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Partie 9 : Innocence et Instinct
Tout ce reconstruit, mais ça prend du temps. Il faut du temps pour toutes les choses que l’on a connu nous reviennent telles qu’on les connaissait. De mon côté, tout était parfait, enfin presque, j’idéalisais un mode parfait qu’avec Akziel mort. J’avais retrouvé ma copine, fiancée maintenant, j’avais ressuscité son père, qu’est-ce que je pouvais vouloir de mieux ?
Mardi 4 février 2014, deux semaines environ pour laisser le temps à ma princesse pour se reposer, avec moi bien entendu. Sieg avait fait un mini jardin sur le grand plateau, de manière à ce que ce soit moins vide. Je m’étais installé avec Virginie, car Alix faisait plus partie de Nikki que d’elle, sur l’un des bancs qu’il avait installé. Puis quelques temps plus tard, Hwoarang nous as rejoint.
« Plus aucune visions ?
– Aucune l’ami, pour l’instant.
– Où tu veux en venir Adam ?
– Que si les précédentes m’amenaient à Alix et la seconde partie manquante de Nikki, les prochaines me parleront d’autre chose. Je doute qu’elles s’arrêtent maintenant.
– T’a une idée de ce qu’elles pourraient te vouloir ?
– Avais-je la moindre idée que je devais retrouver l’arme qui m’a obligée à faire exploser une planète, récupérer la seconde partie de ma femme ou mieux, libérer mon père ?
– Effectivement. Alors, Australie ?
– Australie, je vais avoir besoin de ton hypnose.
– Je n’ai pas l’impression…
– Pour moi, pour éviter que je finisse bouffé par ce qui me prend le doigt.
– Alors qu’est-ce qu’on attend ?
– Toi !
– Adam ! »
Sidney, ville la plus peuplée d’Australie. Connue pour son théâtre à l’architecture moderne et majestueuse. Et juste derrière, une tour spirale qui avait apparu avec mon ennemi de toujours. On s’est posé sur le toit, observant ce qui se trouvait autour de nous.
« Adam ? J’ai l’impression que ce que tu vois te pose un problème.
– Oui, dans le sens où il y a une grande probabilité, pour que notre dernier combat contre Akziel, supprime tout ce que cette civilisation a construit.
– Tu peux leur offrir un monde bien mieux, de nouvelles technologies, tout ce qu’ils n’ont pas la chance d’avoir.
– Je ne suis pas aussi certain que toi.
– Hey, venez, j’ai trouvé le portail, fit Hwoarang derrière nous.
– Mademoiselle…
– J’y vais. »
Le passage donnait sur une minuscule salle, avec deux portes. L’un donnait sur une sorte de parcours avec un chronomètre dans le fond. Je m’y serais bien attaqué, mais je ne suis pas si rapide sans mes pouvoirs temporels. C’est Virginie qui a pris ce chemin. Moi je suis parti avec Hwoarang dans le second. L’atmosphère qui y régnait me gênait, mais je n’avais pas d’autre choix. Le couloir fini par s’élargir quelques mètres plus loin, puis il nous mena dans une sorte de parc, pas aussi grand que Central Park, mais plus grand que le nôtre.
« Quelque chose me dérange là-dedans.
– Dans quoi ? Une zone censée signifier la vie dans les limbes ?
– Exactement l’ami.
– Tu vois le mal partout Adam.
– C’est ça ouais. On va juste dire que je commence à savoir comment le monde fonctionne.
– Alors tu t’attends à quoi ? Un assaut de démon dégénéré ?
– Et c’est quoi ça ? répondis-je montrant ce qui arrivait à droite.
– Bien joué. »
On n’a pas tardés à se lancer sur eux, mais lorsque j’étais dans le tas, j’ai senti quelque chose d’étrange. Je ne m’en suis pas préoccupé et quelques secondes plus tard, j’ai vu la faux de Hwoarang passer et me trancher la tête. Quelques secondes plus tard et un temps dans le noir, nous nous sommes retrouvés de nouveau devant le parc, la même discussion, les mêmes ennemis. Et de nouveau le même problème. Quelque chose ne tournait pas rond et même si on tournait en rond, la manière dont l’arrivée s’est faite me dérangeait déjà. Mais cette fois-ci.
« Une minute. Tu ne trouves pas quelque chose est étrange ?
– Du genre ?
– On est déjà passé ici.
– Mais non, c’est ton imagination qui te joue des tours, ou ta folie.
– Non, pas d’accord. »
Je me suis retourné violemment, lançant mon glaive jusqu’à atteindre ma cible, tirant de toutes mes forces pour le faire sortir de con camouflage puis dans l’élan, je me suis retrouvé face à lui, forçant Arbitrer sur son crâne pour briser son armure et le couper en deux.
« Illusionniste. Et après tu me traite de fou l’ami.
– Au temps pour moi. Je ne m’y attendais pas, dit-il regardant le parc se changer en ruines.
– Je te l’avais dit. Ça n’avait pas de sens. »
Le merveilleux endroit où régnait une vie prospère était devenu un désert, vide de tout, sauf de nous. Seul dans ce bac à sable trop grand pour en voir le bout. Je n’ai même pas osé regarder combien de temps on y avait passé, je m’y suis trop ennuyé pour ça. On a fini par sortir par un couloir, une petite porte au milieu de la salle dans laquelle apparemment on était. Juste au-dessus de nous, celui que traversait Virginie, je l’avais reconnue rien qu’à sa voix.
« J’ai une question quand même Adam.
– Je t’écoute, j’essaierai de te répondre.
– Qu’est-ce qu’on cherche ?
– Oh ben merde ! En voilà une bonne question.
– Tu veux qu’on suive le chemin ? On verra où il nous mène.
– Dans un trou à rat prêt à nous tuer ?
– Faut pas exagérer. Oh ! Le champ des damnés !
– Vraiment ? dis-je me stoppant dans ma marche.
– Quoi ? Tu ne vas pas me dire qu’il te faire peur en plus ?
– Non, mais tu sais comment il est fait ?
– Non plus.
– Alors va, tu le découvriras. »
Le champ des damnés, région montagneuse du royaume déchu de Yukon. Cette chose est intraversable sans en sortir détruit. Nous sommes donc sortis, puis quelques mètres plus loin, la première falaise.
« Bon. Je te porte ?
– Tu ne penses pas que je vais descendre sur ton dos Hwoarang ?
– Ben, tu vois une autre solution ?
– Bien sûr. Va, on se retrouve au bout.
– T’est certain que…
– Dégage ! Avant que je te jette moi-même !
– Ok ! C’est bon j’y vais ! »
Il est parti aussitôt. De mon côté, je savais que je pouvais le traverser, pour deux raisons. La première, c’était celle que j’ai utilisé pour passer le premier pic, abrupte, mais pas très long. L’élémentarité. J’ai tracé ma route au milieu du court d’eau qui descendait. Pas très dur jusqu’ici. La seconde, c’est une autre affaire. La Ville d’Arios était construite sur une lune, l’une des trois que possède Aldor. C’était une lune rocheuse, en l’occurrence, nommée le champ des damnés. Très peu en sont revenus, et je faisais partie de cet échantillon. Comment ? La première c’est le fait que j’y suis allé pour entraîner mon vol, découvert là-bas. La deuxième, avant que je ne débloque cette capacité, je planais entre les rochers, avec une Wing suit. Cette combinaison qui donne des « ailes » et permet de planer. Je l’ai alors retrouvé quelques mètres après le premier pic, me rappelant l’époque de mes quinze ans, enfin ceux de Leo, alors je jouais dans ce champ de mort, ou résidait un nombre encore inconnu de cadavres. « Oh ! Adam NON ! » me fit Hwoarang alors que je me jetais dans le vide. Quelques secondes plus tard, je m’envolais avec les ailes que je venais de gagner. « Espèce de malade ! » reprit-il descendant à son tour. Vingt-cinq minutes pour faire la descente, une fois en bas je me suis retourné en regardant le pic.
« Ce sont les vrais ou ce ne sont que des représentations ?
– J’ai du mal à croire qu’il soit arrivé à faire d’aussi grands ponts dans l’espace, je pencherais pour les images, répondis-je enfilant le dernier accessoire, mes bottes statiques.
– Prêt pour la suite ? dit-il s’engouffrant dans le couloir.
– C’est plutôt toi qui devrais te préparer.
– Comment ça ? demanda-t-il en riant avant que le corridor se retourne. Oh !
– Je te l’avais dit !
– C’était prévu hein ! Dit le que tu l’as fait exprès !
– Non ! J’y suis pour rien, j’ai juste anticipé ! »
J’avais la tête à l’envers, sans avoir pour autant l’effet de sang qui monte à la tête. Au milieu du chemin, une petite salle fermée par une vitre qui donnait sur un second couloir, différent du nôtre. Quelqu’un y passa, c’était Virginie. Mais quelque chose m’intrigua dans l’apparence qu’elle avait.
« Monsieur a vu un fantôme.
– Non, juste Nikki avec son apparence du futur.
– Alors pourquoi ça t’inquiète ?
– Elle ne devrait pas avoir cette apparence. Jure-moi de faire exploser cette tour si j’y deviens fou.
– Avec plaisir l’ami ! »
Le fait que nous ne soyons pas sur le même sol nous mena à emprunter un chemin différente par la suite. Je suis sorti dans une sorte de grenier, avec comme seule lumière celle qui arrivait par les escaliers. Il menait à la galerie des glaces. Long couloir de repos et suppression de l’âme qui était dans la maison des parents adoptifs de Leo. Un long chemin en miroir, où l’eau coulait en boucle. Je me suis rapproché d’un côté, glissant ma main dans le court d’eau, regardant mon reflet trembler de l’autre côté. Puis le bracelet que j’avais au bras gauche sorti de ma manche, la cage à soudainement changé de couleur alors que l’eau passait entre ses barreaux. Un second reflet est venu troubler mes pensées. Trop énigmatique pour que j’y prête attention instantanément, lorsque j’ai redirigé mon regard devant moi, celle qui venait me rendre visite m’a stoppé net, comme si tout s’arrêtait autour de moi. Eva, la mère de Leo au bout de ce couloir qui n’avait de fin que lorsque l’on souhaitait en sortir. Sa silhouette m’interpella et sa présence me fit peur. Comme si tout ce que j’avais appris de ce monde s’effondrait d’un coup.
« Maman…
– Leo. Suis-moi. »
Même si au fond j’avais une part de moi, Leo pour être précis, qui voulait croire qu’elle était bel et bien ici, l’autre partie, Adam donc, restait méfiante, déployant Drago Angelo prête à trancher le premier qui voulait s’en prendre à nous. De nouveau des escaliers après, arrivant cette fois-ci dans le manoir où j’avais grandis avec mes parents et Chester. Il m’a amené dans cette grande salle, avec un escalier qui menait au reste du bâtiment, c’est la salle d’accueil, de réception. Cette fois-ci il n’était pas en ruine comme lorsque j’y suis revenu pour Leo, il était en état, comme le jour où je l’avais quitté. Eva réapparu à côté de moi, alors que je laissais mes souvenirs m’inonder la tête.
« Qu’est-ce que je suis supposé faire ?
– Qu’est-ce que te dit ton instinct ?
– De ne pas te croire. Qu’est-ce qui me prouve que tu es réellement ma mère et non pas un tour d’un démon de plus qui ne cherche que ma chute.
– Ton hésitation est légitime mon fils. Choisis ta destination, cet endroit te caches encore quelques choses » dit-elle disparaissant devant l’escalier.
J’ai pris le même chemin que la fois-dernière, mais me dirigeant vers ma chambre. Hwoarang m’avais presque abandonné, sans trop se soucier de ce que je faisais, certainement trop occupé de son côté. La maison était sublime, classe. Un mélange entre les styles Aldoriens et Terriens. Baroque, moderne, mais pas futuriste, toujours très sobre. Lorsque je suis entré, quelque chose d’étrange s’est passé, je n’avais aucuns souvenirs de cette pièce. Je savais la situer, mais pas ce que j’y avais fait. A côté de mon lit, il y avait un nouveau portait, de moi et Chester lorsque l’on était jeunes. Instinctivement j’ai cherché à toucher celle que je gardais à l’intérieur de la veste, puis je me suis demandé, qu’est-ce que celui-ci pouvais m’apporter ? J’ai posé ma main sur le sceau, puis tous mes souvenirs resurgirent d’un coup. Je n’y suis pas resté longtemps, je suis vite revenu, devant le tableau, une nouvelle arme à la main. Une lame, que je tenais à l’envers, qui ne dépassait pas mon épaule. Elle était attachée à la chaine de mon glaive. Je l’avais à la main gauche, de l’autre côté, mon katana.
« La lame Kan, forme rapide de Drago Angelo, fit Eva qui était de retour, toujours aussi méfiant ?
– Moins, mais je n’ai pas la preuve de ta confiance.
