Page du Livre
Partie 3 : Monde D’en Bas
Parce que tout le monde sait que notre monde n’a pas toujours été tel qu’on le voit de nos jours, on a tout à fait le droit de se demander à la fois, pourquoi il est façonné de cette manière, mais aussi qu’est devenu ce qui existait avant nous ?
Aujourd’hui on sait qu’il existe des fossiles qui nous prouvent l’existence de vie avant nous, avant un changement du monde avec l’ère glaciaire. Seulement quelque chose me trottait toujours dans l’esprit. Si nous on existe grâce à l’évolution pourquoi nous ne sommes pas capables de trouver des formes de vies semblables aux nôtres dans ces vestiges ? N’y en a-t-il jamais eu ou est-ce que le monde dans lequel on vie et cohabite depuis des siècles nous cache encore beaucoup de secrets ?
Samedi 7 septembre 2013, on avait atteint le sol depuis quelques temps et on avait passé la nuit dans le début de grotte dans lequel on avait chuté. Il devait être neuf heures du matin lorsque nous sommes partis. Je n’avais aucune idée de la distance que l’on avait à parcourir pour atteindre un endroit intéressant, mais on avançait, comme on le pouvait, avec comme seul guide notre instinct.
« Tu crois que c’est encore loin ?
– Tu ne pourrais pas nous sortir une de tes visions magiques qui nous guideraient Leo ?
– Si je les contrôlais Chaz, si je les contrôlais. J’aurais dû attendre Sia et lui demander de venir avec nous.
– Je ne suis pas certaine de ça Adam. Me fit Virginie. Je sais bien que c’est la copine de Sieg, mais bon…
– Tu es jalouse d’elle c’est ça ?
– Un peu oui…
– Dans un sens c’est un peu normal, mais tu n’as aucune raison d’être jalouse d’elle. Si encore j’en arrivais à passer plus de temps avec elle qu’avec toi je comprendrais.
– Je…
– Chaz, avance sans nous, on te rejoindra.
– OK, mais ne tardez pas trop, je n’ai pas envie de me paumer ici.
– Dis-moi tout princesse. Qu’est-ce qui te tracasse ?
– Je sais bien que l’on n’est pas beaucoup, mais je me sens la moins belle de toutes…
– Mais non, non princesse. Pourquoi tu penses ça ?
– Tout le monde t’adore, tu es drôle, ingérable et tu es le meilleur d’entre nous. Tu as ce charme physique naturel et ta personnalité qui te rend exceptionnel. Et moi j’ai l’impression que les autres ne m’acceptent uniquement parce que je suis ta copine. Pourtant, même si tu t’efforce à tout faire pour que j’ai plus confiance en moi…
– Tu prends trop pour toi ce que les autres pensent de toi.
– Comment ça, qu’est-ce que tu veux dire ?
– Je veux dire que si tout le monde m’apprécie en apparence, beaucoup me détestent parce que je cache mes faiblesses avec mon arrogance et mon style impressionnant. La différence est que je néglige ce que qu’ils pensent de moi, je suis que ce que je veux être et peu importe ce que penses les autres de mon comportement. Tant que je plais à ceux qui m’importe, tu sais, je ne passerai pas ma vie avec eux alors, si je ne leur plais pas, tant pis.
– Tu veux dire que je devrais les ignorer en quelque sorte ?
– Pas exactement. Je sais comment tu es réellement, il ne faut pas que tu te laisses intimidé par eux, s’ils s’en prennent à toi, ils n’ont strictement aucune chance. Ne te caches pas derrière la petite fille timide que tu peux être, reste-toi-même et oublie ce qu’ils pensent de toi, n’écoute que ceux qui tiennent vraiment à toi. Et même si ça peut paraître très étrange, si tous mes conseils ne t’aident pas, va parler à Sieg, lui il saura t’aider.
– C’est juste que certaines fois, j’ai l’impression de ne servir à rien. »
Ces quelques mots avaient réveillé quelque chose en moi. Je me suis reperdu dans mes visions, les deux personnages que j’avais aperçus dans les précédentes étaient revenus. Ils se tenaient l’un en face de l’autre, entouré par une foule de personnes étranges. L’un d’eux me paraissait plus commun, comme si je le connaissais. Je me suis concentré sur lui. C’était Chester, je l’avais reconnu à ses cheveux blancs. Pendant cette vision, j’entendais une voix puissante résonner dans ma tête. Elle prit le dessus pour arrêter cette scène et se mettre à ma place.
« Pourtant tu ne devrais pas. Tu es l’icône vivante d’un monde déchu et oublié. La dernière de celles qui pourra les guider à la rédemption et au renouveau. Ta valeur est plus grande que celle de n’importe qui, ne te laisse pas affaiblir par ceux qui n’acceptent pas ton destin exceptionnel… »
C’était la première vision qui m’affaiblissait vraiment. Virginie m’avait retenue alors que je m’écroulais lorsque je suis sorti de ma transe.
« Adam, est-ce que ça va ?
– Oui, je, je crois. Ça a l’air en tout cas.
– Mais qui as parlé, parce que ce n’est ni toi ni Leo.
– Yukon. J’ai l’impression qu’il sait beaucoup de choses même si il reste toujours discret. On rejoint Chester ?
– Tu te sens de marcher jusqu’à lui ?
– Tu le piste et je me téléporte devant lui.
– Je crois que l’ai, répondit-elle les yeux brillants.
– Alors c’est parti ! repris-je en nous téléportant à côté de lui.
– Tient, vous voilà tous les deux. J’ai un problème et je sais que vous pourrez m’aider.
– Encore une énigme, c’est ça ?
– Écoute ça. “Mon premier ne se sent plus seul, mon second peut être absolu, mon troisième a tous ces sens, mon quatrième tricote comme une araignée. Mon tout se passe quatre ans avant le début de la révolution humaine.” Une idée ?
– Je dois t’avouer que là, je sèche.
– Deux mille cinquante-huit, répondit Virginie.
– Que, quoi ?
– Mon premier ne se sent plus seul, il faut donc avoir au moins deux. Mon second peut être absolu, le zéro, valeur de l’inactivité moléculaire. Mon troisième a tous ces sens, les cinq sens de l’homme. Mon quatrième tricote comme une araignée, le huit. Mon tout se passe quatre ans avant la révolution humaine. Adam, tu reviens de l’année 2062, l’époque du changement fondamental de l’homme. Sois, quatre ans plus tôt. Deux mille cinquante-huit. »
Sous ces derniers mots, le grand mur sur lequel étaient gravées ces inscriptions se leva pour nous ouvrir la voie. Le tunnel paraissait encore très long, mais pour la première fois on apercevait une lueur au bout, minuscule pourtant. Cela devait faire deux heures que nous avancions dans cette grotte, toujours aussi sombre, humide et ennuyante.
« Adam, tu crois vraiment que ce que m’a dit Yukon tout à l’heure est vrai ? me demanda Virginie.
– Je ne remets jamais en cause ce qu’il peut dire, qu’est-ce qui te fait douter ?
– Il parle d’un destin exceptionnel, pourtant je n’ai rien de si différent des autres. Ça serait plutôt toi ou encore ton frère.
– Mais je ne pense tout de même pas qu’il me soit trompé. Les seuls fois où il est intervenu il n’a fait que m’aider.
– Puis, l’icône d’un monde déchu et oublié. De quoi il parle ?
– Moi je sais, répondis-je avec un léger sourire. Je crois que je commence à faire le lien entre les visions qu’ils m’ont envoyés et ce que Yukon a dit.
– Alors dits-moi !
– Non, je préfère garder ça pour moi !
– Je crois que l’on approche de la sortie les amis, indiqua Ryan.
– Que penses-tu qu’il y a au bout Adam ? demanda Virginie.
– Quelque chose de particulièrement inconcevable. Parce que si on prend les codes du monde dans lequel on vit pour base, ce qui se trouve derrière est totalement improbable.
– N’exagère tout de même pas Leo, dit Chester, ça ne va tout de même pas changer notre conception du monde.
– C’est ce que tu crois Chaz, repris-je, tu pourrais bien être étonné par ce que tu verras là derrière. Je vous laisse la surprise. »
J’étais le seul à avoir une idée de ce qui pouvait exister dans cette partie de la planète, grâce à l’expérience de Toshiie, puis je les avais déjà rencontrés, sans même savoir que c’était eux. Ce n’est que depuis ma visite chez les Dieux que je me souvenais d’eux et apparemment qu’eux ont trouvés le moyen ou se sont décidés à me contacter par mes visions. J’appréhendais pourtant la façon dont mes compagnons allaient réagir face à ce qu’ils verront, mais aussi ce que ces personnes voulaient vraiment de moi.
J’avais pris de l’avance sur les deux autres, avançant devant eux, je ne prêtais pas attention à ce qu’ils pouvaient se dire, seulement à cette voix résonnante du fond de la grotte. J’avais l’impression d’être le seul à l’entendre. Je m’étais laissé porter pas mes pensées, marchant les mains dans les poches, les yeux fermés. J’étais arrivé avant eux, déjà dans la lumière, contemplant le décor que ce monde offrait.
« Qu’est-ce que tu regardes comme ça ? demanda Chester.
– Je savais que viendrais Leo.
– Tu pensais que j’allais ignorer vos appels qui ne cessaient jamais.
– Mais avec qui est-ce qu’il parle ? reprit Chaz.
– Tu es toujours aussi jeune à ce que je vois.
– J’ai la chance de ne pas pouvoir vieillir mon vieil ami.
– Et qui sont ceux qui te suivent ?
– Mon frère et ma femme. Chester, Virginie, je vous présente Zihlon, il est le seul à être venu à la surface de la Terre.
– Enchanté de vous connaître. Je ne te présente pas les lieux, Toshiie a dû le faire à ma place. Mais je ne vous fait pas la visite non plus, je suis désormais trop vieux pour ce genre de bêtises.
– Heureux de t’avoir revu mon ami. Je m’en chargerais. Je reviendrais te vois lorsque je partirais.
– Alors à bientôt.
– Et maintenant qu’est-ce que ? reprit Chaz. Mon Dieu !
– Ce n’est pas vrai ! fit Virginie.
– Les amis, je vous présente la Citée Ancestrale », repris-je en montrant l’immense structure qui se présentait à nous.
Cette construction avant des millénaires derrière elle. Elle se composait d’un château au centre, construit sur la montagne. Il devait faire une cinquantaine de mètres de haut. Du point où l’on se situait, on pouvait apercevoir une seconde partie, qui ressemblait à une lame de hachoir en demi-lune. Ce morceau du bâtiment avec un aspect plus atypique, il avait des ornements, en pierre eux aussi qui lui donnaient une image plus impressionnante. En face de la pointe la plus haute de cette lame, se trouvait une autre décoration du bâtiment, un anneau qui commençait au-dessus du château, descendait plus bas dans la montagne pour remonter à la hauteur de son démarrage. Un dernier traversait la montagne entièrement, faisant penser qu’à une époque, cette structure créait une sorte de coquille d’escargot, mais que l’âge avait détérioré. Au bout du chemin qui menait à la montagne se présentait une ville, ou un village, à l’image étrangement futuriste et antique. Les couleurs qui en ressortaient étaient particulièrement sombres, noir, bleu foncé, vert foncé. Quelque chose me dérangeait quelque peu dans le concept d’une telle chose. Mais la preuve de l’existence d’un peuple et d’une vie sous la surface de la Terre n’est-elle pas plus dérangeante encore ? Nous avions parcourus la moitié du chemin et nous nous dirigions vers le village devant nous.
« Y’a quelque chose qu’il faut que tu m’explique Leo.
– Je t’écoute Chaz, demande-moi n’importe quoi.
– Déjà, pourquoi ? Comment ça se fait qu’ils puissent être ici ?
– Je l’attendais celle-là. Imagine. Des millénaires avant nous, l’époque des dinosaures. Si aujourd’hui on a la preuve de leur existence à cette époque, rien ne nous dit que l’homme tel qu’on le connait aujourd’hui n’existait pas déjà. Maintenant, je te le dis, ce sont nos ancêtres, qui ont vécu l’époque des dinosaures. Ils ont prévus l’arrivée de cette météorite et de l’ère glaciaire alors, ils se sont réfugiés sous la Terre. Mais ce n’est pas tout. Certains se sont cachés dans les mers, mais n’ont pas échappés à la glace, d’autres ont réussis. Ceux-ci se sont adaptés à ce mode de vie. Par la suite ils sont revenus sur la surface et ont enclenché l’évolution de l’humain telle qu’on le voit aujourd’hui. Pendant ce même temps, ceux qui avaient pris place dans cette espace de la planète ont vécu leur vie comme si de rien n’était.
– Ça commence bien. Je n’ai pas encore fini.
– J’imagine. Continue.
– Deux choses, comment ont-ils survécus sans ce qui leur permettait de vivre sur Terre et puis, merde ! Comment un ciel peut exister sous la couche terrestre ?
– D’accord. Pour commencer, il existait un certain nombre d’aliments sur Terre à leur époque. Ils les ont justes cultivés ici. Ensuite, ils avaient déjà prévus l’ère glaciaire, donc avaient de l’avance sur ce qu’ils devaient faire. Et pour finir, c’est un procédé chimique, c’est un jeu de réfraction, le même qui fait que notre soleil de Técéros vit sans être une étoile nucléaire.
– C’est bizarre quand même, rien de ce qui existe ici n’a de rapport avec ce que l’on a à la surface.
