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Partie 11 : Optimisanthrope
Notre univers est vaste, tellement qu’un seul être ne peut pas en connaitre la totalité. Rien ni personne n’avait les capacités ou la puissance de tout connaitre sur tout, sans rien oublier. Un être rêvé aux connaissances infinies, semblable au créateur de ces mondes. Je ne pensais pas pouvoir voir un jour une telle personne, mais encore une fois, ma nouvelle vie m’offre bien des surprises.
Le temps avait avancé, tranquillement, moi je passais le plus clair de mon temps à la Tour, à m’entrainer. La nouvelle année était arrivée et à ce jour je venais de fêter mes dix-huit ans il y a quelques heures de cela. Ça ne changeait pas grand-chose, mais c’était tout de même quelque chose, par lequel tout le monde passe et que tout le monde a hâte de passer.
On reprenait les cours le lendemain, lundi 7 janvier 2013, encore une fois je gardais les mêmes habitudes, l’arrivée un peu en avance, le tour de la ville pour me chauffer. J’avais, depuis l’arrivée de Leo, éliminé un bon nombre de démons, dont une partie avait aussi une apparence humaine dans ce monde. En fait, il y avait une petite liste de personnes qui avait disparu mystérieusement du lycée. Et personne ne savait pourquoi. Sauf moi. Ce jour-là je savais que tous les lycéens devaient être présents, puisque les périodes de stages étaient terminées. Pourtant le nombre de personnes présente au total égalait celle du début de l’année. Certains étaient revenus ?
« Qu’est-ce que c’est ce bordel !
– Oui, toi aussi tu trouves qu’il y a beaucoup de monde, me fit Sia alertée par mon intervention.
– Trop de monde. Non… Pas lui !
– Romain n’est pas mort !
– Si, soit certain que je me souviens bien lui avoir arraché ta tête de gros con. Qu’est-ce qui peut ramener quelqu’un à la vie ?
– Un voyageur temporel, ou un Anima.
– Un Anima ? Ici ! répondit Sia.
– Pour que ce connard soit de retour, y’a pas trop le choix.
– Bon retour parmi nous… me fit-il en me frôlant.
– Quoi, mais comment ça se fait qu’il soit là lui ?
– À toi de me le dire Justine, toi tu peux savoir s’il y a un démon dans les parages, Leo soupçonne un Anima. Il aurait ramené tous ceux que j’ai tués. Ça voudrait dire qu’il m’en veut aussi.
– Pas ici, mais il va venir, il est proche et c’est Ryan qu’il cherche, me dit-elle concentrée sur sa vision.
– Pourquoi toujours moi ? nous fit Ryan.
– Parce qu’on ne nous aime pas ! Ni moi ni toi, lui répondis-je en l’amenant à l’autre bout du préau.
– Je crois que tu as oublié quelque chose Tanguy ! me fit Romain, qui m’avait suivi, tu n’as pas perdu ton sac ?
– Ne joue pas avec moi. Tu sais très bien que si tu continues je te démonte comme la dernière fois.
– Que ce passe-t-il ? me fit Kévin.
– Ce con m’a pris mon sac et l’a foutu je ne sais où.
– Et tu peux toujours rêver pour que je te le rende. Pauvre merde !
– Ah ! Tu veux jouer ! Ah d’accord ! lui répondis-je en prenant une force grâce au sol, Ante Massia ! »
Sur ces mots, une immense vague d’énergie partie de mon bras parcourut toute la salle en ouvrant tous les casiers et dégageant tout ce qui se trouvait en travers au fond de la pièce. J’ai alors retrouvé mon sac, ramené à moi et téléporté dans mon casier. Le seul qui était resté fermé.
« Ben tu vois, quand tu veux tu peux être gentil ! À la prochaine ! lui dis-je en partant.
– Tanguy ! C’était quoi ça ! me fit Kévin en voulant me rattraper.
– Pouvoirs élémentaires. C’est une longue histoire. Comme le départ de Sieg… Enfin, y’a un Anima, un démon qui ramènent des morts à la vie qui ne devrait pas tarder à arriver. Faut qu’on s’en méfie et que l’on regarde s’il n’arrive pas quelqu’un de louche.
– Tient Tanguy, dans la journée le chef de travaux passera vous voir pour vous donner les changements d’emploi du temps. Vous avez un prof remplaçant de français, nous fit Grey.
– Pourquoi je ne le sens pas lui ?
– Surement parce que lui doit avoir quelque chose à voir avec l’Anima ? rétorqua Kévin.
– Pas con. Par contre, j’aurais une requête à te proposer.
– Vas-y j’écoute.
– J’aimerais que tu me surveilles Ludo, je le trouve super louche et je crains qu’il ne fasse des conneries.
– Mais il ne sait faire que ça !
– Je sais, mais des conneries pires encore. Comme se ranger du mauvais côté, sauf si c’est déjà fait.
– OK je m’en charge, je lui collerai au cul comme la peste.
– Non Kévin, la peste ne colle pas au cul. Enfin, non. Déjà j’aimerais m’occuper de Romain, je n’aime pas sa gueule et encore moins le fait qu’il soit encore vivant. Faudrait l’emprisonner dans un vide stellaire, ou l’envoyer au fond du Styx. À voir.
– Mais il te veut quoi au juste ?
– Ben en fait, une sorte de revanche de l’arrivée de Leo qui lui a couté un arrachage de tête à vif. Et une sorte de défouloir de tous les râteaux qu’il s’est pris depuis le début de sa vie ! Je suis le seul qui n’a pas peur de sa salle tronche de con, alors j’en “paie le prix” et au final ça m’amuse bien.
– Tanguy, je crois qu’il y a quelqu’un qui se fait passer pour toi, regarde. Me fit Grey en me tendant le nouveau torchon de Barabas.
– “Bien connu pour son passé violent, Leo Kryssen est un drogué, un voleur et par-dessus tout un délinquant sexuel. Il en arrive même à atteindre les pires crimes comme la pédophilie.” Mais il en pas marre ce con-là ?
– Pas tant qu’il ne t’aura pas eu. À ce qu’il dit, il a envoyé un espion pour te coller au cul. J’ai hâte de voir sa gueule.
– Tu veux te le faire à ma place ?
– J’en doute, il a fini par m’oublier et je ne veux pas qu’il me reprenne dans ces conneries. Je t’aiderai bien à le tuer, mais je ne sais pas où il se trouve.
– T’inquiètes je gère comme d’hab. Allé, on se revoit cet aprèm. »
J’avais trois grands ennemis à ce jour. Romain, même s’il n’est pas si grand, l’Anima dont j’ignorais le nom, la tête et la position et Barabas, qui n’en finissait pas de m’enfoncer et de me pourrir. Tout ceci commençait gentiment à m’énerver. Et Romain n’aidait pas à la chose. Lorsque je suis remonté lors de la récré je l’ai vu draguant Virginie.
« Dégage de là !
– Oh, le pauvre chou tient à sa salope.
– Si tu continues, c’est toi que je vais traiter comme une salope.
– Essaie ! me dit-il en dégainant son petit couteau.
– Pitoyable ! lui répondis-je en le récupérant à distance et le lui plantant dans le cœur.
– Bravo, plus que quatre-vingt-dix-neuf autres !
– Quoi ? »
Un second se jeta sur moi et frappa d’un grand coup de pied dans la tête, me propulsant à environ trois mètres. Il continua à s’avancer jusqu’à un homme métallique blanc ne lui arrive dessus.
« Personne ne touche à Leo ! lui fit-il en le soulevant sous son canon blanc et en réduisant en poussière avec. Ça va ?
– Qui, que…
– Sieg Wahrheit, chevalier suprême de l’armée Saory, me répondit-il en levant sa visière.
– Ouais la classe, t’es mieux comme ça que dans ton tas de ferraille.
– Je suis toujours dans mon tas de ferraille, je l’ai juste amélioré c’est tout.
– Quatre-vingt-dix-huit !
– Deimos, classe deux. Faut trouver l’original et le détruire. T’es avec moi ?
– Et pas qu’un peu ! lui répondis-je en prenant l’apparence d’Adam. »
On les éliminait un à un, les balles de mes pistolets fusaient, autant que les rayons d’énergies du canon de Sieg. Ils s’avançaient les uns après les autres, mais aucun ne résistait à mes attaques, celle de Sieg ou encore celle que l’on perpétrait ensemble.
« Il n’en reste plus qu’un. Il faut le tuer en un coup pour éviter qu’il ne se redécoupe.
– La frappe de l’aigle.
– T’es sûr de ton coup, la dernière fois que tu l’as utilisé il t’a couté la vie !
– Tu as une meilleure idée à me proposer ?
– Ah non, fait, je te fais confiance.
– Et tu crois vraiment que tu vas le réussir cette fois-ci !
– Non, fit-il en chargeant sa lance d’électricité.
– Tu as peur de moi maintenant ?
– Non, pourquoi avancerais-je vers toi si j’avais peur ? C’est plutôt toi qui es effrayé que je puisse t’éradiquer en un coup.
– Pff ! Avec une attaque que tu n’as jamais réussie.
– Souviens-toi Leo, le cadeau des anges, la force interdite, me fit Sieg voulant me soutenir.
– Dis adieu à ta misérable vie ! » sortit Romain me fonçant dessus.
J’étais concentré sur lui, prêt à me lancer, attendant le moment parfait. Lorsqu’il était à un peu plus d’un mètre de moi, j’ai accroché ma lance du pied, me lançant en l’air, faisant un tour sur moi-même, portant ma lance au-dessus de ma tête. À ce moment j’avais l’impression que tout autour de moi s’était arrêté, que le monde ne tournait plus le temps que je restais en l’air. L’énergie qui tenait sur ma lance avait pris une couleur orangée et des plumes de la même couleur me volaient autour. La chute s’était faite plus vite que la montée, dans cette lancée j’ai frappé Romain qui était juste au-dessous de moi. Lorsque mon arme frappa le sol, une immense onde orange se forma de sa base et parcourut toute la pièce. Les plumes continuaient à virevolter à mes alentours. Lentement tout reprenait son aspect normal, sa vitesse normale. J’avais repris une posture classique et les plumes continuaient toujours à voler autour de moi.
« Ça, c’était beau Leo ! Chapeau.
– Mais tu vois Sieg, j’aurais préféré que ce soit Akziel à sa place ! lui répondit-il en repartant vers la sortie.
– Non Leo attend ! »
Lors de mon attaque, je me revoyais, face à Akziel, si seulement j’avais pu le vaincre et m’éviter tout ce qu’il m’arrive aujourd’hui. Je n’avais que ces images en tête et rien d’autre, je m’étais mis sur le toit de la Tour pour réfléchir comme toujours.
« Pourquoi est-ce que tout me rappelle mes défaites ?
– Parce c’est ces défaites qui t’ont rendu plus fort et plus courageux, me répondit Sieg.
– Jusqu’à ce qu’elles me tuent !
– Qu’est-ce que tu aurais pu y faire ?
– Lui casser sa grande gueule et ne pas avoir à l’affronter maintenant !
– Tu l’aurais vaincu tu n’aurais pas une vie comme celle-là. Tu ne connaitrais pas Chester et tu n’aurais pas retrouvé Nikki.
– Comment peux-tu le savoir ?
– Tu sais, je ne suis pas parti sans raison », me répondit-il en reprenant une apparence normale à travers un rayon de soleil qui était venu le frapper ; « Et je sais que tu en as conscience. Je suis un Onyx, entités perpétuelles de la création. Lié au temps et à ta vie je sais tout ce qu’il peut t’arriver, tout ce qu’il t’arrivera, je sais la façon dont ta vie serait si tu avais fait un autre choix sur n’importe quel sujet. Quoi que tu fasses je saurais toujours tout. Mais pas seulement sur toi, j’ai le contrôle du temps parce que je suis lié à toi, mais comme beaucoup de ma race j’ai un nombre de connaissances très important et le fait que je sois lié à un élu des anges fait que je sais tout sur tout, rien ne m’échappe et rien ne m’est inconnu. Et tout ceci est possible grâce à la puissance que m’offre le corps du soldat Saory. J’ai la connaissance de tout l’univers et je te certifie que ta vie ne serait pas celle que tu as maintenant.
– Oh, je…
– Tu ne pouvais pas savoir, je sais. C’est normal. L’avantage est que maintenant tous tes ennemis je les connaitrais, je saurais comment les battre et je serais là pour t’aider s’il le faut.
– Tu as toujours ta clé ?