– Que dois-je faire pour acquérir la tienne ?
– Comment es-tu entrée ici ?
– Un ange dans les limbes, c’est peu probable n’est-ce pas ? On m’y a forcé.
– Qui alors ? Et depuis combien de temps tu es ici.
– L’un des serviteurs d’Akziel, il a créé une réplique du manoir, avec ses habitants. Au début je ne me suis pas douté, j’ai cru que l’attaque était un cauchemar, mais j’ai compris quand les autres habitants n’ont pas vieillis. Je suis ici depuis ma mort, soit depuis l’attaque d’Akziel.
– Qu’as-tu fait des autres ?
– Morts, les trois.
– Tu n’as aucun moyen de t’enfuir ?
– Aucun, je n’ai jamais trouvé de sortie.
– Hwoarang, tu as un moyen d’accéder à mon étage ?
– Si j’arrive à me sortir de ce bordel ! répondit-il accompagné de bruits de fracas métalliques. Je dois pouvoir faire ça.
– Où est-ce que tu vas ?
– Attendre qu’on me fasse une sortie glorieuse de ce trou à rat morbide.
– Tu apprécies autant les démons que ton père à ce que je vois.
– Ils me pourrissent la vie depuis des années, je ne sais pas pourquoi je devrais leur faire de cadeaux.
– Toujours aussi impétueux et brillant. Ta bravoure n’a d’égal mon fils. »
J’avais pris le chemin pour redescendre dans la salle d’accueil, ses dernière paroles m’avais interpellées, alors que j’arrivais en bas du dernier escalier.
« Tu dois avoir faim, veux-tu que je te prépare quelque chose ?
– Si tu peux trouver mon plat préféré. »
Seuls trois personnes en avaient la connaissance, Sieg, Victor et ma mère. Elle est partie par le couloir à droite de l’escalier, pendant que je m’installais à l’une des tables. Elle est revenue quelques minutes plus tard, avec un grand plat de lasagnes. Je me suis mis à rire dès lors où j’avais la confirmation de ce que c’était.
« Qu’y a-t-il ?
– Celle-ci je te l’accorde. »
Elle avait trouvé ce que c’était, peut-être que ma méfiance était inutile. Il était treize heures dans le monde réel lorsque j’ai fini de manger. Je me suis posé devant l’une des fenêtres en haut de l’escalier.
« Tu n’as jamais essayé de sortir par une fenêtre ?
– Si, mais je suis bloquée, à chaque fois on me repousse à l’intérieur.
– Ils t’ont vraiment enfermé dans un enfer vivant.
– Toujours aussi rêveur ?
– Pourquoi cette question ?
– Devant la fenêtre, tu regardes dehors, tu regardes le ciel, tu cherches quelque chose qui n’existe pas encore, mais que tu veux avoir.
– Tu me rappelle quelqu’un.
– Qui donc ?
– Ma femme. Nikki.
– Souvent les hommes disent qu’ils cherchent un conjoint à l’image de leur parent.
– Tu voudrais dire que si elle est ma femme ce n’est que parce qu’elle te ressemble ?
– Tu admets que je suis bien ta mère ?
– J’admets que ma méfiance était peut-être trop importante.
– Alors permet-moi de me présenter. Je m’appelle Eva Kryssen. Ange d’Aldor Trois. Épouse d’Eddy Kryssen, démon d’Aldor Premier. J’ai vécu presque toute ma vie sur Terre comme lui et maintenant comme toi.
– Alors pourquoi tiens-tu tant à me convaincre que tu es réellement ma mère ?
– Parce que tu es le seul qui me reste Leo. Tu es le seul qui n’a pas subi les châtiments d’Akziel et le seul fils qui n’est pas tombé sans découvrir sa vraie nature.
– Viens avec moi. »
J’ai redescendu les marches, prenant place dans un fauteuil, celui que prenait toujours mon père. Elle s’est assise près de moi, dans le canapé.
« Je sais ce que tu as fait Leo, je sais qui tu es devenu, j’ai tout vu.
– J’ai déjà subi les châtiments d’Akziel, je suis déjà mort.
– Tu veux dire que tu es toi aussi bloquée ici ?
– Non. 1962, c’est mon dernier combat contre lui et le seul qui a annoncé ma mort. Si tu peux me voir ici c’est parce que j’ai retrouvé la vie grâce à un hôte, un humain.
– Mais…
– Si certains ont pu te dire certaines choses, d’autres se sont fondus dans l’ombre ou sont trop récentes pour que tu en ais connaissance. Ça ne fait qu’un an environ que j’ai retrouvé mes origines, cette maison, toi et Chester.
– Chester…
– Toujours vivant, enfin dans un hôte comme moi. C’est grâce à lui si je sais tout, c’est lui qui m’a montré mes origines, toute la vérité sur ce qui nous est arrivé. Mais ce n’est pas tout. Si notre père as été emprisonné par Akziel, j’ai su où et l’ai libéré. Je ne te dirais pas où il est parti, je n’en ai aucune idée.
– Leo…
– Le monde est en train de changer et j’en suis la cause, tout ce qu’il a construit, tout ce qu’il a mis en œuvre pour nous détruire s’effondre et je continuerais à tout faire pour l’anéantir.
– Oh ! Bordel ! »
Hwoarang venait de traverser le couloir d’entrée pour finir dans l’escalier, éjecté par je ne sais quoi. Je me suis aussitôt placé devant la sortie, ma lance dans la main.
« Kryssen, enchanté de te rencontrer.
– Pas certain que ce soit réciproque.
– Leo, ta voix… fit Eva.
– Je t’expliquerais plus tard.
– Le pauvre, il a retrouvé à mère, tu ne peux pas la faire sortir.
– Tu sais, je me demande encore combien vous êtes, mais j’ai éliminé deux fois ton gros de frère.
– Ouais, ben pas moi.
– Comme tu voudras. »
J’ai reculé d’un coup sec pour éviter son attaque, lançant juste après une frappe de l’aigle, le repoussant d’où il venait avec ma lance. Je l’ai suivie en m’attachant avec la lame Kan, échangeant aussi tôt sur lui pour Drago Angelo en forme fumée. Le coup qui l’acheva a résonné de l’autre côté, avec la fumée que j’avais provoqué. Je me suis retourné alors que Hwoarang arrivait à mes côtés, j’ai remarqué alors que ce que disait Barabas était vrai, je n’avais aucun moyen de la faire sortir. Je suis alors parti vers elle, sentant quelque chose bouger à mon poignet. À ce moment j’ai bougé mon bracelet, plaçant la petite cage au creux de ma main. Puis je me suis placé devant elle, lui tendant ma main, attendant qu’elle le donne la sienne.
« Leo…
– Je t’offre ton billet de sortie. Si ma mère veut bien venir avec moi ?
– Bien sûr que je veux ! » répondit-elle en posant sa main dans la mienne.
Elle est devenue minuscule et est rentrée dans la petite cage de mon bracelet. J’ai alors fait demi-tour, partant vers la sortie. Hwoarang était déjà la tête à l’envers. « Fait attention à toi » dit-il alors qu’il passait la lumière de sa salle. Mon couloir était beaucoup plus grand, trop même en vue du temps que j’y passais pour en faire un dixième. Pendant le trajet je me suis laissé prendre par une vision, plus un cauchemar. J’étais en haut de la Tour, regardant le monde devant moi, trop ressemblant à Aldor. La Terre était détruite, anéantie, mais pas à cause d’Akziel. Une voix est venue déranger mon chemin tranquille parsemé d’horreur alors que j’en revenais brutalement et douloureusement. C’était Virginie qui avait besoin de moi, je me suis pressé pour traverser le couloir et me retrouver dans une salle blanche, emplie de monde, mais pas comme je l’attendais.
« C’est normal Adam, parce qu’elle t’a demandé si ce n’étais pas un moyen reconstruire le monde, tu as cherché à savoir ce qui pourrait se passer. Et effectivement ce n’est pas beau à voir, vit la voix de Hwoarang dans la tête.
– Que ce passe-t-il Leo ? Tu as un problème ? demanda Eva qui sortait de sa pièce.
– Je sais qu’elle est ici.
– Nikki ? L’une de celle qui se trouve devant toi ?
– Faux. Toutes celles que tu peux voir on l’apparence de celle du futur.
– Comment-ça ?
– Reste ici, je t’expliquerais » répondis-je en passant à ma tenue d’assassin.
La première chose que j’ai faite c’est envoyer ma lance chargée au milieu de la masse. Voyant que ce que je tuais revenait quelques instants après. Seulement les morts dégageaient un flot de particules Saory. Lorsque j’ai vu ça je n’ai pas tardé à m’enfourner dans cette mélasse, éliminant le plus possible d’ennemis, sans compter ni savoir ce que je tuais. Tout ce qui m’intéressait c’était me charger. Cinq minutes plus tard, mon corps illuminait autant qu’un lampadaire au gaz, je suis reparti vers ma mère, lui demandant de me suivre pour éviter qu’elle subisse les dommages de ma frappe. J’ai repris ma lance, qui a pris la forme du chronosceptre et moi l’apparence de Leo dans son costume de combat. Pendu contre le mur, les deux mâchoires autour de son cœur, ma rage m’avais mené à l’assassiner en un coup, Virginie se tenait à ma droite alors qu’elle me prenait la main.
« Leo. Calme-toi je t’en prie.
– Je n’ai pas fini.
– Leo… »
Il n’était pas mort, il s’est jeté sur nous lorsqu’il a réussi à se libéré de l’emprise de ma lance. Il l’a stoppé en plantant ses doigts autour de son cœur, l’extrayant avec les artères encore attachées. Son cœur battait sous ses doigts, ralentissant doucement. Ses veines ont cédés lorsqu’il est tombé à la renverse. « Leo, s’il te plait… » Me fit Virginie qui commençait à perdre confiance et espoir en moi alors que je j’écrasais son cœur sous mes doigts. J’ai jeté le reste par terre ne gardant que ce qu’il y avant l’intérieur.
« Je crois qu’il est à toi, dit-il lui donnant le pendentif.
– Mais comment il est arrivé là ? demanda-t-elle alors que je le lui mettais autour du cou.
– Peut-être lorsque j’étais dans le château et qu’Alix était dehors.
– Tu m’as fait peur Leo. J’ai cru que tu voulais t’en prendre à moi.
– Parce que je suis plus démoniaque qu’ange ? demandais-je reprenant mon apparence. Je n’ai juste pas envie de te perdre une seconde fois princesse.
– T’es trop chou, mais je peux m’en sortir seule.
– Pas face à lui.
– Avec ça si.
– Fait attention à toi princesse, fis-je lorsqu’elle partait.
– L’arbre des mondes. Tu es arrivé sur la Terre avec, me fit Eva dans mon bracelet qui sortait.
– Je sais oui, je l’ai perdu une vingtaine d’années plus tard. Je m’en suis pas trop mal sorti sans.
– Oui sauf que tu crains les adimensionnels.
– Ouais, et alors ? Le seul qui m’a supprimé ne l’est pas !
– Ce n’est pas une raison Leo. Rien ne peut t’empêcher d’en avoir peur.
– Si. Mais je vais y arriver. On va faire un reboot. Le début c’est Sieg. Entité Onyx, fils de Victor Sanders, notre maitre d’hôtel.
– Il est toujours en vie ?
– Bien sûr ! Il garde le manoir en Chine. Je vais y revenir à ça. Sieg est mon hôte temporel, il a été choisis par son père comme représentation après que j’ai sauvé Sun Yukon, son entité originelle de son Fils, le grand et détesté Akziel. Entre temps, l’élévation a été accordée à Toshiie.
– Un ange…
– Je vais t’expliquer. Entre ça et ma mort, rien de passionnant. Après ma mort, j’ai pris un hôte, il s’appelle Adam. Ça fait bizarre de dire il pour moi, bref. Adam est un enchainé, un enfant des reliques d’Eden. Il est Elemental, maitrise les objets, la matière et les esprits.
– Intéressant.
– Sauf ! Que mes pouvoirs bouffaient la santé d’Adam. C’est vraiment bizarre de parler à la place de Leo. Pour l’aider, je l’ai envoyé dans le futur pour récupérer sa forme “avancée” avec le cœur que tu vois luire sur mon torse et les augmentations, fleurons de la technologie Terrienne. Là, ma quête était les Anges !
– Vraiment ? Tu as cherché à trouver les Anges ?
– Tu vois un autre moyen d’éliminer Akziel ? Je m’en doutais. J’ai rallié à moi tous ceux dont j’avais besoin pour ouvrir le tombeau, qui se trouve sous, dans la même montagne que le manoir, en Chine. Izidro, Amy, Hwoarang, Feng, Raven, Nikki, Sieg et Chester, rallié à moi quelques temps avant. On a tous récupéré nos entités respectives, Toshiie pour moi. Je ne te le montre pas, trop peur de fissurer les deux mondes.