– Sulivan a été le premier de nous à penser que le monde nous cachait encore des milliers de choses. Celle-ci est l’une des plus grandes de cette planète. Et oui certaines fois j’admets ne pas comprendre tout de cette histoire ! Pourtant lorsque je prends du recul sur ce qui m’est arrivé depuis l’apparition de Leo, je sais que le monde qui s’ouvre chaque jour devant mes yeux n’est pas celui que j’attendais il y a deux ou trois ans. Il est mystérieux, énigmatique, incroyable, inimaginable. Alors quand il me faut affronter des choses que je n’aurais jamais imaginées, comme le fait qu’un monde existe sous nos pieds, je l’admets sans problèmes »
Nous étions arrivés au bout du parcours face à la cité. Une sensation étrange planait rien qu’en la regardant. Comme si c’était une ville fantôme, sans personne, vide de toutes vies et âmes. Ce n’était par contre pas l’image que donnait le grand portail cloitré entre deux murets qui créaient une sorte de sas. Une immense porte métallique, noire et imposante. Il y avait des inscriptions gravées, dans une langue que je ne connaissais pas. Je me suis approché de quelques mètres et ces gravures s’illuminèrent, enclenchant l’ouverture de la porte. Une si grande structure prenait du temps à s’ouvrir, une minute pour qu’un homme puisse la franchir. Elle donnait sur les habitations, une série de maisons toutes en ligne. Elles étaient toutes faites en marbre blanc, avec une toiture noire qui donnait cette image ténébreuse à la citée lorsqu’on la voyait de loin. Il n’y avait personne dans les rues, il était à la surface dix-neuf heures environ pourtant la lumière de cet endroit nous faisait croire le contraire. Nous avancions dans la ville alors que des voix assoupies résonnaient. Certaines disaient « Il est de retour », d’autres « l’élu est arrivé pour nous sauver », je ne prêtais guère attention à ce qu’ils disaient, j’avançais pour atteindre la fontaine qui était aux pieds des escaliers qui menaient au château. Devant moi apparu une ombre vibrante et blanche. Sa grande voix se mit à retentir dans toute la cité.
« Qui ose pénétrer la cité des anciens ?
– Leo Kryssen. Je viens au nom des gardiens de L’Ordre.
– Il vous attend. »
Je ne me suis intéressé à compter le nombre de marches, plus d’une centaine en tous cas. L’escalier était coupé en deux et se croisait à trois reprises avant d’atteindre le premier niveau du château. Ici encore cette bâtisse surpassait l’imaginaire par sa taille et ses formes peu probables. C’était une autre culture que celle que l’on avait à la surface. Je devais être le seul que l’environnement, même le premier couloir du château, n’attrayait pas. Je marchais, tenant la copine par le bras. Chester était à ma gauche, légèrement derrière. J’avais l’impression que quelque chose le dérangeait.
« J’aurais pensé que tu viendrais seul Leo.
– Ça fait des années que je ne suis plus seul. De plus, je ne me suis jamais battu seul, j’ai toujours eu Sieg à mes côtés. Et toi juste avant que je ne le retrouve sur Terre mon cher Kelaël. »
Sa voix planait derrière nous, il nous suivait depuis que nous étions entrés dans le château. Je l’avais senti entrer et apparemment Chester aussi.
« Tu as donc fini par répondre à nos appels.
– Ce n’est pas comme si vous m’y forciez, vous savez.
– Tu souhaites voir le chef ?
– Je ? C’est toi qui me bourrine la tête depuis je ne sais combien de temps pour que je vienne le voir ! répliquais-je en me tournant vers lui.
– Calme-toi. Je ne fais que suivre les ordres. Venez, il vous attends dans la salle du trône »
Il nous a menés dans une immense salle grise, avec des fenêtres derrière nous. La position du siège était surélevée de deux marches. Deux étaient retournés et Kelaël s’est assis sur le troisième au même moment que celui du centre se mit à tourner.
« Mon vieil ami ! Quel plaisir de te revoir.
– Tout le plaisir est pour moi ! répondit-il en prenant l’apparence de Toshiie.
– Je ne t’en demande pas tant. Je sais que le temps est passé depuis notre dernière rencontre. Je me satisferais de cette apparence. Tu aurais dû me prévenir, pour me dire que tu viendrais accompagné.
– Seulement je n’ai aucun moyen de communiquer avec vous. Je reçois vos messages, mais je suis incapable de transmettre les visions.
– Je vais alors remédier à ce problème »
J’avais remarqué Chester qui, depuis que l’on est entré dans cette salle, commençait à perdre la tête comme lorsqu’on était dans le tombeau.
« Je crois que votre ami…
– Mon frère. Chaz, il y a un problème ?
– Un problème ? Tu ne sens pas cette, chose qui se colle à toi, une sorte d’ombre qui regarde constamment derrière ton épaule.
– Tu sais, à part toi et ta crise d’hystérie, je ne sens rien d’étrange. »
Il posa sa main sur mon dos, me replongeant dans mes visions. Des milliers d’images se bousculaient, aucune n’avait de rapport avec ce que je connaissais. Il y avait une sorte de brouillard noir qui s’approchait de plus en plus. Derrière se tenait un homme étrange, un corps gris avec des inscriptions rouges. Le même genre que celles qui se trouvaient sur le portail la cité. J’allais en m’approchant de cette créature sans pouvoir me préoccuper de ce qui se passait hors de ma tête. Mon cœur avait reconnu la main de mon frère comme une menace et avait chargé pour créer une onde choc et me ramener sur Terre.
« Oh, calme-toi Leo !
– Pourquoi vous m’avez fait venir ?
– Vos visions ne sont pas assez explicites ?
– Je suis censé ouvrir quelque chose et délivrer quelqu’un. Mais qui ?
– Venez avec moi. Nous avons beaucoup à nous dire. »
Il nous téléporta tous les trois dans une grotte obscure, plus proche du centre de la Terre que nous l’étions à présent. Autour de nous coulaient des rivières de lave en fusion. Devant se présentait une caisse métallique, d’environ cinq mètre cube. Je l’avais déjà vu dans mes visions, pourtant j’ignorais tout d’elle.
« Tu as une idée de celui qui se trouve dans cette prison ?
– Parce qu’il y a quelqu’un là-dedans ?
– Tu ne le savais pas ?
– Raconte-moi, tu me fais peur là.
– C’est la prison de ton père. »
J’étais à côté de cette cage quand il a annoncé la nouvelle. Ryan qui continuait à courir dans tous les sens s’est arrêté net, se tournant vers moi, cherchant mon regard.
« Tu plaisante là, tu n’es pas sérieux ?
– J’en ai bien peur.
– Mais, comment, pourquoi ?
– Akziel a ordonné à un de ses sous fifre de cacher cette prison sur la planète dans un endroit ou seul lui saurait où elle se trouverait. Malheureusement tu l’as tué, il y a des années de cela.
– Alors pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt ?
– J’aurais aimé, seulement le seul qui peut t’envoyer des visions c’est mon fils et sans vouloir de vexer, tu n’es revenu que depuis un an. »
Même si il n’était que fait de roche, j’ai senti mon cœur s’emballer de plus en plus. Je commençais à me perdre, je ne savais plus trop quoi faire, ce que je devais penser.
« Adam, est-ce que ça va ? demanda Virginie.
– Je, je ne sais plus…
– Oh, viens là, répondit-elle me serrant dans ses bras.
– Comment je peux le libérer ?
– Même si tu le libère, tu ne pourras pas lui parler. Il n’existe aucun moyen de rentrer là-dedans. De plus je doute qu’il reste ici s’il peut s’en aller, répondit Ithgrim.
– Ça n’a peu d’importance. Je pense que Chester sera d’accord avec moi.
– Toujours mon frère, fait, je te suivrais même s’il faut que je me sacrifie.
– Bien, je vais nous ramener dans le château. Je vais vous adresser chacun une chambre. Il commence à se faire tard. Vous n’aurez qu’à appeler le maitre d’hôtel si vous voulez quoi que ce soit. »
Si depuis un an, des dizaines de nouvelles m’étaient parvenues, aucune ne me brisait autant de l’intérieur. Je ne savais pas quoi penser. J’étais à la fois effrayé, étourdit, enthousiaste et extrêmement joyeux.
Dans un grand château comme celui où l’on était, toutes les chambres donnaient sur le grand espace de verdure qui entourait la cité. Moi et Virginie avions la chance d’avoir l’une des plus grandes, avec un balcon qui surplombait le tout.
« C’est une manie chez toi décidément, fit Virginie qui entrait sur la terrasse.
– Non, je préfèrerais parler d’un rituel, l’un des seuls qui peut me libérer des angoisses ou de la colère que j’ai en trop.
– Alors, qu’est-ce que tu vas faire ?
– Je ne sais pas, que veux-tu que je fasse. Mon souhait le plus cher est de pouvoir le revoir un jour. Alors la simple idée de pouvoir le libérer me ravi au plus haut point.
– Pourtant, il y a quand même quelque chose qui te dérange.
– J’ai peur de ce qu’il me faut faire pour le sortir d’ici. Tu vois, maintenant que je sais où il se trouve, tant que je saurais qu’il est dedans ça me posera un problème. Et comme Chaz, je suis prêt à faire tous les sacrifices pour le libérer.
– Viens te coucher alors, j’arriverais surement à te détendre.
– Je te suis princesse »
Je n’arrivais plus à dormir. Si depuis quelques mois j’avais retrouvé le sommeil, cette nouvelle m’avait vraiment changé. Je suis retourné sur la terrasse, même s’il n’y faisait pas chaud. Tout ce que je cherchais c’était localiser sa prison, j’y ai repensé pendant plusieurs minutes puis lorsque j’ai rouvert les yeux, j’étais juste devant. Je m’en suis rapproché et j’ai posé mes mains sur l’une des parois. Mon cœur est remonté dans les tours. J’avais l’impression qu’il allait exploser. Je me suis reconcentré, mais sur le contenu cette fois-ci. Il me semblait y voir un être étrange s’agiter dans tous les sens au milieu d’un fourneau. Mais je ne pouvais pas distinguer quelque chose de réellement net. C’était beaucoup trop flou. Je n’apercevais que cet homme que la folie avait gagné, se débattre dans un enfer plus sombre et tyrannique que les plus profondes eaux du Styx. Je m’efforçais de placer toute mon attention à ce que cet enfer miniature contenait, mais plus je m’approchais de son contenu, plus mes visions se fragmentaient. Des souvenirs de l’époque avant que l’on nous supprime la mémoire me revenaient. Mon enfance, Chester et notre père.
« Même l’un des plus grand ne peut pas échapper à la folie Leo, fit la voix de Chester.
– Toi non plus tu ne peux pas dormir ? lui demandais-je en lâchant mes visions.
– Comment veux-tu ? Notre père est sous nos yeux et on n’a aucun moyen de le sortir d’ici.
– C’était lui qui te torturait depuis que nous sommes entrés ?
– Lui, mais pas seulement. Tu te souviens, il t’a dit que celui qui l’avait amené ici, tu l’avais tué depuis des années…
– C’était toi, je le sais. Une image du toi, du futur, le ligné.
– Je, je suis désolé. J’aurais dû me souvenir de l’endroit où je l’avais laissé.
– Tu n’as pas à l’être, ce fragment de toi je l’ai supprimé. C’est une portion du temps que j’ai effacée. Elle n’a jamais existé, plus jamais.
– Si complexe et si lucide à la fois… »
C’était moi que la folie gagnait désormais. Il me semblait que l’envie de le libérer devenait plus grande que quoi que ce soit, que la peur qui pouvait se former au fond de mon cœur s’effondrait pour faire monter une rage brûlante, me poussant à aller plus loin, avancer jusqu’au moment où je le débarrasserait de cet torture permanente. Je me suis énervé sur la cage, frappant les poings fermés sur la paroi. Une sorte d’onde électrique bleue a fui le long du mur pour s’estomper dans le vide.
« C’est moi qui vais finir par craquer Chaz. Pourquoi ? repris-je en me retournant et en me laissant glisser le long du mur.
– Le monde est plus dur pour ceux qui en valent la peine. Les plus grands souffrent pour aider les plus faibles. Mais ce qui fait leur vraie valeur c’est le fait qu’ils sachent cacher leurs douleurs.
– Comment crois-tu qu’ils peuvent m’aider pour le faire sortir ?
– Communiquer avec lui. Tu peux le faire grâce à tes visions, il ne te suffit que d’un moyen de les contrôler. Ce ne sont que des visions temporelles et spatiales.
– Mais oui, bien sûr. Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt !
– Une révélation ?
– L’équilibre d’un monde qui chute. La stabilité d’un espace qui s’effondre chaque seconde. L’intégrité d’un espace qui fuit.
– Oh ! Je crois savoir de quoi tu parles. Si tu as effectivement raison, ça voudrais dire que, tu es le dernier.
– Toshiie était le dernier, mais il a été élevé. Peut-être est-ce pour ça qu’il m’aurait choisi ?
– Ça ne peut-être que ça frérot »
Nous avions passé la nuit à discuter dans cette cave, ne sortant qu’a neuf heures le lendemain pour retourner au château. Dimanche 8 septembre 2013, nous étions déjà en train de manger avec mon frère quand tous les habitants du château se sont retrouvés dans la même salle que moi.
« Vous devriez penser à dormir vous deux.
– Impossible ma chère. Impossible.
– Même lorsqu’il était petit il ne dormait jamais. Chaz passait la nuit à m’emmerder parce que moi je dormais, répondis-je en pensant à quelque chose qui me passait par la tête.
