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Partie 11 : Mystique
Vendredi 21 mars 2014, j’avais obtenu un conseil, mais j’y suis arrivé en retard, comme d’habitude. Le conseil avait déjà commencé que mes pas et ceux de Zhao résonnaient dans le couloir juste avant la salle. Je suis arrivé, sous l’œil désespéré de certain.
« Monsieur Kryssen, que me vaux cette visite ?
– Un service, même deux.
– Les étrangers ne sont pas admis au conseil.
– Je vous présente mon frère cadet. Zhao Kryssen. Prisonnier depuis ses premiers jours par Akziel.
– Qu’est-ce que ça peut nous faire ?
– Le dixième ange est toujours dans son corps original, désolé si c’était ce que tu souhaitais, repris Vozan.
– J’ai autre chose. Quelqu’un d’autre. Ma mère, fis-je alors qu’elle sortait.
– Par tous les Dieux, ce n’est pas possible !
– N’est-ce pas prétentieux que de jurer par vous-même messieurs ? dit-elle.
– J’aimerais que vous lui offriez grâce, après tout, j’ai débarrassé, avec mes alliés, presque toutes les troupes du traitre de la planète, vous pouvez m’accorder cette faveur.
– Je m’en chargerais.
– Mais vous êtes fou !
– Gregor…
– Vous voulez accorder l’élévation à une catin ?
– Ose traiter ma mère de la sorte une fois de plus et j’ose faire la pire chose qu’il existe dans ce monde ! fis-je, posé sur son bureau une flèche pointée vers sa tête.
– Leo je t’en prie. Je n’ai nul besoin de cela aujourd’hui. Certes c’est un idiot, mais je ne peux le remplacer.
– Alors je n’ai plus rien à faire ici, répondis-je en descendant.
– Tu possèdes un grand pouvoir, caché, fit l’un du côté sombre. Un héritage plus puissant que celui des Anges, un pouvoir dangereux. Lorsqu’il viendra ne le néglige pas, il peut te secourir comme te tuer.
– J’en tiendrais compte. »
Il ne restait plus que trois tours, une en Allemagne, une en Afrique et la dernière en Russie. On avait été convié à se rendre en Allemagne, Zhao avec pressenti quelque chose à propos de celui qui l’occupait. J’y suis parti avec lui et Raven. La tour était noire, avec des corbeaux et des vautours qui tournaient autour de son sommet. Nous avons passés la porte, qui s’est refermée presque aussitôt derrière nous. Nous sommes arrivés dans une grande salle, avec une sorte de trappe au milieu et un trône en face de nous.
« Lord Kryssen ! Quel honneur vous me faites !
– Oh ! Merde. Pourquoi il faut qu’il m’envoie les pires ordures de ce monde ?
– Peut-être parce que tu aurais dû me tuer il y a longtemps, dit-il en sortant de l’ombre de son siège.
– Vous vous connaissez ? demanda Raven.
– Effectivement. Zhao, Raven. Je vous présente Arwyn…
– Grand Mage et prêtre du nouveau monde.
– Ton nouveau monde n’existe toujours pas pauvre idiot.
– C’est à cause de toi !
– J’espère bien ouais. Bon, ramène-toi, qu’on en finisse !
– Tu ne penses tout de même pas que je vais me laisser faire. Non, c’est moi qui fixe les règles.
– Ben voyons !
– Première étape ! Question pour toi Leo, combien de fois portes-tu le nom de régicide ?
– Si je pouvais porter aussi celui de magicide, ça serait le rêve !
– Combien de gallons tu portes de ce titre ?
– Je ne sais plus, entre cinq et vingt. »
Il nous a transportés dans une salle du trône, dans un château. Je le connaissais, on y avait condamné un roi tyran qui torturait femmes et enfants. Cette fois-ci j’étais à sa place, dans le parloir, mes deux alliés dans deux autres. J’étais à genoux, les mains liées et attachées à mon emplacement. « Qu’est-ce que ça fait d’être à la place de celui qui perds Kryssen ? »
« Le sujet est condamné à mort ! fit le grand devant moi.
– Et tu comptes t’en sortir comment l’ami ?
– Faites-moi confiance. Il est négligeant, comme d’habitude. »
Ils nous ont menés sur une estrade à l’extérieur, attaché à des guillotines.
« Et maintenant ?
– Laisse-moi faire Zhao, je sais ce que je fais. »
Je devais être le premier, sauf que la lame de la guillotine a trouvé mon glaive en bas, dans un élan de force, j’ai brisé le bois qui m’attachait puis ais figé le temps pour détacher les deux autres à leurs tours. J’ai rapidement pris l’épée du roi qui nous condamnait avant que le temps ne redevienne normal puis je l’ai plantée dans son dos. Tout est redevenu normal et le régent est tombé en avant, laissant apparaitre ma silhouette.
« Montre-toi, tu ne gagneras pas avec de tel tours.
– Tu n’es pas drôle ! Je dois trouver plus dur encore. Je sais, bon voyage. »
Cette fois-ci c’était une époque bien connue, 14 juin 1307, c’était six mois avant que je ne supprime Tara, dernière fois que je la voyais avant que je ne reste aux côtés des templiers. On était sur le balcon du château de son père.
« Pourquoi les avoir rejoint, tu avais juré rester un assassin à jamais.
– Certaines choses n’évoluent pas comme je le voulais. Si je ne me rallie pas à eux, ils vont mettre ce monde en danger.
– Qu’est-ce qu’ils possèdent qui te fait si peur ?
– Imagine qu’il existe une arme assez puissante pour détruire le monde, forcer tout l’univers à recommencer depuis le début et que ces monstres l’ai en leurs possession.
– Tu veux la récupérer.
– Je dois la récupérer.
– Alors, qu’est-ce que ça te fait de ressasser tes vieux souvenirs ? dit-il me ramenant.
– Ne joue pas à ce jeu-là… »
Il m’a renvoyé dans un autre endroit, plus tard. Le jour de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, je me suis retrouvé sur la place depuis laquelle les meneurs avaient lancé l’attaque, ma troupe d’assassin dont j’étais le chef dans toute la ville. Le Paris de l’époque, rien n’était plus beau à mes yeux à cette époque.
« Dit-donc mais qui est cette dame, celle avec qui tu as trompé ta femme ?
– Amy Chang, la compagne d’Izidro. Il gardait l’autre partie de la ville, elle était ma nouvelle recrue, excellente, brillante. Ses capacités n’avaient d’égal, pas même moi. Que cherches-tu ?
– À te voir souffrir.
– Alors il en faudra plus.
