fais moi quelque chose de bien.
– Ne t’en fait pas, reviens demain je devrai avoir fini. Oh au fait. Bien joué, deux semaines pour la mettre dans la poche. Chapeau.
– Sieg ! Je ne l’ai pas mise dans ma poche. L’attirance était mutuelle, c’est tout. Puis tu sais très bien ce que je pensais d’elle.
– Oui, m’enfin chapeau quand même.
– Merci l’ami. Je te laisse je vais me reposer. À plus. »
J’avais achevé une partie, la plus dure à mon avis. Maintenant il me fallait la réveiller. Et lui donner les moyens de se venger de Barbarigo. J’attendais que Sieg me rende son arme et je laissais les choses aller comme elles le devaient. Le lendemain j’ai eu le droit au retour d’une personne que je n’avais pas vue depuis longtemps. Ryan était revenu pour me parler de l’italien.
« Il a déjà commencé à foutre le bordel, je présume.
– Tu présumes bien dit donc.
– Il faut que tu l’arrêtes avant qu’il ne s’attaque à d’autres personnes.
– Non, ce n’est pas à moi de l’arrêter.
– Pourquoi ?
– C’est lui qui a tué ma femme, qui a commencé à harceler Virginie. Je lui offre une vengeance, qu’elle exécutera comme elle le souhaitera.
– Mais tu mets en danger un demi-millier de personnes !
– Parce que tu as une meilleure idée pour réveiller Nikki ?
– Ah, non.
– Bon. S’il vient du Satan, je gère, ou tu t’en charges, ça nous permettra de nous occuper et de nous entrainer un peu plus. Qu’en dis-tu ?
– Je suis d’accord. Sauf que tu as tellement parlé vite que tu ne t’es même pas aperçu qu’ils étaient déjà là !
– Chouette ! Je vais pouvoir jouer. » J’ai dégainé mon katana et ai foncé sur une partie de la troupe. Les démons s’entassaient, cent, deux-cents, trois-cents… Tous passaient sous ma lame et tous trépassaient un à un.
« Un peu d’aide les garçons ? Nous fit Amy qui arrivait.
– Ça devrait aller. Lui répondit Ryan.
– Leo Attention ! »
Une nouvelle horde d’ennemis se jetaient sur moi, presque un millier se posait les uns sur les autres pour m’attaquer. Une seule solution s’offrait à moi. Leo. Une transformation qui se fit dans un immense éclair, couplé par une tornade créée avec la nouvelle arme de Leo.
« Tu disais ?
– Non, rien. Tu t’en sors très bien sans nous.
– Moi oui. Mais elle n’aura surement pas autant de facilité que moi.
– Tu t’en fais pour elle. Pourtant tu sais que c’est une grande guerrière, c’est ta femme tout de même.
– Je sais, mais ce n’est pas elle qui m’inquiète, je me souviens très bien de la façon dont Tanguy a vécu mon arrivée et même s’il est solide, il a eu du mal à s’y faire. Elle est beaucoup plus fragile et je n’ai pas envie de la mettre en danger juste pour mon bonheur.
– Sauf que là, comparés à toi et Tanguy, elle possède plusieurs personnes qui l’aideront, aussi bien nous que toi, Tanguy ou Sieg. Me répondit Ryan.
– Oui, c’est bien vrai.
– Puis n’oublie pas, je suis ton frère, je suis là pour t’aider.
– Oui, j’ai encore un peu de mal à m’y faire à ça, c’est arrivé tellement vite.
– Je sais, mais tu t’y feras, laisse-toi du temps.
– Oui », lui répondit-il en dégainant un pistolet pour tuer le dernier démon.
« Tu ressembles bien à notre père, aussi rapide et réactif que lui. Même ton costume semble être le même, comme si tu étais plus son fils que moi.
– J’ai plus de ressemblance de son côté et toi de notre mère c’est tout.
– Belle vision des choses. Je n’y aurais pas pensé.
– Alors pense plus l’ami !
– Ça par contre c’est bien à toi. Ton sarcasme et ton arrogance dépassent l’entendement.
– Bien sûr, sinon comment veux-tu, tout le monde me prendrait au sérieux et je ne veux pas !
– Déjanté, on n’a pas fait pire que toi. Je me demande quelques fois comment on fait pour être frère. Seulement j’admire le niveau d’excellence auquel tu as su monter ces défauts pour en faire, tes plus grandes qualités.
– Et ça fait qu’il en est l’un de mes pires ennemis. Nous fit Barbarigo avec sa voix sombre et rauque.
– Tiens, tu refais surface. Que nous vaut cet honneur très cher ?
– Ta tête !
– J’en doute, je t’avais dit de faire du sport. Ce n’est pas avec ta carcasse de gros tas que tu m’attraperas.
– Et toi ce n’est pas en te cachant derrière tes paroles que tu te sauveras la vie.
– Ah bon, je croyais moi ! » lui répondit-il en fonçant à toute vitesse vers lui et en lui tranchant la main.
« Ah ! Tu me le paieras ! me répondit-il en repartant.
– J’y compte bien !
– Tu es dingue Leo. Impayable je te jure.
– Je sais, je sais. Aller bonne journée, je vais m’entrainer un peu. »
Je me suis rendu à la Tour, une fois de plus pour perfectionner mon style de combat, surtout pour apprendre à gérer la dernière arme de Leo. Et ce pouvoir électrique qui lui venait de son père, qui d’ailleurs m’avait laissé le même tatouage en forme d’éclair que lui. Encore une fois je comptais sur Sieg pour m’aider.
« Tient regardez qui voilà, tu ne devrais pas être en cours toi ?
– Si, mais je n’avais pas envie d’y rester. J’ai besoin de toi, mon père m’a légué un pouvoir électrique, mais je ne sais pas m’en servir, tu ne me filerais pas un coup de main par hasard ?
– Je crois que ce pouvoir est lié à ta lance, Raging Dragon. Sans tu n’as pas ce pouvoir.
– Dur, tu m’apprends à le maitriser. Je suis sûr que je peux faire des merveilles avec !
– Ou des étincelles !
– Attention du prend du niveau. Allez, reste pas là à te foutre de ma gueule et explique-moi comme tu sais si bien le faire.
– Comme tu voudras, me répondit-il en transformant la pièce en dojo. Il semblerait que ce soit tout bête, tu penses, tu lances… me fit-il coupé par le fracassant bruit d’un éclair.
– Chouette !
– T’apprends vite. Je pense que tu peux charger ce pouvoir dans ta lance et l’utiliser pour te battre.
– Comme ça ? » lui demanda-t-il en reproduisant la tornade qui l’avait sorti des ennuis tout à l’heure.
« Ouais, ça doit être ça. Continue l’ami.
– Dis, cette pièce ne se transforme qu’en dojo, ou en ce que je veux ?
– Tout et n’importe quoi.
– Alors, emmène-moi dans un jardin chinois, avec des cerisiers en fleurs. Au printemps.
– Nostalgique notre ami. Allé, bon voyage ! »
Quoi de plus beau qu’un jardin de cerisiers ? Ces fleurs roses, leurs pétales volants au grès du vent. J’avais découvert que la lance pouvait se plier, pour ne faire qu’un bâton, plus simple à maitriser pour un entrainement. J’étais tranquille, seul dans ce merveilleux paysage. Chaque fois que je fermais les yeux, de vieux souvenirs de Leo me revenaient, des moments passés dans ce type de paysages, des moments de paix, loin de la guerre, loin de toute oppression. Dans un calme si royal que les seuls bruits remontants sont les oiseaux frôlant mes mouvements, le vent traversant le jardin, le ruisseau qui longeait la plateforme en pierre sur laquelle j’étais. C’était un paradis sur Terre, l’endroit du repos éternel. Personne ne voulait me déranger apparemment, même Kat ne me prévenait pas des messages que je recevais. Un seul vint changer ceci. Chester, même s’il voulait se cacher, je savais qu’il était là, mais je l’ignorais, tant qu’il ne venait pas me stopper. Seulement il n’était pas seul, quelqu’un l’avait accompagné. Il restait dans l’entrée du jardin, à la sortie du château.
« Vous ne pensez tout de même pas que je ne vous ai pas remarqués.
– Tu n’es pas drôle, rien ne t’échappe, me répondit-il en me rejoignant avec Virginie. »
Je me suis tourné vers lui, l’attaquant d’un coup, attendant de sa part une défense posée au millimètre. Il me répondit en contrant mon attaque avec un de ses sabres, celui qu’il tient toujours à la main
« Tu te souviens de cet endroit ? demandais-je en rengainant ma lance dans le dos. C’était la maison de vacances de nos parents, eux restaient tranquillement sur la terrasse à nous regarder pendant que l’on se battait ici.
– C’est tellement loin…
– Vous ne savez pas, je crois, que je vais vous laisser tous les deux.
– Non, reste, j’aimerais te parler, lui répondis-je en reprenant ma forme normale.
– C’est moi qui vous laisse alors, à plus tard, les amoureux.
– C’est ça ! Et empêche qui conque voudrais rentrer de passer la porte OK ?
– J’y penserai !
– Vous habitiez vraiment ici ? C’est magnifique !
– Non, c’est juste une image ressemblant à la maison de nos parents. Ce n’est pas réel, enfin presque. Le jardin n’est pas réel, mais la tour dans laquelle on est existe bel et bien.
– Mais comment ça se fait que je la voie, mais mes copines non ?
– La Tour de Verre, invisible du monde réel, dominante du monde des démons, elle est l’incarnation des pouvoirs des anges, symbolisant leurs suprématies. Seuls les élus peuvent la voir.