– Toi aussi tes souvenirs reviennent. Je me sens moins seul d’un coup.
– Tu n’as pas à te sentir seul Chaz, je suis là moi !
– Ce n’est pas ta compagnie qui va me rassurer.
– Chaz ! Faut que tu arrêtes d’être sérieux, ça ne te va vraiment pas !
– Tu crois, même pas de temps en temps ?
– Même pas. Ou alors très rarement », répondis-je en tournant mon regard vers lui.
On avait tous les deux la même idée en tête et on s’est mis à rire en même temps lorsque l’on est regardé. Virginie s’était installée à côté de moi. Ithgrim et son fils se sont assis en face de nous puis ont commencé à prendre leur petit déjeuner à leur tour.
« Vous savez ce qui vous attends ?
– Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
– Toute chose ne se fait sans sacrifice, tu en as conscience ?
– J’en ai fait assez jusqu’ici pour le savoir. J’en arrive même à me dire que je sais ce pourquoi vous me demandez.
– À quoi tu penses Adam ? demanda Virginie.
– Il existe une légende qui dit que toutes choses existante et contrôlable par un être vivant est régie par une entité, quelque chose de scientifiquement ou visuellement prouvable. Quelque chose qui existe réellement sans que ça ne soit une croyance ou une idée dans la tête de millier de personnes.
– Où veux-tu en venir ?
– L’homme rallie tout ce qu’il ne peut expliquer aux religions et aux Dieux qui peuvent s’y rattacher. Seulement, souvent tous ces phénomènes s’expliquent. Par exemple. Beaucoup m’ont pris pour un Dieu, ou un aliène, qui est d’ailleurs plus légitime. Tout ça uniquement parce que je voyageais dans le temps et à travers l’espace. Pourtant cette capacité s’explique par quelque chose de rationnel, quoique peu imaginable et quand même très bizarre.
– Restes-en là mon ami. Ne divulgue pas tout tant que nous ne sommes pas prêts », reprit Ithgrim.
Une fois notre repas fini, il nous a fait une mini visite du château pour nous amener dans une des colonnes circulaires visibles depuis l’extérieur. Il nous a fait entrer dans une salle toute blanche, avec plusieurs cuves proches des murs. Je me suis approché de la seule fenêtre qu’il y avait pour admirer la vue sur la cité.
« Laissez-moi quelque minutes pour remettre les machines en fonctionnement.
– Le fils de Meckanica.
– Adam ? Tout va bien ? demanda Virginie.
– Je me souviens de cette histoire que nous racontait notre père. Cet ange mécanique, sans visage, sans âme.
– Elle était la dernière des créatrices, la seule à se battre pour l’équilibre, répliqua Chester.
– Maintenant elle est le dernier cœur de la machine infernale. Au centre de l’univers, repris-je en me tournant vers les cuves.
– Mais de quoi vous parlez, vous deux ? demanda Virginie.
– Le dernier héritier, le dernier gardien, le dernier possesseur.
– Mais de quoi ?
– De la Grande Horloge ! »
Virginie qui me suivait encore s’est arrêtée d’un coup alors que je continuais à m’approcher de celle qui m’était destinée.
« Son nom est Novia Otresta Viestro Anceslo. Nova. Il est le dernier gardien de l’Horloge et c’est un ancestral.
– Tu es le seul espoir que nous avons de le sauver, mais il est aussi le seul espoir pour toi de libérer ton père.
– Mais… Quelque chose me dérange toujours… Pour que Nova existe, il lui faut sa représentation ? Exact ?
– Oui, mais en quoi cela te dérange-t-il ?
– Ce n’est pas ça qui me dérange, c’est ce qu’elle est »
Sa représentation était une sorte de Sieg pour lui. Une personne qui n’existait pas en tant qu’être vivant pourtant l’un ne vit pas sans l’autre. Dans son cas, cette image était une femme, une amazone, venue d’Aldor d’après les légendes, comme nous.
« Une minute, vous ne m’avez envoyé qu’une seule vision ! Il n’est jamais mort !
– Pas mort ?
– Ton fils ne m’a fait parvenir qu’une visions, toutes les autres n’appelaient pas Leo, mais Toshiie.
– Les deux mon ami, répliqua Kelaël, ta discussion avec ton frère n’était pas totalement idiote. Toshiie était le dernier gardien. Tu es le dernier héritier de l’horloge.
– Laisse-moi entrer là-dedans !
– Attends ! fit Virginie qui courrait vers moi. Je ne te laisserais pas faire ça tout seul. Qui est cette représentation ?
– Elle s’appelait Jessica. Bizarrement on ne sait rien sur elle, juste le fait qu’elle le collait comme Sieg avec moi. Paradoxe puisqu’il n’est pas là. Minute papillon, tu veux me dire que tu veux la prendre ?
– Tu penses qu’on a le choix ?
– Bon, que devons-nous faire ?
– Vous placer dans la cellule stationnaire à côté et me laisser faire.
– Je crois que je sais faire ça. C’est parti ! »
Je me suis retrouvé une fois de plus dans une cuve de stase, remplie de liquide. Mais cette fois-ci c’était un transfert d’âme et de corps. Tout s’était à priori bien déroulé, Virginie était sortie avant moi. Mais la fin de mon transfert fut un peu plus laborieuse. Il a vidé la cuve et m’a laissé sortir. J’étais presque inconscient, du moins je n’avais aucun contrôle sur mon corps. J’étais allongé sur le sol, ne pouvant pas agir sur ma personne, j’attendais que quelque chose se produise. J’entendais les autres autour de moi s’affoler, surtout Virginie qui m’avait pris la main. Elle s’est penchée sur moi en sanglotant, lorsque j’ai retrouvé possession de mon corps.
« Éloigne-toi…
– Quoi, qu’est-ce que ?
– Écarte-toi ! »
Mon cœur s’est mis à briller, charger une force plus puissante que celles que je n’aurais jamais pu voir. Puis il a déchargé toute cette puissance en un coup, un grand rayon me relevant. Cette décharge d’énergie avait fait apparaitre Nova jusqu’à ce que je me mette à planer et reprenne mon apparence normale. Mon cœur s’était mis à projeter des anneaux, les même que ceux qui volaient autour du chronosceptre de Toshiie. Sauf que ceux-ci, étaient métalliques et qu’ils se sont repliés dans l’anneau du cœur tout le long de ma descente. Ma première respiration fut plutôt étrange, j’ai expiré un air, légèrement blanchâtre, comme si il faisait froid et tous mes tatouages dégagèrent des particules bleues. Des particules d’Acron, des particules temporelles, les même qui coulaient dans les veines de Leo.
« Adam ?
– Apportez-moi mes habits. Je dois parler à quelqu’un.
– Une minute je… » fit Chester, stoppé par la vue d’une sphère bleue qui fit disparaître mes vêtements pour les matérialiser sur moi.
– Intéressant… repris-je regardant celle que j’avais dans les mains, j’ai même le droit aux chronosphères !
– Et maintenant ? Ils ne sont pas censés apparaitre ?
– Non, répondis-je en regardant Virginie, pas tant que son emprise sera si grande ! »
Je suis parti presque de suite, retourné devant la prison de mon père. Les autres m’avaient suivi, quelques secondes plus tard. J’ai posé mes mains sur une des parois. Je suis retourné dans mes visions, j’ai revu mon père qui naviguait à une vitesse folle dans cette salle. Plus je me concentrais sur lui, plus il ralentissait, pour finir par s’arrêter au milieu. Je voyais cette ombre flotter dans cet enfer de flammes, jusqu’à ce qu’il se rapproche de moi et se mit à poser ses mains au même endroit que les miennes. Sa voix résonnait dans ma tête. Un mot revenait à chaque fois « Leo » J’avais l’impression d’être devant lui, de pouvoir le voir. Il me semblait être un ange majestueux, le corps couvert d’inscriptions, semblables à celles qu’il y avait sur la grille de la cité. Les flammes qui résidaient dans cette prison avaient soudainement changées de couleur. Elles étaient devenues blanches. C’est à ce moment qu’il se mit à me parler.
« Mon fils, je suis tellement heureux de pouvoir te revoir.
– Je te croyais mort, tué par Akziel, je n’aurais jamais pensé pouvoir te retrouver.
– Tu n’y es pour rien, tout avait été fait pour.
– Personne ne devrait subir un tel supplice.
– Pourtant je l’ai mérité mon fils, mon acte devait être puni.
– Pas de cette manière. C’est une ordure, il est allé beaucoup trop loin et je suis ici pour faire changer ceci.
– Que comptes-tu faire ?
– Pour commencer, te sortir d’ici. Ensuite l’éliminer une fois pour toute.
– Tu veux réellement me faire sortir d’ici ?
– Pourquoi ? Tu doutes de ton propre fils ?
– Bien sûr que non.
– Comment dois-je m’y prendre ?
– Il faudrait geler la prison et que tu puisses ouvrir un portail lié à celui qui se tient derrière moi.
– Avec l’aide de Chester, ça sera un jeu d’enfant.
– Oh ! Tu as retrouvé ton frère. Finalement nous aurons peut-être notre vengeance.
– On l’aura, crois-moi. J’espère que l’on se reverra.
– Ne t’en fait pas pour ça. On se reverra »
Je suis sorti de ma vision, étourdi mais tellement heureux.
« Chaz, gèle moi cette cage !
– C’est comme si c’était fait ! » répondit-il en lançant un froid dans toute la grotte et gelant la prison.
J’ai regardé ma bague qui contrôlait mes portails, le premier était déjà actif, j’ai posé le second de l’autre côté de la prison, c’était le seul sur lequel il restait. Soudainement le sol se mit à vibrer et un grand flash bleu s’éclipsa de l’arrière de la cellule. C’était la première fois qu’un événement m’arrachait des larmes, j’avais retrouvé et libéré mon père. Je n’avais plus qu’une seule volonté, détruire cet enfer portatif avant qu’il ne me reprenne mon père.
« Arrête ! Mais tu es devenu dingue ! fit Chester juste après que j’ai posé le second portail devant moi.
– Tu veux vraiment qu’il y retourne ? demandais-je en me tournant vers lui.
– Fait. Juste, ne meurt pas là-dedans.
– J’y compte bien », répliquais-je en passant mon portail.
Tout était redevenu noir, même de cette manière cet enfer était effrayant. Je n’ai pas eu à attendre longtemps avant que l’on commence à s’attaquer à moi. Deux ennemis que je ne voyais même pas, tranchés par les deux lames. J’avais replié mes armes lorsque les flammes revinrent. Oppressantes et lourdes, seule leur présence suffisait pour m’obliger à plier, sous le poids d’une force semblable à la gravité, mais bien plus importante. Je me suis relevé avec effort, puis dans un élan de puissance, toutes les flammes vinrent sur moi. J’avais tout absorbé pour brûler les derniers arrivants. La puissance que j’avais déployée m’avait transformée en Leo. Puis la salle changeât d’apparence. Elle jouait avec les souvenir qu’elle avait emmagasinés de mon père. C’était un champ de bataille, celui de la grande guerre. C’était la dernière bataille qu’avais livrée mon père avant de s’exiler avec Akziel sur la Terre. Le plus étrange, c’était que j’avais la place de mon père. Je me suis alors élancé sur les vagues d’ennemis qui arrivaient, dégainant Rebellion et ses deux autres formes. Plus il en arrivait, plus j’en tuais. Mais je voyais aussi la manière dont cet événement c’était réellement passé. Toutes les unités que je tuais n’ont jamais étés éliminées par mon père. Elles étaient bien trop nombreuses et trop fortes. Il me fallait détruire cette étape aussi, j’ai alors changé pour la lance de Leo et ai lancé une immense vague électrique pour éradiquer toutes les menaces. Je suis alors revenu dans le noir, avec comme seul éclairage mes lunettes qui brillait. Elle m’a renvoyé dans une nouvelle époque. Cette fois-ci c’était la dernière fois que mon père s’était battu contre Akziel. Une fois de plus il ne l’avait jamais vaincu. Mais ce n’était que des cauchemars, fait pour détruire l’homme qui y était emprisonnés. Je me suis donc jeté sur lui, avec Leo, frappé d’un grand coup pour me laisser le temps de changer pour Toshiie et lui relancer un coup avec le chronosceptre.
« Tiens, je vois qu’on se rebelle.
– Ce n’est qu’un cauchemar Akziel, nous ne sommes pas ici, mais moi je suis dans ta tête.
– Le seul moyen serait que…
– J’ai libéré mon père. Bonne déduction. Prépare-toi ! fis-je en déployant mes lames volantes et mes deux épées, je vais te détruire de l’intérieur ! »
Il m’a fallu quatre coups pour le mettre à terre. Ce n’était qu’une ancienne version de lui, bien plus faible que celle qui m’avait tuée. Je me suis souvenu d’une chose, lorsqu’il avait terrassé l’armée Impériale, il s’était fait proclamer Empereur. Il avait alors obtenu l’arme du roi. Cette épée mystique aux pouvoirs inconnus que seul le roi contrôlait. Je me suis dit, pourquoi ne pas la récupérer ? J’ai alors pris une chronosphères que j’ai lancé sur Akziel qui était à genoux devant moi. J’ai été alors aspiré par le vortex que je venais de créer et je me retrouvais, à sa place devant le chef de l’armée. J’étais aussi à genoux, les mains levées lorsqu’il prononçait ces mots. « Cette arme est tienne Leo, tu es le chef de l’armée Impériale » Je me suis relevé et je me suis retrouvé en face d’Akziel. L’épée avait disparue de mes mains et Akziel en faisait autant. J’étais encore une fois revenu dans cette sinistre salle qui s’éclaircissait, un peu plus chaque fois. Des vagues de milliers de démons se sont alors jetées sur moi, toujours sous la forme de Toshiie. Plus il en arrivait, plus je les éliminais. Ils venaient toujours plus nombreux et partaient de plus en plus vite. L’aspect de la salle changeait tout seul, il prenait certaines fois, pendant quelques millisecondes, l’image d’une pièce rempli de mécanismes. Plus vite je détruisais mes adversaires, plus vite l’image interchangeait. J’avais moi aussi l’impression de me transformer en même temps que la chambre. Au bout d’environ dix minutes de combat, je sentais que quelque chose changeait, mon dernier coup, je l’avais porté avec une autre arme. La lame éclair. Cette rapière rapide et longue que m’avait construite Sieg. J’étais resté dans cette chambre mécanique, mais je n’y étais pas seul, Virginie était avec moi.