– Si puissant…
– Effectivement. Une fois trouvé, j’ai rallié quelques personnes en plus, Sia, guide des limbes, Alexia, guide du monde d’en haut. Leurs pères, Crimson et Grey. Victor quelques temps plus tard et Ariel, petite sœur de Nikki. Je ne t’ai pas perdu ?
– Non, juste tes exploits m’épatent.
– Je sais, moi aussi.
– Je peux au moins savoir ce que tu cherches à courir comme ça ? »
Ses mots m’ont bloqué. Je me suis arrêté dans le couloir en me rappelant ce que l’on disait avec Hwoarang. Comment supprimer la tour ? Cette question n’était pas revenue depuis quelque temps et maintenant elle me dérangeait.
« Qu’y a-t-il ? On dirait que tu as vu un fantôme.
– Très drôle. Sans vouloir te vexer, tu es un fantôme.
– Très juste.
– Il me faudrait retrouver Hwoarang. Il doit savoir comment tomber celle-ci.
– Avec plaisir, mais la prochaine fois, essaie de ne pas aller plus vite que moi. Je te rejoindrais dans la salle devant toi.
– Est-ce que j’ai le choix ?
– Je ne pense pas Leo.
– Alors viens, on va trouver le moyen de s’occuper. »
Le jardin des Stèles, voilà où il m’avait mené. Tout me poussait à penser que quelque chose voulais me faire retrouver mes origines, ou les détruire. Je m’étais installé sur un banc, alors qu’Eva divaguait, fascinée par ce qui nous entourait.
« C’est comme si quelqu’un essayait de travailler tes souvenirs. Qu’est-ce que celui-ci te rappelle ?
– Ariel, la sœur de Nikki. C’est ici la dernière fois et le dernier endroit où je l’ai emmené, c’est ici qu’elle a été assassinée par Akziel sous les yeux de Chester.
– Oh, je…
– Tu ne pouvais pas le savoir. Ce n’est pas grave.
– J’ai l’impression que tu portes beaucoup d’espoir à la protection des humains. Pourquoi autant d’engouement ?
– Toi qui m’as connu petit, toujours plus faible que Chester. Toujours poussé par Victor. Tu vois ce que je suis aujourd’hui. Tout ceci grâce à eux. Je ne suis rien et ne serait rien sans eux, leurs enseignements, leur espoir.
– Mais sais-tu seulement pourquoi tu étais plus faible ?
– Qu’est-ce que tu veux dire par là ? demandais-je me levant et m’avançant vers elle.
– Ta force est grande mon fils, ce qu’il te manque c’est ta vraie nature.
– Attends une minute, repris-je reculant d’un pas, ça me plait pas ça ! » dis-je alors qu’elle posait sa main sur mon cœur.
J’ai ressenti un grand froid, le même que celui qui avait fait ressurgir Chester. Plus elle maintenait se souffle, plus j’avais l’impression que j’avais des ailes qui me poussaient dans le dos. Elle me regardait avec ses yeux blancs, qui dégageaient cet air froid qu’utilisait Chester. « Je t’offre le bras de l’Ange » Les plaques métalliques que j’avais sur les mains devinrent dorées et mon bras gauche prit des reflets blancs à travers la peau. Quelque chose est sortie de ma main, comme mon glaive dans l’autre main. C’était un arc avec une forme assez étrange. Deux flammes bleues attachaient la corde brillante. Lorsqu’elle a lâché mon torse, je me suis retrouvé vers l’endroit où mon instinct s’affolait. Virginie tombait du plafond, une sorte de coureur d’ombre derrière elle. J’ai fait apparaitre une flèche sous mes doigts et le temps s’est mis à ralentir, j’ai tiré sur celui qui la pourchassait et à l’impact, tout est redevenu normal. J’ai regardé ma main lorsqu’il s’est replié alors qu’elle se rapprochait de moi. Elle venait de casser la frontière entre moi et Leo. J’avais accès à Leo grâce à elle et elle venait de m’offrir ses pouvoirs dans les limbes.
« Arc Chronographique, larmes écarlates.
– Merci du coup de main Adam.
– Je t’en prie princesse.
– Leo, que fait…
– Chut ! »
Quelque chose m’avais intrigué chez elle. Elle avait changée, pas qu’en personnalité, mais aussi d’apparence. La première chose était son visage, si ses traits changées avec Alix étaient les mêmes, c’était autre chose. Sur son oreille droite, une série de piercing et une sorte de flamme derrière l’oreille attachée à ces derniers. Ce n’était pas la seule chose qui avait changée, elle portait une veste courte non fermée et une sorte de bustier en dessous. La veste tenait une sorte d’épaulière à droite avec une petite aile sur le côté. Une ceinture large en cuir marron serrée à la taille, un pantalon en cuir très moulant et de petites bottes à talons. Je n’ai rien dit lorsqu’elle est passée, mais je l’ai seulement admirée. Elle a remarqué mon regard posé sur elle quelques pas plus loin.
« Qu’est-ce qu’il y a Adam ? Je n’ai pas le droit de changer ? Tu l’as bien fait toi !
– Comment dois-je t’appeler ? Leo, Adam ?
– J’aime bien ! fis-je faisant apparaitre mon arc et regardant le gantelet-bouclier qui se plaçait en même temps sur mon bras.
– Tu m’écoutes Leo ?
– Choisis, je répondrais aux deux. Adam, Leo, Nova, Toshiie. Yukon. Laisse tes désirs te porter.
– Euh…
– Ouais, je suis exaspérant, je sais. Content devoir ta nouvelle tenue princesse. Je suis fan. Et rassure-toi, c’est mon image, non pas celle de Leo. Il est plus et plus violent. Moi je suis l’entre deux des deux temporels.
– Parce que tu veux me dire qu’il y en a un qui est plus fou que toi ?
– Nova ! Gardien de l’horloge. Si tu ne le supporte pas, je te le pardonnerais.
– C’est Hwoarang que l’on attend ? demanda Virginie.
– Toujours la star ! Effectivement ! dit-il sortant de la porte derrière nous. Faut pas rester là, on a encore beaucoup de boulot.
– Eva ? fis-je tendant ma main vers elle.
– S’il le faut. »
Encore des couloirs. À croire qu’elles sont toutes faites pour me faire perdre la tête. Celui-ci n’était pas très long, mais menait sur une grande zone. Une sorte de mer, avec des centaines de bateaux. On se trouvait le plus haut de notre côté, admirant la flotte ennemi.
« Et c’est là qu’on va devoir la faire exploser.
– Mais pourquoi ça Hwoarang ? Qui nous fait face ?
– Le fils du frère d’Akziel.
– Akziel n’a pas de frère !
– Oui, son “frère”, tu vois.
– Ouais. Je vois…
– Comment tu comptes t’en sortir ?
– Ça ne va pas être facile. Même si on est trois et qu’on est puissant Adam, me fit Virginie.
– Hwoarang.
– Oui, tu veux ?
– ChiBi !
– Quoi ? Mais t’est complètement dingue !
– Liu Bei et Sun Quan contre Cao Cao.
– Qu’est-ce que l’on doit faire ?
– Hwoarang, je vais avoir besoin de Losara pour me ramener les vents du nord. Virginie, tu te chargeras de relier tous les bateaux, ta vitesse te donnera un grand avantage.
– Et toi ? demanda-t-elle.
– Moi ? répondis-je montant sur la rambarde du bateau. Je vais aller enflammer ce bordel. Bonne chance ! »
J’ai traversé les lignes d’ennemis, avec ma lance et Lucifer. Il en venait toujours plus et j’en éliminais toujours plus. Seulement je devais attendre les vents et Virginie pour attaquer.
« Qu’est-ce qu’il y a ? L’autre fou vous as demandé de ne plus m’attaquer ? Trouillard ! fis-je laissant ma voix résonner jusqu’à lui.
– Losara tu l’as appelé Leo ? demanda Eva qui apparaissait derrière moi.
– L’ange de Hwoarang. Maitre des éléments.
– J’aime leur insouciance. Est-ce qu’ils savent ce que tu prépares ?
– Que je vais finir par les détruire tous ? Oui ça ils le savent depuis longtemps.
– Qu’est-ce qu’ils mijotent ? Pourquoi ils ne bougent pas ?
– Parce que vous n’attaquez pas bande d’idiots de démons.
– Les bateaux n’attendent que toi mon chéri. »
J’ai ressenti les glaciaux et puissants vents du nord m’arriver dans le dos quelques secondes plus tard, j’ai alors pris en main mon arc et Eva est rentrée dans mon bracelet. Téléporté aussi tôt en face d’un des bateaux de la flotte ennemie bien plus grande que la nôtre. L’attaque principale de mon arc utilisait mon élément, la fumée, une vague d’ombre portée par des étincelles pour enflammer un bois trop vieux. Attaché avec la chaine je me suis attiré vers elle, atterrissant en force sur le pont enflammé, au milieu de la panique que j’avais créé. C’était la forme fumée que j’avais dans les mains pour avancer à travers les ennemis découragés. Une âme sombre au cœur des flammes, je produisais autant de fumée que le bois qui burlait. J’avançais à mon rythme et je m’arrêtais parfois pour regarder les exploits des autres. Losara était toujours présent, éliminant en masse ses opposants avec son javelot. De l’autre côté, Virginie. Elle n’avait pas pris son Ange, mais elle faisait voler tous ses adversaires, en masses. Nous nous sommes retrouvés juste devant le dernier bateau, celui du « boss ».
« Comment on s’y prend Adam ?
– Princesse, tu passes. Sort et rejoins celui qui est derrière.
– T’est sérieux ? Y’en a un autre après ! répondit-elle
– On verra ça après. Losara, tu restes avec moi jusqu’à ce que tu te sentes plus utile. Rejoins là lorsque tu pars.
– Comme tu voudras.
– Adam ? T’est certain de ce que tu fais ?
– Princesse. Oh oui, n’hésite pas à sortir Kristen.
– Attends…
– On rigole plus maintenant. Je ne sais pas si l’un de vous deux pourra l’éliminer, j’ai peur que je sois le seul qu’il puisse craindre, mais essayez de l’occuper.
– D’accord… »
Même moi j’appréhendais ce dont il était capable. Le père, pas le fils. Le petit ne faisait pas peur, tant que j’avais Losara avec moi. On est arrivé tous les deux sur le haut du bateau, en face de l’autre qui regardait sa flotte flamber.
« J’espère que vous êtes fiers !
– Tellement !
– Tu te crois meilleur que tout le monde Kryssen, mais tu ne vaux pas mieux que les pourritures de ce monde.
– Tu pourrais au moins te présenter ? Même si j’ai l’impression de te sortir par les yeux, tu pourrais au moins être poli.
– Von Zerto. Liyan.
– Ben voilà. Ce n’est pas si compliqué.
– C’est ce qu’on va voir ! »
Il n’a pas tardé à m’attaquer, mais de lui-même. L’épée de général à la main, il faisait appel à des fantômes imprégnés d’éléments. Le premier était enflammé, mais Mon allié à côté avait été plus réactif que moi et l’avais stoppé. Une grande vague d’eau faisant face à sa troupe.
« Même pas capable de se défendre lui-même. Pitoyable.
– Il est plus réactif que moi. Pas facile de surpasser un Ange.
– C’est ce qu’on va voir. »
Deuxième vague, plus brutale. Une vingtaine de fantômes glacés, suivis par la même enflammée et la dernière faite de rochers. Comme je le disais, difficile de surpasser un Ange. Il a posé un mur de flamme pour surpasser les glacés et les nouveaux qui arrivaient, éteint avec une gigantesque vague pour souffler les enflammés et provoqua une centaine d’éclairs pour briser les rochers.
« On se retrouve là-haut Adam.
– Adam ?
– Faut attention à toi, répondis-je
– C’est quoi ce bordel ? Pourquoi il t’a appelé Adam ?
– J’en arrive à ma présentation maintenant que tu retrouves vers moi. Je me présente, Adam Pearce. Chasseur de pourriture. Et comme tu dois t’en douter je suis là pour toi et ton père.
– Pourquoi ?!
– Pourquoi pas Kryssen ? Je suis Leo Kryssen ! Et je suis schizophrène ! Effectivement.
– Tu as décimé mon armée et maintenant tu veux me tomber moi ? Tu as plus de force pour supprimer des soldats que des officiers !
– Plus prêt à décimer les démons comme toi.
– Qu’est-ce que tu veux ?
– Détruire la tour dans laquelle tu réside. Y’a une autre tête que je cherche.
– Faudra me passer dessus !
– Comme tu voudras. »
La forme lumière me permettait d’améliorer ma vitesse de déplacement avec la cristallisation, plus rapide est plus difficile à avoir, j’ai passé deux minutes à traverser de long en large sa plateforme en l’ascendant de coup avec mon épée et à jongler avec mon arc pour supprimer les maudis fantômes qu’il m’envoyait. J’ai fini par me tromper de cible et le planter dans le mat avec une flèche. Je me suis rapproché de lui, il me regardait avec un regard perdu.