– Comme tu voudras. Pendant que tu faisais ton tour, j’ai emprisonné des deux amis. Bon courage pour les retrouver. »
Je détestais cet homme, il était totalement fou et rien de ne l’arrêtait. Je le redoutais pour une chose, ce soit disant prêtre saurait me faire payer les crimes que j’avais fait, même si les récents évènements m’avaient aidé à me les pardonner. Il m’avait envoyé en haut de la tour, je n’avais d’autre choix que de descendre, si ce n’est fuir. Alors j’ai pris les escaliers, toujours alerté par le silence dans les deux premiers étages. Puis j’ai atteint le troisième, envahis par un vacarme assourdissant.
« Tient, tu n’es pas enfermé ?
– Tu ne penses tout de même pas qu’il allait me bloquer dans une cage. Avec des démons couverts d’eau ! Quel idiot.
– Tu m’épateras toujours Raven.
– Je sais, je suis là pour ça. Qu’est-ce qu’on doit faire ?
– Retrouver Zhao, je suppose avant qu’il ne nous retrouve.
– Je crois que le prochain étage est une mère de glace, je vais avoir besoin de toi. »
Je m’inquiétais pour Zhao, quel sort pouvait-il bien lui avoir réservé ? Nous avons atteint le prochain étage. Se tenait devant nous, une immense étendue, à perte de vue, uniquement de la glace et des montres qui rodaient au milieu.
« Comment il arrivent à bouger là-dedans ?
– Ils sont constitués de milliers de micro particules, chacune d’elle passe dans les espaces qu’il a entre les molécules d’eau. Tu penses pouvoir le dégeler ?
– Suffit d’y marcher dessus.
– Non, dit-il prenant un caillou à côté de lui, le lançant sur la glace qui se brisa aussi tôt.
– Bon, on va essayer. »
J’ai posé une main sur la glace, allumant mon cœur pour m’imprégner de la fumée. Je me suis senti d’un coup extrêmement puissant, comme si quelque chose d’autre voulait me donner son énergie pour me rendre plus fort. Toute l’étendu a pris une teinte orangée avec de fondre d’un coup.
« Et maintenant ?
– C’est un détail, dit-il chargeant son trident pour le lancer dans l’eau, je te fais un chemin ? reprit-il avant de séparer l’étendue en deux.
– Si je m’attendais à ça. J’imagine que j’y vais le premier ?
– T’imagine bien. Va, je te suis. »
Je n’ai pas compté la distance que l’on avait parcourue, ça me paraissait une éternité. Une heure plus tard, à mon avis, on atteignait l’autre rive et les escaliers pour descendre. Je m’y suis pressé pour y accéder, mais l’escalier menait à une falaise.
« Oh, on va y aller doucement.
– Rappelle-toi le message que l’Ordre porte au monde. “Leur vérité est un mensonge”
– OK, fis-je posant mes pieds dans le vide, alors que je me retrouvais dans le noir, Sakon ?
– Suis-moi, dit-il de sa voix grave, flottant devant moi.
– Avec joie. »
La seule chose qui nous éclairait était son pendule, une sorte de cristal vert dans une cage, attaché à une chaine qu’il tenait dans sa main. Je ne me suis pas préoccupé de ce qu’il y avait atour de nous, je l’ai juste suivi aveuglément pour pouvoir sortir.
« Ma lueur ne nous sauvera pas Adam.
– Toi aussi tu les as entendus ?
– Ils nous voient, ne nous entendent pas. Fait moi du bruit, ils n’iront pas loin.
– Ok chef. »
J’ai dégainé Arbitrer que j’ai collée à ce que je pensais être un mur pour faire faire une grande déflagration sonore. Sakon était un peu étrange comme Ange, personne n’avais jamais réellement su quelles étaient ses vraies capacités. Sur ce coup il utilisait la réverbération sonore pour localiser ces cibles. Quelques secondes plus tard, les quatre qui l’avaient attaqué se retrouvaient éventrés par sa lame croissant. Puis il a ressorti son pendule pour stopper les derniers. « Moi aussi je sais le faire » dis-je les voyants dans l’impossibilité de bouger. « Pas comme ça » répondit-il en les compressant sur eux-mêmes pour extraire leurs âmes. Il les envoya ensuite vers la sortie.
« Qu’est-tu vraiment Sakon ?
– Mes capacités commenceraient à t’étonner Adam ?
– Dans tous les cas je reste plus puissant que toi.
– Tu crois ! »
Il s’est retourné, déployant sa lame alors que j’avais déjà anticipé son attaque en sortant ma lance.
« Tu es certes puissant, mais tu manques de vitesse.
– Tu serais déjà mort sans moi ici.
– Je n’ai jamais dit que tu ne me servais à rien, juste que si tu devais t’opposer à moi, je gagnerais.
– Tu as toujours le dernier mot.
– Je suis entraîné pour ça, c’est normal. »
Nous avons continué notre chemin pour atteindre l’étage suivant. Une sorte de d’église, circulaire.
« Je me souviens de cet endroit.
– Dois-je me faire du souci ?
– Non, non je ne pense pas. Pourquoi vouloir me faire revenir ici ?
– Pourquoi ? Ceci est mon église mon cher Leo ! me fit Arwyn
– Et ? Je ne t’ai jamais tué, ni tué personne ici !
– Tu crois ? Laisse-moi te montrer. »
Il m’envoya dans une vision, plutôt apocalyptique. J’entrais dans cette pièce, au milieu des bancs, une centaine de personnes, même plus sur ces sièges. Tous étaient apeurés, comme si ma venue leur posaient un problème. Certains c’étaient levés pour s’opposer à moi et je les ais éliminés. Puis j’ai fini pas supprimer tous les autres. Dans le mode réel j’étais un peu différent, à genoux, la tête entre les mains, j’étais en train de souffrir de ma vision. À un moment j’ai senti quelque chose me lever, il me faisait flotter dans les airs, peut-être Sakon, et quelques minutes et beaucoup de bruit plus tard, on s’est déplacé. J’ai commencé à voir les choses d’un autre angle, jusqu’à ce que je bouge plus. J’avais retrouvé mon corps, enfin presque.
« Tient, un mort de plus !
– Qu’est-ce, qui es-tu ?
– Un de ceux qui ont été transformé en démons.
– Toutes vos âmes errent dans les limbes ?
– Ouais, jusqu’à ce que Leo supprime la tour, apparemment nous sommes transportés ailleurs après.
– Exact, avec vos corps humains. Ce qui qui me dérange c’est comment je suis arrivé ici ?
– Comme nous pardi.
– Tiens donc, comment expliques-tu que moi, Leo je sois mort comme toi ?
– Merde, si toi aussi t’est mort, comment on va sortir ?
– Si tu me suivais je pourrais de remettre en ordre Adam ! me fit une sorte de Sakon derrière moi.
– Qui, quoi…
– Forme fluidique. Tu crois que je suis si minable que ça Adam, je te l’ai dit, tu ne sais rien de ce que je suis capable de faire.