– Alors…
– Certaines fois on ne choisit pas ce que l’on est, on est édifié sur les bases d’un idéal parfait. Les autres fois on est ces idéaux. Je fais partie de ces personnes qu’ils ont choisies pour éliminer les menaces et toi aussi. Leo Kryssen, gardien de L’Ordre et maitre du temps.
– Et moi ?
– Sa femme t’a choisi pour être son hôte. Je sais tu dois te dire que j’ai tout fait pour être avec toi parce que sa femme dort en toi, pourtant moi et Leo avons deux personnalités bien distinctes et tout ce que je peux ressentir c’est pour toi, mais pas ce que Leo ressent pour celle que tu portes.
– C’est un peu dur à croire.
– Je sais et crois-moi que je te comprends tout à fait. Seulement j’ai besoin de toi, je veux juste que tu me fasses confiance et que tu me croies.
– Tu me disais que tu voulais m’offrir la capacité de me venger, tu pensais à ça ?
– Oui, j’espère que te venger de celui qui te harcèle et qui en plus a tué la femme de Leo l’aidera à se réveiller.
– Parle-moi un peu d’elle. Elle est plus belle que moi ?
– Virginie !
– Quoi ?
– T’es bien une fille, tu as peur de quoi, que je la préfère à toi ? lui répondis-je en éclatant de rire.
– Ce n’est pas drôle !
– Non t’à raison excuses-moi. Elle s’appelle Nikki Monteiro et oui c’est une fille superbe.
– Tu l’as déjà vu ?
– Oui, c’est une longue histoire expliquée par ma capacité à voyager dans le temps. Mais si ça peut te rassurer, tu es au moins aussi belle qu’elle.
– Oh, c’est gentil.
– J’ai quelque chose à t’offrir. Sieg ! Ramène-nous.
– Tout de suite. Tiens, c’est à toi.
– Merci, mais ce n’est pas à moi. Virginie, je sais que ça peut paraitre un peu étrange comme cadeau, mais, c’est une des armes de Nikki, tu en auras besoin. Je veux que tu la gardes avec toi.
– Mais je la garde comment ? » me répondit-elle en le prenant et le laissant disparaitre dans sa main.
« Apparemment elle est plus présente que ce que je pensais.
– Et maintenant ?
– Attend le moment opportun, tu sauras quand il faudra que tu agisses crois-moi. Je te ramène chez toi ?
– Non ma mère vient me chercher. Merci, me répondit-elle en me resserrant dans ses bras, à lundi.
– J’ai l’impression que ça lui fait peur, fis-je à Sieg quelques minutes plus tard.
– Comme toi au tout début.
– Exact.
– Comment vas-tu provoquer le duel ?
– Je ne sais pas, déjà qu’il ne m’aime pas, mais bon j’ai rien à craindre de lui, sauf si tu m’offres une nouvelle alarmante sur sa personnalité.
– Ah ! Non, je n’ai rien sur lui, ce n’est pas très normal d’ailleurs, tu n’étais pas censé l’avoir tué, toi ou ton frère lié ?
– Si normalement, seulement rien n’est sûr. J’essaierai de faire attention tout de même. Bon weekend, mon ami, moi je vais me reposer. À plus ! »
Deux jours de repos, deux jours à dormir surtout, mais bon, j’en avais besoin. J’avais un mauvais pressentiment à propos de Barbarigo, comme s’il était plus que ce qu’il ne paraissait. Celui que mon frère assassin avait tué ne se serait jamais laissé insulter comme je le faisais. Tout ceci cachait quelque chose que je comptais bien découvrir. Lundi 17 décembre 2012, j’annonçais à cette date l’arrivée la plus grandiose du monde terrestre. Non tout de même pas, mais je savais que c’était aujourd’hui ou jamais. J’avais décidé de ne pas aller en cours cette fois-ci. À vrai dire, il fallait que je choisisse entre rester en cours et sauver le monde. Ma décision avait été vite prise. Alors je me prenais pour le Chasseur, voyageant dans les couloirs, traversant le lycée de part en part, le connaissant presque par cœur après mes traversées dans les limbes. Personne ne savait que j’étais là, personne ne venait me déranger. Alors je continuais ma promenade. Attendant qu’il daigne bien vouloir montrer le bout de son ventre trop gras. Mais apparemment il était trop occupé. Ou juste pas pressé. J’ai fait deux fois le tour de l’établissement en deux heures. Il était presque midi et je savais que les élèves finiraient par sortir de cours. Alors j’ai commencé à redescendre les étages, mais arrivant au rez-de-chaussée, j’ai remarqué quelque chose d’étrange, comme si quelqu’un me suivait, quelqu’un d’invisible. J’avais traversé la moitié du couloir, seulement mon poursuivant ne voulait pas me laisser continuer, il me planta une épée dans le dos me traversant le corps. Et sa voix sombre me fit comprendre qui il était.
« Leo, tu n’avais pas pris en compte les guerriers de l’ombre n’est-ce pas ? Qui va bien pouvoir te sauver maintenant ? » me fit-il en me trimbalant sur son épée à travers le couloir laissant une longue trainée de sang. « Tu n’as personne pour t’aider, mon père, ma famille a tué ta femme et maintenant toi. Un guerrier de l’ombre dans le sang, les décennies passent et la capacité reste chez les nouvelles générations.
– Lâche-moi enfoiré ! lui répondis-je en me débâtant, agonisant.
– La seule capable de te sauver serait Nikki. Oh, mais que je suis bête. Elle est morte. Je crois bien que cette fois-ci je n’ai pas raté mon coup, qu’en penses-tu ?
– Je n’ai pas joué toutes mes cartes le gros. J’en ai battu des plus coriaces que toi de gros tas.
– Et bien, puisque tu es déterminé à résister. Voyons si ton lycée adoré est aussi courageux que toi, ou même s’il tient à toi, ou s’il préfère acclamer mon exploit ! » me répondit-il au même moment où la sonnerie indiquait midi.
On avait fini sous le préau, lui posé sur une table me tenait au bout de son arme agonisante. Prêt à lâcher ce monde pour rejoindre celui des morts. Et tout le monde nous passait devant, effrayé par ce spectacle sanglant. Personne ne disait rien, comparé aux autres jours où lorsque tout le monde parle on ne s’entend presque pas. J’imaginais la tête de ce salaud avec un sourire sadique au coin des lèvres. Pour ma part j’avais abandonné l’idée de m’échapper par moi-même. Plus je m’agitais plus je me déchirais le corps. J’avais perdu presque tout mon sang, même Justine ne s’était pas attaquée à lui sachant éperdument que personne d’entre nous ne pouvait l’abattre. Elle et ses amies regardaient ce spectacle d’horreur, sanglant, alors que je me voyais déjà partir. J’avais l’impression de voir des fantômes. C’est au moment où je commençais à perdre espoir que j’ai vu arriver Virginie. J’avais l’impression qu’elle était accompagnée par un de ces fantômes, un homme en costume, la veste blanche et le pantalon noir. Un chapeau blanc aussi. Il se tenait posé sur sa canne. Lorsqu’elle m’aperçut, elle laissa tomber au sol tout ce qu’elle tenait, laissant place à ces larmes.
« Tanguy !
– Tu es la seule à pouvoir le battre. Souviens-toi. J’ai besoin de toi, j’ai besoin de vous. Nous avons besoin de vous ! lui répondit-on en échangeant nos rôles.
– Je… »
Sa rage montait en même temps que ses larmes. Son arc était apparu dans sa main et l’aura de Nikki apparaissait. Elle le leva, le pointant vers nous, visant son cœur. Elle tremblait, mais semblait ne pas vouloir lancer sa flèche.
« Ne t’en fais pas pour moi, je m’en sortirais. Tire !
– Je suis désolé ! »
Pendant ces quelques mots, Nikki pris place, une dernière larme tomba sur sa flèche et tira. Mon épaule était juste en face de son cœur, je regardais cette flèche illuminée traçant son chemin dans un flot d’étincelles et de particules blanches. Elle vint me frapper de plein fouet, me coupant le bras et propulsant mon agresseur au bout de la salle. Elle s’était rapprochée de moi, m’ayant pris la seule main qu’il me restait.
« Leo, ça va ?
– Oui à peu près. »
Je me suis souvenu de ce que m’avait dit Sieg. « Tu peux utiliser cette technique pour restaurer ton corps à un état antérieur. » Je me suis rappelé le moment où il ne m’avait pas encore attaqué. Tout mon corps s’illuminait et des anneaux bleus tournaient autour de mon thorax et au bout de mon épaule pour recréer mon bras. En moins d’une minute, j’avais repris mon état normal, mais avais consommé presque toute mon énergie. Mais quelqu’un ne voulait pas me laisser de répit.
« Elle a peut-être tué le gros, mais elle ne peut pas tuer un Tyran avec juste une flèche.
– Excuse-moi, mais je trouve que le nom de gros cul colle mieux à ta sale race ! lui répondit-il en se levant.
– Non Leo attend tu ne t’es pas totalement régénéré ! »
Moi aussi je devais accomplir une vengeance et c’est avec l’arme de Grey, Shadow Runner que j’allais l’exécuter. Je m’étais jeté sur lui, avais téléporté une chaise près de lui pour pouvoir lui monter dessus. J’ai enroulé la chaine de mon arme autour de son cou, la tête de la faucille du côté de son visage. Je le suis jeté au-dessus de son épaule et ai tiré un grand coup sur la chaine pour lui sectionner la tête. Il en restait que son corps lourd duquel j’ai arraché le cœur à travers le dos, que j’ai ensuite écrasé sous mes doigts. Une partie me rentra dans le bras pour me tracer quelques cicatrices tout le long, déployant Lucifer et la transformant, rajoutant deux longs bras à cette tête de démon qui me tenait sur l’épaule. Mais notre ennemi n’était pas encore mort.
« Non, Leo NON !