« Achève-moi, dit-il alors que je prenais son épée, pitié.
– Je te le permets, parce que tu as l’honneur de me le demander. »
J’ai dégainé mon pistolet et lui ai tiré dans la tête. J’ai ensuite ramassé son arme comme une preuve de sa mort et ai pris le chemin des escaliers, ma lance dans la main droite.
Je m’intéressais à ce qui se passait en dessus, comment les autres s’en sortaient, s’ils arrivaient à quelque chose. Je savais qu’il était plus puissant qu’eux, du moins qu’il ne craignait aucun d’eux. Je sais qu’il se vantait d’être « supérieur » à eux. J’attendais de voir ce qu’il dirait lorsque moi je m’affronterais à lui.
« Vous n’avez pas mieux à me proposer, dit-il, vous n’avez rien dans le ventre !
– Comment on s’en sort nous ?
– On le retient tant qu’Adam n’est pas revenu, répondit Virginie, même si c’est dur ! »
Ils se sont attaqué tous les deux à lui au même moment, mais il les repoussait encore, les écartant de part et d’autre du toit de la tour.
« Vous me faites pitiés, je me demande si je ne ferais pas mieux de vous achever. Personne ne peut nous battre !
– Tu peux répéter je t’en prie ?
– Personne ne peut nous battre !
– Alors déjà je trouve prétentieux que tu oses traiter mes alliés comme ça. Ensuite tu as toujours eu plus de gueule que de force.
– Vous les humaines ne valaient rien ! Votre destruction sera votre plus beau gain !
– Je t’interdis de traiter les humains de la sorte. Ils m’ont tout apporté. Tout ce que je sais, tout ce dont je suis capable c’est grâce à eux, leur patience, leurs enseignements, leur valeur, leur espoir. Vous êtes juste trop bornés et con pour voir ce que j’ai su voir en eux.
– Montre-toi plutôt que te cacher comme un lâche.
– Je ne me cache pas, je ne suis pas un lâche ! répondis-je sortant de l’escalier. J’ai plus de valeur que tu ne pourras jamais en avoir !
– Kryssen !
– Oh et le “Personne ne peux nous battre”, désolé, mais ton minable fiston ne m’a pas résisté ! reprit-il prenant l’apparence de Toshiie.
– Non, pas lui.
– Ose-t’en prendre à moi et tu verras si personne ne peut te battre.
– Je vais te le faire payer !
– Avec plaisir. »
Il s’est lancé violement sur moi, stoppé par la mâchoire de mon chronosceptre autour du coup, éjecté quelques secondes après.
« Je ne me laisserais pas avoir !
– Pourquoi s’acharner… »
Il a sorti une petite épée, une sorte de rapière. Certes c’est une arme pas très efficace, mais il en est maitre, un peu trop. Il s’est relevé vite est m’a attaqué et je ne m’en suis même pas aperçu. J’ai aussi rapidement sorti mes lames volantes après qu’il m’a asséné ses coups, le frappant d’un revers, les lames raclant le sol et attrapant au passage l’arme de son fils. Elle volait collée à celle du milieu. « Intéressant » dit-il voyant qu’il pouvait faire apparaitre des doubles de sa personne.
« Traitre !
– Je t’en foutrai du traitre, dit-il dégainant sa double épée. Est-ce moi qui ais trahis mon père Eddy lors de la grande Guerre ? Est-ce moi qui ai failli le laissé mourant ?
– Parce que tu viens me reprocher ce que j’ai fait y’a des centaines d’années.
– Je te reproche ce que je temps à fait de toi.
– Parce que tu te crois mieux ? »
L’avantage de cinq lames maitrisées aux bouts des doigts, c’est qu’elles lui offraient un garde quasiment imbrisable. J’aurais pu rester des heures comme ça, je ne m’épuisais pas, mais il commencer à ne plus le supporter. « Assez ! » dit-il enragé pas ma nonchalance. Il fit apparaitre au-dessus de lui, attaché à son corps une sorte d’hydre, qui s’approchait de moi pour m’avaler. « Oh ! Merde ! » dit-il voyant sa gueule grande ouverte lui tomber dessus. J’ai à peine eu le temps d’entre les deux autres crier mon nom, ayant plus peur pour moi que moi ou celui que je contrôlais.
« C’est dégelasse là-dedans !
– Tu l’as dit mon frère.
– Sully ?
– Toujours là où il ne faut pas ! Et oui, moi aussi je me suis fait bouffer par ce con.
– Je vais nous sortir. »
Il a repris le chronosceptre pour ouvrir le ventre du monstre. Sully est parti rejoindre les autres alors que mon adversaire commençait à s’énerver sur place.
« Tu m’emmerde !
– Je suis là pour ça !
– Je ne me laisserais pas battre par une saloperie comme toi.
– Je ne te laisserai pas le choix. »
Il l’attaqua avec une armée d’animaux étranges, plutôt mythiques, des centaures, des minotaures, des choses du genre. Toshiie aussi commençait à en avoir assez. Pourtant une force plus puissante que celle que j’ai connue jusqu’ici l’obligeât à se replier sur lui à cause de la douleur. Hwoarang avait vu ce qu’il se passait et s’est rapproché de moi, laissant passer la brume de son hypnose entre ceux qui m’entouraient. Ces mots virent résonner dans ma tête. « Tu es plus fort que lui, reprend le dessus, tu peux le faire » Mon corps vacillait entre moi et Toshiie puis il finit par reprendre le dessus. « Fini de jouer ! » dit-il alors qu’il était sous le tas de monstres. La brume sombre des cristaux de son costume fit son apparition sous les pattes de certaines jusqu’à ce que le flot d’âmes blanches sorte du lot, éjectant alors tous ceux qui me recouvraient et les rongeant pour éviter qu’ils reviennent. Il s’est retrouvé, seul debout au milieu des cadavres, le corps enfumé, l’armée derrière lui, tourné vers son adversaire.
« Bordel…
– Tu m’épuise Leo.
– Tu n’aurais jamais dû me sauver !
– Je ne t’ai pas sauvé, tu as profité de mes capacités pour te sauver toi-même.
– Pourquoi tu me fais payer ça ? Chacun a le droit à sa rédemption.
– Je t’aurais laissé libre si seulement tu avais eu le courage de me le demander, mais refusé à savoir ce que tu allais faire de ta soit disant rédemption.
– Qu’est-ce que tu comptes faire ?
– T’éliminer. »
Il s’est doublé en une centaine de fantômes, tous dirigés vers mois, plus rapide que lui ou même moi. Il n’a pas cherché à se casser la tête avec eux, il a planté son chronosceptre en mode ralentissement dans le sol, fit un tour de sa personne avec ses lames volantes pour les supprimer assez rapidement, puis il reprit sa lance plantée de la main droite pour la bloquer autour du cou de son adversaire, changea de main pour l’éjecter ensuite. Il s’est rapproché de lui, reprenant sa lance alors que l’adversaire gisait sur le sol, il n’était pas mort. Son envie de parler et ses essais décidèrent de son sort. Il frappa un côté de sa lance au sol, la lâchant pour la laisser rebondir, laissant l’autre côté repartir derrière lui et se planter dans le torse puis un éclair vint frapper le chronosceptre pour achever celui qui était en dessous. Il rappela sa lance pour aller se placer au bord du toit du bâtiment. Il était environ dix-huit heures, le soleil était déjà couché.
« Leo, pourquoi tu…
– Je me suis attaché à lui pendant ma remontée des limbes Nikki. Il m’a trahi, il n’aurait pas dû, répondit-il se retournant vers eux.
– Tu vas le laisser comme ça ?
– Si vous permettez, j’ai une tour à supprimer. »
Il s’est jeté dans le vide à la renverse, rameutant à lui sa flopée d’âmes blanches. Quelques secondes plus tard, les deux autres ont suivis, alors que les damnées avaient attrapées celle de Leo. Elles l’ont dépassé dans sa chute, le laissant absorber la nouvelle. Il reprit son équilibre aussi tôt, illuminant ses âmes d’un bleu brillant. Il les amena à travers la tour dans une nuée d’éclairs. Il restait au milieu des cendres qui flottaient, comme s’il attendait quelque chose, alors que la tour Saory prenait sa place. Il m’a alors laissé la place, me lançant une vision, assez brutale et violente. C’était Akziel, avec un enfant, je n’arrivais pas à savoir qui, mais j’ai l’impression que c’est lui qui m’appelait. J’avais l’impression d’être le méchant dans ce qu’il s’y passait. Lorsque je suis revenu j’étais en train de chuter, Nikki était partie pour me rattraper, mais l’un de ceux qui était dans ma vision était derrière moi. Je me suis retourné brutalement, lançant mon javelot dans son torse et reprenant mon vol au même moment, laissant ma lance revenir à son rythme alors que je rentrais à la Tour.
Je me demandais ce qu’Akziel avait à voir dans cette histoire, pourquoi est-ce qu’il était là et pourquoi cet enfant m’a envoyé cette vision. Mon arrivée brutale et non accompagnée a surpris Chester qui est venu me voir aussi tôt.
« Tient, tu as trouvé quoi mettre une loupiotte pour ton bracelet.
– C’est un peu plus compliqué que ça… »
Eva est ressortie de sa cache, se plaçant devant lui alors que je lui tournais le dos.
« C’est, ce n’est pas possible…
– Moi non plus je n’ai pas voulu y croire.
– Elle est censée être morte !
– Morte peut-être, mais les anges gardent leurs âmes et une apparence avec, mon fils.
– Eva… »
Elle l’a prise dans ses bras, leurs retrouvailles étaient plus chaleureuses que les nôtres, sans que j’en vienne à me joindre à eux, sa présence me touchait et me faisait chaud au cœur.
« Viens te joindre à nous Leo.
– Excusez-moi, mais j’ai d’autres choses à penser.
– Qu’est-ce qu’il t’arrive mon fils ?
– Encore tes visions Adam ? demanda Chester.
– Toujours. Qu’est-ce que pourrait signifier une envoyée par un enfant aux côtés d’Akziel ?
– Une sorte de détresse ?
– Mais pourquoi m’avoir choisi moi ? A quoi bon s’il n’a aucun lien avec moi ?
– Il y a peut-être une explication Leo, reprit Eva.
– Comment ça ?
– Lorsque nous avons étés attaques votre père et moi par les troupes d’Akziel, j’étais enceinte. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait de lui, j’ai toujours eu peur qu’ils l’aient gardé.
– Adam ? À quoi ton cerveau torturé réfléchis ?
– Ils t’ont laissé en vie avant de le faire naitre ?
– Non, ils m’ont tués avant, me répondit-elle.
– Adam ? Laisse sortir ton idée avant qu’elle n’explose.
– Tu sais la provocation que m’a lancée Akziel ?
– Oublie-là ! répondit Chester.
– Je l’accepte.
– Quoi ?
– S’il veut jouer avec nous et garder notre frère, alors qu’il fasse, mais je veux me joindre à cette partie.
– Tu sais que tu vas ou tu vas nous faire tuer.
– Non, ce n’est pas un duel en face à face, juste une provocation, une sorte de duel, un combat d’échec quoi.
– C’est bien ce que je dis, on est foutu.
– Jamais, je sais comment je vais faire ça, ça va devenir le plus grand jeu du monde mon frère.
– Tu comptes vraiment le sauver ? demanda Eva.
– Tu comptes vraiment le laisser entre les mains de ce salaud ?
– Et bien…
– Nous sommes d’accord.
– Tu vas avoir besoin de moi j’imagine.
– Et de ton cerveau machiavéliquement puissant mon frère, bien sûr.
– As-tu la moindre idée de ce qu’il a derrière la tête Leo ? demanda Eva
– Non, mais lui non plus. Je pense que le simple fait que j’accepte son attaque doit le troubler.
– Tu m’as demandé ? fit Kévin qui arrivait sur le plateau.
– Je vais avoir besoin de toutes tes forces, il vous faudra défendre la ville et Dvirel, aucun de ses soldats ne doit y pénétrer et encore moins y rester, compris ?
– À tes ordres.
– Ça va devenir un carnage !
– C’est mon but Chester, il se pense toujours plus fort que moi, mais il verra lorsqu’il tombera de son piédestal, je n’ai pas prévu de lui faire de cadeaux, encore moins maintenant.
– Alors comment comptes-tu t’y prendre ?
– Je ne sais pas, tu me trouveras quelque chose à faire en fonction de ses mouvements, de l’autre côté, je vais prendre Feng avec moi pour me défendre, on va voir qui aura le courage d’aller le plus loin.
– Leo, est-ce que l’on peut ?
– Allez-y, je vais essayer de retrouver Virginie. »
Ils étaient revenus quelque peu après moi, sans rester avec nous. Je savais qu’elle serait là où nous sommes toujours, dans notre appartement. Je suis allé et me suis posé sur le côté de la porte, la regardant alors qu’elle travaillait dans la cuisine.