– Bien sûr, tu ne pensais tout de même pas que j’allais la perdre, ou la laisser et te faire perdre l’espoir de retrouver les anges.
– Non, je savais que tu reviendrais. Je n’en ai jamais douté. Je te fais confiance. Maintenant que tu possèdes la connaissance ultime, est-ce que ça serait possible de récupérer l’ancienne apparence de Leo ?
– Certainement, pour lui ou ?
– Pour moi. Si c’est possible.
– Je dois pouvoir faire ça. Viens. Me dit-il en descendant dans la salle principale. Je vais utiliser une création directe, pose-toi sur le cercle. Tient ça te va ?
– Oh, je peux y faire quelque modification ?
– À ton grand plaisir.
– Un jean noir, je préfèrerai des gants plus classiques, du genre mitaine avec le pouce et l’index de découvert. La veste un plus longue et avec les manches complètes de préférence. Le même haut à sangle qu’a le dernier costume de Leo et bien sûr garde-moi ma vraie couleur de cheveux, mais avec la coiffure originale d’Adam. Et change-moi la couleur des verres d’Adam en blanc.
– Comme ceci mon cher ?
– Parfait, Sieg, t’es génial !
– Je sais oui. Alors, que comptais-tu faire sans moi ?
– Je ne sais pas, tu me conseilles quoi ?
– J’ai entendu parler d’un Anima qui aurait rappelé Romain et d’autres que tu avais tués dans les limbes.
– Ouais, mais à ce que m’a dit Justine, il n’est pas encore là et je crois qu’il est prof, le remplaçant justement. Sinon j’aurais pensé m’attaquer à Barabas, mais puisque tu es ici, autant que l’on ouvre le tombeau.
– Non, pas tout de suite, je sais ça peut-être étrange, mais je pense que l’Anima peut avoir quelque chose que je recherchais.
– Comme ?
– Un fragment d’Eden.
– Quoi ?
– Enfin pas directement, mais j’ai l’impression que ce type cache le sceptre des mondes. Je vois sa sale gueule et je suis sûr qu’il cache quelque chose, une relique d’assassin, je pense, voire un tombeau. J’espère pouvoir retrouver un équipement, ça me manque sur mon costume.
– Sieg, t’es incorrigible.
– Mais quoi, qu’est-ce que j’ai fait encore ?
– Rien. Et tu penses vraiment qu’il peut cacher tout ça ?
– Oui, et…
– Et merde !
– Quoi que se passe-t-il ?
– Virginie, je suis parti sans même faire attention à elle !
– Et tu penses qu’elle va t’en vouloir ?
– Non, j’en suis sûr, je te laisse. »
Je suis arrivé sous le préau, en trombe, sachant pourtant pertinemment qu’il n’y aurait personne à cette heure puisqu’ils sont en cours. Quelque chose n’était pas normal, j’étais seul, pas dans les limbes et j’entendais quand même quelqu’un qui m’appelait. Une voix d’homme, cloitrée dans un bout de métal. Seulement je n’arrivais pas à en trouver la source, même la vision d’aigle et la vision intramurale ne me servaient à rien. J’ai alors eu l’idée de passer tout le lycée, de part en part, m’approchant des salles, jetant un furtif coup d’œil à l’intérieur en me dédoublant quelques secondes. Toujours rien. Arrivés en bas, mes allers et retours incessants altérèrent les professeurs.
« Tanguy, est-ce que ça va ?
– Oui, mais y’a quelque chose d’anormal ici.
– Bruno, viens voir.
– Je m’en occupe, vas-y. Leo, que t’arrive-t-il ?
– Tu n’entends rien ?
– Rien de plus que d’habitude.
– Alors c’est moi qui finis par décidément devenir dingue. J’entends une voix, quelqu’un qui m’appelle à l’aide et sa voix raisonne dans une caisse métallique.
– C’est ça tu dois devenir fou.
– Arrête Grey, depuis que j’ai commencé à réunir les membres de L’Ordre, de plus en plus de choses étranges se passent dans ce monde. Les démons arrivent de plus en plus et sont presque partout.
– À qui tu penses, l’Anima ? Barabas ?
– Akziel !
– Quoi ? Mais il est mort ce n’est pas…
– Il n’est pas mort. Je… je n’ai jamais été capable de le battre, lui répondis-je en m’asseyant sur le banc à côté des casiers, il a enfermé tous mes alliés dans les limbes sous des sceaux, quand j’ai commencé à les ouvrir il s’en est aperçu et maintenant il va tout faire pour me pourrir. Et Barabas doit bosser pour lui, j’imagine.
– Et tu comptes faire quoi ?
– Je ne sais pas, Sieg pense que l’Anima protège un tombeau d’assassin, j’attends son arrivée.
– Bonne chance petite, moi faut que j’aille en cours. Au fait, sympa le nouveau style !
– Merci.
– Hey, Tanguy !
– Kévin, pas de nouvelles du nouveau prof ?
– Toujours pas.
– Leo, dégage c’est mon casier ! me fit Ludo prêt à m’en coller une dans la tronche.
– Oh, calme-toi, puis en quoi tu te permets de m’appeler Leo ?
– Parce que j’ai envie !
– Bon… répondis-je en repartant avec Kévin, il est vraiment étrange parfois.
– Il y est constamment à son casier, je ne sais pas pourquoi, mais depuis ce matin il y est passé au moins quatre fois, de plus que nous.
– Donc y’a quelque chose qui ne va pas, qu’il ramène sa gueule ce démon qui j’y fasse sa race ! Et qu’on puisse s’amuser un petit peu. »
Certaines personnes pensent que rien ne peut changer et que tout reste toujours comme il est, personne ne change et c’est grâce à ça que l’on arrive à les connaitre. Je n’ai jamais été d’accord avec cette idée, j’avais énormément changé, mais Ludo aussi me paraissait trop changé. Et ça commençait à m’inquiéter. Je m’étais dit qu’après le dernier cours de la matinée il fallait que je retrouve Virginie, au cas où elle m’en voudrait d’être partie en vitesse sans m’occuper d’elle.
« Tanguy !
– Oui c’est moi oui.
– J’ai eu le prof de français. Et je n’aime pas sa tête.
– Il ressemble à quoi ?
– À ça ! » me fit-elle en me le montrant du doigt.
Au premier coup d’œil j’aurais dit un clochard, grosse veste, sac de montagne, une touffe de cheveux frisée, de grosses lunettes noires, le teint halé et une tête à faire peur. La trentaine à première vue même si son visage voulait lui en donner plus.
« Oh !
– T’as vu ça ! Je n’ai pas envie de le revoir lui.
– Je vais m’en occuper. Dis-moi, tu ne m’en veux pas d’être parti sans avoir fait attention à toi tout à l’heure ?
– Bien sûr que non, surtout avec ce nouveau style, d’ailleurs c’est qui qui te l’a fait ?
– Sieg. Il est revenu, c’est lui qui m’a aidé contre Romain.
– On va pouvoir récupérer les anges, on y va quand ?
– Dès que j’aurais fini une dernière petite chose que Sieg veut. Y’en a pas pour longtemps. »
Le lundi en première heure de l’après-midi j’étais en maths avec l’un de nos meilleurs profs, il est du genre à se foutre un peu de la gueule des élèves et c’en est assez drôle parfois. Ce jour-là le chef de travaux était venu nous voir pour nous dire que l’emploi du temps changeait, à cause du prof et que l’on écopait de trois heures de français dans la même journée, le mardi. Je m’étais mis exactement en face de notre prof, assis sur une chaise et les pieds posés sur une autre.
« Et tu laisses faire toi ! Tu restes là, sans rien dire, sans rien faire alors que l’on va se faire pourrir avec autant de cours d’un coup !
– Émeline… Je n’ai pas les pouvoirs de faire changer ça, je suis un élève, certes un peu particulier, mais pas un directeur. Alors je ne dis rien, j’encaisse et j’ignore, comme vous, sauf toi.
– Arrête je sais très bien que tu peux faire changer ça, tu ne fais rien juste pour m’ignorer.
– Tu sais Émeline, il fait ça parce que lui il a compris que ton cas était désespéré ! lui dit-il suivi d’un rire collectif.
– Et ça te fait rire bien sûr !
– C’est normal, il a raison ! Allé, bonne fin de journée les glandeurs, moi je fais une sieste », lui répondis-je en faisant apparaitre un feutre que j’ai posé sur la tête pour cacher mon visage.
« T’es toujours aussi chiant ? me dit-il une heure plus tard.
– Non, quoi que si en fait. Surtout avec elle. Tu en fais bien de même !
– Je sais, mais moi je suis prof.
– Et moi je suis un guerrier qui a sauvé le monde plus d’une fois. Bon courage, lui fis-je en passant à travers la porte.
– Voilà le second !
– Quoi ? Qui, Joffrey ?
– Oui, comme Grey, vous avez une sorte d’affinité qui n’est pas, commune à l’être humain, ou pas entre un prof et son élève.
– Et ? Je dois m’en méfier ou est-ce juste un truc comme ça qui pour l’instant ne me sert à rien ?
– Il se pourrait qu’il nous soit utile, alors évite juste de le retourner contre toi.
– Compris chef ! »
Je n’aurais jamais soupçonné mon prof de maths, à l’instar du fait que je n’aurais jamais soupçonné mon prof de physique d’être un Saory. C’était assez étrange, je découvrais encore de nouvelles choses sur ce monde que je pensais connaitre pourtant. Mardi 8 janvier 2013, je savais qu’aujourd’hui je devais voir arriver quelqu’un dont la tête ne me plaisait pas. Je ne m’imaginais pas le voir arriver si tôt pourtant c’était bel et bien le cas. Les deux premières heures de la matinée, on les avait passées avec ce con, qui prend son temps pour parler et qui se met à gueuler pour rien. J’en avais vraiment marre et je pense que je n’étais pas le seul.
« Je vais y faire sa sale gueule de saloperie de sale race de…
– Oh, calme-toi. Qu’est-ce qui te prend ? me fit Virginie que je venais de rejoindre.
– Ce sale con d’Alaoui. Il va me faire rager.
– Calme-toi, c’est à moi qu’il en veut, je m’en changerai je saurais trouver le bon moment pour intervenir cet après-midi. Mais pour le moment souffle, tu en as bien besoin.
– Excuse-moi, mais il faut que je parte, je n’arriverais pas à me calmer ici.
– Vas-y. »
J’étais reparti à la Tour, c’était le seul endroit où je pouvais m’isoler pour me calmer.
« Sieg, qu’est-ce que tu nous fais encore ?
– Je m’installe une nouvelle série de processeurs, je manque de puissance.
– Ah ouais, quand même, t’en as une dizaine et t’en montes encore ? lui dis-je en regardant dans sa carcasse.
– Ouais, plus j’en ai, plus j’améliore mes capacités.
– Et tu n’as pas peur que ça chauffe tout ça ?
– Non, j’ai un système de refroidissement à eau. D’ailleurs, toi qui maitrises ce style, tu voudrais ne pas m’apprendre le combat du tigre ?
– Si, mais ça va être long et il me faudrait mon Kimono… lui dis-je en le voyant sortir du placard à côté de moi, j’ai rien dit, au boulot mon petit ! »
Deux heures dans le dojo, seulement deux petites heures pour apprendre quelque chose que Leo avait mis deux ans. Comment est-ce possible ? Je savais bien que c’était une machine pas à ce point.
« Sieg, tu m’épates !
– Tu vois, ça, c’est grâce à mes processeurs !
– Il est où Tanguy ?
– Excuse Sieg, mais il faut que j’y aille. Elle va vraiment finir par me massacrer à force.
– Ne t’inquiète pas, vas-y !
– Mesdemoiselles, fis-je en me téléportant à ses côtés.
– Tu n’en as pas marre d’être aussi prétentieux, me fit une de ses copines
– Euh, non. Je suis bien comme je suis moi ! Je perdrais toute ma classe si j’arrêtais !
– Ne sois pas si modeste voyons Tanguy, me rétorqua Virginie.
– Vas-y dégage, laisse-moi passer ! Je suis prof ! me fit Alaoui pressé de nous passer devant.
– Non, mais il se croit tout permis lui !
– Apparemment, il a déjà insulté deux profs depuis hier et gueulé à la vie scolaire parce qu’il ne connaissait pas ses heures de cours, me rétorqua Joffrey qui le suivait, si tu veux mon avis, fais-y gaffe, ou flanque lui une bonne correction. Qu’il se calme une bonne fois pour toutes.