« Où sommes-nous ?
– La Grande Horloge. Je me demande encore pourquoi ?
– Nova ?
– Oh ! Plutôt ressemblant je dois dire ! » répondis-je en voyant mon reflet sur une paroi brillante.
Il était comme dans mes visions, grand, les cheveux gris, un grand kimono gris avec des bandes violettes par-dessus. Une armure dorée et bleue dessous. Une épaulière en tête de tigre sur l’épaule droite. Elle brillait constamment de la même lueur bleue qui résidant dans l’horloge.
« Pourquoi je ne te vois pas dans le reflet ?
– Tellement de vies, tellement de peur, dans un seul petit cœur.
– Adam ?
– Des milliers de vies, des milliers de chances et une seule pour toutes les absoudre.
– Adam !
– Parce que je n’existe pas ! répondis-je en me tournant vers elle. Comme toi.
– Quoi ?
– Nous n’existons plus, à notre mort, nous avons disparus de la ligne temporel, comme l’aspect ligné de Chester. La seule différence est que nous avons été recueillis par les ancestraux. Et non pas donné à l’horloge pour nourrir son cœur. Tout ceci parce que je savais que mon successeur était déjà né. Oh ! Et. Content de te revoir très chère !
– Je sens que je ne vais te supporter comme ça.
– Chouette. La prison me donne un dernier défi pour me permettre de sortir.
– Tu es toujours comme ça ?
– Ne prête pas attention à moi. Je suis, comment dire. Pas spécialement normalement simple à comprendre.
– Je crois que ça se voit.
– Viens avec moi. Je n’ai pas envie de t’oublier ici.
– Je n’ai pas très envie non plus. »
Nous nous sommes engouffrés dans les couloirs de cette immense structure, lien de stabilité de l’univers. Nous avons dû marcher pendant cinq bonnes minutes et mon esprit affluait de réflexions en tout genre, toujours plus. Tout ceci pour trouver qu’est-ce que la prison voulait me pousser à faire. Nous nous sommes rapprochés du la salle de contrôle et nous étions dans un long couloir avec plusieurs miroir tout le long lorsque mon cerveau se mit à bloquer.
« Une minute ! fis-je, stoppé par quelque chose que je venais de voir.
– Qu’est-ce qui se passe ? demanda ma compagne. »
J’étais figé sur me miroir. Puis je me suis retourné vers Virginie pour l’observer quelques secondes et me suis repenché sur le miroir.
« Pourquoi ?
– Pourquoi quoi ?
– Pourquoi c’est toi qui est là et pas Jessica ? Pourquoi je suis là et pas elle ? Pourquoi moi je me vois et pas toi ?
– Et bien…
– Mais oui ! Parce que toi tu es réellement morte ! répondis-je en me tournant vers elle.
– Quoi ?
– Viens, je vais te monter. »
Je l’ai amené dans la salle principale. Il y avait deux grandes parties excepté sa grande taille. Le panneau et la colonne de voyage.
« Six minutes.
– Pourquoi j’ai déjà entendu ces mots ?
– Lucy, ta petite sœur. Même technique, mais époque différente, enfin, y’a des chances.
– Et qu’est-ce que tu comptes faire ?
– Te ramener ! Attends-moi, je ne serais pas long, répondis-je en passant dans la colonne »
Je me suis retrouvé je ne sais où, devant moi. Un moi du futur.
« Ne fait pas ça ! fis-je en débarquant.
– Quoi ? Mais qui es-tu ?
– Toi du futur dans le passé, ou du passé dans le futur. Bref, ça n’a pas d’importance. Je te vole celui que tu veux aider. Je te le ramène dans six minutes ! » repris-je en me jetant sur lui avec mes deux crochets et nous retéléportant dans l’horloge.
« Qu’as-tu fait de Jessica ! repris-je en lui posant mes crochets sous la gorge.
– Quoi, qu’est-ce que tu veux dire ?
– Nova, dernier gardien de l’horloge ! Dit moi ce que tu as fait de ma femme !
– 1996, je peux t’y amener si tu veux.
– Pas la peine ! »
Si Nova pouvait vivre grâce à moi ce n’est seulement parce que je suis son successeur. Mais pourquoi Virginie ne pouvait pas utiliser Jessica ? Quelque chose clochait dans l’histoire. Il m’a amené dans l’hôpital où elle est nait, le jour de sa naissance. Seulement ce qui m’importait ce n’était pas elle, mais quelqu’un d’autre. Celle qui devait lui transmettre son héritage. Sa grand-mère qui lui donnerait ce dont elle avait besoin pour la maitriser. L’idiot que j’avais amené du futur avait envoyé un voleur d’âme. Je suis arrivé en trombe dans la salle d’attente ou elle était pour m’attaquer à ce fantôme. Je l’ai frappé d’abord avec un de mes crochet et achevé avec un coup chargé avec de la foudre avec ma lame éclair. Quelques secondes plus tard. Je suis retourné dans la chambre ou Virginie était, sa grand-mère lui offrait l’héritage des anges.
« Tu sais que ce n’est pas fini !
– C’est lui que je veux.
– Quoi ? Qui ?
– Laisse faire. Ça ne te regarde plus », répondis-je en nous retéléportant.
Je suis sorti en vitesse de mon portail, à l’époque de la mort de Jessica, avec une puissance telle que j’ai tué cet idiot, sa version du passé d’un coup. Mais je n’étais plus Nova, parce qu’il ne peut pas se retrouver face à lui-même. Je me suis relevé et ai extrait mon chronosceptre de son corps gisant.
« Mais, qui est-tu ?
– Toshiie Shin Zhao. Moi aussi je voyage dans le temps. Mais ne prête pas attention à moi. Je ne veux pas changer tout l’histoire du monde en une minute, répliqua-t-il en rattrapant l’idiot qui voulait s’échapper.
– Qu’est-ce que tu me veux, tu as eu tout ce que tu voulais !
– Tu n’existes plus, ça ne sert à rien de vouloir t’échapper, répondit-il en sortant un des pendentifs de Barabas, je vais te ramener à moi »
Il lui a posé cette machine qui faisait passer Akziel pour un seigneur. Puis il repartit dans le futur d’où il venait avec Nova.
« Je te le rends, un conseil, ne le laisse pas en vie !
– Mais ?
– À plus tard ! », répondit-il en repartant.
Je suis revenu dans l’horloge, plus prétentieux que jamais. Je suis sorti du portail, les bras croisés et me suis posé en douceur sur le sol. Je me suis retourné vers Virginie qui avait alors changée d’apparence. Elle ressemblait à une amazone, une tenue assez légère, colorée en beige clair avec des morceaux orange et marron. Elle portait des gants avec le pouce découvert, un tas de collier et un tatouage au bras gauche. Elle avait les cheveux blonds, très long. Ils étaient tressés plaqués sur le côté droit, laissant voir le petit tatouage qu’elle avait sous l’œil droit.
« Oh, Jessica. Tu es toujours…
– Aussi magnifique, assez pour attirer ton regard de déjanté mon cher Nova.
– Tu ne vas pas me dire que c’est compliqué non plus.
– Jamais. Je te demanderais juste d’essayer de nous ramener.
– Alors ne bouge pas, parce que l’on ne vas pas rester longtemps », répondit-il en enclenchant deux leviers.
J’avais redémarré le système principal de l’horloge et la prison m’avait alors ramené dans la salle, blanche maintenant. Kelaël était apparu devant moi. Il me montrait l’arme que j’avais à la main, l’épée que j’avais prise à Akziel.
« Ceci est l’épée des éléments. C’est une arme qu’a possédé ton père autrefois. Rebellion en est une copie, sans les pouvoirs de contrôle des éléments. Elle remplacera Rebellion et deviendra ton arme principale Adam.
– Elle est supposée fonctionner exactement pareil ?
– Elle possède les deux formes, Arbitrer qui utilise le feu par défaut et Osiris qui utilise la glace »
Je me sentais mal dans cette pièce qui ressemblait à un hôpital. Tellement que je pensais devenir fou, je m’étais mis à frapper avec ma lame éclair dans le vide, de plus en plus, comme si je voulais désépaissir le brouillard qui m’entourait. Plus vite je frappais, plus je rendais son aspect original à la salle. Les flammes de l’enfer qui donnait cet aspect oppressant à la cellule. Mais celui-ci me plaisait plus que le blanc. Je frappais toujours lorsque mes ennemis se mirent à devenir visibles et je ne comptais plus le nombre que j’avais éliminé. Agacé d’être encore là-dedans, j’ai frappé un grand coup pour supprimer les plus proches et ai planté ma lame dans le sol, créant une immense vague bleue, électrique qui figeât tous les démons sur place, puis je l’ai extraite, explosant le sol et toute mon onde électrique avec. La cage avait explosé, dans un immense flot de flammes rouges. Et je restais, fixe au milieu de ce chaos que je venais de provoquer. J’étais debout, regardant Jessica, quand d’un coup de je me suis affalé, comme une immense douleur qui me prenait la tête. J’étais repris d’une vision, beaucoup plus douloureuse que d’habitude. Cette fois j’avais vraiment l’impression d’être dans la vision. J’étais sous l’apparence de Nova, dans un paysage plutôt rural. Aucune idée de la position exacte. Il y avait quelqu’un avec moi aussi, mais je n’arrivais pas à la voir.
« Pourquoi tu dois faire ça ? dit-elle d’un ton menaçant.
– Parce que tu crois que j’ai le choix ? Si je l’avais je refuserais.
– Tu l’as le choix ! C’est toi qui t’entête à ne pas vouloir changer d’avis !
– Tu ne comprends pas… Tu ne comprends jamais, toi qui reste coincé dans tes idées brulées par tes déceptions successives. Si tu étais réellement à ma place tu me suivrais ! »
Pendant ma vision Jessica s’était jetée sur le dernier démon qui était derrière moi. Elle pensait que c’était la raison pour laquelle je m’étais baissé.
« Merci…
– Ça ne va pas Nova ?
– Non, excusez-moi », fis-je avant de m’envoler.
J’avais quelque peu réalisé ce que cette vision essayait de me dire, ce n’étais qu’un fragment, mais je pensais savoir ce qui m’attendait. J’ai traversé les couches de la planète pour atteindre la surface et je me suis envolé vers la Tour pour encore une fois, réfléchir, comme toujours. J’avais remarqué que Sieg m’avait vu revenir, mais qu’il ne venait pas de peur de me déranger. Chester et Nikki étaient revenus, ils étaient sur le plateau du bas à me regarder, alors que j’avais repris mon apparence. De mon côté j’écoutais ce qu’ils disaient lorsque Sieg les avaient rejoint.
« Qu’est-ce qu’il lui arrive ? Vous lui avez torturé la tête quand vous étiez là-dessous ? demanda Sieg.
– Non, mais je sais que quelque chose ne va pas quand même. Pourtant dans l’horloge avec Nova il allait très bien, répondit Virginie.
– Vous savez, répliqua Chester, on dit toujours que lorsque deux jumeaux naissent, un des deux est lus maléfique que l’autre. Si l’on peut penser que je suis ce jumeau, c’est faux. Le plus mauvais d’entre nous deux c’est lui. Il est plus puissant que moi parce que son côté démoniaque est plus développé. Puis il reste neutre dans tous les cas parce que son esprit, son caractère fait de lui une grande personne, quelqu’un d’inégalable. Nova savait que s’il laissait Leo découvrir qu’il était le nouveau maitre du temps, son côté maléfique grandirais, comme tous les gardiens avant lui.
– Qu’est-ce qu’on est supposé faire alors ?
– Rien, le laisser avancer et le stopper s’il tombe du mauvais côté.
– Ça n’arrivera jamais. Je refuse !
– Alors, aide-le à rester celui qu’il est aujourd’hui. Il compte sur toi bien plus que sur quiconque ici. Tu es la seule qui peut réellement l’aider. Prend soin de lui ! » dit-il en repartant.
Elle ne s’occupait plus de moi. Ce que lui avait dit Chester la dérangeait un peu, alors que je savais déjà ce qu’il lui avait dit. Je me suis alors téléporté devant elle, sur le second plateau.
« Qu’est-ce qu’il t’arrive Adam ?
– Mon futur me fait peur.
– A ce point ?
– À ce point oui, comme tu dis. J’ai eu une vision avant que je ne remonte. Et ce qu’elle m’annonce ne me plait pas.
– Oh ! Adam, fit-elle me prenant dans ces bras.
– Et il faut que ça arrive maintenant. Pas avant. Si seulement j’avais pu l’éviter.