« Tu sais que tu es sublime princesse.
– Tu continues à fantasmer sur moi après tant d’années ?
– Tu sais, tu as toujours su me surprendre, quoi que tu fasses, d’abord Nikki, ensuite toi.
– Ce n’est pas comme si j’avais un mec génial comme petit copain, non, comme fiancé.
– Arrête, je ne serais jamais aussi bien que tu le prétends.
– Qu’est-ce que je ferais encore avec toi alors petit idiot ?
– Je ne sais pas, peut-être pour mon côté dérangé, ou parce que je suis très souvent trop fou ?
– Il n’y a pas que ça, dit-elle se rapprochant de moi, regarde, je suis toujours avec toi, même si j’ai arrêté de compter les années depuis que je te connais.
– T’est toujours aussi adorable princesse, je t’aime.
– T’es pas mal non plus dans ton genre tu sais, répondit-elle me touchant le nez avec ces doigts couverts de patte.
– Princesse !
– Moi aussi je t’adore, laisse-moi cinq minutes et je te montre à quel point.
– Oh ! Avec plaisir. »
Partie 10 : Radioactif
Plus j’avançais, plus j’avais l’impression de reconstruire un monde, dans un autre totalement foutoire. C’est comme si tout ce que j’avais perdu revenais plus étrange qu’il ne l’était avant. Mon père emprisonné, ma mère dans les limbes et maintenant notre petit frère. J’en arrivais à me demander à quel point je connaissais le monde que je voulais sauver.
Mercredi 12 mars 2014, la date que nous avais posé Akziel pour son défi, apparemment reculée parce qu’il ne s’attendait pas à ce que je l’accepte.
« J’ai une question pertinente.
– Bonjour Feng, comment tu vas ? Pour ma part ça ne va pas trop mal. Je t’écoute…
– D’accord. Pourquoi avoir choisi le Japon ?
– Parce que c’est l’endroit que mes visions montrent. Une autre question ?
– Oui tient, pourquoi t’est si chiant ?
– Parce que tu n’es pas mieux !
– Eh… Je… Ouais.
– Voilà ! Content que tu l’admettes ! répondis-je en riant. Tu sais ce qu’on va y faire ?
– Euh…
– Bon, alors la prochaine fois que tu viens nous déranger, évite de le faire pendant que l’on mange ! fit Sieg à côté de moi. C’est très mal vu par le chef.
– Personne ne dérange la vie du chef.
– D’accord, compris.
– Bon, tant que t’es là, comme tu dois le savoir, on va tomber une nouvelle tour, celle-là je suis censé y trouver quelqu’un d’important, perdu depuis pas mal d’années et je vais avoir besoin de toi parce que c’est un défi entre moi et Akziel. Tu me serviras de garde du corps.
– Comme tu voudras Adam.
– Oh, j’ai fait une petite retouche à ton arme au doigt, il ne devrait plus avoir de problème, il ne s’attaquera plus à toi.
– T’est génial Sieg. Qu’est-ce que je ferais sans toi ?
– Tu serais encore dans l’armée, ou mort.
– Très réjouissant.
– Je t’en remercie. C’est quand vous voulez.
– Laisse-nous une minute. »
Il était neuf heures lorsque nous sommes partis en vol pour le Japon. Pékin, la tour se situait dans une zone presque désertique. Juste devant, un petit palais, enfin petit, vu de l’endroit où on était. J’ai regardé le haut de la tour, une personne nous y observait, mais ce n’était pas Akziel.
« Chaz, tu as une idée ?
– La première des choses serait de prouver que nous sommes ici à Akziel.
– Je m’en charge, fit le petit être de lumière qui sautait de mon épaule.
– Bon, nous avons un messager. Il nous suffit de l’attendre. »
Nous n’avons pas eu le temps. Une armée de soldats humains s’est jetée derrière nous, essayant de nous capturer.
« Ça sent pas bon ! fit Raven.
– Lâchez-moi ! fis-je me libérant de leurs bras et en m’envolant au-dessus d’eux.
– Allez-y, tirez ! fit l’un d’eux.
– Bordel ! » répondis-je regardant les missiles qui m’arrivaient au-dessus.
J’ai dû en recevoir plus d’une centaine, leur force me poussant vers le sol. « Leo ! » Cria Virginie lorsque les derniers m’arrivèrent dessus, alors que j’étais encore dans la fumée. Lorsqu’elle s’est estompée, j’étais à genoux, au sol, avec presque plus rien sur le dos. Je me suis jeté sur nous assaillants dans une trainée verte, les supprimant avec une frappe de l’Ours. Je me suis ensuite avancé vers ceux qui les commandaient, le corps brillant par la radioactivité que les bombes m’avaient infligée.
« Allez-y, tirez ! Faites sauter votre planète, supprimez les menaces et ceux qui veulent vous sauver ! Supprimer le dernier gardien de l’horloge et détruisez l’univers ! Je vous attends ! Vous n’osez pas ? Espèce de lâche… » fis-je voyant qu’Akziel les contrôlaient. Je me suis branché sur leurs esprits et ai téléporté les présidents dans leurs pays puis j’ai tranché la tête des cinq démons avec mon glaive. J’ai repris mes habits, me tournant vers la tour.
« Alors tu veux jouer à ça ! D’accord, fis-je allumant l’arme que j’avais au doigt et me créant un fauteuil. Je n’ai pas l’intention de te laisser gagner l’ami, repris-je construisant le château autour de nous.
– Très joli ! La seule règle établie est qu’il n’y en a aucune.
– Génial ! Tu ne t’imagine pas comme ça va devenir drôle.
– On tient le siège Adam ?
– Jusqu’à ce que l’on est récupéré notre frère princesse. Combien de temps il te faut Chaz pour nous faire un plan ?
– Aucune idée, le temps d’étudier la structure. Une bonne journée max.
– Alors prend le temps. Je veux être certain que ton plan fonctionnera.
– Sans problèmes.
– Qu’est-ce qu’on est censé faire pendant ce temps Adam ? demanda Feng.
– Très bonne question. Akziel est chaudement installé dans son château. Il n’en sortira que lorsque l’un des deux aura atteint son objectif. Chose qu’il va falloir fixer.
– Tu veux que j’y retourne ?
– Ma seule condition est la récupération de celui qui est détenu dans la tour. Demande-lui celle qui l’a poussé à m’envoyer ce défi. Euh…
– Je m’appelle Zinn si c’est ce que tu cherches. J’y vais.
– Je réitère, on fait quoi Adam ? demanda Feng
– Je ne peux m’attaquer à la tour ni le provoquer en duel, le premier serais insensé et le second il le refuserait. Commence à me demander si j’ai bien fait d’accepter…
– Nous n’avons pas d’armée, nous ne pouvons pas l’attaquer de front. Concrètement, la seule chose que je te conseillerais Adam c’est une diversion, pour que je puisse étudier ce qui nous attends. Sachant que je ne peux t’y envoyer ni m’y rendre, j’aurais fondu avant, je vais avoir besoin de Nikki.
– Comme tu voudras Chester, répondit-elle.
– D’accord, mais quel type de diversion ? Je n’ai pas envie d’aller toquer à sa porte et lui dire de rameuter ses troupes sur moi… Quoi que.
– Quelle idée saugrenue t’a sautée à la gorge ?
– Les champs de Drénor. En as-tu le souvenir Feng ? dis-je me levant de mon fauteuil.
– Si je m’en souviens, c’était le plus grand carnage de démons que l’on n’a jamais fait. Une journée, une nuit. Vingt-quatre heures, deux contre, j’avais arrêté de les compter à mille.
– T’est avec moi si je la refais ?
– Tellement.
– Alors suis-moi, on a une diversion à faire. »
Je suis parti, assez vite pour me placer juste devant la porte, aussi grande qu’on pont levis de son château. J’ai eu la merveilleuse idée de frapper, comme sur une porte classique pour qu’il vienne me voir.
« Tient, tient, qui voilà ?
– Toujours frileux l’ami ?
– Je n’ai pas envie de risquer ma vie, je préfère attendre d’être prêt à te tuer.
– Ben voyons. En attendant, moi je me sens prêt.
– Qu’est-ce que ça peut me faire ?
– Tu n’as pas une bande de con dans ton château, histoire de me dérouiller ?
– Imbécile sans cervelle. Tu ne penses qu’à te battre.
– Et alors ? Ça te dérange ?
– Allez-y, éliminer moi cet abomination.
– Je te la revaudrais celle-là ! »
Aussi tôt retourné pour rejoindre Feng, j’ai activé rapidement l’arme qui me prenait tout l’index. J’ai retraversé la distance entre les deux châteaux, puis je me suis mis en face du bâtiment ennemi, laissant émerger du sol ces terres de batailles légendaires, prenant au piège ceux qui me poursuivaient.
« On prend quel chemin ?
– Si je veux effectuer ce passage correctement, je vais avoir besoin d’une personne de plus. Commençons par la gauche pour atteindre le campement allié.
– Je te suis alors. »
Trois grandes parties se dessinaient sur la carte qui se trouvait dans notre base, une longue partie en bas, du camp allié à gauche au notre à droite. La fortification ennemi se trouvait en haut à gauche, et prenait un tiers de la carte, comme la première. La troisième partie était le dédale de fortifications à deux étages, une sorte de labyrinthe où ceux qui s’y engouffrent finissaient morts, les uns après les autres. Je savais comment notre ennemi prenait place sur le champ de bataille grâce aux informations que j’avais grâce à mes lunettes et Sieg. Ça nous a pris dix minutes pour rejoindre le camp, étrangement désert.
« À quoi tu penses ?
– Une embuscade. Trop pas assez préparée ! fis-je me retournant, Ebony et Ivory pointée vers celle qui allait nous attaquer.
– Leo Kryssen !
– Zafina. Content de te voir.
– Que reviens tu faire ici ?
– C’est plutôt toi qui reviens du passé. Madame.
– Comment ? Peu importe. Qui est celui qui t’accompagne ?
– Une boucle sans fin, intouchable et fragile…
– Qu’as-tu dit ?
– Rien. Feng, il est en quelque sorte mon garde du corps.
– Enchanté Feng, je suis Zafina. Princesse du royaume Zihlon.
– Je vais avoir besoin de toi Zafina.
– Pour ? Dit, je serais ce que tu me demanderas.
– Déjà pris. J’ai l’intention d’isoler le chef ennemi, pour cela il me faut quelqu’un qui fasse diversion dans la base en face le temps que nous attaquions ceux qui se trouvent en haut des remparts.
– Et tu veux que je m’y colle.
– Non, je te demande de rester là et de fuir quand le premier soldat arrive.
– Ce que tu peux être con !
– Juste un conseil, je vais avoir besoin de ta force, mais aussi de ton intelligence, alors fait attention à ce que tu fais. »
Nous sommes partis à pieds sur le sentier qui nous mènerait sur les remparts. Environ deux minutes pour y monter.
« À quoi tu pensais quand tu parlais de cette boucle sans fin ?
– Quelque chose que tu as déjà oublié. Déjà perdu. Tu me comprendras…
– Qu’est-ce qui ce passe ? Merde ! Zafina !
– Attends, elle devrait s’en sortir. »
J’étais parti dans une vision, voyant Zafina périr à ce moment, puis j’ai regardé au-dessous de nous et j’ai vu celui qui l’avais tuée et qui avait manqué son tir à cause de nos paroles.
« Adam ?
– Va t’occuper de l’autre truc là-bas, j’ai quelque chose à comprendre.
– Avec plaisir. »
Dans le cas où je voyage dans le temps, sa modification, sous certaines contraintes est possible et souvent nécessaire pour nous. Mais est-ce réellement possible de changer quelque chose du passé sur une reconstitution ?
« Dans le cas où un maitre, mieux, gardien du temps fait la reconstitution, concrètement il n’y a rien qui t’en empêche.
– Merci Sieg ! Vais pouvoir jouer.
– Ne m’attends pas Leo, j’arrive ! fit Feng qui s’était fait éjecter, mais qui repartait aussi tôt.
– En avant ! fis-je sautant des remparts.
– Sauvez-vous ! C’est Leo Kryssen.
– Je ne pensais pas être autant craint. »
La vitesse à laquelle j’ai commencé à me battre contre ceux qui osaient m’affronter m’avait fait prendre une nouvelle forme de Drago Angelo. Le style coureur de lumière, deux lames et le doubleur d’attaque de mon style élémentaire. J’ai retraversé le champ de bataille à une allure démesurée pour rejoindre Zafina. Feng est arrivé quelques secondes plus tard.
« Qu’est-ce qui suit ? demanda-t-elle.
– Jusqu’ici, tout se passe bien. Apparemment il est décidé à m’envoyer encore plus de démons. Bon, il va falloir les occuper dans la fortification. Je prends la partie basse, Feng, tu supprime les gardes des fortifications au-dessus.