– Je vais y penser. Je le laisserai ne pas s’en sortir comme ça ! »
Et en plus il se vantait encore plus que moi et se croyait le roi, non, mais il se fout de la gueule du monde ! Plus le temps passait plus j’avais envie de lui écraser sa tronche de junkie comme Joffrey me le conseillait. Il nous restait encore une heure avec cet abruti. Une heure pour devenir dingue, ça doit pouvoir se faire non ? Bon certes ceux de ma classe n’ont pas toujours la lumière à tous les étages, mais pas à ce point je ne pensais pas que lui dépasserait cette moyenne. On avait une habitude, c’est de partager les éléments du cours, livres ou photocopies. Chose que monsieur n’aimait guère. Il avait demandé à Ophélie de sortir ses affaires et je la comprends, agacé par ce con elle les jeta sur la table d’une manière pas très silencieuse. Il la vira de cours parce que pour lui cet acte constituait un aspect non respectueux. Et après il faut qu’il soit parfait ! Lorsqu’elle revint récupérer ses affaires, Émeline lui demanda à voix basse :
« Tu t’en vas ?
– OH ! On est en cours vous n’avez pas à parler ! si tu veux parler tu t’en va avec elle ! lui dit-il, énervé en à peine une seconde.
– Avec plaisir, lui répondit-elle »
Elle commença à ranger ses affaires et un ami vint me donner son feu vert. (Laisse-moi faire, j’ai une bonne idée) Il prit possession de mon corps et commença à ranger mes affaires lui aussi. Alaoui s’étonnait de ce que je faisais et en arrêta la dictée de son cours. Une fois toutes mes affaires récupérées, Leo s’en alla avec les autres.
« Oh, qu’est-ce que tu fais là ? Tu t’es cru dans une taverne ou quoi ?
– Je n’ai rien à faire de ce que tu peux me dire…
– Si tu sors de cette salle, je te fais virer du lycée ! »
À ces mots Leo me téléporta à côté de lui, le prenant par la gorge et le plaquant contre le tableau.
« Qu’est-ce que… qui es-tu ?
– I’ll Take Your Soul! » lui dit-il, pliant les lunettes.
Mon corps s’entourait d’un souffle sombre et noir, vibrant et tremblant. Il se projetait en partie derrière moi et remontait le long de mon bras.
« Non ! Non, pitié arrête !
– Mon nom… lui dit-il avec un sourire narquois, Leo », repris-je quelques secondes plus tard, échangeant le bras avec lequel je le tenais et le jetant sur le bureau. Au même moment l’objet qu’il avait au coup se détacha. Je l’ai attrapé juste avant de commencer à partir. « Dis-leur que j’arrive ! lui dis-je en me décidant à partir et reprenant mon corps.
– Tanguy.
– Sieg, tu sais que ce n’est pas bien de mâter ! Même si c’est ta copine.
– Comment ?
– Je doute que tu aies envie d’observer ce con. Ou qui que ce soit d’autre. À vrai dire, j’en ferais de même à ta place. Bon, tu viens ou tu restes là à boguer sur elle ?
– Oh, euh oui j’arrive. T’en as tiré quoi ?
– Un insigne d’assassin, lui répondis-je en le lui jetant, tu peux en faire quelque chose ?
– Hey les garçons attendez moi ! nous fit Sia arrivant une trombe.
– C’est une carte. Un tombeau d’assassin j’avais raison. Tu peux nous y mener Tanguy ?
– Avec joie ! lui répondis-je en nous téléportant.
– La cathédrale de Lyon ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?
– Merveille de l’architecture de la renaissance. Le temps a beaucoup changé, mais elle est toujours intacte.
– Tu es déjà venu ?
– Moi non, mais quelqu’un dont j’ai les souvenirs oui. Connor. Je pense que je peux te retrouver le tombeau et te l’ouvrir, si tu m’envoies dans les limbes.
– Ne bouge pas, je n’en ai pas pour longtemps, me fit Sia se mettant à dessiner un sceau au sol avec une bombe de peinture.
– Ça me fera un bon entrainement, je verrai si je suis toujours aussi agile.
– On te suivra d’en bas, je pense que les portes tu pourras les ouvrir plus facilement de ton côté, reprit Sieg.
– Tanguy, à la fin du trajet tu as un portail déjà ouvert avec celui que je te fais. Tu le verras facilement, il porte le même sceau. Tu n’auras qu’à l’ouvrir avec ton arme. Vas-y c’est prêt.
– Eh, ne partez pas sans moi hein !
– Arrête Tanguy t’est bête quand tu t’y mets ! »
Lors du transport tout avait changé, l’aspect qu’elle avait de nos jours avait disparu pour laisser paraitre une image plus ancienne, avec des échafaudages en bois, lorsqu’elle était encore en construction.
« Et maintenant…
– Suis-moi, me fit un fantôme aux couleurs jaune orangé.
– Avec joie.
– Tu parles tout seul maintenant !
– Oui, depuis que t’es là et que personne ne te voit ! Mais là c’est une autre histoire. Je vois un fantôme qui m’indique un chemin.
– Vision temporelle. Vas-y Tanguy, on te suit. »
Je me sentais comme dans la peau d’un autre, celle de Leo, assassin reconnu et renommé. Je suivais l’entité en même temps que toutes les facultés d’assassin de Leo me prenaient. Les sauts, l’escalade, l’équilibre sur les poutres, la rapidité de mouvement qu’il avait m’avait été transmise avec. Et ça devenait un jeu d’enfant pour moi.
« Tanguy, tu nous ouvres ?
– Une minute. Alors, où est le mécanisme ? Ah ! fis-je en voyant la poignée à mes côtés.
– Allons-y.
– Vous me voyez toujours ?
– Toujours, tâche de ne pas te casser la gueule.
– Viens, c’est par là, reprit le fantôme.
– “Rien n’est vrai dans notre monde, aucune loi ne nous restreint. La seule vérité est écrite par le Sang !” Le crédo de L’Ordre, à toi de jouer Tanguy, ouvre-nous ça ! me sortit Sieg.
– Allez, montrez-vous !
– Personne ne profanera ce tombeau !
– Attendez-moi alors ! »
Je continuais à avancer, suivant le fantôme et tuant ceux qui se jetaient sur moi à coup de balles. Jusqu’au moment où je me suis trouvé face à une crevasse sur le trajet que je ne pouvais pas traverser. J’ai récupéré des débris au sol pour me faire un pont de fortune et pouvoir traverser.
« Allé, venez, on y est presque.
– À toi de jouer Adam, je laisse notre destin entre tes mains. Me lança le fantôme avant de disparaitre.
– Mais, comment tu tiens sur une poutre aussi petite toi ?
– Mes talents d’assassin, merci Leo. Allé, si dans cinq minutes je ne vous ai pas ouvert la porte, Sieg tu la détruis en miette !
– Et détruire les reliques des Aigles !
– Sieg !
– D’accord, bouge-toi alors ! »
J’apercevais une sorte de caveau, avec une entrée à l’avant. Je m’y suis avancé et j’ai vu un panneau à ma gauche. Il y avait quelque chose d’écrit dessus en vieux français. « Les aigles lèguent, aux trois guerriers du temps, au nom du crédo leurs âmes, par leurs amures, les plus poussées existantes. » Il y avait une figure avec, d’une personne debout les bras écartés. La suite du chemin se présentait en fait un peu comme ça, un chemin sur tapis roulant et deux espaces sur les bords. Je m’y suis avancé, placé comme indiqué les yeux fermés. Je sentais que l’on me posait plusieurs choses sur les bras et le corps. À ce moment je voyais Leo, assassin, et sa posture les bras croisés devant lui, les lames sorties. Une fois sortit, j’ai repris, cette même position jusqu’à entendre le reste des gardiens du sanctuaire.
« La vérité par le sang !
– En priorité le vôtre. »
Je m’offrais deux armes en plus, deux lames courtes cachées dans les gantelets. Et un style de combat qui me semblait poussé par ma ceinture. Derrière la porte, ils l’entendaient que les sons des lames qui se rencontraient, un combat puissant. Mais aucun moyen de savoir qui massacrait qui. Après cinq bonnes minutes le bruit s’estompa, je suis monté sur le caveau au le centre, enclenché le mécanisme de cette immense porte. Et suis resté sur une porte, face à la porte.
« Tanguy !
– Tu ne pensais tout de même pas qu’ils me battraient, lui dis-je en redescendant, à votre tour, moi j’ai quelque chose à régler. On se retrouve dehors. »
(« Qui veux-tu tuer ? Celui aux cheveux gras ? me fit Leo une fois que j’étais sorti de la cathédrale.
– Non, quelqu’un d’autre, tu te souviens de ce que disaient les âmes dans les limbes ?
– I Watch You. Mais elles s’adressaient à Ryan.
– Presque, les sceaux sont ceux d’Akziel, il voulait obliger Ryan à me trahir à travers lui. L’expression “I Watch You”, c’est celle que les guerriers liés entendaient des chefs de la rébellion contre Akziel, Connor en a fait partie.
– Où veux-tu en venir ?
– Que je crois savoir qui est Akziel et je vais lui rendre une petite visite. »)
Je m’étais assis sur un banc en face du l’entrée, entre deux personnes, les mains jointes, mon regard se perdait nulle part, rien de ce qui pouvait se passer ne m’intéressait, ni ne m’inquiétait, ni ne me perturbait. Alors que le reste du monde allait et passait, pressé, moi je ne pensais à rien, sauf, encore et toujours à la même personne, une seule et même qui me hantait.
« Tanguy.
– Sieg.
– Regarde. Le sceptre comme prévu. Je te l’avais dit !
– Et, qu’est-ce que cet artéfact est censé nous apporter ?
– À découvrir, Grey a un portail Saory, on devrait pouvoir s’en servir.
– Alors, allons-y », lui répondis-je en m’envolant.
Quelque minutes de voyage et on arrivait chez nous, je me suis posé sur la même sorte de terrasse que la fois où j’allais perdre Sieg. Je m’avançais suivi par mes deux alliés. Mais une fois que l’on avait atteint les fenêtres du labo, j’ai aperçu Ludo qui s’attaquait à Virginie, j’ai traversé les fenêtres et je lui ai sauté à la gorge, plantant ma lame cachée dans son cœur, plaqué contre un mur.
« C’est inutile ! Tu arrives encore trop tard », me fit-il en se détachant, partant en une flaque de liquide qui se déplaça sur le mur.
« Ce n’est pas comme ça que tu l’auras Leo, me fit Grey entrant.
– Je sais. Ça va ? fis-je à Virginie qui se jetait sur moi.
– Ne me laisse pas, pas avec lui.
– Je n’aurais jamais dû partir sans toi. Excuse-moi.
– Eh les amoureux, ce n’est pas que j’ai envie de vous presser, mais bon.
– Oh, bon Sieg, donne.
– Quoi, oui, mais ? »
J’ai récupéré le sceptre, me suis placé face à la porte. Je sentais mon collier vibrer de plus en plus, j’ai continué à avancer de quelque pas jusqu’à que le sceptre s’illumine. Je l’ai placé dans le sol, il ouvrit la porte et traçait une nouvelle pièce derrière.
« Leo…
– Vas-y Sieg, je te rejoins. Grey.
– Je sais ce que tu te dis, mais à vrai dire je suis aussi étonné que toi. Ce n’est qu’une porte dimensionnelle, dédiée au soldat Saory que j’ai créé.
– Mais qui l’a mis ici ?
– Crimson, Joffrey si tu préfères.
– Quoi ?
– Je sais, je ne suis pas le seul ici à être différent, comme tu n’es pas le seul, c’est un Saory, lui aussi. Un chasseur des ténèbres et moi un chasseur de lumière. Sia t’a raconté que j’étais comme Sieg, Crimson aussi, mais ce n’est pas tout à fait exact. Nous le sommes, mais uniquement pour elle. Alors que Sieg est lié aux Anges, nous non. Par ailleurs, Sia est la gardienne des limbes, mais ne les maitrise pas. Nous sommes les entités de la création du monde de l’au-delà. Respectivement gardien des enfers et du paradis. Sia est celle qui a hérité de notre naissance. Et c’est aussi ma fille. Sauf qu’elle est humaine, Leo non. Lui est un Aldorien, comme ton frère et tous les membres de L’Ordre.
– Alors tu es ici juste pour la protéger.
– Pas seulement moi, mais oui. Sia est comme sa mère, c’est une Wicka, elle n’a pas besoin de moi pour la protéger.
– Leo.
– J’arrive Sieg.
– Et en plus c’est notre tombeau !