– Oh ta gueule ! lui répondit-il en écrasant sa tête sous son pied.
– Leo ! Leo, ça va ?
– À merveille. Ce n’est pas un gros de plus qui va me faire peur.
– Leo, tu n’as pas changé d’un poil.
– Pourquoi voudrais-je changer, je prendrais le risque de ne plus te plaire ? Et tu sais très bien que je ne veux pas, lui répondit-il en la prenant dans ses bras.
– Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
– J’aimerais aller voir Sieg, mon bras a pris une tête assez pas trop comme je le voulais. Il saura ce que c’est et si c’est bien ou si ça va me tuer.
– Moi je vais essayer de retrouver mes armes, elles ne sont pas loin, mais je ne sais pas où Barbarigo les a cachées. Je te retrouve là-bas.
– D’accord à tout à l’heure, lui répondit-il en se téléportant à la Tour, mon ami, j’ai besoin de toi.
– Ce n’est pas grave.
– Quoi ? De quoi parles-tu ?
– De ton bras, ce n’est pas grave, c’est ton côté démon qui réagit pour t’aider, parce que ton équilibre humain ne tient que si les deux côtés sont stables, l’aspect ange revenu un peu au-dessus avec tes nouveaux pouvoirs il fallait que le côté démon remonte. Et à mon avis il continuera pour adapter ton corps à l’arrivée de Toshiie. De plus c’est une sorte de régulateur, parce qu’il te manque encore quelque chose. Mais ça ne devrait pas tarder.
– Donc ça ne me tuera pas ?
– Non, ça t’a même régénéré ton tatouage, j’ai vu qu’il atteint ton cœur de Técéros et l’a laissé apparaitre derrière aussi.
– Et mon costume, il ne se répare pas ?
– Si, mais uniquement quand il n’est plus visible. En bref il faut que tu changes d’apparence et une fois que tu reprendras celle-là il sera tout neuf.
– Tant mieux. Je ne vais pas rester comme ça alors. Si tu me cherches, je suis sur le toit.
– OK l’ami. »
Je me suis dirigé vers le toit, comme à mon habitude, mais j’ai eu une bonne surprise en y arrivant.
« Tient Virginie, tu es là.
– La vue est superbe d’ici.
– Voilà pourquoi je me retrouve toujours ici pour réfléchir, on voit tout et on y est tranquille.
– Je te comprends, j’en ferai de même si tu m’y autorises, me répondit-elle en se tournant vers moi.
– Pourquoi je te l’interdirais, elle n’est pas à moi cette tour, tu fais ce que tu veux. Si tu veux venir seule ici. Ou même accompagnée d’un jeune inconnu aux cheveux bruns, lui dis-je en la prenant dans mes bras.
– Oh, si en plus je peux être accompagnée. C’est le bonheur parfait, me répondit-elle avant de m’embrasser, et maintenant, comment comptes-tu retrouver les autres ?
– En mettant une annonce dans le journal tient !
– Arrête tes bêtises. Tu sais où ils sont au moins ?
– J’ai une idée, mais Sieg ou Leo m’aiderons je leurs faits confiance.
– Moi aussi je te fais confiance. Par contre s’il faut que tu partes je ne sais où pour les trouver je veux venir avec toi !
– Comme tu voudras princesse.
– Princesse des chieuses oui.
– Arrête ! Tu es chiante oui, mais si je ne l’étais pas je ne serais pas avec toi et je ne serais pas amoureux de toi non plus.
– Tu sais toujours quoi dire.
– Ça sert d’avoir un dictionnaire dans la tête.
– Ce que t’es bête ! Je te laisse je retourne en cours.
– À quoi bon ? Autant profiter de notre stature de héros ! lui répondis-je en prenant une posture victorieuse.
– Oui, mais moi je ne suis pas apparu en arrachant la tête d’un idiot.
– À oui c’est vrai, excuse-moi, ça me paraissait tellement naturelle comme entrée en scène que je pensais que tout le monde ferrait pareil.
– Tanguy !
– Quoi, qu’est-ce que j’ai dit encore ?
– Tes âneries. Aller, j’y vais, me répondit-elle, à plus tard. »
Elle repartit en s’envolant. Parce qu’elle savait déjà voler et n’avait pas besoin de tout apprendre.
(« Pourquoi c’est toujours plus simple pour les autres que pour moi ?
– Parce que seuls les plus grands héros doivent endurer les pires horreurs.
– Ah, oh. Je suis un grand héros. Chouette !
– Tu ne changeras jamais toi non plus, arrogant et invivable. Continue, tu me plais bien comme ça !
– Je le sais sinon tu ne m’aurais pas choisi !
– Un bon conseil, ne la laisse pas comme je l’ai laissé, ne fait pas les mêmes erreurs que moi.
– Je suis ta seconde chance et ne t’en fais pas j’en prendrai soin.
– C’est une personne exceptionnelle au grand cœur, elle s’attache facilement aux autres, et ça, ça peut être un défaut. Alors, garde-la. C’est une femme certes, mais elle n’est pas comme les autres, comme toutes les autres.
– Je m’en souviendrai l’ami. Merci. »)
Une de plus. J’avais gagné une copine et une femme. Deux personnes en une seule. Il ne me restait plus que les trois derniers. Les trois inséparables. Trois guerriers qui ensemble formaient la plus puissante des alliances. Redoutables, craints par tous, ils étaient l’une des clés de la suprématie de L’Ordre. Sans eux sa renommée ne serait pas si grande. J’avais besoin de leurs clés et de leurs forces. De leurs puissances et de leurs courages. Avec eux plus personne ne pourrait nous vaincre. Mais je savais que Sieg m’avait parlé d’une chose, quelque chose qui ne tarderait pas à arriver et cette idée m’inquiétait quelque peu.
Partie 10 : Boucherie Infernale
Quelle est la pire chose que le monde n’ait jamais endurée ? Les guerres ? Ou les hommes aux idées tellement frappées qu’elles dépassent l’entendement. Pour ma part c’est d’avoir fait partie des guerriers noirs. Un groupe de guerrier composé de moi forcément et de trois autres allumés. Un trio d’enfer invivable et ingérable. La preuve je n’en ai même pas été capable. Et il me fallait les trouver. Mais je ne voulais pas ! Même s’ils sont les plus puissants guerriers sur Terre, ils sont incontrôlables ! Mais bon, il me les fallait pour ouvrir le tombeau.
Je ne savais pas trop où les chercher. Je n’en avais même aucune idée. Encore une fois je m’étais posé sur le toit de la Tour, réfléchissant à l’endroit où je pouvais trouver ces trois amochés de la tête. On était vendredi, vendredi 21 décembre 2012 et la fin du monde tant prévue et redoutée par le monde n’était pas arrivée. Au pire j’étais là pour la stopper. (Je suis devenu vantard moi tient.) J’étais tranquille posé à penser quand Leo vint m’apporter son aide.
(« Souviens-toi de ça. Tous les temps sont importants, le passé, ton présent et le futur qui en suivra. Les choses les plus belles sont parties, mais tu peux les retrouver, il te faut rattraper ceux qui te manquent le plus.
– Ceux qui me manquent le plus. Le passé… Mais oui ! Nabil !
– Je ne pensais pas à lui, mais oui pourquoi pas ?
– Tu aurais préféré Anthony et Christophe ?
– Voilà. Ton trio est complet. À toi de jouer.
– Avec plaisir. »)
Trois inséparables, pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Maintenant, comment les trouver, comment les voir ? Parce qu’ils sont plus loin les uns que les autres. Seulement tout me venait comme si tout voulait me faciliter la vie. Kat me rappelait parce que quelqu’un m’appelait.
« Tanguy ? C’est Nabil. Je t’appelle parce qu’avec Anthony et Christophe on a prévu de passer les vacances chez moi à Alès et je voulais savoir si tu voulais venir.
– Si je veux venir ! Tu me laisses dix ou quinze minutes et j’arrive chez toi ?
– Quoi ?
– Oui le temps d’aller chercher un ami et ma copine.
– Quoi ? Mais.
– Tu comprendras quand j’arriverai jeune. À dans dix minutes ! lui répondis-je en raccrochant.
– Tient Tanguy, je peux te parler une minute ? me fit Sieg en arrivant sue le toit
– Bien sûr qu’y a-t-il ?
– Je ne te l’ai jamais dit et Leo non plus, mais tu dois de l’imaginer je ne suis pas éternel. Je commence à m’épuiser moi aussi et je ne sais pas encore combien de temps il me reste dans ce monde.
– Sauf que sans toi je ne peux rien faire, je n’ai plus tes pouvoirs. Tu ne sais pas, je pars deux semaines, repose-toi, mets-toi en stase s’il le faut. Je suis sûr que je peux trouver un moyen de garder en bonne santé, même s’il faut que je te modifie comme vous l’avez fait avec moi et Adam. Je te suis reconnaissant de m’avoir emmené jusqu’ici. Leo aussi. Laisse-moi t’aider pour une fois. J’ai besoin de toi et je ne te laisserai pas partir.
– Tu es sûr de pouvoir t’en sortir sans moi ? me fit-il en nous ramenant dans la salle principale. Je veux dire, il te reste trois âmes à retrouver. J’ai les positions des sceaux…
– Je les prendrais, mais ne t’en fait pas, je pars avec Ryan et Virginie. Prend soin de toi Sieg pendant ce temps.
– D’accord, mais je doute que quoi que ce soit puisse me tenir en vie à part une stase. Me dit-il en se plaçant dans la cellule.