– D’accord, je l’admets, pardon, mais explique moi ce que je fais sous la forme d’un fantôme ?
– Je t’ai mis en “pause”, c’est une forme de stase pour t’éviter la souffrance des visions. Après le fait que tu sois un fantôme, me demande pas j’en sais rien, j’y suis pour rien. En attendant rejoins-moi si tu veux retrouver ton corps.
– Bon, je te laisse, faut que je vous sorte de là. »
Sakon avait une forme fluidique, un fantôme d’énergie duquel il tirait son énergie. Il était créé par son pendule et il le suivait partout. J’en faisais de même, j’ai rejoint sa forme humaine, avec mon corps qui flottait juste derrière. C’était le dernier étage avant la grande descente. Il était infesté de démons noirs, ces démons entourés de leur flot d’ombre.
« J’ai une question bête, si ça ne te dérange pas de me répondre pendant que tu te bats.
– Fait, j’écoute.
– Comment tu comptes de ramener ?
– Si je savais comment tu étais sorti.
– Parce que tu crois que je le sais ?
– J’en doute. Je reviens ! »
Son fantôme s’en alla pour rejoindre son pendule qu’il tenait entre ses deux mains. Il le transforma en un flux de particules qui suivait ses mains. Il le fit s’éparpiller à travers la cinquantaine d’ennemis, il agissait comme les âmes de Toshiie, sauf que les particules changeaient toute chose en leur forme. Il le manipulait avec un style de combat assez particulier, une sorte d’art martial peu commun, un peu comme mon style du tigre.
« Tient donc, l’âme d’un enchainé !
– Euh… fis-je me retournant à cause de la voix. Non, non, non. Je crois que ne préfère encore survivre.
– Personne ne résiste au grand chasseur d’âme Vantiag.
– Sakon. Je peux avoir ton aide ? Merde il ne m’entend pas.
– Comment tu comptes t’échapper ?
– Je ne m’échappe pas, je fuis ! »
J’ai détalé à toute vitesse de l’autre côté, vers Sakon. Il était en train de régénérer son fantôme. Entre moi et mon corps s’est interposée Eva, qui revenait du conseil, je me suis senti légèrement différent après l’avoir traversé. Quelques secondes plus tard, Sakon reprenait mon corps pour le jeter dans les airs pour que je passe à travers. J’en ai repris possession sans difficultés, juste en me posant violemment, Drago Angelo à la main. Je me suis relevé, mon épée sur l’épaule.
« Euh, je crois que je vais y aller.
– Je ne t’ai pas autorisé à fuir !
– Pourtant tu l’as bien fait !
– Oui, mais juste pour retrouver mon corps, répondis-je me tournant vers lui. Maintenant on échange les rôles ! »
Je suis parti vers lui, laissant ma lame toucher au sol, la gâchette de charge enfoncée. J’ai déployé trois clones derrière moi, puis l’ai frappé avec la pointe de ma lame en trois fois, avec la latence de mes clones pour lui briser sa garde et lui toucher le cœur. Je l’ai lancé dans la fosse, la seule sortie de cette pièce.
« Pourquoi il faut toujours que ce que tu fais soit spectaculaire ?
– Parce que c’est dans mes gènes ! dis-je me mettant devant la descente. Comment je peux supprimer des démons fluidiques ?
– Une bonne frappe d’énergie ça devait le faire. Seulement je ne survivrais pas à la chute.
– Je pense que si, dis-je regardant Eva, attends cinq secondes pour sauter après moi. Si tu me fais confiance tu ne craindras rien.
– J’ai le choix ?
– Pas tellement. On se retrouve en bas ! »
Comme toujours, je me suis lancé en piqué, la tête en bas. Il devait y avoir une centaine de mètres, je les ais parcourus en à peine une minute. À quelques mètres du sol, j’ai commencé à me retourner, j’ai utilisé mon arc pour ralentir le temps tout juste au niveau du sol puis j’ai attrapé la main d’Eva pour finir mon tour et utiliser son énergie Saory pour faire la plus puissante rage de l’Ours que j’ai faite. J’ai commencé à m’avancer dans le flot de particules alors que Sakon arrivait, ralenti dans sa chute.
« Où est-ce qu’on va ?
– Si il est logique, je n’y crois pas, mais bon, mon frère devrait se trouver juste au-dessus. Comme toi tu étais à l’avant dernier.
– Comment tu savais que je serais ralenti par ton truc là ?
– Contrôlé par l’esprit, si je veux que tu sois ralenti, tu le seras, sauf si on me tue avant bien sûr. Bon, toujours pas décidé à y aller ?
– C’est comme si quelqu’un nous suivait, tu sais, une sorte d’ange endormi.
– Bah si ils nous attaquent, on les détruira, content ? J’aimerais retrouver mon frère moi.
– OK, ça va, je suis. »
On est monté à l’étage, c’était un grand désert, avec un long chemin qui commençait en haut de l’escalier. Une sorte de brume flottait au-dessus du sol, plus de la fumée venant de nulle part.
« Je crois que ton frère est plus comique qu’il ne le parait.
– Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
– Un immense terrain vaste et vide dans une si petite tour !
– Et tu penses que le nôtre est mieux franchement ?
– Leo… fit une voix résonnante.
– Tu n’as rien entendu ?
– Non, rien d’anormal que toi qui devient barjo.
– Très drôle. Je ne plaisante pas…
– Leo ! refit cette même voix.
– Moi j’y vais, fait ce que veut l’ami. »
J’ai utilisé la brume et la cristallisation pour rejoindre la source. J’ai retrouvé Zhao commençant à flotter, puis il s’entoura d’une immense tornade d’énergie violette pour éliminer ses assaillants. « Contrôle ceux qui sont derrière ! » me fit Zhao dans con enfer de magie. J’ai commencé à faire comme lui, lâcher de quelques centimètres le sol pour me connecter aux personnes derrière. Il y avait aussi des humains, ces derniers ne sont pas restés sous mon contrôle. Zhao sorti de sa tornade, se tournant vers moi alors que j’avais les lunettes repliées et les yeux illuminés d’une couleur dorée.
« Que comptes-tu en faire ?
– Je vais avoir besoin d’eux pour avancer. Tu penses pouvoir les garder ?
– Bien sûr. Va je te suis.
– Ils ne vont pas partir ?
– Non, ils me suivent comme des petits chiens. Plus des zombies quand même. »
On avait rejoint le sentier et Sakon qui l’avait suivi. On s’est arrêté lorsque qu’on s’est trouvé en face d’une stèle placée au centre du chemin.
« Attendez une minute, fis-je posant ma sphère de contrôle et montant sur la stèle, je sens que ça va devenir intéressant.