– Pourquoi ça te dérange que j’aie osé le mettre ici ? lança Joffrey débarquant.
– Ben voyons, si ce n’était pas une de mes créations tu n’y aurais jamais songé.
– Pas faux, mais à vrai dire c’est tellement rare que tu songes à moi.
– Comme si tu le faisais, plus souvent tiens !
– Hey, calmez-vous ! N’allez pas me déclencher une guerre, leur dis-je
– Leo regarde un peu ça ! me fit Sieg derrière moi.
– Sieg ? Oh !
– Ah ! Ben voilà. Leo, je te présente Gun Méta, Machine de guerre de ma conception », me répondit Joffrey fier de sa création qui ressemblait à l’armure de Saory de Sieg, mais en dix fois plus grande, « Par contre je n’ai jamais réussi à le faire fonctionner, jusqu’à aujourd’hui.
– J’ai envie de le tester. Attaque-moi un peu !
– Tient, ça, c’est à moi. C’est un canon de bras, un peu comme celui que possède Sieg, me répliqua Grey en me tendant son arme, et ceci va avec, dit-il en me tendant un crochet.
– Attendez, je nous sors de là ! sortit Joffrey en fermant le portail.
– Hey Sieg ! fis-je en esquivant un missile qu’il me lançait.
– Je voulais tester ta réactivité !
– Je vais t’en foutre de la réactivité moi ! lui répondis-je en lui retournant la même chose.
– Eh non ! me fit-il en pliant son robot en avion. Toujours pas !
– Ce n’est pas juste. L’avion, c’est abusé là !
– Ouais, d’ailleurs je vais aller faire un petit tour avec. À plus tard !
– Mouais, hey, mais où est passée Virginie ?
– Je l’ai vue monter, me fit Grey rentrant. »
Je suis remonté à mon tour, prenant mon temps, toujours avec le costume d’assassin. Lorsque je suis arrivé sous le préau je l’ai vue qui était derrière le coin de la salle cinéma, à gauche du couloir d’où je venais.
« Plusieurs fois je me suis dit, je n’ai pas le courage de le faire, ni la capacité, je sais que je ne serais jamais à la hauteur et qu’un jour ou l’autre je te décevrai. Pourtant j’ai osé le faire, parce que je savais que j’avais besoin de toi, plus par la nécessité que m’offrait Leo, mais aussi par l’état dans lequel mon cœur bien seul était. Je pouvais enfin trouver quelqu’un que j’aimerais et chaque seconde de mon temps si long je ne cessais de penser à toi, de me demander si mes sentiments seraient réciproques, rien qu’un peu. Je me suis laissé une chance, la chance de t’ouvrir mon cœur noir d’assassin, durci par le temps. J’ai réussi, mais aujourd’hui, je m’aperçois que je t’oublie, que je te laisse de côté. Et c’est quand je te vois partir que je me dis que je n’ai jamais été à la hauteur…
– Tanguy…
– La vérité par le… me fit un dérangé juste avant que je lui plante ma lame dans la gorge.
– Un autre courageux ? Non ? Bien ! fis-je en repliant ma lame.
– Viens, me fit Virginie, m’attrapant par la main et m’emmenant dehors.
– Qu’est-ce qui se passe ?
– C’est plutôt moi qui ne te mérite pas…
– Quoi, mais pourquoi ? demandais-je en enlevant ma capuche.
– Tu l’as bien vu, je suis incapable de me défendre quand tu n’es pas près de moi. Tout ça parce que j’ai été incapable de la défendre ce jour-là…
– Quoi, qui ?
– Ma petite sœur, il voulait s’en prendre à mon père, mais il s’en est sorti. Il a pris Lucy, j’ai voulu la défendre, mais il l’a tué. Elle est morte sous mes yeux, dans mes bras, et… je n’ai rien pu faire pour elle.
– Si je la ramenais, tu te sentirais mieux ?
– Oui, mais tu…
– Vient, lui fis-je en nous téléportant dans la tour, Sieg, j’ai besoin de ton aide.
– À ton écoute !
– Est-ce possible de changer une chose dans le passé sans tout dérégler ?
– Bien sûr, sous une condition. Six minutes. Soit juste dans le temps, soit n’importe quand en y restant juste six minutes.
– Alors je pars, fis-je à Virginie en lui prenant la main, va t’entrainer dans le dojo si tu le souhaites, je ne serais pas long.
– Tu me promets de la ramener ?
– Juré.
– Alors j’y vais, Sieg, envoie-moi dans le dojo.
– Parti. Leo, dit Sieg.
– J’y vais. À dans six minutes !
– Bon voyage. »
Je m’étais envoyé dans une ville bien connue, toujours la même ville. Ce n’était pas si vieux, deux ans auparavant, lorsque la rue principale n’avait pas été refaite. Je voyais la scène du haut d’un bâtiment. Ça se passait au milieu de la route, d’un côté Virginie, de l’autre l’agresseur, qui portait Lucy dans ses bras, son pistolet sur la tête du bébé. Pour ma part, j’avais un peu changé, je portais un ensemble qui m’aurait fait passer pour un ninja, couteaux à la ceinture, katana dans le dos et mes deux lames d’assassin sur les gantelets. Je portais une veste marron, posée sur mon épaule droite. J’avais le bras droit toujours strié de mes cicatrices, mais cette fois-ci elles étaient rouges. Je n’avais pas beaucoup de temps pourtant, je continuais à prendre le temps de me déplacer.
« Dégage de là, t’es qui toi !
– L’incarnation de tes cauchemars ! lui répondis-je, continuant à avancer vers lui.
– Tu fais un pas de plus et je la bute !
– Essaie pour voir. »
J’ai attrapé un de mes couteaux, le lui ai jeté dans la poitrine, j’avais l’impression que tout allait au ralenti, même que rien ne bougeait. J’ai attrapé la petite fille d’une main, fait demi-tour sur moi-même, attrapé son révolver qui flottait encore dans les airs et l’ai achevé, en vol, d’une balle entre les deux yeux.
« Qu’est-ce que…
– Tient, prend en soin, dis-je à Virginie en lui remettant sa petite sœur.
– Merci… Mais qui es-tu ?
– Quelqu’un que tu n’es pas près d’oublier, crois-moi. À bientôt.
– Viens là connard, je vais te faire payer sa… dit le second agresseur, surement celui qui avait le véhicule, juste avant d’être arrêté par un coup de feu lui aussi. C’était Virginie qui l’avait achevé à son tour avec le pistolet que je lui avais laissé.
– Hey ! »
Je n’ai pas répondu, juste un petit signe de la main avant de me retéléporter dans le présent, mon présent.
« Sieg !
– Déformation temporelle.
– Wow, impressionnant dit donc.
– C’est comme si un autre toi d’un autre temps était à la même place au même moment. Enfin, pendant ton absence.
– Si peu de temps.
– Oui, mais pendant si peu de temps, j’ai retouché tes armes, le canon presque pas, sauf que le manche est le manche d’un second crochet. De plus, j’ai sacrifié tes deux lames pour faire de ton premier crochet une lame mécanique qui peut faire rapière, une version longue, ou un crochet qui se déplie au centre. Elles se posent sur le style un. La rapière longue ou lame éclair s’utilise seule, les crochets seuls aussi, ou avec le canon. Il s’attache à ton dos lorsque tu avais les deux et que tu passes aux crochets.
– Sieg, là tu m’épates !
– Je sais oui, mais ne reste pas là, va la voir.
– De suite chef ! »
Elle avait choisi le même endroit que la fois où elle était venue me voir avec Chester, le jardin de mes parents. Elle affrontait tous les ennemis, un à un, n’en laissant aucun la toucher.
« Elle ne nous voit pas, ne sait même pas que tu es revenu. Elle se bat de cette manière depuis le moment où elle a tiré sur le second tueur. Au début, elle ne voulait personne, juste la paix, puis lorsque tu lui as remis sa petite sœur, elle a voulu que Kat lui envoie des ennemis. Et voilà, dit Sieg qui m’avait rejoint.
– Elle est pire que moi, rien ne la perturbe quand elle s’entraine.
– Mais toi tu sens les personnes venir. Elle non. Je te laisse avec elle. Une grande quête nous attend.
– Tu vas devenir plus acharné que moi à force, dis-je en retrouvant mes vêtements, sur lesquels ne restait que la ceinture du costume d’assassin.
– Tu le penses vraiment. Merci pour ce que tu as fait.
– Mais c’est normal, j’ai besoin de toi, vivante de préférence. Alors il fallait bien que je fasse quelque chose pour t’aider.
– Je ne t’en demandais pas tant.
– Peut-être pas, tout ce que je veux c’est que tu sois heureuse et s’il faut que ça passe par user de mes pouvoirs temporels, alors je le ferai avec plaisir.
– Dis-moi, le tombeau, il est où le mystérieux endroit où reposent nos anges ?
– En Chine. Pékin pour être précis. Je sais où exactement, j’y suis allé une fois avec Kévin pour le repérer.
– Et tu as tout pour entrer ?
– “Cinq hommes, cinq anges, cinq pouvoirs, cinq talents. Le temps dispose de l’entrée. Et la force de l’accès. La prêtresse donnera les pouvoirs des Nephilims Saorys aux élus.” Et “La clé du guerrier perdu et beauté illusoire” tu penses que l’on a oublié quelqu’un ?
– Leo, Izidro, Feng, Raven, Hwoarang. Le temps, Sieg. La force ?
– Un ou plusieurs gardiens.
– Possible. La prêtresse.
– Amy. Amy Chang.
– Oh, oui. La beauté illusoire c’est Nikki. Mais le guerrier perdu.
– Mon frère, Chester.
– Alors non tu n’as oublié personne.
– Je l’espère.
– Mais tu n’as pas peur qu’Akziel nous suive ?
– Comment ?
– Je ne sais pas. S’il piste quelqu’un ou s’il nous suit en volant ?
– C’est pour ça que je préfèrerais la téléportation. Non, je doute qu’on le croise. De toute façon, une fois que l’on sera dedans le seul moyen d’en sortir c’est soit de mourir, soit d’utiliser les clés sur la porte, on les aura avec nous dedans. Soit de trouver la seconde sortie.
– Tu sais au moins comment c’est à l’intérieur ?
– Non, à quoi bon, Sieg le sait et il vient avec nous.
– Vu comme ça. On est mardi ?
– Exact, pourquoi ?
– Tu prévois d’y passer combien de temps ? Parce qu’à mon avis ça va être un peu long non ?
– Au moins, un jour, au pire le reste de la semaine quoi.
– Autant ?
– T’imagines si le truc est bourré d’énigmes et de pièges ? C’est une prévision, en aucun cas je n’en suis sûr.
– Pourtant tu as bien voyagé dans le futur, tu devrais savoir combien de temps tu y as passé.
– En fait ce futur, était possible que dans le cas où les anges reposaient encore. D’ailleurs c’est la femme à Kévin qui a découvert l’emplacement. Elle sera archéologue. Normalement.
– J’aime bien le “normalement”.
– C’est dans le cas de la possibilité ou ils ne se rencontrent pas dans ce futur que l’on va mettre en place. C’est comme toi, je savais que dans le futur d’Adam, tu serais ma femme. Je t’aurais récupéré, mais j’avais peur de ne pas pouvoir dans ce temps.
– Tu veux dire que…
– Je ne serais jamais tombé amoureux de toi, ou même je n’aurais rien fait pour faire de toi ma petite amie, on serait vraiment dans la merde. Mais j’avais le fait de savoir que je t’avais déjà conquise et le fait que tu aies Nikki, et que Leo me poussait pour la récupérer pour m’aider. La différence est que dans le futur, je portais le nom d’Adam Pearce et toi Nikki Monteiro. On avait changé de nom pour se faire oublier.
– Il était si bien que ça ce futur…
– Non, j’ai failli te perdre, tu as été enlevé et moi presque tué le même jour. D’où le cœur assez étrange que je me traine, lui dis-je en détachant mon haut, et dire que Leo m’avait fait voyager dans le futur pour ce cœur, un moyen pour te garder en vie qu’il disait. Je n’ai toujours pas compris pourquoi il avait besoin de lui pour les anges.
– L’emplacement du tombeau. Rien de plus, me fit Sieg qui ressortait de l’entrée du jardin.
– C’est un malin !
– Il est aussi malin que moi, tu vas me dire c’est normal c’est moi. Souviens-toi Tanguy, on a beaucoup de boulot.