– Ne t’en fais pas. Je ne te laisserai pas comme ça, lui dis-je en réactivant sa cellule. Je ne te laisserai pas comme ça l’ami… »
J’étais anéanti, j’étais à deux doigts de perdre mon grand allié et l’un de mes plus grands amis. Quels moyens pouvaient s’offrir à moi pour le garder en vie ? Lui donner son ange, mais sans son corps original c’est inutile. J’y pensais et repensais en partant vers mon lycée. Lorsque arrivé je suis descendu au laboratoire pensant y trouver Ryan, mais je n’y ai vu personne à part une sorte de robot assez hors du commun.
« Alors Tanguy, comment trouves-tu ma création ? me fit Grey débarquant.
– Quoi ? C’est toi qui as fait ce truc ?
– Ouais, c’est le troisième que je fais et le premier qui pourrait réellement fonctionner. Toi qui viens d’une autre planète, c’est de la technologie Saory, il est capable de tout faire comme un humain, mais il ne lui manque qu’une âme pour tenir debout lui-même.
– Une âme… Si je te dis que je peux t’offrir quelqu’un qui prendra place dans ce corps, tu penses être capable de le mettre en place pour le faire fonctionner ?
– Bien sûr, il me faudrait quelques semaines pour lui adapter le conteneur de vie à la place du système informatique, mais oui.
– Je t’en donne deux. Les vacances, mais pas plus. Je le veux quand je serais revenu OK ?
– Tout ce que tu voudras. Je te le ferrai.
– Tient Tanguy, on te cherchait.
– Fait attention Ryan, je n’ai pas envie que tu me voles ma copine !
– Je n’oserai pas voyons, puis je doute qu’elle veuille t’abandonner.
– Non, ça non ! me fit Virginie en venant vers moi, bon, où on va ?
– À l’autre bout du monde ! Non je rigole, Alès, on a du boulot là-bas.
– Alors en route ! »
J’en avais presque oublié que j’avais dit à Nabil que j’y serais en dix minutes. Pourtant une fois chez lui.
« Cinquante-six, cinquante-sept…
– Ne te tracasse pas Nabil, je suis toujours à l’heure !
– Quoi ? Mais comment ?
– Oui je sais je t’avais dix minutes et j’ai un peu d’avance. Tu ne m’en veux pas au moins ? Je me suis téléporté un peu vite.
– Mais comment ?
– Tu n’as jamais lu le Raptor News ?
– Si, en ce moment ils parlent beaucoup d’un certain Leo Kryssen.
– Et bien tu l’as devant toi. Et je suis là parce que j’ai besoin de toi. Et d’Anthony et Christophe aussi. Vous êtes comme moi.
– Bien, prouve-moi que tu es bien Leo.
– Ça te va comme preuve ? lui répondit-il en se transformant.
– Euh… Oui, sauf que là t’es dans mon lycée.
– Et bien j’en sors, on se retrouve dehors quand tu auras fini. »
J’avais demandé à Ryan d’explorer les zones où Sieg avant trouvé les sceaux puisqu’il est le seul à pouvoir aller dans les limbes sans l’aide de quelqu’un. Pendant ce temps j’étais resté avec ma copine dans le parc en face du lycée.
« Tu as vraiment besoin de toutes ces bagues ? Moi j’en ai qu’une et encore j’ai du mal à la supporter, me fit-elle en me prenant les mains.
– Besoin non, mais j’en ai toujours porté, je m’y suis habitué à force. Et elle me donne des informations sur mes pouvoirs…
– Tanguy, ça va ? Je te sens attristé.
– C’est Sieg, il est malade et je ne suis pas sûr de pouvoir le maintenir en vie. J’aurais bien un moyen, mais je ne suis pas convaincu que ça marche. Si je le perds, je perds tous mes pouvoirs et je perds Leo…
– Tu penses faire quoi ?
– Je n’en sais rien. Je l’ai laissé en stase à la Tour, en attendant il faut que l’on s’occupe des sceaux. On en a trois à trouver.
– Trouvés ! me fit Ryan derrière nous.
– Ben on a plus qu’à les déverrouiller. Je vous laisse cinq minutes les garçons je vais aux toilettes.
– D’accord, Nabil ne devrait pas tarder. »
Les toilettes étaient sur la seconde partie du parc, coupé par un morceau de route. Au moment où elle traversait une voiture, une Peugeot 207 blanche arriva à toute allure.
« Virginie ! »
Quatre portails, deux pour téléporter Virginie en lieux sur et les deux autres pour arriver devant le véhicule. Je me suis appuyé sur l’avant de la carrosserie, forçant de toutes mes forces pour stopper le véhicule. Son conducteur sorti une fois arrêté.
« Mais tu es dingue !
– Aussi dingue que toi dans cette voiture Antho !
– Tanguy ! Excuse-nous, mais avec Chris on avait vu un cul là et…
– Ouais sauf que c’était ma copine que t’as failli écraser en lui matant le cul.
– Merde ! Mais comment tu as ? Enfin elle était là et ?
– C’est pour ça que je suis là. Pour vous deux et Nabil.
– On parle de la star ?
– Non Nabil tu n’es pas encore une star. Laisse-moi le temps et ça ne devrait pas trop tarder.
– Et on fait quoi exactement ? me fit Christophe.
– Pour l’instant, faites votre vie. Ne vous occupez pas de nous et dans quelque temps je reviendrai vous chercher.
– OK et tu vas faire quoi au juste ?
– Vous délivrer des enfers ! lui répondis-je en éclatant de rire. Vous me prenez pour un fou, mais rassurez-vous, laissez-moi faire et vous verrez par vous-même. Allez, ramassez Nabil et je vous tiens au courant OK ?
– OK chef !
– Toujours aussi précis ! me fit Virginie arrivant derrière moi une minute plus tard. J’aurais pu l’éviter moi-même, tu sais.
– Ouais, mais je suis trop possessif et sécuritaire pour ça. Puis les nouveaux pouvoirs de Leo m’alertent quand tu ou certaines personnes courent un danger.
– Et moi alors ? On s’en fout de ce que je fais ? nous fit Ryan.
– Non, dis-moi tout. Où sont ces sceaux ?
– Il y en a un dans une boucherie, Djoudi pour être précis. Les deux autres sont dans un stade pas loin gardé par un équarrisseur.
– Un équarrisseur ?
– Oui tu sais, c’est comme un tyran, mais ils sont plus petits, c’est un mini démon dans une carcasse et qui se bat avec des scies à la place des mains.
– Oh ! Un trou du cul, tu me l’aurais dit, de suite j’aurais compris.
– Tanguy, toi et ta façon d’appeler les démons que tu croises, me fit Virginie.
– Excuse-moi, mais leurs noms ne leur vont jamais. Je préfère les miens. Ryan, tu nous y mènes ?
– On est partis. »
Avec mes connaissances et tout ce que m’avait apporté Ryan, je savais que les sceaux se trouvaient chez Nabil, au final pas si loin d’où ils seraient. Ça m’arrangeait au final. On était trois, donc chacun en aurait un. Je ne voulais pas m’y attaquer aujourd’hui, l’annonce de Sieg m’avait quelque peu dépité et déprimé. J’avais peur de le perdre et de perdre Leo. Je ne m’imaginais pas capable de sauver le monde seul sans eux. J’avais donc choisi de passer la nuit dans un hôtel. J’avais cette habitude, m’isoler sur le toit de la tour pour réfléchir et donc là sur la terrasse de la chambre. On avait pris une chambre dans les derniers étages, pour pouvoir surplomber la ville.
« Je savais que je pourrais te trouver ici.
– Ça ne fait pas si longtemps que l’on est ensemble et pourtant j’ai l’impression que tu me connais comme si ça faisait des années.
– C’est grâce à Nikki. Tu agis comme Leo. Tu es presque comme lui.
– Et c’est pour ça qu’il m’a choisi. Et là j’en viens à me dire que je vais peut-être le perdre. Si je ne trouve pas un moyen de sauver Sieg…
– Mais je sais que tu trouveras. Tu t’en es toujours sorti, pourquoi ça changerait aujourd’hui ?
– Parce que la peur me ronge et me paralyse, lui répondis-je en me tournant vers elle.
– Tu m’as bien dit que Grey avait quelque chose ?
– Oui, c’est un androïde Saory, mais ce n’est pas sûr que ça marche.
– Avec une technologie Saory, je t’assure que si.
– T’es sure ? Le problème est qu’il va perdre son apparence.
– Ça se change ça, c’est un détail Tanguy. Ne t’en fait pas on va le sauver. Fais-moi confiance.
– Tu trouves toujours le moyen de me remonter le moral. T’es géniale !
– Et c’est bien pour ça que je suis ta copine. Tu viendras te coucher ?
– J’arrive.
– Leo… L’équarrisseur… me fit Ryan arrivant essoufflé.
– Quoi l’équarrisseur ?
– Il a une clé ! Il a une clé de montée dans le dos.
– Et quelle tête elle a ?
– C’est bizarre, mais elle à une aile d’un côté et une queue de démon de l’autre.
– C’est la clé de Sieg… C’est une clé en ivoire, elle appartient à Sieg, mais qu’est-ce qu’elle fait là ?
– Tu le lui demanderas. Il garde le sceau de Feng et en plus il veut te voir.
– Pourquoi est-ce que je ne le sens pas ?
– Parce qu’il ne craint même pas mes pouvoirs de glace ?
– Tu maitrises la glace ?
– Comme toi l’électricité.
– Eh bien, je sens que je vais m’amuser.
– Alors à demain. Moi je vais m’occuper un peu. »
Je me demandais, comment est-ce que ce démon pouvait se trainer avec la clé de Sieg ? Comment l’avait-il obtenu ? Je n’arrivais pas à dormir, j’étais tracassé par ce qu’il arrivait à Sieg et ce qui nous attendait s’il disparaissait que je ne pouvais pas m’empêcher d’y penser, je ne voulais pas. J’avais trop peur de le perdre. J’ai passé la nuit à marcher dans la ville, parcourir les rues de long en large. Je m’imaginais être à Paris, lors de mon voyage dans le futur. Il n’y avait pas d’énormes différences si ce n’est le thème plus futuriste de la première.