– Et moi ?
– Suis-moi jusqu’à ce que je descende.
– Comme tu voudras. »
Il n’y avait personne sur cette partie du trajet, ça me dérangeait, il y avait forcément quelque chose qui n’allait pas. Pourquoi laisser ce chemin sans personne ? Au bout, il se découpait en deux parties. Une faites de pont et de casernes, l’autre qui menait au sous terrain.
« Toujours aussi inquiet ?
– Je trouve anormal ce vide.
– Mais non, c’est toi qui te fais des idées Leo. Regarde, dit-elle suivant le chemin, il n’y a personne…
– Zafina ! s’écria Feng en se jetant sur elle. »
Il y avait deux tours de guet, une avant le pont à côté de nous, une un peu après. Celui qui avait tiré la flèche tout à l’heure est descendu de la seconde pour assassiner Zafina, disparaissant aussitôt.
« Quelque chose m’échappe, fis-je une fois l’avoir rejoint.
– Pourquoi est-ce que je peux jamais les sauver ?
– Tu n’as pas à la sauver. On ne réécrit pas ce qui s’est passé, on anticipe pour le changer.
– Je ne veux pas qu’elle parte !
– Et je ne souhaite pas le laisser en vie. On reprend ça au début, rendez-vous dans moins soixante secondes »
J’ai remonté le temps jusqu’au moment où l’assassin a sauté, observant la manière dont l’action s’était déroulée et pour trouver l’élément qu’il me manquait. J’ai stoppé Feng lorsque qu’il a voulu la rejoindre avec ma lance. « J’y vais » fis-je alors que l’assassin était encore à côté de son corps. J’ai commencé à avancer vers lui alors qu’il ne m’avait pas vu, puis il s’est enfui prenant le même chemin que celui que je devais emprunter. Une seconde vision m’est apparue et dirigeait Zafina en bas de la descente. Quelque chose encré dans le mur et qui scintillait m’avait attiré l’œil. J’en suis sorti et m’y suis dirigé.
« Où est-ce que tu vas Adam ?
– Une minute Feng.
– On n’a pas le temps pour ça !
– C’est ce que tu crois. »
Trois armes en or y était plantées, deux lances et une épée. Lorsque je les ais prises, j’ai automatiquement pris l’apparence de Leo. « Deuxième retour Feng » dit-il revenant une seconde fois au même moment. Cette fois-ci il lança une chronosphère sur la tour pour empêcher sa descente et il a laissé Zafina descendre pour se mettre à sa place. Puis il s’est violemment retourné vers l’assaillant pour lui planter la lance dans sa main gauche dans le torse, puis lui coupa la tête avec la seconde.
« Tu vois, aucun danger ! fit Zafina.
– J’ai le droit de critiquer ? fit-il regardant Feng avec le sourire.
– Où est-ce que je vais donc ?
– Avec Feng. Je devrais m’en sortir seul. »
J’avançais au rythme que m’imposaient les deux autres au-dessus de moi, je n’avais pas l’intention de me faire repérer. Je supprimais tous ceux qui se trouvaient devant moi, avec une aisance déconcertante. Il était un peu plus d’onze heures lorsque nous sommes arrivés à la fin du dédale. Cette fois-ci ce n’était plus eux qui régissaient mon avancée, mais moi la leurs. Je me trouvais dans une longue allée, avec des démons à perte de vue devant moi. Je me suis armé de mes deux lances pour traverser les lignes de défenses. En même temps j’écoutais ce que Feng et Zafina disaient.
« Rien ne l’arrête. Qu’est-ce qui le rend si déterminé et acharné ?
– L’espoir. C’est la seule chose qui le porte, une valeur propre à l’humain qu’il a su développer cher lui. L’espoir que le monde change, l’espoir de retrouver une vie normale.
– Dans tous les cas, aucun ne lui résiste, il les décime tous les uns après les autres.
– Je peux en faire autant tu sais.
– J’aimerais bien voir ça ! »
Ils me faisaient rire les deux. J’étais en train de me démener pour éliminer tous les démons qui m’arrivaient dessus et eux ils discutaient, de moi en plus. Même si mes nouvelles armes me permettaient un combat plus efficace contre eux, il m’a fallu une heure pour tous les éliminer.
« Dix mille, m’attendais à en voir plus.
– Tu sais qu’il en reste encore Leo.
– Je sais, mais cette partie je te l’offre.
– Euh… comme tu voudras. On se rejoint devant le camp ?
– Ouais, j’arrive. »
Je me suis tourné vers la tour devant moi me demandant ce qu’il pouvait bien s’y passer, ce que Nikki pouvait bien y faire. Je n’ai pas trop tardé dans mes pensées, je savais que les deux autres m’attendaient. Je suis alors parti les rejoindre, mais je suis arrivé bien avant eux.
« Quoi ? me fit Feng arrivant avec Zafina.
– Rien. Tu nous ouvre la porte ?
– J’ai le choix ? »
J’étais dos à la porte quand il a sorti sa hallebarde à roue pour détruire la porte. Quelque chose m’a interpellé une seconde après, comme une présence, j’ai aussi tôt dégainé mes deux lances.
« Quelque chose ne va pas ?
– Il y a quelqu’un en trop ici. Mais qui ?
– Toi peut-être ?
– Tu trouves ça drôle ?
– Ouais un peu. C’est normal que ça soit si vide ?
– Toujours pas. Quelque chose ne tourne pas rond.
– Va falloir se méfier.
– Zafina, ne reste pas dehors. »
Quelque chose s’est jeté sur moi lorsque j’ai prononcés ces mots. C’était une araignée, trop grande pour sa taille, je l’ai empalée sur ma lance gauche puis achevé avec la droite une fois au sol.
« Qu’est-ce que c’était ? demanda Zafina.
– J’ai l’impression que ce n’est pas qu’une reconstitution.
– Si, mais pas que de cette bataille, dit-il regardant celui qui arrivait.
– Un cyclope. Ça commence bien. »
On s’est tous les deux jetés rapidement sur lui, j’en ai fait le tour, attendant que Feng le renverse, plantant la lame de sa hallebarde dans son ventre pour le rabaisser. J’ai sauté jusqu’à sa tête pour lui planter des deux lances dedans, aplatissant le colosse sur le sol dans un bruit assourdissant.
« Et ce n’est que le début.
– Qu’est-ce tu veux qu’il nous envoie d’autre. Une armée de centaure ?
– Leo ? fit Zafina me montrant ceux qu’il y avait devant nous.
– Bon, dit-il blasé, devrait pouvoir m’en charger. »
Il s’est mêlé à la troupe, les laissant l’entourer, puis il s’est arrêté, croisant les bras.
« Qu’est-ce qui te prend ? Tu as compris que tu allais te faire tuer ?
– J’ai compris quelque chose, mais pas que j’allais me faire tuer. En attendant, je passe ! »
Le premier éclair est parti de sa main gauche pour éliminer celui qui était devant. Puis il fit tourner une de ses lances au-dessus de sa tête pour supprimer les autres.
« Trop prétentieux.
– Tu ne crois pas que tu l’est toi aussi ?
– Non, je ne vois pas de quoi tu parles.
– C’est ça ouais. Qu’est-ce qui suit ?
– Euh, un, deux, trois cerbère. Il me sort tous les monstres de la mythologie. Et puis quoi encore, une araignée géante ?
– Leo, derrière.
– Oh ! fit-il se retournant. Merde ! »
Les trois qui étaient maintenant derrière moi m’attaquèrent en même temps, je les ai esquivés juste à temps en m’élevant dans les airs. Seulement j’avais négligé quelque chose, un phœnix qui m’a attaqué par derrière, me projetant contre le mur en face. Je me suis laissé retomber au sol alors que mes alliés pensaient que j’étais assommé.
« Comment je suis supposé m’en sortir ?
– S’ils s’attaquent tous à nous ils nous aurons à chaque fois.
– Alors il faut les isoler. Pourquoi est-ce je ne les exploiterais pas ?
– À quoi penses-tu ?
– Un animal qui renait de ses cendres a forcément des capacités différentes, un truc du genre le cœur du phœnix, si j’arrive à être assez rapide, je peux obtenir quelque chose de ces trois légendes.
– Comment comptes-tu t’y prendre ?
– Ça c’est mon problème, si tu me laisse le contrôle de ton corps.
– Fais-toi plaisir l’ami. »
Je me suis relevé très vite après mon dialogue, puis j’ai lancé mon glaive autour du cou du phœnix pour me hisser sur son dos. Je l’ai achevé une première fois pour éparpiller ses flammes et mettre feu au camp en bois. Il n’a pas attendu très longtemps pour se réveiller en enflammer ses alliés au passage, mais ils ne craignaient rien. Il me restait la seconde partie de mon plan à mettre en œuvre. Cette fois-ci c’est l’araignée que j’ai chevauchée en entrant dans ses pensées. Mon but était de faire un cocon autour des cerbères pour les stopper. Je l’ai forcée à tisser une toile géante au sol pour qu’ils s’y bloquent, la poussant ensuite à les emprisonner comme n’importe quelle proie. Elle se trouvait au-dessus d’eux alors qu’ils étaient attachés sous la toile. Je me suis alors mêlé au phœnix dont le corps de flamme n’était pas totalement refait pour le faire piquer sur les quatre cibles. J’en suis sorti, au milieu des flammes et des étincelles, le bras droit encore enflammé.
« Je crois qu’il n’y en a plus. On s’en va ?
– Quoi comme ça ? Mais, je…
– Tu viens avec nous Zafina. Je ne compte pas te laisser ici.
– Kryssen ! fit Akziel en haut des remparts.
– J’ai décimé ton armée, tu veux quoi d’autre ?
– Tu m’énerve ? Pourquoi il faut que tu les supprimes tous avant de t’attaquer à moi ?
– Parce que tu n’as pas ce qu’il faut pour t’attaquer à moi en premier. Tu préfères envoyer tes sous-fifres.
– Et alors ?
– Dégage avant que tu ne partes avec ce sur quoi t’es.
– On se reverra.
– J’espère bien. »
Il a redescendu la muraille pour retourner chez lui. J’ai alors supprimé le décor que j’avais posé, me retrouvant à nouveau sur le champ vide entre nos deux châteaux, mais avec Feng et Zafina. Je les ais laissés faire leur bout de chemin et je suis parti rejoindre Chester.
« Alors, comment on va dans ce truc ?
– Des tas de chemins, un seul dedans et un seul gros problème.
– Je prendrais la porte, suivrais le chemin. Quel est le problème ?
– Tu n’auras aucun pouvoir, même pas tes pouvoirs d’enchainé.
– Alors on ira tel l’assassin dans l’ombre. »
Je n’avais pas de plan, pas besoin. J’avais un talent, mon expertise d’infiltration d’ancien agent du F.B.I. et une force, mon style d’assassin. Je ne devais faire confiance qu’à ça car c’est la seule chose que j’aurais là-bas.
Jeudi 13 mars 2014, je n’avais qu’une idée en tête, retrouver mon frère. Quel que soit le prix qu’il devra payer, qu’ils devront payer pour l’avoir volé à notre famille. Il était huit heures lorsque les autres m’ont rejoint devant la porte, Feng et Nikki. J’étais là depuis une heure déjà.
« Déjà là, il te tracasse tant que ça ? demanda Virginie.
– Comme tu le vois.
– On n’a aucun de nos pouvoirs là-dedans c’est ça ? demanda Feng.
– Exact, seule notre force nous aidera. Allez, ne restons pas là, on a du boulot. »
J’avais pris ma tenue d’assassin pour y entrer, passant dans les limbes aussitôt la porte franchie. Je ne savais pas par ou passer, ni comment, je devais faire confiance à Chester et Virginie. Nous avons suivi le chemin principal pendant un long moment, jusqu’à arriver dans une grande salle remplie de bureaux.
« Combien t’en a compté princesse ?
– Dans le bâtiment, deux-cent. S’il n’y en a pas d’autres.
– Moteur de prédiction, me fit Chester, j’en verrais une dizaine ici, à l’affut depuis que vous avez parlé.
– Venez, on s’en va, fis-je commençant à partir.
– Mais tu n’es pas sérieux, tu ne vas pas… »
Aussi vite retourné, une balle dans le crâne de celui qui avait parlé, mes deux pistolets en face de ceux qui m’arrivaient à gauche et à droite.
« Debout. J’ai l’impression que ça va être plus simple que je ne l’imaginais. Vous n’êtes même pas armés. Rentrez chez vous avant que je vous supprime vous aussi.
– Laisse-moi tranquille je t’en prie, fit celui qui gardait la porte alors que je m’approchais.
– Je n’ai pas l’intention de te tuer. Laisse-moi passer.