– Alors au lieu de venir m’emmerder quand je suis avec ma copine, pourquoi tu ne rappellerais pas tous les autres ? Tu dois pouvoir faire ça non ?
– Hey t’es pas con toi, j’y vais, on part quand ils arrivent ?
– On partira demain, soit pas si pressé.
– OK, on se revoit demain alors.
– Bon, tu comptes faire quoi en attendant demain ? répliqua ma princesse.
– J’aimerais pouvoir me coucher, dans un bon lit douillet pour me reposer.
– Tout de suite », m’annonça Kat au même moment où je me laissais tomber en arrière avec Virginie dans les bras.
« Oh pas mal ton truc, mais si ça n’a que pour but de me mettre dans ton lit c’est raté !
– Non, j’ai juste envie de me reposer, si tu veux t’en aller, part, moi je reste là.
– Alors je reste avec toi. Je suis mieux avec toi et je ne veux pas te laisser partir. »
J’avais la belle vie, une copine, des amis, tout allait bien, même si Akziel était ici, je n’avais pas peur, je savais que je le vaincrais un jour ou l’autre. Je m’engageais dans un long voyage, de l’autre côté de la Terre, pour obtenir les plus puissants pouvoirs existants sur cette planète. Mon héritage, notre héritage, tant mérité arrivait enfin. L’heure de la rédemption sonnait.
Partie 12 : Élévation
Est-ce que les rêves ont un sens ? Est-ce que ce dont on rêve, on peut l’obtenir un jour, le mériter un jour, cette chose si futile, si fragile que le rêve de quelque chose, de quelqu’un. D’une vie tant espérée, tant voulue. Nous est-elle promise par le rêve ? Ou est-ce que tous nos rêves sont le fruit de notre imagination, la volonté de quelque chose que l’on ne peut pas avoir ? Inaccessible. Inatteignable. Perdu à jamais dans le monde du rêve.
Mercredi 9 janvier 2013, il me restait deux grands objectifs, les anges et Akziel, sachant que l’un ne pouvait pas mourir sans les autres. J’avais passé la nuit dans la Tour, future Tour dédiée aux anges. Avec ma copine. Rien ne s’était passé, enfin pas que je sache. Alors décidé, je me suis levé, mais intrigué par quelque chose j’appelais Kat.
« Dis-moi, tu le sors d’où cet appartement ?
– C’est celui d’Adam, me répondit-elle.
– Ah, je me disais aussi… » répliquais-je en entrant dans le salon et tournant ma tête vers la véranda, « C’est bien ça. Bien joué. Tu peux me lancer un bon petit déjeuner ? Pour deux ?
– J’y ai pensé avant toi cher ami.
– Bonjour, Tanguy, où nous as-tu emmenés ? Wôw.
– Paris, c’est l’appartement d’Adam.
– Chouette. D’ailleurs, merci pour hier soir, me fit Virginie en partant vers la salle de bain.
– Elle… Elle dit vrai ?
– Tout à fait Adam.
– Elle est pire que moi, je l’adore.
– Bienvenue monsieur Wahrheit.
– Ouais, l’appart d’Adam. Très bon choix. Vous êtes prêt ?
– La vraie question est de savoir si les autres le sont, moi je le suis depuis le début. T’as déjeuné ?
– Oui merci. Alors, elle est où ?
– Dans la salle de bain. Je t’interdis d’aller y voir.
– À la seule condition que tu me racontes tout en détail !
– Sieg !
– Je plaisante, bien sûr. Avant de te rhabiller, j’ai une petite chose à changer sur ton cœur. Pour le rendre un peu plus solide à l’arrivée de Toshiie.
– Tant que ne t’a pas à me poser en stase.
– Non, juste la plaque avant, me fit-il en me la remplaçant par une dorée, en plus j’ai vu que l’autre supportait mal les radiations de ton médaillon. Celle-là sera bien mieux.
– Les autres sont prêts ?
– Ils n’attendent plus que nous, enfin surtout vous.
– C’est bon, j’arrive une minute !
– Les femmes savent se faire attendre Sieg, moi je te le dis. D’ailleurs Sia vient avec nous ?
– S’il faut que tu partes dans les limbes. Normalement non, mais on ne sait jamais.
– Je suis là, on y va ?
– Viens manger quand même.
– Et bien ce n’est pas trop tôt !
– Sieg !
– Il est méchant avec moi Tanguy !
– Je sais, allé Sieg, va, on arrive dès que l’on a finis.
– À vos ordres Chef ! »
On l’avait suivi, sorti de la salle dimensionnelle. Tout le monde nous attendait, alors j’ai rappelé la zone où l’on avait trouvé l’entrée, que Sieg avait marquée pour que je la retrouve et je nous aie téléportés juste devant.
« Ouais, la Chine !
– On visitera après Nabil, si tu veux bien, je voudrais qu’on finisse ça avant. Venez, j’ai besoin de vous. »
Les uns après les autres, nous avons placé les clés sur la porte, Sieg et moi les derniers. Leurs emplacements dessinaient sur la porte le même signe que celui que j’avais dans le dos, l’anneau, avec les quatre guerriers autres que moi. L’épée tracée par ma clé en premier, celle de Ryan, Sieg, Virginie et Justine. L’immense porte s’ouvrit nous laissant passer et se referma aussi tôt.
« Hey, mais on est enfermé !
– Une seule sortie Chris, de l’autre côté.
– Bienvenue Monsieur Kryssen. Nous vous attendions », fit une voix ressemblante à celle de Kat, allumant les coins du couloir pour l’éclairer.
« C’est bien beau tout ça, mais, tu sais où il faut aller pour trouver ce que l’on cherche ?
– Le temple est créé à l’effigie des anges, des membres de L’Ordre. Je sais de quelle manière notre famille l’a monté. Suivez-moi, sortit Ryan qui s’avança vers moi, c’est une sorte de labyrinthe guidé, dont les éléments qui le constitue recréent l’aspect des limbes pour dissuader les démons d’y voyager, bourré d’énigmes plus tordues les unes que les autres, dont les couloirs forment le symbole de procession, ou si vous préférez le tatouage que vous avez dans le dos. Et à l’autre bout, la seule sortit du temple. Chaque partie nous bloque, soit avant même de commencer le trajet du temple profond, il nous faudra passer le premier couloir. L’étape de Force.
– Leo vient voir. Me fit Sieg devant la porte. Regarde. “La Force sera votre guide, première étape de la quête des élus prétendant aux pouvoirs ultimes. L’appel des souvenirs sera nécessaire pour traverser ce chemin.” Tu as une idée ?
– L’appel des souvenirs, Connor, le pouvoir élémentaire. Regarde, lui fis-je en posant ma main sur la porte, au même moment elle se découpa en millier de cubes pour tracer un chemin tout le long des murs.
– Et maintenant ? Il est beau ton truc Tanguy, mais comment tu ouvres la porte ?
– Là-haut ! » sortis-je en montrant du doigt les leviers que j’avais aperçus avec la vision d’aigle. « Virginie…
– Je prends celui de gauche !
– Merci de me laisser le plus dur. Sieg, Sia, y’en a deux autres en bas, je vous les laisse. »
Les quatre assassins, j’avais changé de costume pour être plus à l’aise. Je me suis élancé sur le parcours, plus long et plus tordu que les trois autres. Eux avaient presque déjà fini alors que je n’en avais pas fait la moitié.
« Dépêche toi l’ami, on a déjà fini nous !
– Viens le faire à ma place Sieg, après on verra ! » lui répondis-je en me lançant vers une corniche un peu trop éloignée. « Oh !
– Nouvelle amélioration, le crochet d’assassin, cadeau de la branche ottomane.
– Chouette, c’est bien pratique pour monter, lis-je en me posant sur la poutre.
– Relique une acquise, fit la voix du tombeau.
– Tanguy, ça va ?
– Tranquille princesse, une minute et je te rejoins. »
J’arrivais face à un grand vide, deux poutres et un espace sans rien pour m’accrocher. J’avais aperçu le mécanisme qui se situait sur le mur à droite au niveau de la seconde, alors je me suis lancé, fait demi-tour une fois arrivé sur la seconde en enclenchant le système avec ma lame secrète et me suis lancé dans le vide, attendant le trapèze qui descendait pour l’attraper avec mon crochet et me lancer sur le plateau du levier.
« Allez-y, moi je pose le sol », leur fis-je en enclenchant le levier que je devais tenir tiré et en replaçant les parcours pour créer un sol pour les autres.
« Tanguy, comment tu redescends ?
– J’ai mon idée », répliquais-je à Loïc en tirant le levier avec Shadow Runner, l’utilisant pour me lancer en dessous pour passer la porte. J’ai ensuite retiré sur la chaine pour le décrocher ; « Voyez, ce n’est pas si compliqué », repris-je en reposant mon arme, suivi par la fermeture brutale et bruyante de la porte ; « Allez, en route.
– Séquence une terminée, reprit la voix.
– On atteint la partie circulaire, relança Ryan. Tout d’abord le premier tombeau. Tanguy, j’ai besoin de toi, me fit-il en me montrant les inscriptions sous le plafond.
– Pour… oh, bon ben je n’ai pas trop le choix alors, répondis-je avant de me lancer sur le mur, je parie que c’est partout pareil Ryan ?
– Sur l’anneau oui. Alors ? Tu vois quoi ?
– “Rage et puissance, la flamme vivante offrira le cœur flambant au possesseur du destin enchainé. Le voyage est nécessaire.” À toi de jouer l’intello.
– Très drôle. Le possesseur du destin enchainé ? Le voyage ?
– Le voyage c’est ma clé. Lui répliquais-je en tombant au sol dans un grand bruit sourd, ensuite, Loïc, le destin enchainé. Les lames du destin sont montées sur chaine non ? Regarde, fis-je en plaçant ma clé, Loïc, à toi. »
Il plaça sa main dans une espèce de lecteur d’empreintes, une flamme lui traversa le corps pour lui sortir par la main et la porte s’ouvrit. Elle donnait sur une salle assez étrange, assez petite par rapport à la taille du couloir. En face on avait la sortie, verrouillée, à gauche un socle d’où brulait une flamme dans laquelle flottait un anneau. Le socle portait l’inscription « Cœur Flambant ».
« Enfile-le, fit Ryan à Loïc, on ne sortira pas tant que tu ne le porteras pas. »
Il passa sa main dans le feu, enfilant l’anneau. Lorsqu’il sortit sa main, son haut se consuma, des flammes lui tracèrent des cicatrices sur le torse qui avait le même aspect que la lave. Des bandes noires se placèrent sur son bras gauche, des jambières en métal se posèrent sur ces jambes. Et ses cheveux s’allongèrent pour lui descendre au bas du cou. À chaque fois qu’il expirait, des flammes sortaient de ses cicatrices. Keiji avait pris possession de son corps. Une fois la transformation terminée la porte sur laquelle j’étais appuyé s’ouvrit.
« Aller au suivez… Ryan, je suis censé me les faire ? demandais-je en voyant les ennemis dans le couloir.
– Épreuve des anges numéro un.
– Laisse Leo, je gère. Me fit Loïc avec une voix plus sombre qu’avant, suivie par le flot de chaleur que dégageait son corps. »
Il fit apparaitre une épée courbée avec des anneaux sur le côté non tranchant dans sa main gauche. Il élimina la totalité des ennemis avec cette lame qui tintait à chaque mouvement et qui produisait des vagues d’énergies à chaque coup porté. Puis une seconde vague arrivait, cette fois-ci ils étaient tous en armure et avaient des lances comme arme. « On va sortir l’artillerie lourde », fit-il en faisant apparaitre une immense arme dans sa main droite, une sorte de lance mécanique avec des anneaux tournant dessus. En trois coups il avait éliminé plus de la moitié de la troupe, il détruisit le reste dans une course, la lance en avant et un coup pour éjecter ceux qu’il avait éliminés.
« Tu vois ce n’est pas bien compliqué !
– C’est ça fout toi de moi !
– Épreuve une terminée.
– Bon, qui est le suivant ? Leo ? me fit Ryan quelques mètres plus loin, de nouveau face à une porte.
– Voyons voir. “Derrière sommeil trois êtres au même sang. La puissance seule peut dompter cette épreuve. Votre force vous ouvrira la voie.” Je me fais la porte, sortis-je en dégageant la porte avec mon contrôle des éléments, et le cerbère derrière, je le laisse à mes amis les guerriers noirs. À vous de jouer les mecs.