(« Leo, tu penses que j’ai changé ?
– Pourquoi dis-tu ça ?
– Parce que j’ai peur de voir Sieg partir et te devoir, te laisser partir aussi.
– Non tu n’as pas changé, tu t’es juste attaché à nous comme à tes autres amis.
– Même peut-être plus.
– Je sais que tu le sauveras, j’en suis convaincu. De plus j’ai presque fini notre fusion alors si on le perd maintenant, tu disparaitras avec moi.
– Hors de question !
– Alors je sais que tu trouveras le moyen de l’aider. Je te fais confiance. »)
Je savais que je pouvais le sauver et avec ce que m’avait appris Leo, je devais le sauver. J’avais marché pendant des heures, je suis retourné à l’hôtel, il était dix heures. Samedi 22 décembre 2012, je signais ce jour comme le dernier à la quête des clés des anges. J’avais laissé les trois autres vivre leurs vies comme bon leur semblait. Pendant que nous on pensait à la façon dont on allait s’attaquer à cette chasse. Ryan avait déjà pensé un plan un repérant les lieux, il m’avait donné le sceau de Feng, avait pris celui de Raven et avait donné celui de Hwoarang à Virginie.
« Tu te penses capable de faire celui de Feng Tanguy ?
– Bien sûr, mais il vous faudra la clé pour les déverrouiller.
– Ne t’en fais pas, j’ai déjà fait faire des doubles, me répondit-il en me la montrant.
– Et bien, tu nous montres le chemin et on s’y attaque.
– C’est parti. »
Notre hôtel se trouvait à, à peine cent mètres de l’endroit où on devait se rendre. Ils m’avaient laissé devant la boucherie.
« Bonjour.
– Bonjour. Que vous faut-il ?
– Le portail des limbes.
– Oh, Leo. Votre frère m’a prévenu de votre arrivée. Suivez-moi il se trouve dans la chambre froide. Mais dites-moi, qu’est-ce qu’il va arriver à mon fils avec tout ça ?
– Votre fils deviendra un grand ce monde, lié à cette planète pour la protéger. Un être tel que moi ou mon frère. Nous sommes des élus, nommés par de grands hommes. J’ai besoin de lui pour supprimer la menace qui pèse sur cette planète.
– Et bien, si c’est pour le monde entier. Bon voyage, me fit-il en ouvrant le portail. »
Une petite pièce devenue immense en quelques secondes. Le monde des limbes est vraiment différent du nôtre tout de même.
« Bon je le trouve où moi ce sceau.
– Derrière toi. Enchanté de te connaitre Tanguy.
– Quoi, qu’est-ce que tu veux ?
– T’ouvrir les yeux. Abandonne ces idiots qui te pourrissent et reviens à tes origines.
– Décidément ça ne vous arrange pas de rester des années, tout seuls coincés dans ce monde.
– Il ne t’a rien dit à ce que je vois. Ce n’est pas grave je vais m’en charger.
– Qu’est-ce que tu racontes ?
– Il y a des années de cela, le monde vivait guidé par les Templiers. Et des ligues d’assassins telles que celle dont a fait partie Leo nous chassait, nous traquait et finissait toujours par nous tuer. Mais certains avaient découvert les pouvoirs des reliques ancestrales. Leurs offrants des pouvoirs inhumains, surnaturels. Ces quelques hommes arrivaient à éliminer ces minables assassins. Alors ils ont donné naissance à des progénitures qui portaient en eux ces reliques. Des êtres puissants par nature. Ta famille en a fait partie. Le premier s’appelait Connor. Mais ce traitre se rendit compte de ces capacités et abandonna sa famille, ses origines pour rejoindre ces tueurs en série. Il était plus intelligent que tous les autres et c’est lui qui a forgé et monté les armes que tu portes. Il savait que dans quelques siècles un autre être comme lui ressurgirait. Un enchainé tel qu’on les appelait. On ne t’a pas tout dit, ton véritable nom est Adam Pearce et il savait que tu porterais ce nom. Tes parents t’ont offert un autre nom pour te cacher seulement avec le temps le nom d’Adam Pearce a été oublié et personne ne sait plus qui il est. À part moi. Et c’est pour ça que je voulais te rencontrer. Pour te remettre dans le droit chemin.
– Dans le droit chemin… fis-je en prenant le pendentif dans la main. »
Pour la seconde fois, mon collier « Biohazard » s’est allumé. Mais cette fois si avec une lueur dorée.
« Et tu penses qu’en me rappelant mes véritables origines je vais te suivre, lui fis-je en m’approchant de lui, tu te fous de moi ?
– Pas du tout. Ensemble nous pouvons conquérir le monde !
– Ensemble ! Moi et une petite merde comme toi ! Qui n’est même pas capable de se battre sans une grosse armure ?
– Tu oses m’insulter alors que j’ai tué presque toute ta famille depuis Connor !
– Justement… »
J’ai dégainé mon arme, attaquant le bulbe qui protégeait le démon, mais ce coup était assez spécial. Je n’ai pas frappé une fois, mais cinq en me dédoublant et passant à travers lui.
(« Prends la clé et écarte-toi ! »)
J’ai pris appui sur le mur derrière moi, attrapé la clé de Sieg et me suis lancé d’un coup le plus loin possible. La carcasse de l’équarrisseur explosa tuant son contrôleur avec.
(« Excuse-moi, j’aurais dû te le dire plus tôt.
– En effet oui. Je n’aurais jamais imaginé porter le même nom que toi.
– Je voulais te protéger, en garder pour moi pour te garder en vie. Ce nom n’est qu’un hommage pour ce que j’ai fait quand je le portais encore. C’est ça qui m’a fait te choisir toi.
– Et comment, personne ne l’aurait su !
– Si, Barabas.
– Oh oui, merde je l’avais presque oublié lui. Mais comment la clé de Sieg est-elle arrivée dans ces mains ?
– Connor a dû la trouver. Et il l’a récupéré quand il l’a tué.
– Et au final, qu’est-ce que ça m’apporte de savoir ça ?
– Le fait que tu ne puisses pas aller dans les limbes seul. Savoir pourquoi le nom d’Adam dans le futur et pourquoi il a survécu à son accident. Ton collier te tiendra en stase tant que rien ne te régénèrera.
– Je ne peux pas mourir ?
– Non, sauf si on attaque une partie de ton cerveau. Cette partie qui t’offre mes pouvoirs. Ton collier et tes pouvoirs d’enchainés te donneront toujours le temps et les moyens de te régénérer lorsqu’il le faudra. Mais uniquement dans les limbes, pas dans le monde réel.
– Chouette. Bon j’ouvre ce truc et je rejoins les autres. »
J’ai déverrouillé le sceau. Il en apparut un homme portant une immense épée sur l’épaule. Il libéra l’âme dans un flot de lames volantes autour de la statue.
« Leo !
– Merde Nikki ! »
Je me suis précipité dans les couloirs, avec la vision intramurale pour me repérer. Leo avait été surpris par ma rapidité à entendre son appel de détresse.
(« Comment fais-tu ça ?
– C’est tes nouveaux pouvoirs, j’ai une sorte d’instinct me prévenant lorsque quelqu’un est en danger, qu’il parle de moi ou que l’on m’attaque. Environ une à deux secondes avant que ça se passe.
– Ah bon, je ne savais pas.
– Tu vois, moi aussi je peux t’apprendre des choses que tu ne connais pas. »)
Mon voyage m’emmena sur une petite plateforme surplombant le stade.
« Ryan, tu ne peux pas… Oh…
– Tu ne vois pas que je suis occupé là !
– Tu t’en sortiras ?
– Ne t’en fais pas pour moi.
– Virginie. Ça va ?
– Oui, mais tu ne pourras pas m’aider, mes flèches n’y font rien.
– Et tes couteaux ?
– C’est lui qui les a.
– Je vois. Allé gros tas, viens, viens te faire dégommer la gueule comme ton chef.
– Pourriture ! » me répondit-il en se lançant sur moi.
Je l’ai laissé s’approcher, me suis glissé sous ses lames pour attraper les couteaux et ai planté Rebellion dans le carreau bombé qui protégeait le démon. J’en suis ressorti en faisait un tour sur moi-même avec ma lame et en passant à travers lui. Une fois de plus sa mort se fit dans une grande explosion.
« Tâche de ne pas les perdre ! lui dis-je en lui lançant les couteaux. Bon, Ryan… »
Lui se battait contre quatre équarrisseurs. Un devant et les trois autres derrière. Il se lança vers celui qui était seul, jeta une lame bleue vers les trois autres qui les congelèrent et frappa un grand coup avec son katana dans le bulbe du dernier démon. Son explosion détruisit les trois autres.
« On n’a pas besoin de moi à ce que je vois.
– Tu sais bien que je sais me battre.
– Oserais-tu dire que je ne sais pas me battre ? lui fit Virginie.
– Presque.
– C’est bon vous deux, tout le monde ne fusionne pas de la même manière. Il faut juste que tu passes un peu de temps à t’entrainer. Mais j’imagine qu’avec ça vous n’avez pas ouvert les sceaux.
– Si, mais les trous du cul comme tu les nommes sont arrivé juste après. On fait quoi ensuite ? Ils ne sont pas censés arriver ? répliqua Ryan.
– Non pas de suite. Sort si tu veux, à être seul ici je vais en profiter pour entrainer ma petite chérie.
– OK, à toute à l’heure les tourtereaux, on se retrouve à l’hôtel.
– Tu sais ce que t’offre Nikki ?
– Les bottes ailées, le vol qui va avec, l’arc et les deux couteaux.