– Qu’est-ce qui t’effraie tant ?
– Quelque chose dont je connais l’existence. Une chose qui arrivera dans tous les cas. Je sais que ça m’arrivera depuis que je suis tout petit. Je faisais déjà des rêves et des cauchemars sur ça lorsque j’étais enfant. Je l’avais oublié, mais depuis que j’ai revu mon père. Plus rien ne m’échappe. Tout ce qu’il m’avait caché est revenu. Et je me serais bien passé de retrouver ça.
– N’y pense plus. Tu as une idée de l’endroit où on devrait aller maintenant ?
– J’ai envie de me défouler. Un endroit où il y aura du démon à casser !
– À quoi tu penses ?
– Les États-Unis !
– T’es sérieux ? Avec qui on part ?
– Une armée ! Du moins celle que Kévin aura pu nous rameuter.
– Tout pour foutre le bordel en fait.
– Non. Le pays est reconnu pour ses films d’actions surdimensionnés où il ne se passe pas une seconde sans une fusillade ou un mort. On va juste respecter les traditions.
– Les traditions.
– Et je te promets que nos méthodes ne seront pas toujours orthodoxes !
– On va s’amuser donc ?
– Oh, ça oui, pour s’amuser on va s’amuser.
– Parti pour les États-Unis alors.
– Bon, ce n’est pas tout, mais je n’ai toujours pas dormi moi.
– Tu veux venir faire une petite sieste avec moi ?
– Pourquoi est-ce que tu arrives à dire ça comme ça ? Et que lorsque qu’on t’écoute ça passe comme une lettre à la poste ?
– L’expérience mon cher, l’expérience !
– Oui ça je le savais que tu en avais de l’expérience !
– Adam !
– Je plaisante. Va, je te suis princesse. »
Malgré que je sache ce qui m’attendait, j’arrivais à dormir. Elle était un véritable ange. C’est la seule qui savait me détendre. Je n’avais plus le poids de l’emprisonnement de mon père, plus rien ne me posait problème, ou presque. Seulement j’avais encore du temps, alors autant en profiter.
Partie 4 : Rêve américain
Une terre de répit, là où l’on peut oublier ces erreurs et tout recommencer à zéro. Ça n’existe pas ! Certaines choses nous devons les subir, nous n’avons pas le choix. Par contre, il existe des moyens de changer radicalement sa vie. Beaucoup sur Terre, moi y compris, sont partis dans le Nouveau Monde. Les États-Unis pour tout refaire. C’était quelques temps après la mort de Nikki. J’étais un des dernier assassins de ce monde, seul, mais toujours aussi capable. J’ai pris part aux combats aux côtés de Washington, puis Lincoln et enfin Roosevelt. J’étais libre, seul avec Sieg, je m’étais alors libéré des soucis que je portais à cette époque.
J’avais choisis les États-Unis. Pourquoi ? Pour me changer les idées. Une guerre de force dans un pays connu pour ces films de brutes. Mercredi 11 septembre 2013, mauvais choix pour un départ aux États-Unis ? Je ne pense pas. Je m’étais laissé deux jours pour me reposer quelque peu. Ce matin je commençais par aller voir celui planifiait tout ce qu’on devait faire dans nos interventions, Sieg.
« Comment tu vas l’ami ?
– Content de voir que tu vas mieux Leo. Bien, enfin plutôt bien.
– Des problèmes ?
– Nous n’avons aucun moyen de remplacer les tours.
– Peut-être pas, mais je crois que ça ne saurais tarder, fis-je en voyant mon corps brillant, ne minute, je reviens, repris-je en me téléportant devant le conseil.
– Monsieur Kryssen, Je vois que vous avez reconnu notre appel.
– Et vous ne pouviez pas utiliser les visions ? Non ? Non ? Bon…
– Trop dangereux. Si je vous ai fait venir c’est parce que vous allez commencer votre œuvre de suppression et que vous n’avez pas les substitutifs à ces structures.
– Envoyez-les sur la tour. Pas besoin de me convoquer pour ceci.
– La convocation tient sur Nova, pas vous.
– Comment-ça ?
– Vous n’avez ni le temps ni la possibilité de protéger directement l’horloge des attaques. C’est pour cela que nous y posterons une armée capable de la défendre dans tous les cas.
– Et ? C’est tout ? Vous auriez pu éviter l’appel.
– Et faites attention avec l’épée élémentaire. N’allez pas me détruire la planète que vous essayez de protéger.
– Je crois que je vois où vous voulez en venir. Je pense comprendre pourquoi Vozan ne vous aime pas Gregor. À un autre jour !
– Attendez !
– Prêt à partir Sieg ! repris-je en revenant dans son labo.
– Merveilleux. Qui prends-tu ?
– Le crédo !
– Sérieusement ?
– Ouais, depuis le temps que je les entraîne, ils devraient être en forme ! sortit Kévin qui arrivait dans le labo.
– C’est tout ?
– Non, je vais prendre Alexia et Sia avec, j’aurais un aperçu de ce qu’elles valent, répondis-je.
– D’accord. Et ?
– Non, je n’oublie pas Virginie, tu devais te douter que je ne la laisserais jamais ici ?
– Bien sûr. Dès que vous êtes prêts, moi je le reste, toujours ! »
Je nous avais téléporté dans le centre opérationnel. J’étais devant une centaine d’hommes et de femmes, tous devenus assassins, assez courageux pour me suivre dans mon combat. La seule vue d’un aussi grand nombre d’hommes au nom d’un crédo me faisait chaud au cœur, car ça faisait des années qu’ils étaient tous tombés. Je n’étais pas resté longtemps, je nous avais renvoyés sur le nouveau pays que nous allions visiter. Les volontaires éparpillés autour de la ville. Moi et Kévin étions déjà dans la Maison Blanche.
« Et Virginie ?
– Au pentagone. Pour une question pratique…
– Quelque chose te dérange ?
– Ne bouge pas tant que je ne t’ai pas ouvert la porte ! », fis-je avant de passer la porte du bureau ovale avec deux portails.
Arrivé derrière, j’ai planté mes deux lames secrètes dans la gorge des deux premiers hommes et ai découpé les deux suivants avec mes lames.
« L’ami je crois que l’on un problème !
– Viens voir, il est pire que tu ne l’imagine », me fit le président devant la fenêtre.
Je l’ai rejoint et me suis mis à regarder ce qu’il observait. C’était une tour d’intervalle, le nom n’évoquait rien de ce qu’elle était pourtant, c’était celle que je redoutais le plus.
« Pourquoi Akziel a-t-il choisis mon pays pour poser celle-ci ?
– Première puissance mondiale ! répondis-je en tirant sur la serrure de la porte.
– À quoi doit-on s’attendre ?
– À ce que même si j’élimine la tour dessous, les limbes envahissent la ville.
– Tu doutes de ce que mes hommes peuvent faire Adam ? demanda Kévin.
– Pas le moins du monde, j’espérais juste ne pas avoir à utiliser la tour de récupération si vite. Bon, par où on commence ?
– Je te conseillerais une visite de l’édifice avant toute chose Leo, fit Sieg dans mon communicateur, tu prends Kévin et Nikki et une fois fait le tour tu m’appelle.
– Bon, c’est parti Kévin, au boulot. »
Nous sommes sortis et en dix minutes nous avions atteint la tour, où Virginie, Sia et Alexia nous attendaient.
« Mesdemoiselles. Prêtes à vous plonger dans ce monde de pouilleux ?
– On a le choix ? demanda Alexia.
– Non. Pas avec moi.
– Ne bouge pas Adam, je t’ouvre le portail, fit Sia.
– Si loin de la tour ?
– Tu vas t’en rapprocher. Fait-moi confiance. Bon voyage ! »
Une fois de l’autre côté, je me suis vu propulsé dans tour, au dernier étage. J’y suis arrivé en catastrophe, obligé de me freiner avec une lame plantée dans le sol. « Génial. Si seulement je pouvais entrer comme tout le monde ! » Elle avait un semblant de la dernière tour, avec un trou au milieu. J’ai attrapé une pierre qui trainée et l’ai lâchée dans le vide attendant le bruit d’un sol sur lequel il aurait atterris. Rien. Je me suis dit tant pis, j’aviserais s’il y a un problème. J’ai touché quelque chose au bout de dix minutes, j’étais dans le noir et le bruit résonnant de mon atterrissage en force. Ma nouvelle Rebellion s’était légèrement éclairée jusqu’à ce que je pose ma main sur le manche pour en faire une torche. Je me suis dirigé vers le seul couloir qu’il y avait. Une première fois j’ai vu une ombre me passer à côté, elle venait de derrière. Vers le fond du couloir, elle est repassée, tellement vite que j’ai eu du mal à la reconnaitre.
« Qu’est-ce qu’un coureur d’ombre fait ici ?
– Adam ? Où est-ce que tu es parti ?
– Je ne sais pas, j’ai pris le chemin du milieu.
– Dès que tu peux sortir, viens nous donner un coup de main.
– Avec plaisir princesse. Mais je sens que ça va être plus dur que prévu »
Pour la première fois je ne savais pas quoi ni comment faire. Je m’en remettais à mon seul instinct et ce que pouvais me dire Sieg. J’avais l’impression d’être dans une prison, avec un tas de cellules, certaines ouvertes, d’autres non. Mais toutes les cellules étaient vides, au mieux des cadavres, ou des squelettes.
« Pourquoi c’est si vide et si lugubre ?
– Lugubre parce que tu es dans les limbes Leo.
– Merci de la précision Sieg.
– Vide ? C’est étrange parce que, en vue du monde qui sera déployé par la suite.
– Je dois me faire des soucis ?
– Non, mais fait attention quand même.
– Je vais essayer. »
Je suis arrivé dans une salle plutôt étrange. J’avais l’impression d’être dans le mécanisme d’une horloge, mais je savais que je n’étais pas seul.
« Tu oses enfin pénétrer ces lieux.
– Oh, merde…
– La prophétie est en marche. Le dernier gardien tombera !
– Et si tu te montrais, que je puisse tomber un petit con comme toi.
– Ces lieux sont sacrés pour moi. Et maudis pour toi !
– Pas certain de ça ! répliquais-je en créant un flash avec Rebellion.
– Aucune utilité !
– Je ne serais pas si confiant à ta place », repris-je en créant un second flash, sautant pour frapper au sol avec une frappe de l’ours, éliminant tous ceux qui se tenaient autour du plateau tournant au centre.
« D’accord, je t’ai peut-être un peu négligé !
– Un peu ouais, je vais te monter ce qu’un peu veux dire chez moi ! fis-je en chargeant mon corps de la fumée qu’il restait et la laissant envahir toute la pièce d’un coup.
– Et maintenant, pistage ! »
Je l’entendais tousser à cause de toute cette brume noire remplie de milliers d’étincelles flottantes dans l’air. J’ai su où il était dès lors ou une d’entre elle le toucha. J’ai alors remarqué que je pouvais utiliser la cristallisation au milieu de ce brouillard pour me déplacer bien plus vite. Je suis arrivé derrière lui, ai dégainé mon tomahawk qui s’est mis à briller. Je l’ai frappé dans le dos, me jetant sur la plateforme avec lui. J’ai atterris un peu plus loin que lui, alors que lui ne se relevait que, j’étais déjà en train de dégainer Rebellion et de recharger la fumée dans mon arme. Je me tenais dos à lui, face au cadran de l’horloge.
« Mais qui est-tu ?
– Ton pire cauchemar ! » répliquais-je en me retournant pour le frapper avec mon épée, la transformant en lance ensuite. Je me suis lancé à ses pieds alors qu’il était à terre, plantant ma lance dans son torse pour la jeter sur une poutre devant moi.
« Il me semblais que les coureur d’ombres étaient plus solide ! À mon époque, repris-je en attrapant le reste liquide que son corps avait laissé au sol.
– Et moi que le grand Kryssen était moins naïf ! »
Cette chose commençait à me prendre le bras, puis tout le corps, je me suis tourné vers lui jusqu’à fermer les yeux, je sentais une chaleur sortir de mes narines.
« Kryssen à mon service. Je n’aurais jamais cru ça possible.
– AH ! fis-je dans un grand flash, lorsque mon cœur avait absorbé toute la matière, je te le répète une dernière fois. Je ne suis pas Leo Kryssen ! répliquais-je en ramenant ma lance et lui faisant un signe de la main. A plus l’ami ! Sieg ?
– Frappe la plateforme pour la faire descendre.
– Sérieusement ?
– Bien sûr. »
J’ai explosé le sol avec ma frappe. J’ai descendu une vingtaine de mètres avec le plateau jusqu’à retoucher le sol. Je me suis avancé dans le couloir, sans me soucier de ce qu’il y avait. J’ai marché une minute quand j’ai entendu un léger son venir de l’avant. Je savais ce que c’était et qui c’était, alors j’ai continué jusqu’à atteindre la pièce d’où venait le bruit et y passer devant sans y prêter attention.
« Sully.
– Oh, Kryssen ! répondit-il en achevant son ennemi, comment vas-tu mon ami ?
– Pas trop mal, que viens-tu faire dans ce ramassis bordélique ?
– La même chose que toi je présume.
– Comment ça ? répliquais-je en m’arrêtant net.
– J’ai croisé un coureur d’ombre venu se planquer ici. Mais…
– Cherche plus, je l’ai massacré.