– Pourquoi parce qu’il y a deux chemin ? Laisse ta folie nous guider dans le pire des deux, tu nous en sortiras bien.
– Très drôle Sakon. Ecoutez plutôt ça. “L’ange possède la voix de la raison, le démon celle de la destruction. Le plus courageux vous mènera aux enfers, le plus audacieux en arrière.” Qui je choisis, l’ange à gauche ou le mec un peu bizarre à droite.
– Gauche, fit Sakon.
– Droite, fit Zhao.
– Bon, tout droit !
– Tu n’es pas sérieux ?
– Bien sûr que non. Je prends la voie du démon.
– Génial, on va tous crevé !
– Tu ne veux pas être un peu plus optimiste Sakon, pourquoi tu ne veux pas me faire confiance ?
– Je n’ai pas envie d’accorder ma confiance à quelqu’un qui ne me fait pas confiance.
– Comment ça je ne te fait pas confiance ? Je t’ai massacré quand tu m’as rendu légume tout à l’heure ?
– Non.
– Bon, est-ce que j’ai pensé que tu ne m’aiderais pas à rentrer dans mon corps, toujours non. Je ne peux pas me permettre de m’allier à des personnes à qui je n’ai pas confiance Sakon.
– Sur ce point tu n’as pas tords. »
Nous avons avancé le long du chemin pendant peut-être une heure. Puis nous sommes arrivés sur un plateau de verdure, qui passait en descente vers une étendue d’eau. Nous avons traversé la partie plate alors qu’une chose est sortie de l’eau. Une sorte de géant, une immense statue de pierre, au cœur énergétique. Deux grandes épées à la main et des anneaux à moitié cassés qui lui volaient derrière le dos.
« Qu’est-ce que c’est ?
– Un géant ancestral. Comment il est arrivé là ?
– La question est comment le tomber ?
– Il faut rentrer dans son cœur. Pour ça, c’est toi Sakon qui pourra le supprimer. La seconde chose est que mon golem ne sera pas assez grand pour le combattre.
– Ta force seule ne suffira pas, je vais te donner quelque chose pour t’aider. »
Zhao se remit à flotter, changeant les tons du plateau pour ceux que l’on avait avant, une brume sur le sol, colorée par l’or que projetais le soleil au loin. Le sentier sur lequel nous étions pris un ton rouge et une longue ligne d’énergie en parti pour passer autour de Zhao et s’en aller vers le ciel. Des morceaux de roche commencèrent à apparaitre autour de lui pour remonter le long de cette colonne rouge. Petit à petit un amas se créa et pris la forme d’une pyramide retournée. Son cœur était rouge et une lueur bleue s’émanait d’une énergie qui flottait autour. Quant à Zhao, seule sa silhouette noire nous revenait, les deux points lumineux qui se trouvaient sur son torse projetaient une lumière bleutée dans un halo brumeux. Cette chose en pierre m’était destinée, elle devait augmenter mon golem pour détruire l’ancestral. Il la fit se déplacer pour qu’elle me tombe dessus. Au même moment je déployais mon golem pour assimiler toutes les nouvelles reliques. Mon golem était aussi grand que lui, j’ai alors descendu la pente en deux pas pour me trouver en face.
« Je suis le gardien de la porte des ténèbres, quiconque veut passer devra affronter mon épreuve.
– Je suis Knyro, golem de reliques et j’accepte ton épreuve.
– Qu’il en soit ainsi. Gagne celui qui élimine son adversaire en premier.
– Je sens que ça va devenir marrant. »
On se rendait coup pour coup, même si le combat n’était pas vraiment égal, il avait deux grandes épées et je n’avais que mes poings pour me défendre. J’ai bataillé dix minutes avec lui m’apercevant que si je ne le démunissais pas d’une partie de sa force je ne le vaincrais jamais. Je me suis décidé, je me suis rué sur lui, attrapant l’épée qu’il tenait dans sa main gauche et lui ai coupé une jambe dans mon élan.
« Tu n’aurais pas dû faire ça.
– Je savais bien que je ne t’aurais pas de cette manière, ce n’était pas mon but.
– Tu vas regretter ton action.
– Allez, attaque, je t’attends. »
Il décolla du sol et commença à charger une boule d’énergie devant son torse, entre ses mains. Il me l’envoya de toutes ces forces. J’ai réussi à le bloquer entre mes mains, la force de l’attaque me fit reculer d’une vingtaine de mètres. C’est les reliques de Zhao qui m’ont permis de supporter l’énergie sans faire fondre les miennes. J’ai ensuite absorbé cette énergie dans mon bras droit pour lui frapper le torse vidant cette énergie. Sakon a ensuite utilisé mon corps de géant pour atteindre son torse et lui passer à travers. Il utilisa je en sais quelle magie pour le détruire. J’ai ensuite repris ma force normale, me tournant vers Sakon qui s’amusait dans l’eau.
« Cette étendue d’eau n’a pas de fin.
– Donc ? Où est-ce que l’on va ?
– Dans l’eau.
– Génial. Et je parie que c’est moi qui guide ?
– Exact. »
J’ai utilisé la cristallisation pour me déplacer plus vite et trouver le chemin à emprunter. J’ai passé dix minutes sous l’eau pour trouver une sortie qui menait à l’étage suivant.
« Tout va bien Adam ?
– Ouais, je, je me sens vide c’est tout.
– Il savait que tu passerais par-là, il en a profité pour drainer ton énergie. Laisse-moi une seconde. »
Il leva son pendule et le fit pointer en ma direction, j’étais appuyé contre un mur quand j’ai senti cette force passer à travers mon collier et mon cœur.
« Merci l’ami.
– Est-ce que tu sais vraiment ce qu’il te veut ? C’est vrai, j’ai l’impression qu’il s’acharne sur toi depuis le début.
– J’ai détruit son monde idyllique, ce n’est qu’un hérétique aveuglé par sa foi trop naïve pour être vraie.
– Et en vrai ? demanda Zhao.
– J’ai supprimé sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, ses parents, quasiment toute sa famille, sauf lui.
– Pourquoi ?
– Crois-tu qu’il est bien de faire un monde érigé sur une foi mystique qui lui permet de contrôler tout le monde ?
– Vu comme ça.
– Dernier étage, fit Sakon.
– Regardez qui est de retour, c’est mon vieil ami.
– Prêt à te botter le cul, ramène toi.
– Pas tout de suite. J’ai encore quelque chose à te montrer. »
Nouvelle vision, c’était tous les souvenirs des assassinats de sa famille. Il avait touché quelque chose en moi. Il m’en sorti à ce moment et je me suis rapproché de lui, me plaçant derrière lui, face à mes alliés. J’étais presque inconscient, enfin c’est ce que je faisais croire.
« Vous voyez, il est avec moi, comme il aurait toujours dû l’être.