– Bien. Je vais en profiter pour maitriser mes doubles.
– Tes doubles ?
– Oui tu n’as pas remarqué, lui dis-je en prenant ton médaillon, tient il est éteint.
– Il s’active quand tu en as besoin, quand tu es en danger, ou quand tu le lui demandes.
– Bon t’es prête ?
– S’il le faut.
– Tu donnes tout ce que tu peux. N’aie pas peur de me faire mal. Je me régénèrerai s’il le faut. »
Je n’avais aucune idée de son potentiel, elle était extrêmement rapide et puissante. Bien plus que moi et que je ne pouvais l’imaginer. J’avais beau m’être entrainé des heures durant elle me battait à chaque fois. Même à me blesser plus d’une fois.
« Je suis désolé, ça va ?
– Ne le sois pas. Je vais bien.
– Continue comme ça. Encore quelque coups et avec ma fusion je t’ouvre les portes des enchainés. »
Et je continuais à me battre, le mieux possible sans pouvoir la toucher, sans pouvoir la vaincre. Mes yeux dégageaient une étrange énergie dorée et mon corps des flots de particules et de bandes d’énergies de la même couleur.
« Tanguy… Tu es sûr que tu vas bien ?
– Parfaitement bien. Tu te bats bien pourtant je n’arrive même pas à t’atteindre.
– Tu restes gentil pour ne pas me faire mal.
– Non, parce que je veux t’entrainer. Seulement tu es bien plus rapide que moi.
– Alors, tiens-toi prêt ! »
Sieg m’avait dit qu’elle était rapide, moins que Chester certes, mais rapide quand même. Toujours trop pour moi. Elle se lança sur moi, mais je n’ai pas réussi à esquiver. Elle me propulsa en arrière, environ dix mètres. Tout autour de moi commençait à s’envoler en même temps que je me relevais. Puis une force mystique me poussa à m’envoler, entrainant tout ce qui était proche de moi. Tout me tournait autour, tenu par cette force qui générait ces particules qui m’entouraient.
« Elemental In Chained.
– Tanguy ? Qu’est-ce qui se passe ?
– Ne reste pas là ! lui répondis-je avec une voix vibrante »
J’ai téléporté tout ce que ce flux d’énergie portait et ai réapparu là où elle était, écrasant tout ce que je portais sur le démon qui avait réussi à traverser le portail. Il en sortit en me sautant par-dessus.
« Personne ne touche à ma copine ! »
J’ai pris ma lance, lui ai planté dans le torse dans son saut et continué mon jeté pour le trancher en deux.
« C’est moi qui ne t’entraine pas eux. »
Cette fois-ci c’était moi qui m’étais jeté sur elle, ayant changé ma lance pour mon katana et c’est moi qui menais, pas plus rapide qu’elle, mais plus réactif, aucun de ses coups de m’atteignaient, mais pour la première fois tous les miens touchaient sa garde. Jusqu’à que j’arrive à lui placer mon katana sous la gorge.
« Tu veux me tuer ?
– Non, je préfèrerais t’embrasser, lui répondis-je en m’exécutant ?
– Je crois que je t’ai détraqué.
– Non, je suis juste amoureux. Lui répondis-je en coupant le flux d’énergie ?
– Tu penses que ça suffit comme entrainement ?
– Largement. Mais je me demande pourquoi on n’a pas encore vu les trois autres. Normalement ils devraient déjà être là.
– Tu trouves ça anormal ?
– Non pas forcément, juste que les autres sont venus de suite, mais eux non. Il doit y avoir une raison, mais je ne pense pas que ce soit grave. S’il y avait réellement un problème, Leo me l’aurait dit.
– Tu veux faire quoi maintenant ?
– Retourner à l’hôtel pour me reposer. En attendant qu’ils se réveillent. »
Tout arrive toujours trop vite et on n’a jamais le temps de l’assimiler. La preuve, je venais d’apprendre une nouvelle sur mes origines personnelles et je n’arrivais pas à m’y faire. En plus d’avoir Leo, je n’étais pas normal moi-même. Un homme lié aux fragments d’Eden. Un enchainé comme il disait, élémentaire en plus. Je ne savais pas ce que ça voulait dire, ni ce que ça me permettait, mais je savais que je pouvais me dédoubler avec et contrôler les objets qui m’entouraient. Pourquoi pas élémentaire dans le sens contrôle des éléments ? Ça pourrait être intéressant. Très même. Rien qu’un contrôle des objets ça serait déjà très bien. Il fallait que je m’exerce, mais sans Sieg, c’était plus dur de penser pouvoir apprendre un pouvoir sans même savoir ce qu’il nous offre. J’en revenais toujours à lui, parce que tout me faisait penser à ça. Je voulais le sauver sans être certain que je le pouvais. Alors ça me torturait la tête, sans jamais pouvoir en sortir pour me laisser souffler. Heureusement j’avais Virginie pour penser à autre chose. Me vider un peu l’esprit.
Période de fêtes, Noël et ses décorations partout dans les villes. C’était un merveilleux moyen pour rendre une ville encore plus magnifique. Il y avait toujours un petit quelque chose qui envahissait les villes à ces périodes. Qui rendait « la magie de Noël » encore plus resplendissante. C’est pour cette raison que j’avais choisi d’attendre pour m’occuper des autres. Pour qu’ils puissent passer les fêtes tranquilles.
Je me retrouvais donc, quelques jours plus tard à devoir m’occuper de trois allumés qui par définition, auraient déjà du apparaitre. Jeudi 27 décembre 2012, oui j’avais pris une marge, pour les laisser décuver. Fêtards comme on n’en fait pas, je m’attendais à les trouver encore à moitié noyés dans l’alcool. Mais je n’avais pas pris en compte tous les facteurs. Ils l’étaient encore plus que prévu. Et moi je débarquais, une fois de plus pour faire chier mon monde, ou plutôt le leur.
« Allé messieurs on se réveille, on a du boulot !
– Oh ! Tu nous fais chier ! me fit Nabil en me lançant une chaussure à la gueule, que j’esquivais pourtant.
– Ça ne marche pas avec moi ça. J’ai rempli ma part, à vous de la faire. Je veux vous voir dans une heure maximum dans le stade en bas. À toute à l’heure ! »
Il me fallait les réveiller. Je trouvais ça assez anormal après avoir vu Izidro, Chester ou encore Amy prendre leur place sans que je n’aie rien à faire. Qu’est-ce qui les bloqués endormis. Un sceau de plus, un gardien non tué, ou simplement la non-volonté de ces idiots à vouloir changer leur train de vie. Je leur en offre une encore mieux ! Pourquoi ils gueulent ? Passant ma réflexion sur le trajet entre chez eux et le stade, je suis retourné voir Ryan et Nikki à qui j’avais donné rendez-vous là-bas. Mais une fois sur place je devais faire face à un problème.
« Police nationale ! Personne n’entre ici sans autorisation.
– Mais, qu’est-ce qui s’est passé, pourquoi vous êtes là ? lui demandais-je en avançant vers lui.
– Vous faites un pas de plus et je vous fais arrêter monsieur.
– Bon… Venez. On s’en va.
– Tanguy. Tu crois que… me fit Ryan étonné.
– Non… lui répondis-je lorsque je ressentis un frissonnement dans le dos, ce n’est pas possible, pas eux !
– Voilà on est là Tanguy. On y va ? me fit Nabil arrivant derrière moi.
– Non, la police stationne devant le stade de ton père.
– Mais qu’est-ce qu’il est ? Pourquoi le crains-tu autant ? me demanda Ryan.
– Un vaporeux, antimatérialiste. Il ne craint rien sauf les objets inexistants, ou fantômes.
– Un vaporeux…
– Oui vous vous souvenez, le grand nom des guerriers noirs anéanti par un ennemi que l’on ne peut pas toucher. Voilà comment on s’est séparés d’ailleurs.
– Les vaporeux !
– Et voilà. »
Le rappel de ce nom et de la chute du nôtre qui suivait les rappela à l’ordre. Provoquant un vent noir et tournant autour d’eux. J’étais le seul de nous trois à ne pas subir l’effet de ce souffle noir provoqué par les trois autres. Jusqu’à que cette tempête s’arrête et laissa apparaitre les trois derniers gardiens de L’Ordre.
« Bon et on fait quoi maintenant ?
– Vous savez les mecs, comme au bon vieux temps, on va casser du démon ! leur répondit-il en se transformant.
– Alors c’est parti ! me dit Nabil en me passant devant accompagné par les deux autres et son épée presque plus grande que lui.
– Non, non pas eux non ! nous fit le policier apeuré rentrant dans le stade
– Je crois que ça va faire mal ! fit Christophe en sortant son trident.
– Oh chouette en plus il en envoie en masse ! sorti Anthony dégainant sa faux.
– Je vous offre le plus bel entrainement. Lorsque vous serez prêts, je vous donnerai votre vengeance. »
Une troupe d’une centaine de démons se jeta sur Feng, mais rien ne résistait à son immense arme. En trois coups seulement il élimina la troupe entière.
« C’est censé être des troupes d’élite ça ?
– Non Feng. Regarde. »
C’était au tour de Raven de se faire attaquer. Il rangea son trident dans son dos, en fit apparaitre un en cristal, le chargea d’un flot d’eau et le lança sur ces ennemis qui s’étaient placés en file. Les éliminant tous un à un dans un torrent d’eau provoqué par la fuite du trident.
« Minable. Même pas solide.
– Tu crois, laisse-moi essayer pour voir. Sino-Ha! »
Et enfin Hwoarang, comme les autres un tas de démons se jeta sur lui. Ses deux mots figèrent ses ennemis dans les airs, dans une fumée violette. Puis il se lança dans une immense tornade avec sa faux pour éliminer ces adversaires dont les cadavres découpés tombèrent un à un derrière lui.