– D’accord, comme tu voudras. »
Cette partie était déjà trop simple, pourquoi n’étaient-ils pas armés ? Je ne me suis pas creusé la tête longtemps, j’ai juste continué à avancer.
« Chaz, rassure-moi, aucune des personnes habitant ces lieux n’est humaine.
– Apparemment pas. Même si je n’en suis pas certain.
– On fera avec… »
On est arrivé à un embranchement, on devait prendre à gauche, mais le couloir était infesté de soldats. Je me suis replié en cache derrière le coin du mur.
« Qu’est-ce qui te prend Adam ? Tu aurais peur d’eux ?
– Peur de me prendre une balle dans la gueule ouais, je ne suis pas immortel. Comment je peux les supprimer ?
– T’a deux pistolets ?
– Pas assez de portée. Le sniper en haut me verrait arriver en planque, aucune chance de cacher les corps des deux soldats qui me tourne le dos.
– Tu peux porter trois armes à feux avec les augmentations Adam.
– Intéressant, fis-je me levant pour revenir sur mes pas.
– À quoi tu penses encore ?
– Me faire un chemin, répondis-je cassant la serrure de la porte avec ma lame secrète, oh ! Ça va enfin devenir intéressant.
– Qu’est-ce que tu as trouvé ?
– De quoi les dérouiller, dis-je sortant de la pièce, mitraillette à fléchettes blanches et balles perforantes, fusil d’assaut TX assaut, balles énergétiques, fléchettes tranquillisantes, ou balles de sniper et un arsenal de grenades et explosifs. Prenez-vous quelque chose si vous voulez rester en vie.
– On ne sait pas manier ce genre d’arme Adam ! répliqua Feng.
– Moi si ! fit Virginie sortant après moi.
– Arbalète, très bon choix princesse.
– Comment tu comptes t’y prendre ?
– Pourquoi un pont au milieu d’un couloir ? Ils cherchent à cacher quelque chose non ? demanda Feng.
– Je vais l’endormir, tu prendras ma place dès que les deux l’auront vu tomber.
– Ça marche. »
Je n’étais pas le stratège de ma famille, mais j’avais un sens tactique du combat soliste exceptionnel. Je me suis donc placé derrière l’autre coin du couloir, attrapé mon fusil pour endormir celui qui rodait sur le pont. Sa chute alerta les deux soldats qui gardaient la première partie du couloir, puis ils partirent le rejoindre. Je m’étais caché sous le pont pour qu’ils ne me voient pas lorsqu’ils y arriveraient et j’ai profité du temps qu’ils ont passé sur leurs corps pour passer la seconde partie du couloir. J’ai fit signe à Virginie d’attendre mon retour pour avancer.
« Chaz ?
– Pour les rejoindre, prend à gauche, les escaliers que tu trouveras encore à gauche y mènent directement. »
J’ai suivi son conseil. Les escaliers se trouvaient dans le noir. Les deux avaient choisis de continuer la garde en faisant des allers retours entre les escaliers et lui. J’ai sifflé pour attirer celui qui était le plus proche de moi. L’éliminant lorsqu’il est arrivé à mon niveau, cachant son cadavre dans les escaliers. J’ai profité de la pénombre pour étudier le trajet du second, partant au moment où il se retournait. Deuxième victime de ma lame cachée. Je suis retourné sur le pont pour faire signe à Virginie de monter par la droite.
« Qu’est-ce qu’on fait de lui ?
– Dès qu’il se lèvera, il s’étranglera. On n’a pas à s’en faire. On avance.
– Tu vas tout faire tour seul Adam ?
– Feng. Tu n’as pas tes armes, tu n’as que ta force. Affronte une armée de soldats armée jusqu’aux dents avec juste tes points et reviens en entier. Après en on reparle.
– T’a peut-être raison. Continue alors.
– Bien. Chaz, où est-ce qu’on va ?
– Pour avancer il va te falloir accéder à la salle de contrôle. Pour ça, le couloir de droite t’y mènera.
– Une question, pourquoi poster des soldats si tôt ?
– Tu comprendras quand tu verras la prochaine salle.
– Ma foi. »
Les soldats avaient pris place partout, il y avait une sorte de hangar devant, où ces soldats avez aussi pris place. Cette fois-ci ils étaient plus d’une trentaine, tous amassés devant nous, discutant entre eux.
« Comment le grand Adam Pearce va passer cette épreuve ? demanda Feng.
– J’ai bien une idée, mais ça va te déplaire !
– C’est ça, essaie pour voir !
– Je passe, ne me retenez surtout pas. »
J’ai couru à toute allure pour rejoindre l’autre cache, une mitraillette à la main, pour alerter les soldats et peut-être en tuer certains aussi.
« Qu’est-ce qui se passe ?
– C’est quoi ce bordel ? Qui est-ce qui tire ?
– Tuez-le ! Vite !
– Je ne les pensais pas si bêtes, ça va être facile. »
J’ai dégoupillé une grenade fumigène pour la lancer derrière moi. J’ai dégainé mon fusil avec la lunette antifumée. J’ai commencé par tomber les tueurs embusqués, les snipers, puis tous ceux qui se trouvaient au cœur du nuage de fumée. Cinq minutes à peine pour tous les supprimer. J’ai repris le chemin, faisant signe aux autres de suivre. « Hey ! Où tu… » J’ai attrapé une grenade, réglée sur une seconde et jetée à sa figure, supprimé aussi vite.
« Dit donc, plutôt efficace. Heureusement que tu es avec nous.
– Je serais contre vous, vous serez déjà en train de pendre au plafond, pris par derrière. Que tu ais une fierté d’accord Feng, mais au moins, accepte que Nikki qui sais se battre avec une arbalète s’occupe de tes arrière. Si tu te prends une balle dans la tête au moins tu arrêteras de te plaindre.
– Hey ! Tu te crois mieux peut-être ?
– Si tu veux je te laisse seul ici, tu te débrouille avec ta tête pour sortir. Qu’en penses-tu ?
– On va éviter.
– Bien, tu deviens raisonnable, fis-je me posant devant la console de commande, Chaz, qu’est-ce que je dois ouvrir ?
– Le corridor G7 et les portes de droite et en face pour avancer.
– Ça marche. On avance.
– On en a encore pour longtemps.
– Arrête de te plaindre Feng. Si tu ne voulais pas venir, fallait le dire.
– Ce n’est pas ça, c’est juste que je m’ennui, je n’ai rien à faire.
– À t’a rien à faire. Alors si tu veux t’occuper, occupe-toi des démons qui nous suivent depuis une demi-heure.
– T’est sérieux ? J’y cours !
– Enfin. J’avais oublié qu’il était si chiant.
– Pas fait pour ça, faut le comprendre.
– Primitif.
– Tu ne dois pas être loin. Avance petit monstre, on a quelqu’un à retrouver.
– A vos ordres princesse ! »
On a dû rester dix minutes dans ce corridor, bourré d’escalier. Je me suis demandé pourquoi il m’avait fait ouvrir celle de droite. Elle se trouvait juste en haut des escaliers, je me suis collé au mur, à côté de l’entrée, faisant signe à Virginie de ne pas faire de bruit. J’ai frappé trois fois contre le mur, mais plus aucun bruit. J’ai dégainé mon fusil, puis ai passé la porte. Je savais que j’avais entendu quelqu’un pourtant. Puis mon instinct s’est réveillé et celui qui se trouvait derrière moi s’est vu tranché par ma lame qui sortait du coude. « Qu’est-ce que tu essaie de protéger ? Intéressant. » Il y avait une cellule au fond de la salle, avec une porte en fer. Je m’en suis approché, mon fusil rattaché au dos. J’ai regardé entre les barreaux, utilisant la vision d’aigle pour chercher quelqu’un.
« C’est fermé.
– Ecarte-toi de la porte. Elle ne va pas rester. »
J’ai pris une ces cellules de C4 que j’avais récupéré puis je l’ai placée sur la porte. Je suis rentré dans la cellule, au milieu de la fumée. « Pas logique… » dit-elle alors que l’autre porte se fermait.
« Détail, que fais-tu ici ?
– Je te retourne la question.
– Je viens chercher quelqu’un.
– Ça ne doit pas être moi alors.
– Effectivement non, mais je suis ici alors viens, je n’ai pas envie que tu meurs par ma faute.
– Foutu démon…
– Je suis peut-être un démon, répliquais-je présentant Ivory devant sa tête, seulement je ne suis pas comme ceux qui t’ont enfermé ici même si je ne sais pas pourquoi ils te retiennent et je m’en fiche d’ailleurs. Je t’ai libéré alors ai au moins la gentillesse d’éprouver une minimum de gratitude.
– Comme si tu allais sortir d’ici.
– Pourquoi je sens que je ne vais pas la supporter. Hey ! Je passe devant, tu vas te faire tuer.
– Comme voudra, monsieur le chef. Oh, ben voyons, une salope et une brute. Quelle belle équipe !
– Je crois que je vais la buter ! fis-je m’appuyant contre la porte.
– Adam, je crois que tu as traversé la porte !
– Euh… fis-je reculant d’un pas. Effectivement.
– En plus il se découvre. Génial !
– Reste calme Leo, je sens sa présence, il n’est pas loin.
– Ma colère non plus n’est pas loin. Aller ! On bouge. »
J’avais désactivé mon système auditif, pour n’entendre que Virginie, Eva Chaz ou Sieg. La musique dans la tête pour me calmer. On a avancé avec l’autre peste pendant une demi-heure avant que l’on se retrouve une seconde fois dans un bureau. Il était midi et demie et j’avais faim. J’ai pris ce que j’y ai trouvé. Des pizzas, tacos, boissons, fruit, tout ce que je pouvais porter. Puis nous sommes arrivés au dernier endroit où les soldats résidaient.
« Kryssen ! Je t’attendais !
– Si j’avais pu t’éviter. »
C’était la présence que j’avais senti sur la diversion, le frère de celui qui voulait tuer Zafina. J’étais caché derrière le mur.
« Sort de ta cachette.
– Ce n’est pas une cachette puisque tu sais où je suis. Laisse-moi finir !
– Finir quoi ?
– Finir de manger. »
J’étais en train de manger une pomme pendant qu’il parlait avec moi.
« Il est sérieux ? Il est en train de manger ?
– Qu’est-ce que ça peut te faire ? Tant que je ne te fait pas un trou dans ta salle tronche ?
– Pourrais-tu être un minimum respectueux ?
– Pourrais-tu me laisser bouffer en paix ? Merde !
– Tu m’énerve Kryssen !
– OK, j’arrive. Tient, qu’est-ce que c’est ce truc ?
– Ce truc est un moteur de prévisions, il calcule les meilleures possibilités d’effectuer une action prédéfinie et réfléchie par ton cerveau. Il est basé sur tes capacités de visions, me fit Sieg.
– Intéressant. »
J’avais deux trajectoires, une pour lancer une grenade et faire diversion, la seconde pour me cacher et avancer. Ils étaient à peu près une centaine, j’en ai éliminé dix qui ne pouvaient pas me voir de ma position avec mon fusil. Puis j’ai pris les escaliers à ma gauche pour atteindre la première plate-forme. Caché derrière l’installation d’un de ceux que j’ai supprimé. Il y en avait vingt ici, vingt supprimés avec des fléchettes empoisonnées.
« Nikki, ramenez-vous sous les escaliers, j’avance.
– Fait attention à toi.
– Ne t’en fait pas pour moi. J’ai encore du boulot. »
J’ai atteint le troisième étage, il n’y avait que des bureaux. Je suis resté en partie dans l’escalier, utilisant la vision d’aigle pour voir où étaient mes ennemis. J’ai monté le reste des escaliers faisant signe à ceux d’en dessous de suivre. Une grenade aveuglante jetée au sol dès qu’ils m’ont aperçu pour que je disparaisse et eux juste après. J’ai avancé jusqu’à la porte en face de moi pour voir que derrière se tenait un soldat sur une tourelle. J’ai refermé la porte en vitesse, me cachant derrière.
« Dur, comment je peux passer sans prendre un autre chemin ?
– Une diversion ?
– Tient, tu te proposes ?
– Tu rêves ouais, je ne suis pas suicidaire.
– Dommage. Il lui faut forcément un moment pour recharger. Comment le forcer à vider son chargeur ? Hey ! fis-je regardant un cadavre. »
Je l’ai attrapé au col pour l’accrocher derrière la porte, utilisant un filtre de perception sur lui pour que le tireur le confonde avec moi. Une fois qu’il est arrêté je me suis précipité de l’autre côté, me cachant derrière un poteau, mes deux mitraillettes à la main. Je ne savais pas comment avancer sans me faire cribler de balles.
« Ose venir te battre contre moi, abandonne tes armes à feu pour te battre à main nue.
– Comme tu voudras. Tu vas le regretter.
– Je ne pense pas, dis-je sortant de ma cachette, je t’autorise une arme blanche, couteau, épée.
– Un couteau. Je vais te supprimer.