– Ça ne m’étonne pas. Oh, j’y pense. Viens avec moi, j’ai quelque chose à te montrer. »
Il m’a guidé jusqu’à une grande pièce, c’était la salle de repos des détenus. Les murs étaient tapissés de dessins, de gravures, ou de graffitis. Tous me représentaient, ou parlaient de moi. Comme si tous ceux qui avaient pu être ici s’étaient déjà frottés à moi.
« Pourquoi moi ? Qu’ai-je pu leur faire ?
– Tu as changé la face du monde Leo.
– Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que je ne ressens que leurs souffrances en voyant ça ?
– Parce que tu es craint !
– Quoi ?
– Tu leur fait peur, tu es le seul qui est capable de faire trembler tout un peuple, toute une civilisation simplement lorsque l’on prononce ton nom.
– Et j’ai l’impression de passer pour un monstre !
– Maintenant prend ça de l’autre côté, pense à tous ceux à qui ton nom inspire l’espoir, l’espoir de retrouver une vie normal, de se séparer de tous leurs problèmes.
– Pourquoi me parles-tu de ça ?
– Parce que j’ai l’impression que quelque chose a changé en toi depuis que tu as perdu Nikki et que le fait que tu aies retrouvé ton père n’a fait qu’empirer les choses.
– Qu’est-ce que tu as fait du vrai Sullivan ! Sort de ce corps Satan !
– Leo ! T’es complètement con ! J’ai juste repensé à ce que tu m’as dit l’ami. Tu te souviens des viädjö ?
– 1850, bien sûr que je m’en souviens, où veux-tu en venir ?
– Moi je me souviens particulièrement du fait qu’ils avaient tellement foi en toi, qu’ils avaient portés toute leur confiance et ressources pour que tu puisses les aider. Jamais tu ne les as déçus. Regarde, dit-il en me tendant une photo, je l’ai prise il y a quelques jours. »
Elle présentait une sculpture, une statue pour être précis, à mon effigie. C’était la première fois que je voyais le résultat de ce que j’avais pu faire, ce que mon passage avait provoqué dans la vie de ceux que j’avais rencontré. Sur le socle il y avait une inscription « À celui qui nous as offert la rédemption et la liberté. Au plus grand héro. À notre sauveur. Leo Kryssen » Ces mots avaient réveillé quelque chose en moi, une petite flamme que la mort de Nikki avait éteinte et que mon petit espoir voulait rallumer en me poussant à agir plus encore.
« Tu te souviens, juste avant notre dernière bataille, il neigeait. On était tous les deux face à toute une armée et cette petite fille qui est arrivée derrière nous et qui m’a pris la main.
– Trop sentimental !
– Tu me suis ? Je nous sorts de ce foutoir avant que l’on ait à se taper une horde de démons.
– Avec plaisir mon frère ! »
Je me suis jeté sur le mur, à travers le portail pour aller rejoindre les filles qui m’attendaient depuis quelques temps. Je me suis vu expulsé dehors, dégainant mon glaive et Lucifer. J’ai lancé mon glaive lumineux sur le coureur d’ombre qui s’attaquait à Virginie, le tirant vers moi autant que je me rapprochais de lui. Je lui ai posé quatre lames dans le torse en m’avançant toujours vers lui, lançant l’explosion des lames lorsque j’avais mon glaive dans les mains, après avoir atterris devant Virginie.
« Personne ne touche à ma femme ! fis-je en redéployant une série de lames autour de mon bras gauche.
– Oh, Adam ! C’est gentil d’être venu !
– Parce que tu crois que j’aurais pu aller plus vite, ou que tu aurais pu me laisser ta clé pour entrer avec vous Alexia ?
– Euh…
– Comme tu dis mademoiselle. Comment on casse cette saloperie ?
– Il faut supprimer le générateur principal, à la fois dans les limbes et dans le monde réel. Je me chargerais du réel, répondit Sully.
– Trouillard va !
– C’est ça, on se retrouve là-haut.
– Vous savez où il est, ou dois-je le trouver moi-même ?
– Viens avec nous, on doit pouvoir le retrouver. »
J’ai suivi les deux sœurs, accompagné de Virginie et Kévin. J’avais toujours quatre lames autour du bras pour me défendre au cas où quelqu’un s’en prendrait à nous. Rebellion toujours attaché dans le dos pour pouvoir changer de style à tout moment.
« Je le sens pas ce truc moi ! fit Kévin apeuré.
– Pourquoi ça, il n’y a pas de raison, enfin normalement. Je passe le premier, repris-je en avançant devant les deux sœurs et ouvrant la porte, quoi que. J’ai peut-être parlé un peu vite. Evitez de parler trop fort, tant que l’on ne le réveille pas, ça ira.
– Mais c’est quoi ce truc ? demanda Virginie.
– Un siluvien, c’est une race de monstre qui ne se trouve plus beaucoup. Il me semblait les avoir tous éradiqués. Aller vous cacher, je vais m’en occuper seul. Essayez de supprimer le générateur.
– Une idée où te faut-il mes conseils ?
– Je ne m’en plaindrais pas mon ami.
– Réveille-le. Oblige-le à te manger, je m’occuperais de lui à l’intérieur.
– Oh ! Je suis là saloperie ! Je t’offre de la viande fraiche.
– Mais tu es fou, tu vas te faire bouffer !
– Je l’espère bien ! »
À peine une minute plus tard, il m’avait remarqué et je me retrouvais à l’intérieur du géant.
« Plus dans les limbes ?
– Non, pas ici.
– Magnifique ! répondis-je en prenant sa forme, j’avais oublié que c’était si grand là-dedans. Par où commencer. Oh ! Oui, le palais ! reprit-il en plantant sa lance dans son palais, aller, c’est parti ! »
Je me suis lancé vers la gorge en s’accrochant à la glotte et tirant dessus pour la décrocher. J’ai chuté le long de l’œsophage jusqu’à atteindre l’estomac.
« Oh, c’est dégueulasse !
– Adam ? Tout va bien là-dedans ? Le gros commence à s’agiter ! fit Kévin par communicateur.
– C’est normal, c’est moi, j’ai commencé à le casser un peu.
– Donc, on attend que tu l’aie tombé ?
– Ça ne devrait tarder ! répondit-il en lançant des éclairs dans tous les sens avec sa lance, restez à l’abri. J’espère que tu n’es pas douillet mon coco, parce que je vais te pourrir d’un coup », dit-il en s’envolant vers son dos.
J’avais chargé ma lance tout le long, pour frapper avec une force immense sa colonne vertébrale. Un immense flot d’éclairs me suivaient, frappant un après l’autre sa colonne avec ma lance. Je l’entendais craquer de plus en plus jusqu’à ce qu’elle cède. J’ai traversé sa peau et ai suivi les os jusqu’à ce qu’elle se fracasse contre le sol. J’avais alors repris mon apparence, forcée par le retour dans les limbes.
« Et un de plus au compteur !
– Tu n’aurais pas pu éviter de le tuer en le faisant gicler comme ça ? demanda Alexia.
– Oh ! C’est un détail ça… fis-je stoppé par une grande explosion, je ne serais pas tombé sur le générateur ?
– C’était quoi ce bordel ? fit Sully avec le communicateur.
– C’est moi l’ami, j’ai dégommé le générateur, et pas qu’un peu. Élimine le tient, je vais te rejoindre, repris-je descendant de la colonne.
– Et tu veux nous laisser seul avec ce truc ? demanda Sia.
– Parce que tu crois vraiment qu’il va se réveiller ? Alexia ?
– Tient, pense à me la rendre !
– Pas besoin, répondis-je activant la clé pour garder le portail, je ne la garde pas avec moi. A tout à l’heure, on aura du boulot, repris-je en passant le portail. Bon, Sieg, j’ai quelque chose à poser ?
– Oui, installe-moi ce boîtier devant toi, pour pouvoir assurer l’installation de la tour, dit-il en me téléportant une boite dans les mains.
– De suite chef. A plus l’ami, je vais retrouver Sully. »
Je me suis envolé dans les hauteurs de la tour, cherchant la salle du générateur. Lorsque j’y suis arrivé j’ai entendu une voix qui disait : « Leo, attention ! » Je me suis retourné brusquement, apercevant la bombe qu’il avait posée. Je suis reparti aussi tôt, traversant les épaisseurs de murs, poussé par l’énergie de l’explosion qui me suivait. Je me suis de nouveau retourné vers elle une fois éloigné. Elle diffusait sur la ville une fumée violette et rouge qui faisait apparaitre des démons un peu partout. Dans ce brouillard montait la nouvelle tour, cylindrique celle-ci, aux murs en marbre blanc et aux lueurs bleues et dorées.
« Sully, je vais aller rendre une visite au président, tu m’attends ?
– Si tu me cherche, je surveillerais sur la tour.
– À toute, fis-je en me téléportant dans le bureau ovale, Monsieur.
– Cette fois-ci on est vraiment dans la merde.
– Mais non, ce n’est pas un milliard de démon qui va nous faire peur.
– Je ne parlais pas de ça, mais des coréen qui on envahit la Maison Blanche.
– Monsieur, Olympe est envahi !
– Tu me suis, je te sort d’ici et te laisse au bunker.
– Ça marche. »
Infiltré dans la Maison Blanche, je n’aurais jamais cru ça. Il fallait retraverser tout le bâtiment pour atteindre la zone sécurisée. J’ai cette fois, fait une mission infiltration avec uniquement Rebellion, sous une forme lumière qui me permettait des coups plus rapides et efficaces. Elle était courbée, bleue et scintillante, laissant tomber des petits fragments réfléchissant, comme des diamants. Nous avions la moitié du chemin quand quelque chose m’a arrêté.
« Leo, que ce passe-t-il ?
– Chut ! Je crois que le couloir d’accès est envahi et que l’ascenseur est bloqué en bas.
– Il faut le monter de l’intérieur.
– Je m’en charge, vous deux, fis-je aux gardes, protégez le président. Et surtout, ne parlez pas ! Je reviens », dis-je me téléportant.
Je suis arrivé dans la cabine, enclenchant sa montée. Toujours une petite musique dans les ascenseurs, mais une musique bien américaine. Un bon morceau de rock. Ils veulent toujours en faire plus ces américains. J’ai débarqué à leur étage, me téléportant le plus proche d’eux possible pour les attaquer vite. J’avais changé mon arme pour le mode de puissance, s’accordant avec la spécialité du porteur. Le style « fumée ». Elle n’avait qu’un côté tranchant comme la précédente, mais celle-ci était orange brillante et avait neuf anneaux sur l’autre côté. Eclair de Faucon. Ils étaient une vingtaine dans le corridor. Je n’en ai pas laissé un seul. Tout ce qui s’entendait c’est les explosions que créaient le contact des étincelles et des anneaux. Une fois terminé j’ai rangé mon épée dans le dos et me suis dirigé vers le bout du couloir. Seul le petit bruit des anneaux s’entendaient, raisonnant au loin. Je savais que les gardes et le président avaient peur que ce ne soit pas moi qui revienne. J’ai dépassé l’angle des deux chemins et me suis alors tourné vers eux.
« Quand vous voulez messieurs, fis-je en montrant le chemin, gardez la porte de l’ascenseur.
– Ils ne s’étaient pas trompés, me fit le président en passant, y’a quelque chose chez vous qui n’est pas normal. Allez nous sauver le monde, vous êtes mon espoir mon petit.
– Ne me prenez pas de haut mon cher, je suis et je reste plus vieux et plus expérimenté que vous. À plus tard », repris-je me téléportant.
Je suis monté sur la tour, Sully m’y attendait, il avait déjà éliminé deux ou trois démons à son sommet. Il scrutait le champ de bataille qui se déroulait au-dessous.
« On aurait pas pu éviter un tel massacre ?
– Combien de pertes ?
– Une centaine de civils, une vingtaine de soldats et un assassin.
– Je m’attendais à plus.
– Jusqu’ici, tous les déplorés sont en sécurité, me fit Sieg, vous pouvez continuer.
– Qu’est-ce qui se présente à nous ?
– Des milliers de démons, un peu partout, ils devraient vite disparaître. Une centaine de démons élites, je devrais pouvoir me les faire. Des baroudeurs et un maitre de golem.
– Un maitre de golem ?
– Oh, oui tu ne les connais pas. Un con invincible grâce à la puissance grandissante de ces monstres qui sont eux aussi indestructibles !
– Magnifique ! Ça va devenir distrayant ! fis-je en changeant d’apparence et montant sur la bordure, on se revoit quand on a fini. »
Je me suis laissé tomber du sommet, commençant mon vol qu’un fois avoir fait a moitié de la chute. J’ai avancé jusqu’à l’amas de monde qu’il y avait vers le milieu. Descendant au centre en piqué, éliminant tous les occupants d’un coup électrique puissant. Seuls mes alliés étaient encore debout.
« Bien ou bien ?
– Tient, Leo, enfin décidé à nous aider ? fit Alexia.
– À vous voulez de l’aide ? Hey bande de cons, ramassis de pourritures de démons, je me présente. Leo Kryssen. Je sais que vous voulez ma peau alors bougez vos culs et ramenez-vous que je vous dérouille comme tous les autres !
– Adam ! me fit Virginie, tu aurais pu être plus gentil avec eux chéri, reprit-elle en passant à Nikki.
– Quoi ? Je n’ai rien fait de mal ! Vous vouliez de l’aide, je vais les dézinguer moi, c’est un détail. »
Une partie m’avait déjà entendu et toute une troupe de démons blancs se jetaient sur nous. Il n’a fallu que quelques secondes à Sulivan pour qu’il se jette avec sa faux sur eux et à peine dix pour qu’il les éliminé tous.