« Vous avez raison, c’est vraiment des pauvres merdes. »
Les trois avaient éliminé les plus courageux d’entre eux. Les autres dont le vaporeux se cachait dans le fond espérant qu’on les oublierait. Personnellement j’en avais presque oublié leur présence avec cette démonstration de force faite par mes amis. Je crois qu’ils avaient peur d’eux, a par l’autre truc qu’on ne peut même pas toucher. Lui essayait de les remettre dans le droit chemin, surtout celui de notre gueule. J’étais surtout occupé par les trois autres et avais commencé à discuter avec eux. On avait repris nos formes humaines et totalement oublié le reste. Tellement que je n’avais même pas vu que Sieg était arrivé.
« Sieg, mais qu’est-ce que tu fais là, tu aurais dû rester à la Tour.
– Je sais mon ami, je ne pouvais pas rester là-bas seul. Je voulais revenir avec toi.
– Je te comprends, mais tu ne peux pas te défendre.
– Tu me défendras s’il le faut… »
Mais il y en avait un qui avait remarqué que Sieg était faible et qui en avait profité pour l’attaquer en lui tranchant le torse avec ses griffes.
« SIEG !
– Ne t’en fais pas pour moi Tanguy. Tu t’en sortiras très bien sans moi.
– Jamais, sans Leo je ne suis plus rien.
– Mais si. Tient prend ça. Leo en aura besoin », me dit-il en attrapant mon pendentif et lui donnant une forme de deux L et d’un K croisés.
J’écoutais la voix de Leo qui me disait (« Let’s play! ») J’ai eu l’impression qu’il me plantait un glaive dans la main droite, une sorte de cristal noir envahissait mes cicatrices sur le bras droit, leur donnant un aspect métallique brillant avec des reflets dorés. Il avait aussi allumé mon collier.
« Fusion terminée ! »
Sous ces mots, ma main droite se mit à vibrer, forgeant un glaive en forme d’hélice en métal, le même que celui des augmentations d’Adam. Les seuls gros détails étaient qu’il avait un trou au centre et des petits points lumineux dorés. En même temps il m’avait déployé Lucifer, qu’il avait changé d’aspect par la même occasion, noir avec les lames toujours dorées.
« Style trois — Corps à corps rapide.
– Tu as cinq minutes, ah non, quatre !
– C’est bien assez pour te casser ta grande gueule. Les mecs, fermez-moi les portes, j’y fais sa sale gueule au fantôme ! »
D’un élan rapide, je me jetais sur son armée. Lançant mon glaive dans un mouvement circulaire pour toucher le plus de monde possible. Je passais à travers toute la troupe, plantant mes lames magiques dans tous ceux que je croisais, mais je n’en tuais pas un seul, je passais juste dans le tas pour atteindre le vaporeux.
« C’est bien ce que je pensais, tu es inutile, tu n’arrives même pas à la cheville d’un de tes collègues
– Fermé ! me répondirent les trois autres en même temps.
– C’est ce qu’on va voir, lui dis-je en rattrapant le glaive à la main, à ce moment toutes mes lames explosèrent d’un coup.
– Mais ce n’est pas possible !
– Si je suis moi aussi un guerrier noir, ce n’est pas pour rien. Ryan, lance-moi une de tes lames.
– De suite chef ! »
Je me suis retourné, lancé mon arme sur sa lame, pris sa capacité dématérialisée et fini mon tour en tranchant en cinq fois le vaporeux qui commençait à trembler de peur. Il se rematérialisa et subit les quatre derniers coups qui lui furent fatals.
« Les mecs, ça, c’est ce que j’appelle une boucherie à l’ancienne ! » dis-je en me tournant vers le carnage de démon que l’on avait créé. « Merde Sieg ! »
Je me suis précipité sur lui, le prenant dans mes bras.
« Je vous ramène, dépêchez-vous ! »
J’ai tout de suite eu envie de l’emmener à mon lycée pour trouver Grey, espérant qu’il s’y trouverait. Et j’ai eu de la chance d’être tombé dessus.
« Grey, ton robot est prêt ? lui fis-je en posant Sieg sur une table.
– Oh, euh, je ne m’attendais pas à ce que tu viennes si vite !
– Moi non plus. Est-ce ton robot fonctionne, je ne garderai pas Sieg longtemps, dans deux minutes il ne sera plus là et Leo aussi.
– Il suffit de le confiner, laisse-moi une seconde. Me dit-il en appuyant sur le second bouton d’arrêt d’urgence du labo, qui le transforma en un nouveau labo, mais qui n’abritait que des machines de technologies Saory. Je le laisse là, il ne craint rien, par contre, tes pouvoirs vont être réduits et leur consommation va tripler.
– C’est un détail, mais tu es sûr de pouvoir le sauver ?
– Si tu me laisses quelques heures. Ça doit pouvoir se faire.
– Pas de soucis, venez, je te laisse travailler tranquillement. »
Le temps parait toujours trop long dans ces moments-là, où un membre de la famille, un ami, est aux portes de la mort, mais que l’on espère, encore et toujours pour le voir nous revenir, quel que soit le prix à payer. Et moi j’étais dans ce cas-là, je voulais voir Sieg revenir, pour notre amitié, pour lui, pour Leo, pour nous…
« Tiens, tu es là. Me fit Virginie en sortant.
– Mon cœur s’emballe quand je m’approche du labo et même s’il n’est pas “humain”, je préfère être ici, à l’air libre.
– Et pourquoi tu te mets sur la barrière, en face du vide ? me dit-elle en prenant la même position que moi.
– Il y a quelques années, pas tant, lorsque l’on était en troisième, avec Loïc, Julien, Lloyd et Justine, on avait l’habitude de passer le plus de temps possible au parking du Péchaud, lorsque Julien et Loïc faisaient encore du parkour. Moi, je restais à distance, je n’ai jamais été un grand sportif, puis j’étais caméraman aussi. Je restais avec Lloyd, face au côté où il y avait le plus grand vide, en face des deux autres sportifs. Les seules fois où j’étais de l’autre côté, c’était généralement parce que Justine voulait que je lui tienne compagnie, puisqu’elle n’aimait pas notre façon de se poser sur ces barrières. Alors oui, je me rappelle toujours des souvenirs, les plus beaux, avec des petites choses comme celle-là et là principalement pour échapper à la peur de perdre l’un de mes plus grands amis. À l’époque je me disais que j’adorerais pouvoir passer des moments comme ça avec celle que j’aime, mais à cette époque je me préoccupais pas trop de ça, j’étais surtout attaché à mes amis. Mais maintenant, alors que je suis rongé par la peur de perdre Sieg, j’ai envie de repasser des moments comme ceux-là avec toi. Et je te promets qu’une fois que tout ça sera fini je passerai le plus clair de mon temps avec toi », lui répondis-je en descendant de mon assise et en me positionnant devant elle en volant.
« T’es trop chou, me répondit-elle avec un petit sourire timide.
– Seulement, sans Sieg, je ne pourrai et je n’aurais jamais pu faire ce que je fais., lui dis-je en lui prenant les mains, et je n’aurais surement pas la chance d’être avec toi.
– Bien sûr que si, même sans Leo je t’aurais choisi. On a tous des secrets cachés, ta lignée sanguinaire qui t’offre un destin différent, Sieg qui n’est pas un humain, ton prof qui est un Saory oublié et masqué dans la population. Sia qui est une sorcière. Ryan qui est un ligné que l’on a remis dans le droit chemin. Et moi qui suis une descendante directe des anges. S’ils nous ont choisis, c’est parce que chacun de nous est différent et que l’on est tous des êtres exceptionnels. Et ces exceptions qui font de nous les élus et non pas juste leur bon plaisir à vouloir choisir n’importe qui.
– T’arrives toujours à trouver le moyen de me remonter le moral, lui répondis-je en la regardant dans les yeux.
– Tanguy, vite j’ai besoin de toi, s’écria Grey.
– Oui qu’y a-t-il ? lui répondis-je après m’être téléporté dans le labo.
– J’ai besoin de l’énergie de Leo, seul son pouvoir pourra l’animer.
– D’accord. »
J’ai posé ma main sur le torse de la machine, transférant toute l’énergie que j’avais dans son corps. Mon tatouage je projetais dans mon dos et je le voyais se vider dans le reflet sur le métal. Le transfert apparaissait comme une restauration dans le temps avec des anneaux autour de mon bras et du corps du robot.
« Ne vide pas tout, ne te sacrifie pas pour lui.
– Je trouve déjà très honorable que tu aies tout fait pour me sauver Tanguy.
– Sieg ?
– Oui, en, dans un corps de soldat Saory. Merci à toi Grey pour ce que tu as fait.
– Le monde a besoin de vous les mecs, c’est normal.
– Mais pas pour l’instant. Excuse-moi Tanguy, mais je ne peux pas rester. On se reverra.
– Sieg attend ! »
Il était parti en volant. Détruisant tout ce qui se trouvait sur le chemin. J’ai ensuite tout remis en place avec mes pouvoirs.
« Tanguy, tu sais ce qu’il veut ?
– Oui, je sais ce qu’il veut », dis-je en sortant sa clé qui disparut et partie en suivant le même chemin que lui ; « Et j’attendrais son retour. Depuis des années il recherche ça et il est temps pour lui de le faire. Il n’a jamais voulu parce qu’il avait peur que je craigne quelque chose, peur pour lui et surtout pour moi. Mais maintenant qu’il a vu que je peux me débrouiller sans son aide, il veut accomplir ce rêve. Lui aussi il veut connaitre ses origines et je ne peux pas l’en empêcher. Si vous me cherchez, vous savez où me trouver », sortis-je en sortant du labo.
