– Alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

Le monde semblait s’être arrêté. Il n’y avait presque plus de vie, dans tout ce qui avait été détruit. Le démon avait ravagé la Terre, pour en faire son royaume. Adam et Alix l’avaient stoppé, mais la désolation persistait quand même. De cet ancien temps, ne restaient que les deux héros, et Delsin, qu’Alix tenait dans ses bras.

Adam se rapprocha de sa femme, caressa la joue de son fils et regarda Alix dans les yeux.

– On va reconstruire cette Terre. Trouver les solutions, ramener son peuple. Je leur ai promis un Nouveau Monde, alors je vais le leur donner.

– Ce sont les derniers mots que je l’ai entendu prononcer. Je ne l’ai jamais revu depuis.

– Hum…

Cette entité robotique qui se tenait à mes côtés, je le connaissais depuis bien longtemps. Si je n’ai que peu croisé Adam depuis la Grande Guerre, ce Symbian m’accompagnait depuis des années.

– Quelque chose te dérange peut-être ? lui demandais-je.

– Cela ne m’explique pas la signification de ma naissance.

– C’est toi qui as décidé d’embrasser une autre puissance !

– Une puissance que nul ne peut toucher. Je te rappelle.

– Bien observé, mon ami.

– Pourquoi avoir permis à un Symbian d’entrer dans la balance ?

– Il y a toujours une raison, cesse de te tracasser pour cela. Quelque chose de bien pire nous entoure.

– Tu parles de la guerre contre les dragons ?

– Celle-là même.

– J’ai bien peur que ce soit un combat que vous ne pouvez gagner Ashal.

– Je le sais. Mais, peut-être devrais-je leur permettre de renaitre plus tard. Qui sait, certains affiliés aux dragons voudront peut-être les ressusciter.

– Ton ambition dépasse tes compétences, mon ami, reprit le Symbian.

– Ne me sous-estime pas. Il n’y a que la force de volonté qui peut restreindre un homme.

– D’où tiens-tu cela ?

– D’un peuple né pour faire la guerre.

Ailleurs sur Terre, le même jour.

– Tu penses qu’ils vont s’en sortir ? demanda la femme.

– Ils vont s’en sortir. Ils ont toutes les armes pour. Et un peu d’aide aussi, répondit l’homme qui se tenait à côté.

– Combien de temps ça va prendre ?

– Je ne sais plus. Une trentaine d’années, je suppose.

– C’est elle que t’a montré l’Horloge ?

– C’était elle. Bien différente de celle qu’on connait pourtant. Les cheveux, les marques sur le visage et le corps. Et elle est incroyable.

– Tu es fier d’elle, n’est-ce pas ?

– Tu ne l’es pas toi ? demanda-t-il à la femme.

– Je sais ce que c’est, d’avoir « le poids du monde » sur les épaules. Mais elle s’en sortira bien, elle a tout ce qui te rend si spécial.

– Elle a tout ce qui nous rend si spéciaux, répondit-il.

Mais à cette nouvelle époque, il existait déjà certains endroits sombres, certains endroits où l’on y faisait des choses que l’on ne pouvait avouer.

– Alors ? Comment ça avance ? fit l’homme encapuchonné.

– Toujours rien, Sedra.

– Que comptes-tu en faire ? Si elle ne te dit jamais rien ? s’étonna le troisième homme.

– Rassure-toi, il y a bien un jour où son père viendra la chercher.

– Et si cela n’arrive jamais ?

– Et bien, j’en prendrais le contrôle. Elle n’est pas moins qu’une arme pour eux.

Quelque chose approche. Quelque chose qui ressemble à une comète dorée venue d’un autre temps. Je ne suis pas grand-chose dans ce monde, peut-être devrais-je laisser la parole à quelqu’un d’autre…

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