– Mais oui. »
J’ai esquivé deux de ses coups, parant le troisième avec ma lame puis lui tranchant la gorge avec la seconde.
« Dernier étage avant la mort. Vous suivez toujours ?
– Parce qu’on a le choix ?
– Si tu veux pourrir ici, alors fait, je ne te retiens pas, répondis-je montant les escaliers.
– Tu n’es qu’un idiot.
– Et tu ignores qui je suis. Fait attention à toi, je ne tues pas tout le monde, en général que les démons, mais pas toujours. »
J’ai atteint le dernier étage, infesté de soldats. J’y suis arrivé décontracté, sans me prendre la tête, comme si de rien n’était.
« Pour qui il se prend lui. Il arrive comme ça et il s’en fout.
– Pourquoi devrais-je prêter attention à vous, vous allez tous mourir.
– Mais oui, t’es bien confiant.
– Réaliste plutôt. Je vais vous laminer. »
Ils étaient une cinquantaine, j’en ai tué quatre avec deux balles tirées au hasard, puis j’ai décimé tous les autres avec mes deux lames, j’ai gardé l’officier de l’équipe sous ma lame, collé à un mur.
« Qu’est-ce que tu viens faire ici ?
– Il parait qu’il y a quelqu’un qui m’appartient ici. Je me trompe ?
– Si tu parles du seul fils de la catin, oui, il est bien au chaud en haut, mais tu devrais te préoccuper de quelqu’un d’autre. Sans cette personne il ne sortira jamais avec toi. »
Je lui ai planté ma lame dans la gorge, me retournant avec lui encore pendu, glissant alors que j’avançais vers le bas. Le troisième étage était décalé, pas en dessus du second, il y avait une fenêtre qui menait à l’étage précédent. J’ai tiré une balle dans le panneau de contrôle pour ouvrir la porte en dessous puis me suis jeté par la fenêtre, rattrapant celui qui m’avait précédé. J’ai réussis à dégainer mon arc alors que mes armes étaient en haut, abattant l’assaillant qui voulait s’en prendre à la fille insupportable qui nous suivait d’une flèche dans le crâne. J’ai atterris violemment derrière elle, se retournant, étonné par le bruit. J’avais déjà chargé une seconde flèche, dirigée vers sa tête.
« Tu prétends que les démons ne valent rien et tu ne défends même pas tes arrières. Toi qui tiens tant que ça à sortir.
– Et alors, qu’est-ce que ça peut faire ?
– La prochaine fois, ne comptes pas sur moi pour te sauver.
– Et bien, tu ne t’essaie même pas de t’affronter à moi, dit-elle alors que je partais vers la porte, tu n’es qu’une pauvre merde, trouillard ! »
Je me suis retourné vers elle violemment, commençant à me laisser envahir par une force sombre, ma colère me faisait changer d’apparence sans voir laquelle, je savais juste que tout devenait noir autour de moi. C’est Feng qui m’a stoppé, m’empêchant d’avancer. Elle m’a regardé d’un air étonné, puis elle s’est agenouillée.
« Oh Grand Roi. Je n’ai pas voulu vous offenser. Pardonnez mon erreur, je ne la commettrais plus !
– Relève-toi. On y va.
– T’abandonne tes armes ?
– Plus besoin là où on va. Faites-moi confiance. »
Première fois que je trouvais un ascenseur. On l’a emprunté pour monter au dernier étage de la tour. Quelqu’un m’y attendais là-bas, enfin, j’avais quelqu’un à trouver.
Nous sommes arrivés dans une grande salle ronde, les murs faits de vitres. Un se tenait en face de nous, dos à nous. La fille s’est empressée de le rejoindre une fois les portes ouvertes. Elle s’appelait Ciryis et elle devait avoir une bonne relation avec l’homme. Ce dernier arborait le nom de Zhao.
« Qui viens me déranger ?
– Adam Pearce, ici pour secourir sa majesté.
– Je sais qui tu es.
– J’en doute l’ami. Comment on sort ? On passe à travers les vitres ? »
À ce moment, on était plus dans les limbes, j’avais mes armes et surtout Leo.
« Pourquoi est-tu venu me chercher. Pour me torturer, comme l’idiot qui trône là-dessous.
– Question très pertinente, sais-tu qui s’est installé en face de l’idiot ?
– Un homme, ou un démon, assez fou pour oser s’en prendre à Akziel.
– Merci pour le fou, je ne pensais pas l’être autant. Sais-tu son nom alors ?
– Tu l’as dit toi-même, Adam Pearce. L’enchaîné qui se prétend plus fort qu’Akziel.
– Sais-tu pourquoi alors ?
– Parce que… »
Avant qu’il ne se retourne, Eva est sortie de mon bracelet pour se placer derrière moi. Il est empresser de s’approcher, mais je l’ai stoppé, ma lame bloquée sous sa gorge. « Pourquoi détiens-tu ma mère ? » Je n’ai pas répondu, j’ai juste pris l’apparence de Leo. Puis il s’est reculé, faisant apparaitre une lance dans sa main.
« J’ai entendu dire que le grand Leo Kryssen était un expert à la lance, prouve-le moi.
– Si tu insistes. »
On s’est lancé dans un duel acharné, il a du se passer trente minutes avant qu’il n’arrive à avoir le dessus sur moi pour la première fois. Il avait réussis à m’assener un coup, me projetant en arrière, rattrapé grâce à ma lance plantée dans le sol.
« Alors, tu faiblis ?
– Bon combattant. Ça faisait longtemps que j’en avais pas croisé des comme toi. D’accord. Tu veux jouer avec la téléportation.
– Que vas-tu tenter ?
– Ne jamais dévoiler ses intentions. Ni même faire voir ce qu’on veut faire. Aller, viens. »
Il a couru vers moi, disparaissant à deux mètres de moi, revenant à ma gauche. Je l’ai ralenti juste à côté, le décrochant de sa course avec le manche de ma lance puis le forçant au sol avec ma lance chargée. Il s’est relevé presque aussi tôt, un peu assommé, puis il s’est téléporté à ma droite, mais d’une façon assez étrange, comme si il y avait quelqu’un d’autre.
« Vaillant guerrier.
– Tu n’es pas mal non plus tu sais.
– Sauf que tu as perdu ! »
Une armé de lui m’est arrivé dessus, d’abord un qui me força à perdre ma lance puis tous les autres. Aucun de mes alliés de s’est inquiété, même quand j’ai tendu mon bras en l’air pour récupérer ma lance. Elle m’est revenue dans les mains et je l’ai plantée dans la le sol, supprimant les clones avec l’éclair qui m’offrait Toshiie. Je me suis pressé sur celui qui était devant moi, gorge coincée dans la mâchoire du chronosceptre. J’ai traversé une vitre suivi par mes âmes pour supprimer les clones qu’il s’efforçait à me lancer. J’ai forcé mon passage dans le château d’Akziel grâce au corps du traitre. Il était en sang, dans les décombres du bureau.
« Leo ! fit Zhao que j’avais retrouvé.
– Comment m’as-tu reconnu ?
– Les clones ne font pas partie des capacités de notre famille, répondit-il en l’achevant.
– Leo ? Qu’est-ce que tu fais ?
– Je mets fin à ce merdier ! fit-il défonçant la porte. Tient Akziel, j’imagine que tu n’as pas atteint ton objectif ?
– Euh, je… Qu’est-ce que tu fais là ?
– Moi j’ai fini le mien. Libre à toi de me tuer si l’envie t’en prend.
– On se retrouvera Kryssen !
– J’espère bien. Bon, ce n’est pas tout, mais on n’a pas fini encore.
– La prochaine fois que tu te jettes dans le vide pour tuer quelqu’un, préviens, qu’on sache s’il faut suivre ou non !
– Ciryis, où est-elle ? fit Zhao apeuré de ne pas la voir.
– J’y retourne ! » répondis-je m’envolant vers le haut de la Tour.
Dix secondes, c’est le temps que j’ai mis pour atteindre le haut, charger ma rage de l’Ours et supprimer les premiers assaillants. J’ai ensuite sorti la forme fumée de mon épée avec l’épée fantôme, une épée puissante et bleue qui me permettait de porter des coups à distance. Il m’a fallu à peine plus de temps pour supprimer tous les autres. J’ai atteint le bout de la pièce, à droite se tenait Ciryis. J’ai attaché mes deux armes au dos puis ai tendu ma main droite, portant l’anneau de contrôle du temps et celui des esprits vers elle.
« Je n’ai aucune intention de te faire de mal. Viens avec moi.
– Pourquoi m’avoir sauvé ?
– Tu m’as appelé Grand Roi. Pourquoi ?
– Le Grand Roi, le maitre du monde des démons, du royaume libre. J’ai vu, cet être habillé de violet et de rouge, ses vêtements, son costume si brillant, si classe, le tout orné d’or. Je l’ai vu, à travers ta rage, à travers ta colère, cette force ombrageuse, cet être de lumière.
– Je t’ai vu rejoindre Zhao, pourquoi ?
– C’est mon ami, enfin…
– Oui, je comprends. Tu peux descendre ou il faut que je te sauve de la bombe qui ne devrait pas tarder à faire tomber cette tour.
– Je ne sais pas voler.
– Alors accroche-toi, je t’emmène en sécurité. »
Je l’ai emmenée dans le jardin de la tour blanche, la tour de la citadelle avec mon logo flottant au-dessus. Je me suis installé sur un banc, elle à côté de moi.
« D’où est-ce que tu viens ?
– Aldor, je fais partie des quelques survivants du royaume du Roi. Et toi alors ?
– Aldorien, mon père est Aldorien, ma mère aussi. Mon père est un démon et ma mère un ange.
– Un nephilim ? Vraiment ?
– Moi, Leo Kryssen. Mon frère, Chester Kryssen et mon second frère cadet…
– Zhao Kryssen. Quelle éloge tu me fais à parler d’une tirade si brillante.
– J’ai l’honneur d’avoir le parler familiale. Bienvenu à Anathema, la citadelle des Saory.
– Pourquoi être venu me chercher ?
– Parce que j’ai retrouvé notre mère et qu’elle me l’a demandé. Tout simplement, tu étais une clé pour Akziel, un moyen de me faire plier s’il te gardait. Tu constituais une faille dans la guerre que je mène contre lui et je ne pouvais pas me le permettre. De plus, j’ai le sens de la famille, comme notre frère Chester.
– Tu dis que tu as récupéré notre mère…
– Je ne suis qu’un spectre, même pas élevée. Je ne suis presque plus rien pour vous mes fils.
– Je pourrais faire réunir le conseil, obtenir une audience et essayer de te le faire obtenir. Zhao n’a pas d’Ange, pourtant il m’en manque un dans cette liste.
– Les Anges ? demanda Zhao. N’est-ce pas qu’une légende raconté aux enfants pour dormir ?
– Celui que tu as vu tuer le clone est un Ange, Toshiie est celui qui m’est accordé.
– Comptes-tu vraiment obtenir une audience du conseil, ce n’est pas chose aisé tu sais mon fils.
– Je l’ai déjà fait, Victor peut me l’obtenir.
– Zhao, pourrais-je t’emprunter ton amie ?
– Avec plaisir mère. Que penses-tu qu’elle lui veut ?
– La même chose qu’à ma femme.
– Tu veux donc me trouver un Ange ? À qui penses-tu ?
– Lorsque nous étions dans la crypte, oh ! Et désolé si je perds le langage courant, souvent peu appréciable de nos jours. Dans cette crypte donc, Chester m’a parlé du dixième, Zwein, c’est celui que je n’ai jamais trouvé. S’il n’est pas revenu il te reviendra, sinon…
– Je resterais comme je suis. Je suis le plus puissant de la famille.
– Tu le serais si tu étais moins vantard. Ce n’est pas une grande qualité.
– Tu te crois plus modéré ?
– Je suis un produit de la folie mon père, comme Chester.
– Je suis le plus brillant, grand stratège, le plus modéré des deux. Je contrôle la glace et l’espace et je suis plus ange que démon, fit Chester qui arrivait derrière nous.
– Je suis plus puissant, grand guerrier, le plus audacieux des deux. Je contrôle l’électricité, le temps et l’espace et je suis plus démon qu’ange.
– Et moi, que suis-je alors ?
– Tu m’as l’air assez prétentieux, bon mélange de nous deux. Quelles sont tes spécialités à par le contrôle spatial ?
– Vous tenez vos pouvoirs de notre père, moi je suis quelque peu, différent ! dit-il s’envolant pour enfiler un vêtement noir.
– Un mage noir, pourquoi je n’y ai pas songé.
– Ton cerveau est trop lent Adam !
– Mais oui Chaz. Tes capacités vont m’intéresser. Je pense savoir où est-ce que tu vas me servir.
– À quoi penses-tu ? Quelle idée saugrenue t’est encore venue ?
– Vous le verrez, on n’a pas encore tout à fait fini. »