– C’est parti. Chacun une tête, sortit Nabil enjoué de ce que je lui offrais. »
Nabil s’était jeté sur celle du milieu, plantant son immense épée dans la tête qu’il arracha d’un coup sec, Anthony trancha la sienne dans un mouvement circulaire de sa faux et Christophe finit en lançant son trident sur la troisième tête.
« Et vous le laissez au milieu comme ça ?
– Oh, excuse-moi ! me fit-il en passant sous le monstre et le lançant derrière nous. Content Monsieur ?
– Très ! Allez, restons pas là.
– Séquence Deux terminée.
– Dit Tanguy, combien de temps on a passé là-dedans ? me fit Justine exaspérée.
– Je ne sais pas, trois, quatre heures. Sieg ?
– Trois, on est partis un peu après huit heures et il est onze heures et demie.
– Et tu n’as rien prévu pour manger, je présume.
– Moi non, mais eux si. Tu verras.
– Leo, je te laisse monter le haut.
– Ah, comme si j’avais le choix frérot. Je reviens, fis-je en escaladant le mur.
– Je suis sûr que j’en fais autant ! me fit Anthony.
– Ouais, ben je t’attends toujours moi. Alors “Le pouvoir de la destruction. La force brute triomphera, guidée des bras de la justice ultime. Le voyage est requis” attendez, je vous laisse une minute je crois qu’il y a quelque chose là-dessus », repris-je en me hissant sur le plateau au-dessus.
J’avais aperçu quelque chose, un parchemin ou quelque chose du genre. Je l’ai attrapé, ignorant ce que les autres pouvaient dire en dessous. C’était une lettre du père de Leo. J’avais remarqué que Ryan lisait dans les pensées comme moi, alors je l’ai appelé et me suis mis à lire, dans ma tête. Assis sur le rebord du bloc pendant que le reste de la troupe continuait à réfléchir sur le prochain qui aurait droit à ses pouvoirs d’anges.
Je me suis jeté du haut, Ryan m’attendait juste au-dessous.
« Au moins on ne mourra pas de faim. Bon ils ont trouvé les autres ?
– Tanguy, bouge-toi un peu ! C’est mon tour ! Me lança Nabil pressé.
– J’arrive, une seconde. Tient à toi de faire, lui répondis-je en plaçant ma clé. »
Sans même chercher un second moyen, il défonça la porte à coup d’épée. Une seconde fois on arrivait dans une petite salle. Semblable à l’autre. Mais cette fois-ci, le socle faisait léviter deux gantelets en métal, dont la partie qui se plaçait au niveau du coude portait un cristal avec des particules qui flottaient à l’intérieur. On pouvait lire « Force Ultime » sur celui-ci. Il les enfila, ses vêtements partirent en poussière pour laisser apparaitre un kimono qui lui couvrait la moitié du torse. Le tout attaché par des anneaux avec une chaine qui lui partait de la taille, passant dans son dos pour venir s’attacher à son épaule gauche qui était couverte. Arcanthos avait pris sa place.
« J’imagine que derrière moi y’en a encore qui m’en veulent ?
– Épreuve des anges numéro deux.
– Ne t’en fais pas petit », me fit Nabil, vantard en prenant ses armes, deux glaives en forme de couteaux de bouchers. « Je me les fais. »
Un peu de la même manière que moi, il utilisait ses glaives aussi bien tenus à la main que lancés. De cette manière il éliminait des centaines d’ennemis qui venaient sans cesse. Jusqu’au moment où un second cerbère arriva d’une trappe dans le plafond. « C’est parti » il rangea ses deux glaives à sa taille et fis apparaitre une longue hallebarde au bout de laquelle tournait deux roues dentées. Il se glissa sous l’animal, le tranchant en deux en un coup.
« Tu vois, aucune raison d’avoir peur !
– Épreuve Deux terminée.
– Nabil, arrête de te vanter ça ne te va pas.
– Tu dis ça parce que tu n’as toujours pas eu tes pouvoirs ! Et que nous sommes les premiers donc les plus puissants !
– Les premiers dans l’ordre du tombeau sont les plus faibles ! répliqua Ryan, laissant Nabil passer à l’avant du groupe.
– Il est sérieux ton frère là ? me fit Loïc effrayé.
– Bien sûr que non, c’était juste pour lui faire fermer sa gueule, lui répondit Ryan, dis-moi Tanguy, tu sais où sont ces salles dont parle notre père dans sa lettre ?
– Je pense, regarde, lui dis-je en lui montrant une partie du mur d’un aspect différent, il y a certaines parties qui répondent différemment à la vision d’aigle, plus clair comme celle-là. Sieg tu peux venir voir ça ?
– Oui, que veux-tu ?
– Tu saurais ouvrir ce genre de truc ?
– Oui, t’as encore la clé de ma station de stase ? Plus celle de la lettre de ton père.
– Oui, la voilà.
– Regarde ça. C’est de la technologie Onyx, me fit-il en plaçant la clé dans la serrure. La salle n’est pas derrière, on y est déjà. »
Toute la partie du couloir dans laquelle on était avait changé d’aspect. Une table était apparue au centre, des placards, on aurait dit que l’on avait atterri dans l’appartement d’Adam. Il y avait même une véranda qui donnait sur la ville.
« C’est épatant ! Comment ceux qui ont construit ça on fait ? me fit Virginie qui commençaient à se lasser sans moi.
– On connait deux grands Peuples dans notre galaxie, Les Onyx, entités des éléments existants, le temps, le feu et tout le reste. Ce sont eux que les Grecs appelaient Dieux. Du moins ceux qui ont bénéficié de la maitrise de ses éléments comme Sieg. D’autre part les Saory, c’est un peuple à la technologie avancée. On le dit créateur des autres peuples. Tous sans exception. Répliqua Ryan qui venait nous rejoindre. Le temple est conçu avec la technologie Saory, futuriste, inégalée, incomprise et sublime. Mais cette pièce serait impossible sans les Onyx, dieux des dimensions, nommées Hypérion par les Grecs. On connait très peu de choses des Onyx, on n’est même pas sûr que l’aspect que les Grecs avaient d’eux soit vrai. On dit souvent que ces Onyx, entités de la création des éléments, seraient des fils des Sages du conseil Saory. Mais rien ne nous l’a jamais prouvé. Les Anges Saory pour finir sont ceux qui ont été choisis par des Saory, parce qu’ils possédaient des pouvoirs exceptionnels qu’ils tenaient des Onyx. Prenons un exemple, Toshiie et Hanzo, nos deux Anges Saory respectifs, tiennent leurs pouvoirs de l’Onyx, Hecatondies.
– Qui t’a raconté tout ça ?
– Mon père adoptif, j’ai eu plus de chance que toi Tanguy dont Leo a été abandonné à l’orphelinat.
– C’est vrai, bon, vous avez trouvé de quoi manger, je meurs de faim moi ! »
Sieg était un excellent cuisinier, Leo n’en connaissait pas de meilleurs avant qu’il ne rencontre sa future femme. Il nous avait concocté un superbe repas, avec des aliments conservés dans des placards qui n’étaient pas ceux que l’on connaissait chez nous. Après ce bon repas, on décidait de prendre un peu de repos avant de repartir.
« Il y a quoi au bout du tombeau ? me fit Virginie qui me réveillait de mon léger sommeil.
– Quoi, comment ça ?
– Tu sais bien, tu parlais d’une seconde sortie, reprit-elle en s’asseyant sur mes genoux, c’est juste une porte comme celle de l’entrée ?
– Non, derrière nous attends le paradis sur Terre. Des cerisiers à perte de vue !
– C’est une sorte de voyage romantique au final.
– J’aimerais bien, mais non. Au bout il y a la maison de vacances des parents de Leo. Du moins ce qu’il peut en rester. Le tombeau a été créé après que son père ait été emprisonné.
– Mon père Tanguy, c’est lui qui l’a construit. Son père est un Pearce, comme toi. Chester te parlait de notre famille. C’est de cette manière. Le père adoptif de Chester n’est autre que Connor Pearce.
– Le monde est petit dit donc.
– Pas autant que tu le penses. Notre monde est vaste, mais les choses importantes se ressemblent toutes au fond. On repart, j’aimerais atteindre l’autre côté de l’anneau avant la nuit. Là-bas on pourra dormir dans un lit.
– Allez, tout le monde, on s’en va. Sieg, tu nous remets ça en place.
– De suite, répondit-il en désactivant la salle.
– Séquence Trois terminée.
– Chris, viens là.
– Pourquoi moi ?
– Je ne sais pas, j’imagine que c’est toi le suivant. Je vais m’en assurer, lui fis-je en plaçant la clé dans la serrure puis en grimpant le mur, écoute donc. “Celui qui tient ces pouvoirs de la mer et du ciel se verra élevé à son tour. Le voyage est requis.” Ce n’est pas toi qui possèdes le trident de Poséidon ?
– Si.
– Ben, ne reste pas là alors, lui répondis-je en redescendant, et ouvre-nous cette fichue porte.
– Oui c’est bon ne me presse pas. »
Encore une avec la même tête. À croire que toutes les salles sont pareilles. La seule différente était l’artéfact personnel. Cette fois-ci c’était un pendule. « Le Pendule Céleste. » Christophe l’attrapa par sa chaine. Il s’illumina d’une lueur verte, la projetant sur son corps. Il lui posa un haut sanglé et une immense cape à capuche noire. Il lui traça aussi le tatouage de L’Ordre sur le crâne, descendant jusqu’au nez. Le mage de L’Ordre Sakon était apparu.
« Je te laisse t’amuser, je doute avoir envie de… non.
– Kryssen. Comme on se retrouve !
– Barbarigo, que viens-tu faire ici ?
– C’est bien le palais de la rédemption, la mienne se fera quand tu seras mort.
– Laisse, je m’en charge, fit Chris me passant devant.
– Et tu crois que c’est tes misérables alliés qui vont m’anéantir ? Moi j’ai toute une armée.
– C’est pour ça que ça va être drôle mon cher.
– Épreuve des anges numéro trois. »
Il dégainât un fouet en forme de crinière, attacha son pendule sur son épaule et commença à éliminer les troupes d’ennemis qui arrivait par centaines avec son arme. Plus il en éliminait plus il en venait. Au bout de quelques minutes, le nombre était trop important pour qu’il puisse tous les éliminer avec son arme. « Rugis Dragon D’or » sous ces mots deux tornades vinrent emporter tous les ennemis qui s’opposaient à lui. Il sortit une grande pique en lame croissante et élimina la dizaine qu’il restait.
« Leo, je veux le stopper une bonne fois pour toutes, mais j’ai besoin de toi.
– Que dois-je faire ?
– Arrache-lui son âme avec ton crochet. Je me charge de l’éliminer.
– Avec joie »
Je me suis lancé sur lui, repliant les lunettes d’Adam. Ma course ne se voyait que par le flot de particules noires que je laissais derrière moi. Arrivé devant lui, j’ai effectué une roulade sur son dos, lui ai planté mon crochet dans le dos et commencé à extraire son âme de son corps. « Je me charge du reste, tiens bon. » Il se plaça à ses côtés, lui trancha le dos avec la lame pendant que je continuais à lui extraire son âme. Seulement il n’était pas assez rapide pour la récupérer et elle prit place dans mon corps.
« Non Leo !
– C’est trop tard, j’ai déjà pris possession de son corps. AH !
– Jamais je ne te laisserai prendre cette place salle traitre !
– Non, je refuse que tu prennes possession de son corps. »
Chaque changement de personnalité me faisait souffrir, les particules devenaient du brouillard qui envahissait la pièce. Et une fois de plus je restais impuissant face à ce spectacle, ou presque.
« Virginie, j’ai besoin que tu me tires dessus, une fois de plus.
– Avec joie ! » me répondit-elle en dégainant son arc.
La même flèche, le même combat contre la même personne. Toujours pour mon bien. Son tir me frappa en plein cœur et l’énergie qu’il contenait se divisa en deux pour séparer les deux âmes. À ce moment j’avais retrouvé le contrôle de mon corps. J’ai alors utilisé mes seuls pouvoirs, attrapé le pendule de Sakon, sortis mon crochet pour récupérer l’âme de Leo. Et j’ai récupéré l’âme de ce salaud dans le pendule en me jetant dessus. J’étais accroupi, le pendule dans la main gauche, le crochet à la main droite. Tout le brouillard revint vers moi et une fois tout ceci terminé je remontais mes lunettes.
« Rien n’a changé tu es et restera toujours le meilleur d’entre nous Leo.
– Et moi alors ?
– T’aurais voulu être à ma place Nabil ?
– Euh… non.