– Adam ! Réveille-toi, sort de cette vision »
Je n’ai pas répondu. J’ai juste fait un signe. À ce moment, Arwyn s’est mis ne tête qu’il pouvait ce qu’il voulait de moi. Il m’envoya une dernière fois dans une vision. Dans celle-ci, on était dans une étrange maison, dix-huitième siècle certainement. Il y avait trois personnes dans la pièce, un médecin, Nikki allongée sur le lit et un homme étrange. Nikki était en train d’accoucher d’un enfant apparemment de cet homme qui était Arwyn. « Et oui, ta femme m’a donné un fils, ça t’étonne hein ! » Une aura noire commença à s’émaner de mon corps. J’étais déjà sorti de sa vision cette fois-ci alors qu’Arwyn se tournait vers les deux autres. Ce mot me revint en tête lors qu’Arwyn le prononça, l’héritage. Cette forme de Leo qui était apparu la première fois, contre Lojin était revenue. Il planta alors ses doigts dans le dos de son adversaire, serrant la colonne vertébrale pour le lancer à l’autre bout de la pièce.
« Que, comment ? Comment as-tu pu sortir de la vision ?
– Aucun réalisme.
– Comment ça ?
– La période. Nikki était déjà morte ! Le réalisme, Nikki ne peut pas avoir d’enfant.
– Quoi, mais qu’est-ce que tu racontes ?
– Appareil génital défaillant.
– Ce n’est pas vrai !
– Je vous ais supprimés après sa mort. Tu ne la connais même pas. Et ça n’empêche que tu continues à te vider de ton sang.
– Je vais te faire payer tes meurtres !
– Déjà payé. Vais en finir avec toi.
– Écarte-toi ! Éloigne-toi de moi.
– Aucune chance. »
Je n’avais encore tout découvert de cette forme, il s’avança vers lui alors qu’il déployait une sorte de fouet en chaine qu’il replia pour former Drago Angelo. Violemment il se téléporta derrière lui dans un flot d’ombre et utilisa son élan pour couper une jambe à Arwyn.
« Mais tu es dingue !
– De quoi tu te plains ?
– Tu viens de me couper une jambe.
– Oh ! Au temps pour moi, dit-il se retournant et jetant sa lance sur la seconde jambe d’Arwyn, plus rien à critiquer.
– Je vais te le faire payer ! Crois-moi !
– Comment ? En courant vers moi ?
– Je n’ai pas besoin de mes jambes pour ça. »
Il essaya une nouvelle fois d’entrer dans ma tête. Il réussit dans pour autant me contrôler. Inconsciemment je me suis mis à regarder mon bras droit et son allure énergétique.
« Je ne te servirais à rien.
– Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ?
– Pas la peine de rentrer dans ma tête. Plus solide que mon corps cristallin.
– Mais, arrête ! »
Il s’est violemment téléporté vers lui, apparaissant au-dessus de ce qu’il restait de son corps. Il attrapa ses bras pour les lui arracher.
« Maintenant du arrêtera de me faire chier.
– Où est-ce que tu vas ? Je n’en ai pas encore fini avec toi !
– Moi si » répondit-il lançant quelque chose sus son corps alors qu’il partait.
Il lui avait posé une sorte de bombe, mais était parti très vite en volant. Les deux autres avaient certainement suivi pour rejoindre la Tour. Lui avait atteint sa tour dans la citadelle. Eva l’avait rejoint quelques minutes plus tard.
« J’ai l’impression de voir Eddy.
– Pourquoi est-ce qu’il revient ?
– A cause de ta colère, il est le fruit de ta puissance et elle sa source. Ce n’est pas la première fois qu’il apparait ?
– Non.
– Apprend à le canaliser. Sa force te sera utile, mais elle peut être dangereuse si tu ne le maitrise pas. Regarde-moi.
– Je…
– Il existe une autre part de toi qui reste enfouie et que tu dois découvrir. C’est celle-ci qui te permettra de contrôler celui que tu es en ce moment. En attendant si elle revient, je la ferrais disparaitre.
– Je te remercie.
– Je pensais que tu avais une certaine maitrise de ta colère mon fils.
– Oui, en général. Seulement il y a certains souvenirs du passés que j’aurais voulu éviter et refaire, je m’en veux toujours aujourd’hui.
– Quelle est celle qui te pose le plus problème ?
– La mort de Nikki. J’ai tout fait pour l’éviter jusqu’à ce jour et je n’ai pas pu la sauver.
– Tu ne peux pas tout changer, pourtant regarde-les, ils te suivent tous, ils ont confiance en toi. Tu es leur icone et si tu flanche alors eux en ferrons autant.
– Tu as raison, je n’ai pas le droit de me laisser aller.
– Tu sais, cette force, tu en auras besoin et arrivera un moment où elle se dévoilera comme elle le devra.
– Suis-je le seul à l’avoir ?
– Non, normalement Zhao et Chester aussi l’ont.
– Alors pourquoi il n’est jamais apparu ?
– Parce qu’ils n’ont jamais atteint le point de colère que tu as atteint. Tu veux que je te laisse ?
– S’il te plait oui. »
Comme d’habitude je me suis appuyé sur la rambarde de l’immense terrasse, j’admirais ce qui se passait dans la ville. Tous ces personnes heureuses, faisant leurs vie comme bon leur semblaient. J’ai même aperçu les parents adoptifs de Leo.
« J’ai l’impression que ton courage est en train de s’en aller Adam, que ce passe-t-il ?
– Je me sens de plus en plus touché par ce que tu as vécu, au début ça me laissé quelque peu indifférent, mais maintenant j’ai l’impression que c’est moi que ça touche.
– C’est tout à fait normal, plus le temps passe et plus nos âmes se rapprochent, pas au point de ne faire qu’un, mais assez pour que la différenciation entre nous deux soit plus faible.
– Mais je suis en train de perdre toute mon envie, tout ce que tu m’as appris, tout ce qui a fait que j’ai accepté de me battre avec toi.
– Tu as l’impression de te battre uniquement pour toi-même, c’est compréhensible, toutes tes actions ne te ramène aucun mérite, du moins à ce que j’en sais.
– Alors comment veux-tu que j’ai l’envie de retourner me battre ?
– Il suffirait que l’on te montre que nos actions on de la valeur, mais surtout qu’on porte plus de reconnaissance à toi qu’à moi.
– Sans toi je ne serais pas là.
– Sans toi je serais encore mort. L’un sans l’autre nous serions rien, mais mon nom n’est plus à faire, le tient si.
– Qu’est-ce que tu veux que je fasse alors ?
– Patiente.
– Rien de plus ?