Je gardais encore mes habitudes une fois que j’avais accompli quelque chose je retournais à la Tour. Mais cette fois-ci je voulais m’assurer que je n’avais oublié personne.
« On avait “Cinq hommes, cinq anges, cinq pouvoirs, cinq talents. Le temps dispose de l’entrée. Et la force de l’accès. La prêtresse donnera les pouvoirs des Nephilims Saorys aux élus.” Soit les gardiens de L’Ordre. Donc, Izidro, Feng, Raven, Zasalamel et moi-même. Le temps, la clé de Sieg, c’est bon et la Force, un ennemi à battre pour accéder aux tombeaux. La prêtresse Amy, ça me parait bon tout ça.
– Il nous faudra trouver le tombeau de Nikki, enfin celui de Kristen. À moins qu’il ne soit entreposé par couple. Je ne le sais pas, Sieg le saurait, mais…
– Laisse-le, tout le monde à droit de connaitre ses origines pas vrai.
– Je suis d’accord avec toi. Qu’il le fasse il en a toujours rêvé. Finalement tu t’en accommodes bien des tiennes toi.
– Comme si j’avais le choix ! Mais j’aime bien les pouvoirs que ça m’offre.
– Prend en soin, c’est tes pouvoirs, ils n’utilisent pas l’énergie du tatouage, tu peux les utiliser quand tu veux, mais moi je n’y ai pas accès.
– Si je prends ta forme, je n’y ai pas accès ?
– Si, mais si moi je prends possession de ton corps, je ne peux pas les utiliser. Par contre tu peux les coupler avec les miens, ceux d’Adam. Ils sont là pour ça. Seule ta forme a accès à presque tout sauf ma lance et mon pouvoir électrique.
– Chouette, par contre j’ai juste une question.
– Je t’écoute.
– Toute à l’heure, tu as prononcé “Style trois, corps à corps rapide” ça correspond à quoi ?
– Après la fusion j’ai réfléchi à trouver quelles armes vont le mieux avec lesquelles, là pour glaive c’était forcément Lucifer. Chacun possède un nom et apparaitra à l’aide de ces sorts. Le trois, le corps à corps s’appelle “Fasuto Konsen”, c’est leurs noms japonais. Le style deux, la mêlée de force, sera “Konsen Fosu”, Rebellion, Trou noir et les pistolets principalement. C’est le seul style que tu peux moduler et appeler les armes que tu veux. C’est le style équipé de base. Le premier, le style inconnu encore, “Saiko Kenryoku”. Mais là je ne sais pas quelles armes y seront, je ne connais pas toutes les armes que l’on pourra récupérer plus tard.
– Pour changer, je n’ai qu’à prononcer les noms, mais comment je sais que j’ai changé ?
– Tu le sentiras, j’ai apporté cette modification parce qu’elle est permise par ton cœur. Je ne sais pas si tu l’as ressenti, mais chaque changement fait tourner ton cœur, changer de couleur et faire une projection de l’énergie de concentration.
– Si, mais je ne pensais pas que ça venait de là.
– C’est minime, juste pour t’informer.
– Et Toshiie dans tout ça, comment je vais pouvoir interagir avec lui, ou lui avec moi ?
– Et bien, pas différemment que nous, Toshiie sera surtout une autre apparence de moi, l’ajout de ses pouvoirs. Rien de bien différent que ce que tu connais déjà. Pourquoi appréhendes-tu son arrivée ?
– Un petit peu, je ne sais même pas ce qu’il va m’apporter, comment il va apparaitre, à quoi il ressemble.
– Pourtant c’était la même chose avec moi.
– Je sais et j’appréhendais aussi la tienne. Encore plus lorsque tu prenais place dans mon corps sans que je ne puisse rien faire. Et même si je suis honoré que tu m’aies choisi, j’ai mis du temps à me faire à ta présence, à ma différence, à notre monde, bien différent de celui que j’ai connu jusqu’ici. Bientôt dix-huit ans que je suis ici et rien n’était comme ça. Ma vie a toujours été calme, plate et sans souci. Et te voilà, toi et tous ceux qui te suivent, qui te soutiennent. C’est quelque chose de tellement brutal que c’est normal que j’ai du mal à m’y faire. Pourtant je suis enchanté d’avoir vécu tout ce que tu m’as fait vivre jusqu’ici, le voyage dans le futur, le monde des limbes, tous les alliés que j’ai récupéré. J’ai une nouvelle vie, une nouvelle chance, la chance de tout changer et crois-moi que je suis prêt à tout faire pour aider ce monde.
– Beaucoup de choses, tu ne les as pas uniquement grâce à moi, tes amis sont des personnes merveilleuses et tu n’as pas eu besoin de moi pour les avoir.
– Je le sais et encore une fois je les remercie d’avoir toujours été là pour moi, quoi qu’il se passe. Mais j’ai une dernière question. Pourquoi ne m’avoir pas tout dit dès le début ?
– Parce que si tu avais tout su au début tu ne l’aurais jamais accepté. J’ai vu la peur qui te montait la première fois que j’ai interagi avec toi. Je n’ai pas voulu t’effrayer encore plus avec des tonnes d’histoires, ni celle d’Adam, ni tout le reste. Je sais j’aurais dû te dire qu’Adam était ton vrai nom, que tu étais issu d’une famille d’assassins, qui avaient des pouvoirs issus des fragments d’Eden. Mais je pense que j’ai mieux fait de ne pas te le dire du tout.
– Tu savais que quelqu’un le ferrait ça ta place ?
– Si ce n’était pas lui, ça aurait été Barabas qui l’aurait découvert. Il sait tout sur tout, je ne sais pas comment, mais il faut que tu l’élimines, c’est une menace.
– Mais comment il sait tout ça ? J’ai arraché toutes les caméras du lycée ?
– Je pense que quelqu’un l’informe et crois savoir qui.
– Ludo ? C’est à lui que tu penses ?
– Exact, il me parait louche, trop même. J’aimerais le surveiller, mais je ne sais pas comment le faire. J’aurais pensé à Kévin peut-être ?
– Pourquoi pas ? De toute façon à part moi et Kévin, les autres sont innocents, ils ne savent rien de mon histoire. Je verrai avec lui.
– Sauf qu’à cette époque devait normalement venir quelqu’un qui pourrait te mettre en danger. Quelqu’un qui m’en veut. Mais il nous faut Toshiie, sinon on ne le battra jamais.
– Une indication sur ce qu’il peut être, ou un nom ?
– Il est moche, les cheveux gras en vrac, il te rappellera un que tu connais, Julien Flageol…
– Oh…
– Il s’appelle Alaoui et quand tu le verras, tu sauras que c’est lui, tu ne peux pas le manquer, sa tête n’est pas très commune ?
– OK, je m’en souviendrais. Merci L’ami.
– Mais de rien. »
Il est vrai que tout ceci faisait beaucoup de nouvelles, mais à vrai dire c’était ma nouvelle vie qui commençait vraiment et qui s’approchait de plus en plus chaque jour, à l’approche de l’ouverture des tombeaux des Anges. Seulement il y avait un dernier petit détail à corriger.
« Si tu cherches Sieg, il est parti… fis-je à Sia qui arrivait.
– Quoi ? Mais pourquoi ? Comment ?
– Il était malade, proche de la mort, Grey m’a offert un moyen de le sauver, un soldat de l’armée Saory. Et une fois remis sur pied dans cette machine, il est parti, je pense qu’il veut connaitre ces origines, c’est tout à fait dans son droit, il a toujours voulu le faire, mais est toujours resté pour aider Leo. Et aussi parce que le robot ne lui donne pas son apparence, je doute que tu apprécies réellement l’aspect métallique.
– Mais toi tu t’y es bien fait avec Adam.
– Je n’avais pas le choix, toi non plus, mais en fait si parce qu’il ne lui manque pas grand-chose pour avoir son image originale. Mais ne t’en fait pas il va revenir. S’il ne le fait pas pour moi, il le fera pour toi. Sois-en certaine. Je suis sûr que tu lui manques déjà.
– T’es sûr ?
– Convaincu. Fais-moi confiance.
– Qu’est-ce que vous allez faire maintenant, récupérer les anges ? Du moins leurs âmes et pouvoirs.
– Non, pas sans Sieg, il a le sien et je ne partirai jamais sans lui. Déjà parce que j’ai besoin de lui, ensuite parce que je veux lui offrir ça. Sans lui je ne serais pas là, alors je lui dois bien ça.
– T’as bien raison, je te laisse tranquille alors, à plus tard. »
Depuis le début, ma vie avait bien changé, voilà presque six mois que tout mon monde tournait différemment, j’arrivais presque à mon anniversaire et j’avais eu tout ce que je devais avoir dans le futur, mes amis, ma famille et ma copine. Tout allait merveilleusement bien, trop bien même. J’avais un ennemi, mais je ne savais où le trouver. Certes Leo avait déjà une idée, il soupçonnait Ludo, moi aussi, mais je n’en étais pas convaincu. Mais je savais qu’il était dans mon lycée et que pour l’éliminer il me fallait Toshiie. Il me fallait donc attendre Sieg. Mon grand et précieux ami Sieg. J’appréhendais l’idée de ne plus le sentir avec moi, qui me suivais partout où j’allais, mais j’avais mes amis, Ryan et surtout Virginie. Alors je m’étais mis en tête de l’attendre, attendre son retour de son voyage je ne sais où pour trouver je ne sais quoi. Mais je savais qu’il reviendrait, alors je tenais, encore et toujours, pas un jour ne se passait sans que je me demande où il pouvait bien être. Mais à quoi bon, j’avais confiance en lui.
« Bon voyage, mon ami, j’attends ton retour. Et je sais que lorsque tu reviendras, tu seras exactement comme tu as toujours voulu être. À bientôt l’ami. »