– Bon. Allez. Ne restons pas là.
– Épreuve trois terminée.
– Tanguy ! Ça va ?
– Bien sûr que ça va princesse, mais c’est gentil de t’inquiéter pour moi.
– Je t’adore, tu prends tout à la légère, même quand c’est sérieux t’arrives à ne pas t’en faire.
– Dans ce monde, il ne vaut mieux pas. Surtout que c’est que ce n’est que le début.
– Prêt pour la séquence quatre ? me fit Ryan.
– Pourquoi la porte n’est pas ouverte ? D’accord, répondis-je en voyant la porte se fermer derrière nous.
– Séquence quatre. Le rêve des anges ! fit la voix en éteignant les lumières.
– Aucun de nos pouvoirs n’est efficace ici. Ni les nôtres ni ceux des anges. Alors, essayez de trouver le moyen de sortir, reprit Ryan.
– Sieg ? C’est toi que je vois ?
– Oui, suis-moi.
– Tu viens avec moi ? demandais-je à Virginie en lui prenant la main.
– Avec plaisir.
– Sieg, mais comment ça se fait que je te voie ? Et comment tu fais pour te repérer ?
– Je suis lié à toi et je suis un Onyx, rien n’a de secret pour moi. Regarde, il y a quelque chose d’étrange ici. Je te lis. “Dans l’obscurité, les ténèbres surpassent. Dans la lumière, les cieux dominent. Et entre les deux naissent les reliques des êtres supérieurs.” Tu penses pouvoir trouver quelque chose avec la vision d’aigle ?
– Une seconde. Oui, il y a un bouton, dis-je en appuyant dessus, au même moment une porte s’ouvrit. Non…
– La sphère d’Eden. Je te la laisse Tanguy. Elle te revient.
– Bien, si tu le dis, lui répondis-je en la prenant de la main droite, qu’est-ce que je suis censé faire avec ?
– Relique deux acquise. Activation du rappel temporel.
– Quoi, que ? fis-je en apercevant Connor.
– Laisse lui prendre le contrôle, le véritable pouvoir ne s’acquiert que si l’on admet ses origines. C’est cette relique qui m’offrit mes pouvoirs, à toi d’en faire autant. Et attends le jour de la consécration. Vous êtes deux pour offrir la consécration du plus puissant d’entre vous. C’est alors que tes véritables pouvoirs surgiront. Me fit son fantôme. »
Je l’ai écouté, la sphère s’attaqua à mon bras, je sentais quelque chose me rentrer dans le bras, me bruler de l’intérieur en même temps. Au bout d’une minute, j’avais totalement absorbé la sphère, j’avais le bras découvert et les parties que les bras d’Adam n’avaient pas changées prirent l’aspect doré de la sphère. Elle m’avait transformé la cicatrice, la faisant partir de la pomme de la main, remontant au-dessus du bras pour finir dans mon dos, attaché au tatouage. Mais elle n’était plus supérieure, mais incrustée dans mon bras.
« Le pouvoir de contrôler les esprits… fit Sieg en s’approchant.
– Fin du rappel temporel, activation du système d’éclairage.
– Ouais et comment tu pousses ses statues, je ne peux pas les détruire ni les dégager ! Ça fait cinq minutes que j’essaie ! fit Nabil énervé.
– Tanguy, ce ne sont pas que des statues, mais des hommes transformés en pierre. Ton bras te permet de maitriser le pouvoir de contrôle des esprits.
– Alors on va s’amuser, répliquais-je en pliant mes lunettes. »
Me bras se mit à briller, des lignes dorées parcouraient la pièce au moment où je m’avançais vers les statues. Elles-mêmes se mirent à s’illuminer une à une.
« À votre service maitre.
– Je voudrais juste que vous nous laissiez passer.
– Tout de suite, répondirent-elles au même moment en se déplaçant.
– Et en plus il se permet de se vanter.
– Tu n’as rien à dire Nabil, tu en fais bien plus que moi, lui répondis-je en pliant mes lunettes et en remettant ma manche, Antho, viens, c’est ton tour.
– T’en es sûr ?
– Qui veux-tu que ce soit, moi ? lui répondis-je en montant au mur. Écoute. “Quatre éléments, un contrôleur. Leurs maitrises seront offertes au maitre de l’hypnose.” Toujours pas confiance en moi ?
– Alors, redescends, j’ai besoin de ta clé.
– J’arrive oh, ne soyez pas si pressé. »
Et encore une salle qui avait la même tête, je commençais à me lasser moi. Celle-ci nous offrait « L’anneau Élémentaire » de Losara. Il l’enfila à la main gauche, une lueur bleue lui posa un gantelet en or sur le bras, finissant par une épaulière en forme de tête de tigre. Il lui changea les cheveux en blancs et longs et lui posa une veste courte côté gauche, longue côté droit.
« Et encore une…
– Non Leo, tu es peut-être le plus puissant, mais je suis plus efficace que toi. Me firent deux Losara, un en glace, avec deux tonfas et un en feu avec un javelot double lame.
– Épreuve des anges quatre terminée.
– Bon, Sieg, tu pourrais nous trouver la salle secrète ?
– Non, c’est déjà fait.
– Voulez-vous condamner l’entrée du tombeau ?
– Oui, répondit Ryan, sinon ça voudrait dire que l’on n’accède pas aux chambres de repos.
– Je me charge de vous faire un bon repas. À tout à l’heure.
– Ah, j’en peux plus moi, fis-je en me laissant tomber dans un fauteuil.
– Un peu de réconfort peut-être ? me fit Virginie.
– Si c’est toi qui me l’offres, je ne vais pas dire non. Viens.
– La suite sera un peu différente, une fois passé le tombeau de Ranmaru, nos chemins se diviseront, Tanguy, Virginie, Sieg et moi on continuera le parcours des tombeaux, les autres vous auraient un autre parcours. Normalement vous devriez atteindre la sortie avant nous.
– Compris ! répondirent-ils tous en chœur.
– J’aime quand on m’écoute.
– Dis-moi Ryan, il est censé exister dix anges, pourtant on est que neuf et il n’y a que neuf tombeaux ici. Qui est le dernier ?
– Le protecteur de l’équilibre, celui qui est ici depuis bien plus longtemps que nous tous. Zwein. La différence est que l’ange à deux représentations. Il n’existe que s’ils fusionnent.
– Si on me cherche je me serais planqué dans une chambre ! »
Une fois de plus Sieg nous avait préparé un succulent repas et pour la première fois de la journée on pouvait enfin se reposer. La moitié ou presque avait déjà leurs anges, il ne restait qu’Amy avant que nous ne commencions la descente dans la partie basse. Pour une fois depuis l’arrivée de Leo, j’étais arrivé à trouver le sommeil, j’en arrivais à me demander si ce n’était pas ma copine qui me faisait dormir, à savoir qu’elle était en sécurité avec moi. Jeudi 10 janvier 2013, cela faisait un jour que nous n’avions pas vu la lumière de jour. Un jour ce n’est pas grand-chose, face aux trois mois passé dans le paquebot, torturé tous les jours en plus. Sieg était encore une fois debout avant moi.
« Mais tu ne dors jamais ?
– Tu ne t’imagines même pas.
– Je ne préfère pas, non. Je suis le seul levé, avec Virginie ?
– Apparemment, les autres sont des feignasses, ou juste ils ne sont pas solides. Pourquoi ?
– Parce que j’aimerais bien partir, mais sans au moins l’un d’entre eux, on ne peut pas.
– Enchanté de te revoir vieux frère, on repart quand ?
– Je crois que tu perds la tête Ryan.
– Je sais, j’en ai marre d’être dans ce trou. Vivement qu’on en sorte.
– Alors, aide-moi à faire sortir le reste.
– Tanguy, ce n’est pas parce que nous on se lève tôt que…
– Allez, on se bouge là-dedans, faut qu’on parte avant dix heures sinon on ne sera pas arrivé de l’autre côté avant demain.
– Très délicat dit donc Ryan. Heureusement que ton frère n’est pas comme ça avec moi, reprit Virginie.
– Jamais. Je suis toujours tout gentil, pas vrai Sieg ?
– Tant que tu as l’estomac plein, sinon t’es infernal.
– Je te remercie de ta franchise. AH, mais c’est pour ça que tu nous fais des plats aussi bons. C’est pour que je ne sois pas chiant ! Je comprends enfin.
– Arrête tes conneries et mange, on a du chemin encore. »
Il avait raison, on avait encore beaucoup de chemin à faire, alors on a mangé, attendu que les autres arrivent pour ensuite repartir. Le tombeau suivant était juste en dessous, à quelques mètres après. C’était le premier qui ne demandait pas la clé et le premier à ne pas avoir le même aspect. Celle-ci présentait une statue au centre. Une femme, avec une hallebarde en croix et deux gants à lames. Un long manteau rouge, un bustier et des cuissardes. Elle portait le nom « D’Œil empoisonné. » C’était Ranmaru, Justine s’était placée juste devant, elle récupéra tous les objets placés sur la statue et disparus dans le plafond. Ryan avait demandé aux autres de rester derrière la porte, le second chemin étant là-bas.
« Enfin seuls.
– J’en connais un qui est en train de devenir dingue !
– AH ouais non, mais grave là.
– Calme Ryan on va bientôt sortir.
– Qui est le suivant ?
– Ma petite princesse. C’est bien ça ? Si je suis l’ordre dans lequel les clés étaient placées sur la porte. Voyons voir, fis-je en ouvrant la porte.
– Qu’est-ce que je suis censé récupérer ?
– Nous on ne récupère pas d’objets. Les damnées ont été emprisonnées dans des statues comme celle-là. Notre père savait que l’élu serait celui que Connor avait désigné. Très bien pensé, je dois dire.
– J’adore, il est en train de devenir dingue, mais dès qu’il s’agit d’utiliser ses connaissances il est plus calme que je ne pourrais jamais l’être. Tu m’étonneras toujours, repris-je en pliant mes lunettes, je dois pouvoir faire quelque chose. »
Au moment où j’avais pris le contrôle de la statue, un fantôme en sortit pour se diriger vers Virginie. J’étais derrière elle, je suis arrivé à l’attraper, mais cette chose fit illuminer son corps d’une lueur bleue et dans un énorme souffle d’énergie je me retrouvais projeté sur le mur derrière moi.
« Hey, Tanguy, ça va ? me fit Sieg effrayé.
– Ouais je… Je ne m’y attendais pas c’est tout.
– Enchanté de faire votre connaissance. Je m’appelle Kristen. »
Cette chose avait totalement changé l’aspect de Virginie. De longs cheveux gris, une veste courte sur le torse, le dos lui descendant jusqu’aux pieds. Deux gantelets, avec deux lames cachées comme les miennes. Un mini short et deux grandes cuissardes qui lui remontaient presque jusqu’à l’entrejambe. Le tout, noir sur une peau d’un ton rouge sombre.
« Enchanté très chère », lui répondis-je en lui prenant la main, gantée avec le bout des doigts en griffes.
« Arrête tes bêtises Tanguy.
– Excuse-moi, je crois que je deviens dingue comme mon frère moi aussi. Une question, c’est qui ce qui vole derrière toi ? » lui demandais-je en montrant cette chose qui ressemblait à un loup-garou sans les jambes.
« Ah ! Ça, me répondit-elle en le faisant rentrer dans son corps, c’est DeadMoon. C’est mon fantôme gardien. C’est lui qui me donne la plus grande partie de mes pouvoirs.
– Va falloir que je m’habitue à le voir.
– Tu n’as besoin de rien d’autre ici ? On peut passer à Sieg ?
– Ryan !
– Excuse, mais je pète un plomb moi.
– Allez. On y va ?
– Je vous suis.
– Hey, venez voir, nous fit Sieg qui avait déjà avancé, regardez.
– Le livre des vérités. Grand recueil des Saory. La source de toutes connaissances, de toutes choses. Mais, comment on l’obtient ? répliqua Ryan.
– Y’a pas une statue dans le coin ?
– Si, mais écoute. “Le livre est hors de portée, la véritable source verrouillée sous son sceau. Trois êtres invisibles surplombent l’emplacement. L’accès ne s’ouvrira qu’à leurs morts.” Qu’est-ce qu’on fait ?
– Je vais vous dire ce qu’on va faire. Tanguy. Tu peux les trouver avec la vision d’aigle. Moi je m’occupe d’eux. DeadMoon peut les tuer, même si ne sont que des âmes. Me fit Kristen.
– Bien. Le premier derrière moi.