– Non, c’est l’une de tes plus grandes vertus, exploite-là. »
Il avait réussis à me redonner un peu le moral, pourtant il y avait quand même un tas de question qui me trottaient dans la tête. Je n’ai pas voulu me torturer avec ça alors je suis parti me mettre sur un banc dans je parc, allongé, faisant uns sieste au soleil.
« Tient Leo, qu’est-ce que tu fais là ?
– Rien Zhao, j’avais besoin de me reposer.
– On m’a dit que tu dormais beaucoup.
– Qui t’a dit une connerie pareille ?
– Sieg.
– Ce n’est pas vrai. Mon cœur me permet de me passer du sommeil, ça devient un luxe pour moi et j’en profite certaines fois.
– Ton cœur ?
– Quand je suis parti dans le futur pour chercher Adam, j’ai eu un petit accident. J’ai traversé une vitre et fini dans un écran. Résultat, le corps couvert de verre et six mois dans le coma.
– Quand même, comment tu t’en es sorti ?
– À cette époque existe quelque chose que nous n’avons pas encore, une avancée technologique appelée augmentation. Ce sont des organes ou membres du corps remplacés par des machines, bioniques. Problème, elle nécessite une quantité d’énergie énorme. Pour me sauver Sieg m’a remplacé presque tous les éléments de mon corps, les bras, les jambes, les yeux, d’où les lunettes et le cœur. J’ai une machine mécanique qui fait tourner le sang et une source d’énergie, du Técéros bleu.
– Mais il ne te gêne pas ?
– Non, je ne le sens pas. Mes bras non plus, j’ai vraiment l’impression d’avoir mes vrai bras, pourtant ils sont bioniques.
– En tout cas je n’aurais jamais imaginé que tu étais si puissant et que tu te battais aussi bien.
– Ce n’est pas parce que tu m’as vu comme ceci que je suis forcément le plus puissant d’entre nous.
– Un peu quand même.
– J’en suis loin, même dès notre naissance, Chester m’a toujours dépassé, plus rapide, plus puissant, plus tactique.
– Mais maintenant c’est l’inverse.
– Ses capacités sont presque innées chez lui, si je suis puissant c’est grâce à mes entrainements acharnés et à Sieg.
– Mais de rien ! dit-il passant à côté.
– D’accord, repris-je en riant, j’ai encore énormément de boulot à faire encore.
– Comme quoi ?
– Maitriser ma colère, si dans majorité des cas jusqu’ici elle n’a fait que m’aider, réveillé Leo dans le corps d’Adam, puis Toshiie. Si je ne la contrôle pas elle peut devenir dangereuse, aussi bien pour moi que pour les autres.
– Assez parlé de toi. Quelle est cette ville sublime que tu nous as construite.
– Anathema. La citadelle des Saory, tu n’en as jamais entendu parler ?
– Je te rappelle que j’ai été enfermé depuis ma naissance.
– Effectivement. Pour faire court c’est un héritage, celui du premier peuple de la galaxie. Les Saory, c’est eux que l’on est allé voir pour l’élévation d’Eva. Ils sont à l’origine de beaucoup de choses dans le monde, les Anges que nous possédons, les reliques qui me donnent mes pouvoirs d’enchainés. On dit que ce cadeau aurait été fait par le conseil à ceux qui ont terrassés le seul qui a été capable de les anéantir.
– Celui contre qui on se bat ?
– Heureusement non, si c’est vrai il aurait été tué par Grey et Crimson et les clés auraient été données à leurs filles.
– Au final, à quoi elle te sert ?
– C’est l’affirmation de ma puissance. Lorsque j’ai tombé Barabas, le chef des medias véreux que contrôlait Akziel, j’ai découvert qu’il avait posé sa cité, la ville appartenant à son père, Yukon.
– Ciryis t’appelle Grand Roi, pourquoi ?
– Je ne sais pas, je ne sais pas qui c’est, juste qu’il est en moi.
– Combien de personnes tu possèdes en toi ?
– Fondamentalement, Adam, Leo, Toshiie, Yukon, Nova, Taigon. Si j’ignore les plus de mille âmes damnées que possède Toshiie.
– Tu n’entends pas des voix ?
– Non, sauf celle de Leo. Quand j’ai besoin de lui il intervient, généralement je suis plus présent que lui, nous sommes presque une seule personne au final.
– Et tu n’as aucun problème à te différencier de lui ?
– Non, on n’as pas la même voix, la même posture, la même image. Ni les mêmes armes ou pouvoirs.
– Arwyn, qu’est-ce qu’il utilisait dans ses visions pour te faire autant souffrir ?
– Certains passages de ma vie que je regrette encore aujourd’hui, comme les fois où j’ai été obligé de m’allier avec mon ennemi pour éviter la destruction du monde, les meurtres que j’ai été obligé de faire avec eux.
– Tu disais que Nikki ne pouvait pas lui avoir donné d’enfant, c’est vrai où c’était un moyen de le déstabiliser.
– C’est vrai, d’après toi, est-ce que j’aurais osé mentir sur ce coup-là ? Puis depuis le temps, tu ne penses pas que j’aurai déjà un fils ou une fille ?
– Mais, si ce n’est pas trop indiscret, si tu veux avoir des enfants, comment tu vas t’y prendre ?
– Est-ce que, comme on l’habitude dans la famille, tu as observé tous mes coéquipiers ? Si oui, quelle différence notable tu leur trouve ?
– Oui, ils ne sont pas tous pareils. Sieg est très étrange. Raven, et beaucoup d’autres sont dans une apparence différente, leurs tenues sont trop différentes de celles qu’ont les autres humains. La copine de Chester est un peu étrange aussi, Rosie je crois. Et toi et Virginie c’est ça ? Vous êtes les seuls qui ont gardés une apparence humaine. Je comprends maintenant pourquoi elle, mais pourquoi toi ?
– Je ne peux pas me supprimer, garder que Leo ou Adam m’est impossible, nous sommes trop différents pour qu’on soit qu’une seule personne.
– Mais, ton corps de va pas te poser de problèmes ?
– Non, cette partie n’a pas été touchée, enfin presque pas.
– Où est-ce qu’on va après ?
– En Afrique, mais je ne pense pas avoir besoin de toi. C’est Amy qui m’accompagnera, certainement avec Virginie. Je te recruterais pour la dernière tour.
– En attendant, qu’est-ce que je peux faire ?
– Au choix, sois tu te reposes, sois tu te bats contres ceux qui osent nous attaquer, il n’y en a pas tous les jours. Sois tu vas provoquer les troupes d’Akziel aux bords de sa cité pour t’amuser.
– Je trouverais bien quelque chose. Bon courage. »
Je me suis décidé à retourner sur la Tour. La première chose que j’ai faite c’est aller voir Ciryis, la copine de Zhao. Elle était installée sur la rambarde du grand plateau.
« Mademoiselle.