« Tu vois, même lui il y arrive !
– Leo ! T’arrête de faire le con oui ! lui fit Nikki.
– Je te laisse le plaisir de te faire les golems. Eux seront à la valeur de ta puissance !
– Mais oui, c’est ça ! » fit-il en effectuant un back-flip pour esquiver l’ennemi et lui lancer sa lance électrifié dans le torse, le brisant en morceau.
Il s’était étalé au sol, mais un élément semblait vivre encore. Un sphère brillait et bougeait légèrement, puis elle créa des liens lumineux avec tous les fragments, pour reconstruire le golem, plus grand qu’avant.
« Oh, je crois que j’ai parlé trop vite ! dit-il se faisait emporter par le mastodonte, mais je vais pourtant pas me laisser faire ! » reprit-il voyant son bras gauche briller.
J’avais une idée en tête. J’ai activé le contrôle des esprits, je me liais à la sphère qui contrôlait le golem jusqu’à l’absorber. Tous ces fragments se mirent à tourner autour de moi et finirent par reconstruire le golem, avec moi au milieu.
« Pourquoi est-ce qu’il faut toujours que tu en fasses trop ? demanda Sully.
– Ce n’est pas toi qui m’a poussé à redevenir ce que je j’étais ? En attendant excuse-moi, j’ai d’autres golems à déchirer. »
Le reste de la troupe commençait à s’attaquer à moi. Ils avaient remarqués que je n’étais plus des leurs. Je m’en suis pris à eux au corps à corps, des fragments de mon golems se détachaient à chaque coup et ceux de l’autre aussi, mais je récupérais tous ceux qui pouvaient se détacher de nos corps. Jusqu’à ce qu’il soit assez petit pour passer dans ma main et que je puisse l’achever en l’écrasant au sol. Il en restait trois, ils courraient tous sur moi et étaient au moins trois fois plus grand que moi. Je me suis alors totalement décomposé pour aller chercher tous leurs fragments et les éliminer en même temps. Je sentais toutes les parties du golem se construire autour de moi, me soulevant, me faisant prendre une taille immense.
« Sieg, tu crois que je peux garder ce truc ?
– Je pense que je peux synthétiser ça dans ton cœur. »
J’ai continué à avancer vers mes alliés. Ils commençaient à avoir peur. Tous pensaient, qu’ils m’avaient tué et se préparaient à se battre. Seule Nikki avait vu que c’était moi. Ce n’est que lorsque je m’étais assez approché d’eux que Sieg me laissa récupérer tous les fragments qui faisait mon armure dans le cœur.
« Faut pas avoir peur de moi, je ne vais pas vous bouffer !
– Moi si ! fit un dernier homme qui s’approchait de nous, qui est-ce qui t’a permis de me voler mes golems ? Et qui t’es toi pour te croire si grand ?
– C’était tes golems ? fit-il en le regardant avec un léger sourire, Leo Kryssen, gardien de l’Ordre. À qui ais-je l’honneur ?
– Au premier qui va te casser la gueule !
– Un minimum de politesse ! J’ai fait l’effort de me présenter, j’aimerais bien que tu en fasses de même !
– Marris. Maitre de golems de classe trois, au service de sa seigneurie.
– Barabas. Comment il s’appelle son con de fils déjà ?
– Je ne te permettrais pas d’insulter un Dieu comme lui !
– Deux choses, ce n’est pas un Dieu, la preuve j’ai déchiré son pauvre père, trop gras d’ailleurs. Si tu oses m’attaquer, si tu as la chance de me tuer, tu perdras tes golems.
– Je n’en ai pas besoin, je frappe ailleurs. Comme sur ta catin de mère… »
Peu de chose arrivaient à m’atteindre, mais là, je ne supportais pas que l’on touche à ma famille, encore moins à ma mère. J’ai craqué, j’ai dégainé ma lance en me retournant vers lui. Ma colère commençait à monter.
« Là tu es allé trop loin !
– C’est toi qui es allé trop loin mon cher », fit-il au moment où je me lançais vers lui.
Il avait encore le contrôle des fragments des golems et les utilisait pour me posséder et m’empêcher d’avancer. Plus je forçais, plus la résistance devenait forte et puissante. Je me sentais enchainé par une force, pour une fois, plus puissante que moi-même. Il avait l’entière maitrise de mes actions et j’étais incapable de faire quoi que ce soit.
« Comme c’est triste, le grand Kryssen qui se fait avoir par ce qui aurait fait sa force. Tu sais, il ne faut pas toujours trouver quelque chose de bon à ce qui te plait !
– Je… »
Je ne suis pas resté longtemps, quelques secondes plus tard j’étais encore dans les visions. De nouveau dans le même paysage. Je ne savais pas si c’était un jardin, un parc, ou loin de la ville. J’étais avec la même personne, c’était la même voix. Je la connaissais d’ailleurs. Elle était dans mon lycée. On était assis par terre, tous les deux à discuter.
« Pourquoi tu m’as fait venir ici ?
– Pourquoi ? Parce que tu es plus spéciale que les autres.
– Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
– Que le monde ne t’offre pas la chance ou la valeur que tu mérites.
– Tu veux me faire rougir c’est ça ? Parce que si tu continues tu vas réussir.
– Non, juste, je ne vois pas le monde comme vous, comme les autres, je vois, j’aperçois des choses que vous ne verrez jamais.
– Du genre ?
– Que tu es une magnifique petite princesse.
– Arrête ! Tu sais que ce n’est pas vrai !
– Je veux juste que tu te sentes bien, je n’ai pas envie que tu aies peur de moi, ou de que ce que je vais faire.
– Alors c’est réussi… » répondit-elle timidement.
Cinq minutes, c’était le temps que j’avais passé ailleurs, dans un autre temps. Je ne savais toujours pas quand d’ailleurs.
« Toujours aussi prétentieux ? Tu te fais maitriser par une petite merde comme moi, qu’est-ce que ça va être contre Akziel ?
– Parce que tu penses que j’ai déjà abandonné ? dit-il avec un grand sourire, je n’ai même pas commencé, mon pauvre… »
Déjà reperdu dans mes visions. Je m’approchais à chaque fois un peu plus de la vérité. Encore le même endroit, encore les mêmes personnes.
« C’est ça, barre-toi ! Tous les même de toute façon !
– Si tu parles comme ça des démons qui passent leurs temps à vouloir me tuer, alors oui, je suis d’accord.
– Non, les mecs, y’en a pas un qui peux rattraper l’autre.
– Tu sais, tous les mecs ne sont pas des connards, y’a quelques exceptions.
– Je ne te crois pas, même toi qui… Qui tu es d’ailleurs ?
– Nova, dernier gardien de l’horloge.
– Mais, quelque chose m’échappe. Comment, alors que tu étais agonisant sur ce rocher tu peux être encore vivant ?
– Parce que tu crois que l’on peut tuer quelqu’un qui est déjà mort ?
– Déjà mort ?
– Je ne vis pas, je ne suis qu’une entité représentative. Je n’ai aucune raison de vivre puisque je ne suis même pas censé être ici.
– J’ai dû mal à comprendre…
– Quelqu’un d’autre devrait être ici à ma place, mais dans le cas présent, sa survie dépend de ma présence. Alors je suis là, avec toi. Et il va me falloir apprendre à te supporter.
– Adam… Mais pourquoi avoir besoin de moi, je suis rien pour toi, ni pour lui ?
– Ça c’est ce que tu penses. Beaucoup de gens ignorent leur véritable utilité dans ce monde. Beaucoup ignorent des tas de choses sur ce qu’ils côtoient tous les jours princesse. Et moi, je suis là pour te prouver ta véritable valeur. »
Second retour, mon adversaire était plus que confiant, trop peut-être ? Il était devant moi, le sourire aux lèvres, me regardant se disant qu’il m’avait vaincu, lui alors que les plus grand ne m’avaient tenus tête.
« Tu t’avoues vaincu ? Après ta mort suivra celle de tous tes alliés.
– Qui t’a dit que j’allais mourir, fit-il encore dans ses visions.
– Moi. Et tous les démons qui se trouvent derrière moi !
– Quelle belle armée. Tu n’as pas trouvé plus lâche pour me faire peur ?
– Je ne veux pas te faire peur, je veux t’éradiquer une bonne fois pour toute.
– Je ne serais pas si sûr à ta place… fit-il en se concentrant.
– Vas-y, débat toi, tu ne feras que te faire du mal. Pauvre petit démon.
– Tu néglige une chose mon cher… dit-il, le corps brillant.
– Et qu’est-ce donc ?
– Je ne suis pas qu’un démon, je ne suis pas comme toi ! » répondit-il, forçant sur son emprise en prenant la forme de Toshiie.
On aurait dit qu’il passait le mur du son. Il brisa ses liens, suivi par un immense flot d’énergie noire, fonçant sur le démon et l’attrapant à la gorge avec le bras gauche.
« Je n’ai rien à voir avec toi ! dit-il repliant ses lunettes.
– Quoi, non attends, qu’est-ce que tu fais ?
– Tu avais tords, tout ce qui me plait fait ma force. Comme ton âme ! »
Ce n’était qu’une de plus. Celle-ci me permettrait de contrôler les fragments des golems et d’en faire à peu près tout ce que je veux. J’avais jeté son corps loin de moi, regardant son armé devant moi. Quelque secondes plus tard, une seconde vague arriva pour la décimer. C’était les assassins de Kévin. J’ai fait comme eux, j’ai attrapé la capuche de mon costume et l’ai mise sur la tête.
« C’est censé être fini non ? demanda Kévin.
– Tu crois ? Je vais te prouver le contraire, dit-il se téléportant dans le bunker du président, des nouvelles ?
– Ah, Leo. Tu t’es déjà battu face à des coréens ?
– J’essaie de m’éviter ça, je n’ai pas envie de déclencher une guerre dans le monde. Pourquoi ?
– Ils sont teigneux, souvent insupportables et invivables.
– Ils feront toujours moins que moi.
– Je n’en doute pas. Tu penses que tu peux les éliminer ? Ils sont cinq cent mille.
– Bordel, ils m’ont envoyé la moitié de leur population !
– Tous au service d’Akziel !
– Bon, on va aller casser du traitre. Si vous ne me revoyez pas, bonne journée messieurs ! dit-il repartant sur le champ de bataille, parce qu’en plus ils ont des chars !
– Je crois que l’on a du boulot Leo ! fit Nikki sous la forme de Kristen.
– Alors c’est parti ! »
On s’est tous jetés sur la vague, éliminant le plus d’ennemis possible. Seulement, il y avait un problème. Chaque fois que l’on en tuait un, deux réapparaissaient de leurs dépouilles. On avait beau les éliminer eux aussi, mais le résultat était le même.
« Bon, tu penses que l’on peut les éliminer ? fit Kristen appuyant son dos contre le mien.
– Ecartez-vous, loin.
– Quoi ? Attends !
– LOIN !
– Vous l’avez entendu ? Dépêchez-vous !
– Que le diable en personne vienne m’emporter si je n’arrive pas à les éliminer, dit-il enfumant son corps avec les cristaux de son costume, car les damnés le feront à ma place ! AH ! »
L’aura sombre se propageât sur toute la ville, provoquant près des assaillants de grand flash blanc d’où sortait des milliers d’âmes, traversant leurs ennemis en les consumant de l’intérieur. Toutes celles des ennemis devenaient alors leurs alliés, pour éliminer les nouveaux. Cinq minutes plus tard, il ne restait plus personne, sauf un immense brouillard gris et lumineux. Seules mes âmes survivaient encore au chaos que j’avais créé. Il s’approchait moi, lentement, laissant mon corps léthargique, assimilant tous les esprits perdus au fond de mon âme. J’ai alors enlevé ma capuche, montrant que j’étais toujours debout.
« Pourquoi ai-je l’impression que c’était trop simple ?
– Peut-être parce que c’était la première ? répondit Sulivan.
– Non, il y a quelque chose d’autre. Mais je n’arrive pas à trouver… C’est comme s’il manquait quelqu’un qui n’avait jamais été avec nous…
– Je ne te comprends pas, de qui est-ce que tu parles ?
– Le Trésor des âges, dit-il dans une voix vibrante.
– Le Trésor des âges ? reprit Sia, mais ça fait des années qu’il est perdu !
– Pas autant que tu le penses, je commence à savoir ce que toutes mes visions veulent me dirent. Sully, tu peux les ramener, je vais aller voir quelqu’un avant de revenir.
– À tes ordres mon ami ! »
Il existait une salle dans la maison blanche, une pièce ou étaient réunis toutes les statues des plus grand présidents des États-Unis. Encore une fois c’est celle de Lincoln que je venais voir. J’avais repris mon apparence et avait prévenu le président actuel qu’ils étaient sortis d’affaire.
« Abe. Tu avais raison, tous nos vieux démons viennent toujours nous rejoindre un jour. Si seulement on savait ce qu’ils nous pousseraient à faire avant qu’on leur dise bonjour la première fois. Si seulement tu étais encore parmi nous pour entendre ça. Tu étais le seul, je n’en ai jamais parlé à personne. Je n’en suis pas fier non plus. J’avais pensé pouvoir l’oublier, jamais je n’aurais pensé que je devrais y faire face une fois de plus…
– Leo ? fit le président derrière moi, est-ce que ça va ?
– J’ai une question pour vous. Pensez-vous que tous ces grands hommes, qui ont façonnés l’histoire et le monde tel qu’il l’est aujourd’hui ont toujours agis dans le bon sens, sans jamais commettre d’erreur ?