– Ensuite, me répondit-elle après l’avoir fait disparaitre.
– Suis-moi. Ici.
– Et ?
– Entre Sieg et Ryan.
– Non, mais tu n’es pas fou ? Je ne veux pas me faire bouffer par ce truc moi ! M’envoya Ryan.
– Tu n’as rien à craindre, il n’est pas méchant, lui répondit-elle tuant le dernier, voilà.
– Enfin ! Depuis le temps que j’attendais celui-là », fit Sieg en prenant le livre.
Je n’avais pas remis mes lunettes, l’action sur la statue s’était faite sans que je fasse quoi que ce soit. Son apparence avait très peu changé, le flash qu’avait provoqué l’ouverture du livre lui avait teint les cheveux en blonds, rajouté deux épaulières, un haut un peu plus baroque que celui qu’il avait. Sa veste par contre était devenue deux ailes qui lui couvraient tout le corps lorsqu’il les utilisait comme cape. Le livre s’était entouré d’une robe rouge sang, le réduisant à une forme de sphère de cristal et il avait deux épées à la taille, qui lui créé un double fantôme noir lorsqu’il les utilisait. Son nom était Elidian.
« Ah le sale chien ! fit une voix résonante dans les murs.
– Ça, c’est Nabil au-dessus.
– Exact, leur chemin passe au-dessus du tombeau des damnés. Je ne sais pas pourquoi, mais ils n’ont pas le droit d’être ici.
– Peut-être que ça les aidera à mieux s’entendre et à se battre ensemble.
– Ne leur en demande pas trop voyons.
– Hey. Fit Sieg qui était resté un peu en retrait. Avancez sans moi, je vous rejoindrai. J’ai quelque chose à faire avant.
– D’accord l’ami. À tout à l’heure, lui répondis-je.
– Qu’est-ce qu’il est parti faire ?
– Aucune idée. Mais s’il le fait, il doit bien avoir une raison. Tiens, cette partie donne sur la ville. Tu penses qu’ils nous voient dehors ?
– J’en doute, sinon il y en aurait eu beaucoup qui aurait cherché pourquoi il y avait une vitrine qui donne dans un couloir d’un truc qui n’est même pas un magasin, mais juste un bout de la montagne.
– Allez, Ryan, je sais que ça te manque, mais il ne reste plus que nos deux tombeaux et on sera sortis, surement même avant les autres.
– À coup sûr oui. Tu n’imagines même pas tout ce qu’il peut y avoir là-haut.
– Tu les as envoyés au suicide non ? Tellement ils t’énervaient ? lui demanda Kristen.
– Non, juste une épreuve de force qu’ils sont obligés de passer. Ah, enfin mon tour ! Que dois-je faire ?
– “Au cœur de glace revient l’âme la plus glaciale. Le guerrier perdu devra faire face à ses souvenirs pour voir l’anneau givré.”
– Mes souvenirs, mais de quoi il voulait parler ?
– Peut-être des souvenirs de Chester en tant que guerrier des lignées.
– Oh, oui. Je sais. »
Il ferma les yeux, avança sa main au-dessus du socle. Un vent froid parcourait la pièce. Sa main se glaça, puis son bras jusqu’à lui geler le corps entier. Il ouvrit les yeux et un souffle noir se posant sur lui, lui laissa un gilet noir aux motifs baroques et une longue veste noire déchirée aux bordures décolorées en rouge. « L’Âme de glace » lui avait offert Hanzo.
« Ah, tout de suite je me sens mieux.
– Je suis de retour. Oh, doucement Ryan, ce n’est que moi. Fit Sieg en voyant Hanzo le viser avec son arc et son épée mécanique.
– Excuse-moi, faut vraiment que je sorte moi.
– T’as trouvé ce que tu cherchais Sieg ? lui demandais-je.
– Oui, allez, à ton tour maintenant.
– J’ai hâte de voir quelle tête tu vas prendre, me fit Ryan.
– T’as intérêt à être patient, lui répondis-je en éclatant de rire.
– Pourquoi tu dis ça ?
– Tu comprendras. Allez, faut qu’on arrive en haut avant les autres.
– Explique-moi.
– Certaines choses savent se faire désirer, se faire attendre, encore plus que les femmes.
– Hey !
– Arrête, ne me mens pas, tout le monde sait que les femmes savent se faire désirer.
– T’as bien raison.
– Voilà et là c’est la même chose. Écoute. “Le pouvoir du guerrier aux visages damnés. Mille apparences, mille visages. Un pouvoir puissant dédié au plus courageux d’entre eux. Sa patience saura faire preuve de sa valeur.” Toshiie n’arrivera pas tout de suite. Même si ça peut paraitre étrange », dis-je en prenant « L’anneau éclair » qui m’avait comblé le trou que la cicatrice m’avait laissé dans la main ; « J’ai juste besoin de ça en plus », repris-je en prenant le chronosceptre qui avait plus la tête d’une clé à molette et en le mettant dans mon dos ; « Ryan, à toi l’honneur !
– Oh, enfin !
– Tu sais ce qu’il y a derrière au moins.
– Non. Dis-moi.
– Des cerisiers en fleurs à perte de vue ! lui répondit Virginie.
– Non, tu te fous de moi là… Non… répliqua-t-il en ouvrant la porte.
– AH, j’avais bien raison ! » repris-je en m’apercevant que j’avais oublié de remettre mes lunettes ; « Deux jours sans voir la lumière du jour et je suis incapable de la supporter.
– La maison de vacances des parents de Leo. Mais, comment ?
– Tu ne m’as même pas entendu quand je l’ai dit à Virginie. C’est logique, tu ne crois pas.
– Si, mais je n’y croyais pas. Wôw, c’est magnifique.
– Et les autres arrivent où ?
– Là-haut, e répondit-il en me montrant un balcon sous le toit, sauf si on en perdu en chemin.
– J’espère juste que Sia n’a rien. Fit Sieg en fixant le jardin.
– Je suis là. Tu ne pensais tout de même pas que j’allais rester avec cette bande de dégénéré et me faire tuer ?
– Mais comment t’es arrivée ici ?
– Elle passe à travers les murs. Ah oui, mais c’est vrai t’étais pas là le jour ou mademoiselle m’a obligé à la poursuivre au milieu de la ville, répondis-je.
– Ouais en attendant elle nous a abandonnés comme une trouillarde !
– Nabil, elle est humaine, elle n’a pas de pouvoir comme nous. Alors je t’en prie, ce n’est pas parce que les autres t’ont tout fait faire que tu dois t’acharner sur elle, répliquais-je.
– Oh, c’est bon excuse-moi. C’est bon on peut repartir ?
– Allez-y, vous avez une place dans la Tour pour vous.
– La Tour Des Anges. Ça sonne plutôt bien comme nom non ? reprit Sieg.
– Si tu savais, la tête que tu vas faire quand tu verras ce que j’ai fait de ta Tour. Lui répondit Ryan.
– Qu’est-ce qu’il nous a fait encore comme connerie lui ?
– Rien d’important, notre apparition devait changer l’aspect de la Tour. Et c’est fait. Tu verras elle est bien mieux comme ça. Bon allez, ce n’est pas tout, mais je vais faire un petit tour là-dedans, je vais m’assurer que c’est encore habitable.
– Tanguy, tu veux rentrer ? me fit Sia.
– Non, je vais rester là tout le weekend avec Ryan et ma petite princesse si elle est d’accord.
– Bien sûr que je suis d’accord, tu ne crois quand même pas que je vais partir sans toi.
– Alors à lundi l’ami. Bon weekend.
– Par contre je ne garde pas mon apparence.
– D’accord, mais évite de faire ça tant que je n’ai pas Toshiie, lui répliquais-je en me reposant sur mes deux pieds.
– Excuse-moi, me répondit-elle en riant, c’est si puissant que ça ?
– La preuve.
– Hey, les amoureux, montez. J’ai quelque chose à vous montrer.
– Tu me suis ?
– Bien sûr. »
Il avait visité tout le bâtiment en quelques minutes. Il s’était placé sur sa partie la plus haute.
« Toi aussi t’as remarqué ?
– Mais ce n’est pas une maison, c’est un château !
– Super bien conservé en plus. Ce n’est pas croyable. On est juste sortis par le tunnel là-bas regarde.
– Je promets que si on arrive à battre Akziel, je viens habiter ici !
– À la seule condition que tu m’héberges aussi.
– Ça doit bien être assez grand pour deux.
– Venez, je vais vous faire visiter un peu. À passer le weekend ici, autant que vous sachiez où est quoi.
– T’en parles comme si tu y avais passé ta vie.
– Non, j’ai juste visité une fois. Tiens, on commence par le bureau de notre père.
– Ouais, je m’en souviens, c’est toujours aussi classe ici.
– Hey, les garçons, venez voir », nous fit Virginie s’étant arrêtée devant une lettre sur le bureau.
« J’arrive. »
Mes chers fils, ceci est le dernier lège que je vous offre. Je sais que vous devez avoir des souvenirs de la maison que l’on avait ici avec votre mère, même au moment où vous lisez cette lettre. Avant mon emprisonnement j’ai envoyé mon meilleur ami rénover cette maison, en faire le plus beau des palaces pour vous, vos familles et même vos amis si vous le souhaitez. Il s’appelle Zwein et est l’un de mes alliés les plus fidèles. J’ai entreposé quelques reliques sous les fondations, au cas où elles pourraient vous servir. Peut-être quelqu’un reprendra le culte des Anges un jour. C’est la dernière lettre que je vous écris, avant qu’Akziel ne m’emprisonne à jamais. J’espère que vos vies seront meilleures que la mienne.
Eddy Kryssen
« Rassure-toi, on en prendra soin.
– Et on éliminera le salaud qui a assassiné notre mère et t’a emprisonné, reprit Ryan.
– Pas tout de suite, il va nous falloir du temps, il ne se laissera jamais avoir comme ça.
– On ferait bien de commencer par l’Anima et Barabas vous ne croyez pas. Répliqua Virginie.
– Pas bête, sans Barabas, on pourrait attirer la confiance du peuple.
– Plus alléchés par le pouvoir suprême de ce “dieu” plus con que la moyenne, fit Ryan.
– Tu crois vraiment qu’ils vont le préférer ?
– Bien sûr, il va les appâter avec des : “je vous apporterais la rédemption et la paix”, surtout un règne tyrannique oui.
– Sauf que lui va faire de long discours, il prendra les personnes les plus lambdas, mais nous, on trouvera ceux qui veulent se battre. Ceux qui auront le courage de défier ce traitre. Ceux qui nous offriront leur confiance en échange de moyens de défendre leurs vies face à l’armée d’Akziel. Il ne faut pas frapper en masse, mais les attirer doucement, prendre les plus influents qui feront tourner le mot et qui augmenteront nos chances. J’ai déjà retourné ce monde contre lui. Je saurais le faire une seconde fois. Encore plus facilement avec tous ceux que j’ai recrutés.
– Dans ce cas je veux bien croire qu’on a une chance.
– J’ai déjà éradiqué toute son armée souviens toi.
– Oui, mais cette fois-ci elle sera bien plus puissante.
– Et nous ne sommes pas seuls comme je l’étais. C’est ça qui fera la différence Ryan, notre force, parce que nous sommes un groupe et que nous avons les pouvoirs des anges.
– J’adore ton optimisme.
– Ce n’est pas de l’optimisme, mais du réalisme, je sais qu’on peut le faire. Fais-moi confiance.
– Je t’ai toujours fait confiance vieux frère, tu es celui qui a le plus hérité du courage et de la valeur de notre père.
– Bien, j’espère que tu sais cuisiner au moins.
– Bien sûr ! Je suis convaincu que je cuisine même mieux que Sieg !
– AH, ben j’aimerais bien voir ça, tiens !
– Arrêtez, vous deux ! Nous fit Virginie. Vous êtes impossibles.
– Et tout ça me serait impossible sans toi ma petite princesse.
– Mais si, tu y arriverais très bien.
– Non, c’est ton amour pour moi qui me rend si fort, qui me donne cette confiance et cet espoir. Et je t’en remercie.
– Mais de rien. Viens, je vais vous montrer que c’est moi la meilleure cuisinière du monde !
– Mais je n’en doute point très chère. »
Il ne me restait plus qu’à attendre, patienter jusqu’au moment de son réveil pour entamer notre vengeance et ma revanche. J’avais mes alliés, nos pouvoirs. Une copine merveilleuse et un frère qui est encore plus invivable que moi. Pourvu que rien ne vienne déranger ce monde presque parfait.