– Adam. Comment s’est passé cette mission ?
– Comme d’habitude, pas très compliqué.
– Un peu vantard non ?
– Tu demanderas à Zhao.
– Mouais.
– Une question, Tu m’as dit que tu venais du royaume déchu.
– Aldor six. Oui, pourquoi ?
– Tes parents en étaient originaires ?
– Oui, pourquoi ces questions ?
– Si je comprends bien, tu es un démon d’Aldor Six.
– Oui, ça te pose un problème ?
– Non, je me demande juste si tu as découvert tes capacités.
– Mes capacités ? Non, pas que je sache.
– Tout démon à une capacité attitrée, souvent héréditaire de ses parents, celui avec lequel il est le plus compatible.
– Tu crois que tu peux m’aider à les débloquer ?
– Tout seul non, pas trop le temps puis pas trop là pour ça. Va voir Sieg, il t’aidera beaucoup plus que moi.
– Dit, tu penses que je pourrais m’entendre avec ta copine ?
– Virginie ? Pourquoi, tu te sens seule ?
– Ben…
– Elle n’est pas la seule fille dans cette Tour, Ariel, la femme ce Chester. Alexia, Sia, les sœurs parallèles. Tara, une ancienne amie de longtemps, elle est humaine par contre. Zafina, arrivée y’a pas longtemps.
– Quand même pas très équilibré.
– Je sais, il y a plus d’homme que de femme, y suis-je pour quelque chose si certain sont incapables de garder une copine plus de deux semaines ?
– Uniquement de leur faute. Mais pour la tienne, parce que, vous êtes quand même trois frère et j’aimerais quand même bien m’entendre avec au moins vos femmes.
– Logique. Elle n’est pas chiante, je pense que tu t’entendras bien avec elle.
– Je te laisse, faut que j’essaie de retrouver Zhao.
– Dans son appartement. »
Je suis ensuite parti voir Sieg qui avait aménagé un coin avec des fauteuils dans son labo. Il y était avec sa fille.
« Tient donc, Emeline, que viens-tu faire ici ? fis-je prenant place dans un fauteuil.
– Je peux te retourner la question Leo.
– Je suis comme toi Sieg, rien n’est normal avec moi.
– Non, je serais toujours pire que toi là-dessus.
– Je suis venu pour toi Adam.
– Tient donc, et qui veux m’envoyer un message pour que tu sois ici ?
– Un certain Sinero. Ennemi apparemment.
– Qu’est-ce qu’il me veut ?
– Il te demande dans la tour en Afrique. Il dit qu’il a le moyen de te faire tomber définitivement.
– Il est vraiment aussi idiot ?
– Je ne sais pas, moi je ne fais que transporter son message.
– Qu’est-ce qu’il peut avoir en sa possession pour qu’il croie qu’il peut me tuer ?
– Pourquoi croire ?
– Tu penses vraiment qu’il le peut ?
– Ouais, tu as raison.
– Sieg, est-ce que tu pourrais me dire que cette tour contient ?
– Rien d’anormal, répondit-il, la tour me parait comme toutes les autres.
– Tu viendras avec nous Emeline, je sens que tu vas pouvoir m’être utile.
– Comme tu voudras.
– Sieg, je te conseil de lui donner une de tes armure, on sait jamais ce qu’il peut y avoir.
– J’y penserais. Qui prends-tu ?
– Amy. Je pense qu’elle me sera utile. D’un autre côté, est-ce que tu pourrais en savoir plus sur la tour de Russie.
– La dernière tour. D’accord, avec qui tu y vas ?
– Zhao et Chester.
– Familial, je vais m’en occuper.
– Merci l’ami. À plus tard.
J’ai abandonné la petite famille recomposée de Sieg pour rejoindre la mienne. Du moins Virginie dans mon appartement. Elle devant la fenêtre, en train de regarder la ville.
« Qui est-ce que tu regardes ?
– Tu sais, je me demande comment serait les choses sans nous. D’abord comment il serait sans les interventions de Leo.
– Inexistants. Le Trésor des Ages entre les mains des Templier la planète ne serait plus.
– Tu es très pessimiste sur ce coup-là.
– Non, plutôt réaliste, fis-je en sortant de la cuisine un verre à la main.
– Sans toi, sans nous. Où est-ce que je serais sans toi ?
– Je ne sais pas, répondis-je me mettant derrière elle, certainement encore dans le lycée. D’un autre côté ce n’est pas toi qui as choisis d’avoir Nikki, c’est elle qui t’a choisi.
– Tu veux en venir où ?
– Que dans tous les cas, il ne faut pas étudier où tu serais sans moi, mais où tu serais sans Nikki.
– Tu n’as pas totalement tords.
– Je me demande comment notre vie sera lorsque tout sera fini.
– Tu penses déjà à ça ?
– Je ne pense qu’à ça ! Je veux mettre fin à cette guerre interminable. C’est normal que j’imagine comment sera notre vie. Puis ça ne devrait plus trop tarder.
– Donc, comment tu imagines ça ?
– Je pense que je déserterais la Tour.
– Pourquoi ça ?
– Je préfèrerais une maison dans le genre de celle de mes parents, ou même là leurs, mais je la mettrais flottante, au-dessus de la citadelle ou de Dvirel.
– Une maison flottante ?
– Ouais, ça serait génial, puis bien fait ça pourrais avoir de la gueule.
– À voir.
– Mais il me manquerait encore quelque chose.
– Comme quoi ?
– Tu vois, on s’évertue à supprimer la menace sur la planète et la reconnaissance de ceux qu’on sauve est quand même très faible.
– Tu te plains de ne pas être célèbre ? Toi ?
– Non, pas être célèbre, juste voir que ce qu’on fait pour eux les touche. Tu vois, comme quand tu rends un service à quelqu’un et qu’en retour il te remercie. Ça me suffit largement, mais je ne le vois pas dans ce que l’on fait.
– Oui, je vois ce que tu veux dire. Un peu comme du respect pour ce que l’on fait. Au moins tu as le mien.
– Tu sais j’ai pensé à quelque chose. Je suis en train de me demander si je n’ai pas eu fils, il y a quelques années.
– Un fils…
– Rien ne me prouve qu’il soit encore de ce monde, il faudrait qu’il ait hérité de mes capacités.
– Pourquoi tu as réfléchis à ça ?
– Arwyn, celui qui était la dernière tour m’a fait voir une vision, tu lui donnais un fils, vu l’époque tu étais déjà partie.
– Et ?
– Et je me suis demandé si à cette époque il n’y avait pas une personne que j’aurais pu mettre enceinte, une américaine.
– Tient donc.
– Aucune jalousie ?
– Pourquoi ? Je n’étais plus de ce monde, tu étais certainement plutôt effondré. Je peux le comprendre.