– Non, tout le monde commet des erreurs, mais pourquoi parles-tu de ça ?
– J’espère que vous saurez me pardonner mon cher… dis-je en passant à côté de lui.
– Mais, attend, de quoi parles-tu ? »
Je n’ai pas répondu, j’ai juste fait un signe de la main avant de me téléporter.
Il y a toujours certaines choses que l’on regrette d’avoir fait. Ma plus grande erreur revenait me hanter. J’en avais toujours des remords, une envie de refaire cette action, différemment, dans l’autre camp. Mais qui sais si ma vie serait celle que j’ai aujourd’hui si je n’avais pas agis de la sorte. J’ai toujours opté pour la solution qui offrait la sécurité à la planète, quel que soit le prix qu’il faille payer pour l’obtenir.
J’étais dans ma chambre, seul pour une fois, devant un miroir. J’avais remarqué que toutes les cicatrices que portait Leo s’étaient dessinées sur mon corps. J’avais pourtant plus de facilité à supporter cette forme qui avait une apparence normale modifiée par la forme des augmentations à celle qui n’avait que les augmentations et presque plus aucune partie du corps humain.
« Pourquoi te caches-tu Adam ? me demanda Virginie qui entait.
– Une question. Est-ce que tu as toujours cet anneau que je t’avais donné la première fois que je t’avais rencontré ?
– Oh ! Oui, mais tu me fais peur à me le demander. Que veux-tu en faire ? demanda-t-elle en me le tendant.
– Rien de spécial, dis-je en le passant au doigt, enfin… repris-je en le regardant se faire aspirer par mon cœur.
– Je pensais que tu voulais oublier cette période Adam.
– Je l’ai fait, mais elle me rattrape. Malgré moi. »
C’était un anneau des templiers. Et oui, j’ai été un templier. Même si j’ai passé ma vie à les combattre, à les éliminer, j’ai été parmi eux durant une époque. Certains sacrifices sont parfois nécessaires.
« Je ne comprends pas, qu’est-ce qui te fait si peur dans ce que tu as commis à cette époque ?
– Imagine si l’une des plus grande armes de l’univers tombait dans les mains d’Akziel.
– Je crois que l’on n’irait pas loin, il nous aurait certainement déjà éliminés. Mais…
– Alors avant qu’il puisse la trouver, il faut qu’on se garantisse les moyens de nous sauver.
– Mais attends, tu ne veux pas me dire ce qui te tracasse ?
– Ça viendra, je n’ai pas envie de te préoccuper juste à cause de ça.
– Que comptes-tu faire alors ? Où veux-tu aller ?
– J’ai une petite idée. Qu’est-ce que tu dirais d’un petit voyage en Chine ?
– La Chine ? Mais qu’est-ce que tu veux aller chercher là-bas ?
– Notre salut !
– T’est sérieux ?
– Bah ouais, pourquoi pas ? fis-je en partant vers la fenêtre.
– Mais comment, avec quoi ?
– D’anciennes reliques, vestiges des dynasties des trois royaumes. C’est une idée de Leo, c’est le seul moyen de nous garantir la survie si on échoue face à Akziel.
– Tu as vraiment si peur qu’il la trouve ?
– Si je m’en souviens maintenant, ce n’est pas pour rien je pense. Rien n’arrive par hasard, plus maintenant. Si je dois le retrouver, je veux que vous puissiez survivre à ce que je pourrais commettre si je ne le contrôle pas moi-même.
– Alors toutes tes visions, c’est pour le trésor, que ça ?
– Apparemment, j’ai encore du mal à comprendre ce qu’elles veulent dire, pourtant j’ai l’impression que c’est ce à quoi elles veulent m’amener.
– Qu’est-ce que tu y vois ?
– À chaque fois, je me retrouve dans un jardin ou un parc, un endroit tout vert, avec une personne, une fille. Je sais que je la connais lorsque je suis dans mes visions, je sais même qui elle est. Seulement dès que j’en sors, je l’oubli.
– Qui est-ce que ça pourrait être ?
– Une “clé ”. Soit elle est celle qui me permettra d’ouvrir l’endroit où il est entreposé soit elle détient ce qui me l’ouvrira.
– Et j’imagine que ce n’est pas moi ?
– Non, malheureusement. Ça serait trop simple. Viens me voir princesse. J’ai quelque chose à te montrer, dis-je en la prenant dans mes bras et téléportant mes vêtements sur moi.
– Je te suis. »
Je nous avais emmenés dans la ville, Amidia. On se promenait tous les deux, sans chercher à aller en quelque part. Ce n’est qu’un peu plus loin, lorsque nous commencions à croiser des habitants qu’apparaissait ma découverte. Pour la première fois depuis le retour de Leo, les personnes que je croisais dans la rue me disaient bonjour, certains juste « bonjour », d’autres me disaient « Salut Leo », d’autres encore venaient me saluer en me serrant la main, la majorité repartaient en baisant la main de Virginie.
« Ben dit donc !
– Tu vois, ce n’est pas compliqué finalement.
– Je n’aurais jamais cru voir ça si vite.
– Tu sais, ça c’est la valeur de l’homme. Il sait être reconnaissant à ceux qui se battent pour eux. Tu n’as jamais eu la chance de voir ça avec moi, à chaque fois c’était avant ou après que l’on se soit rencontré. Cette fois je te promets que le monde que l’on est en train de construire, tu le verras avec moi.
– C’est ça alors que tu recherches, l’attention qu’ils le portent grâce à tes actions.
– Non, ce que je recherche c’est voir leur bonheur. Et s’ils me le montrent en me portant une certaine attention, alors ça me va.
– Je t’adore Adam, dit-elle en se serrant contre moi. »
On a continué notre ballade toute la journée, faisant le tour de la ville et continuant à saluer tous ceux qui nous disaient bonjour. Il était dix-neuf heures lorsque l’on est retourné à la Tour. Elle était déjà partie voir Sieg pour aller manger. Moi je suis sorti sur le plateau, j’avais vu que quelqu’un m’y attendait.
« Le grand Reydus Sullivan. Quel honneur tu me fais !
– Alors c’est ça ? La citadelle des Saory !
– Elle n’est pas belle ?
– Je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit si magnifique. Et je la voyais plus petite.
– Je t’offre un cadeau si tu veux, pour te remercier de ce que tu as fait pour moi aujourd’hui, je t’offre une place dans cette ville.
– T’est sérieux là ?
– Toujours, au moins même si Akziel fait exploser la planète, tu seras en sécurité.
– Je suis obligé d’accepter ?
– Non, tu peux rester là où tu es, mais pense à ma proposition. Je te laisserai toujours ta place.
– J’y réfléchirais. Où comptes-tu partir maintenant ? Tu veux retrouver ton trésor prêt à faire sauter le monde ?
– Non, je ne sais même pas où il est.
– Alors, où est-ce que tu t’en vas ?
– En Chine. J’ai quelque chose à récupérer là-bas.
– Oh ! Comme la fameuse…
– Maison de mes parents, non, je l’ai déjà retrouvé. Elle était sur la montagne au-dessus des tombeaux de nos anges.
– Ils ne se sont pas cassé la tête au moins.
– La majore partie a été faite par le père de Ryan. Le reste par le père adoptif de Chester.
– Chester, ton frère bien aimé. Je me souviens m’être battu plus d’une fois contre lui. Un redoutable guerrier.
– Toutes nos capacités nous viennent de notre père. »
Pendant que l’on discutait de nous, de nos aventures passées et de tout ce que l’on avait pu faire tous les deux, une personne était passée derrière nous. Assez étrange, elle émettait une petite lueur, comme un reflet de lune.
« Qui est-ce ? Un phare quand tu pars explorer des grottes !
– Fous-toi de ma gueule. C’est la sœur de Nikki. Ariel. C’est un maitre dimensionnel.
– Ils existent vraiment ?
– La preuve. Je n’ai jamais vu de quoi elle était capable encore. Je pense que je ferais bien de la prendre avec moi en Chine.
– Combien de tour il reste encore à tomber ?
– Aucune idée. Pourquoi cette question ?
– Je pourrais en détruire une partie. Vous vous occupez de celle qui est spécialisée, moi je démonte toutes celles qui ne le sont pas. Vous gagnez du temps et moi je vous rends service.
– Tu sais que ce n’est pas une mauvaise idée.
– Je n’ai jamais de mauvaises idées l’ami.
– Non c’est vrai. Ça n’a jamais été une mauvaise de te catapulter au milieu d’un château rempli de démons classe vingt-sept. Tu étais déjà à moitié mort avant une fois écrasé au sol. Si je n’étais jamais venu tu serais mort mon petit.
– Mais non, je m’en serais bien sortit tout seul. Je me débrouille sans ton aide tu sais.
– C’est ça oui, tu es trop brute pour ça ! Tu fonçais toujours dans le tas sans jamais penser à ce qui t’attendais derrière.
– C’est vrai, tu n’as pas tort sur ce point-là.
– Je n’ai jamais tort, du moins pas sur ce qui concernes des choses que j’ai vu, qui appartiennent au temps.
– Bien, je te laisse. Si tu as besoin de mes services, n’hésite pas à m’appeler.
– J’y penserai, à plus l’ami. »
Je savais qu’Ariel n’était pas partie, elle attendait que Sully parte pour venir me voir.
« Alors comme ça tu veux que je vienne avec toi pour la prochaine tour ?
– Oh ! Ma jolie petite Rosie. Tu arrives à te faire à la présence d’Ariel.
– Je m’y suis fait, ce n’est pas non plus comme si j’avais le choix.
– Je te l’ai laissé. Tu as choisis de nous rejoindre mademoiselle.
– Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle lorsque je me suis tourné vers elle.
– Tu es adorable. Je sais ce qu’a vécu Ariel, et même si elle est à pris autant sa place que Leo chez moi, tu restes une petite fille innocente.
– Et alors, tu as quelque chose contre ça ?
– Non, au contraire. Reste comme tu es, l’écart que tu peux prendre du monde qui nous entoure pourra nous être un jour utile. Surtout à moi.
– Tu crois vraiment que je peux t’être utile ?
– Bien sûr. Toutes les personnes qui résident ici me sont ou me seront utiles un jour. Puis tu es la copine de mon frère, j’ai quand même une certaines attention à te porter.
– Je crois que je commence à comprendre…
– Quoi donc mademoiselle ?
– Pourquoi, aussi bien ma sœur que Sieg ou les autres t’apprécient autant. Tu es plutôt dérangeant au premier coup d’œil.
– Ben voyons !
– Arrogant, prétentieux. Ton style veux et dépasse ceux des autres et tu t’exclue d’une masse trop uniforme et conforme aux avancées du monde de notre société.
– Ah bon !
– Ta présence seule en déroute plus d’un. Et tes alliances qui ne te sont que plus profitables, rendent jaloux tous ceux qui voudraient êtres à ta place. Ce n’est pas un nom que tu as écris dans l’histoire, c’est un personnage, un homme, un être aux capacités exceptionnelles, qui a su se battre pour faire un monde plus sûr pour ses habitants et… Attends, comment j’en suis arrivé là moi ?
– Ariel princesse. Ils nous font faire des choses inimaginables. Mais rassure-toi. Tu t’y ferras. Allez, ne reste pas dehors, viens manger avec nous. »
Comme toujours, Sieg nous avait préparé un succulent repas. Une heure et demie plus tard, j’étais sorti pour digérer comme d’habitude.
« Alors, tu veux retrouver le Trésor des âges ?
– Non, c’est lui qui me retrouve Sieg ! répondis-je en riant, et j’ai l’impression qu’il m’en veut.
– Tes visions ne te dérangent pas trop ?
– Elles ne m’ont jamais mis en danger. Après, est-ce qu’elles arrivent juste avant ? Dans tous les cas, je sais que tu es là pour m’en sortir s’il le faut.
– Et pourquoi Nova ?
– J’ai, je ne pense pas que je sois sous l’apparence de Nova parce qu’il va m’offrir quelque chose. J’ai l’impression qu’il est là parce que je n’ai pas d’autres choix.
– Et pourquoi la Chine ?
– Tu te souviens des reliques du paon ?
– Les reliques du paon ? Elles sont perdues depuis des années ! Tu veux te casser la tête et les retrouver ?
– Non, je sais qu’elles sont dans les limbes. Akziel les avait retrouvées et je sais pas comment, mais j’ai réussi à les localiser. Elles sont dans la tour. Mais je ne sais pas de quel côté.
– C’est pour ça que tu amènes Ariel ?
– Non, je la prends parce que c’est le seul moyen de résoudre la tour. C’est un bordel organisé. Elle me permettra d’avancer dans les limbes.
– Tu recrute toujours les mêmes ?
– Je pense. Ça reste à voir. De toute façon on ne va pas partir tout de suite. Je pense que tu sais déjà pourquoi.
– Oui, je l’ai remarqué aussi. »
On a dû rester une ou deux heures à discuter tous les deux, principalement de quelque chose qui nous arriverait bientôt.
« Crois-tu que nous verrons le monde changer ? demanda Sieg.
– Je ne crois pas. Je le veux. Simplement parce que ma croyance en toutes choses ne dépassera jamais ma volonté d’obtenir quelque chose. Et que je mets tous mes efforts à réaliser ces dernières y compris celles de ceux qui me soutiennent. Alors quand tu me demande si je crois pouvoir voir un jour le monde changer. Ma volonté et votre aide me pousse à l’espoir. Celui de penser que oui. »