– Vraiment ? Je savais que tu n’étais pas spécialement jalouse, mais pas à ce point.
– Pourquoi tu me parles de ça Adam ?
– Je me disais que j’en voulais un, je me suis dit ça quand ma mère m’a parlé de Zhao.
– Oh ! Tu veux qu’on essaie ?
– Je n’ai pas dit que je le voulais tout de suite princesse.
– Ça coûte rien d’essayer tu sais.
– Si, tu vas fatiguer mon cœur.
– Mais non, c’est ce que tu crois. Allez, viens.
– D’accord, comme tu voudras. Tu sais que tu es géniale princesse.
– Ouais, je sais. »
Partie 12 : Humanity
Lundi 7 avril 2014, mon adversaire avait fait sa requête dans les règles de l’art, une demande par messager. Je trouvais juste prétentieux le fait qu’il ose prétendre qu’il pouvait m’anéantir. J’étais dans le labo de Sieg, j’attendais ceux qui devaient m’accompagner. Il avait la télévision d’allumée et quelque chose qui passait m’a interpellé.
« Flash spécial. Nos journalistes viennent tout juste d’arriver sur la zone pour nous communiquer l’information. Certains parlent d’émeute, d’autres de rassemblement. Un nombre encore inconnu de personne s’est étrangement rassemblé devant la tour qu’occupe les mystérieux étrangers venu d’une autre planète. Leur intention est encore inconnue. Veulent-ils qu’ils partent ou les remercier ? Nos journalistes sur le terrain vont nous en dire plus.
– Sieg ? Elle a raison ?
– Je ne pense pas qu’elle dise n’importe quoi, il y a effectivement un bon paquet de personne devant la Tour.
– Je vais voir ça moi-même. »
J’ai quitté le labo pour rejoindre le plateau principal, je me suis rapproché de la rambarde pour regarder en bas. Je n’ai pas pris le temps de compter, mais il devait y avoir plus d’un millier de personnes. Une masse qui apparemment attendait mon arrivait car lorsqu’ils m’ont aperçu, ils se sont mis à scander mon nom. Je n’ai pas voulu les snober, je me suis jeté dans le vide pour les rejoindre et je me suis mêlé à eux. Ils n’osaient pas m’approcher, je n’arrivais pas à savoir s’ils étaient effrayé ou impressionné.
« Quelqu’un de décidé pour faire un porte-parole des autres ?
– Euh, oui, moi.
– Je ne vais pas te manger, raconte-moi.
– Bon, on sait tous ce que vous avez faits pour nous, supprimer les tours autour de la planète, combattre et éliminer les démons qui nous attaquent. Nous vous en sommes extrêmement reconnaissants. Beaucoup d’entre nous te doivent gros, certains même leurs vies. Tu es notre sauveur Adam.
– Heureux de voir que mes actions vous plaisent.
– Quand est-ce que vous nous aurez débarrassés d’Akziel ?
– Ça ne se fait pas comme ça. Pour que je puisse l’atteindre il faut que je supprime toutes ces défenses, et ça, ça prend du temps. Mais ne vous inquiétez pas pour ça, ça mort est déjà planifiée. Désolé, mais je crois qu’on m’appelle ! » fis-je alors qu’on essayait de me téléporter.
Je me suis retrouvé dans une pièce assez sombre, dans les limbes. Emeline et Amy y étaient déjà.
« Qu’est-ce qu’on fait là Adam et où est-ce qu’on est ?
– Dans la tour d’Afrique et qu’est-ce qu’on y fait ? Apparemment Sinero est plus pressé que nous.
– Tu comptes l’affronter ? Sinon je m’en charge ! fit Amy.
– Attends, il est supposé avoir quelque chose pour m’éliminer, je ne pense pas qu’il se montre si facilement.
– Très bonne déduction Adam, dit-il en s’affichant sur un écran. Bienvenue dans ma tour.
– Quelle utilité de te cacher ?
– Pour me protéger. Je sais que je peux te vaincre, mais je sais aussi que tu as les capacités pour me tuer.
– Très pertinent. Tu ne vas quand même pas nous laisser moisir ici ?
– Non, je sais que tu finirais par sortir aussi. J’ai préparé une série de défis pour chacun d’entre vous. Bonne chance ! »
Il y avait une trappe sous mes pieds qui menait à une nouvelle pièce, encore plus sombre. J’entendais des pas s’approcher de moi, mais je ne les voyais pas.
« J’ai envie de te tester Adam. Je veux voir ce que tu vaux en combat.
– Tu ne vas pas être déçu.
– Je l’espère. »
Ils étaient cinq, j’ai éliminé les quatre premier avec Osiris en faisant un tour sur moi-même et le dernier avec Arbiter, en le tranchant en deux. D’autres sont arrivés après, j’ai utilisé les même armes pour les éliminer à leur tour.
« Plutôt coriace.
– Aller, je sais que t’en as d’autres, envoie-les !
– Comme tu voudras. »
La seconde vague je l’aie éliminée avec Drago Angelo et ses différentes formes, aucun de me résistait, sauf le dernier.
« Oh, on dirait que tu faiblis.
– Tu rêves oui. »
J’ai changé mon arme pour ma lance et l’ai supprimé en lui transperçant la tête. J’ai récupérée ma lance avant de le rappeler.
« Envoie la suite.
– Qu’est-ce que tu essaie de faire ?
– Je te retourne la question !
– Te supprimer voyons.
– Forcément. Aller, j’attends. »
À suite n’était pas guère plus glorieuse. J’ai gardé le style 1 pour les supprimer un à un, jonglant entre Lucifer et ma lame Kan.
« J’espère que tu comptais pas sur eux pour me supprimer ?
– Non voyons, j’ai bien mieux.
– J’attends.
– Ne t’en fait pas, ça viendra. »
Je me suis senti mal d’un coup, comme assommé par quelque chose que je ne pouvais voir ou sentir. Je me suis réveillé plus tard, environ deux heures après dans un immense champ de blés, couché sur un banc, au-dessous d’un cerisier en fleur. J’avais l’impression de connaitre cet endroit, comme si je l’avais déjà visité, mais impossible de savoir ni où ou quand. Je me suis levé assez durement, avec une migraine assez atroce qui n’a pas duré bien longtemps. J’étais assis et je me suis demandé par où je devais aller. Tous les horizons se ressemblaient, aucun chemin, sentier ou autre chose au loin pour me guider. Je me suis décidé à partir droit devant moi, au risque de ne rien trouvé. J’ai avancé comme ça pendant une bonne demi-heure, puis je me suis arrêté, comme si quelque chose me dérangeait.
« Attends, je connais cet endroit, ce banc. C’est au japon, c’est ici que j’ai rencontré Nikki.
– C’est vrai ! Comment j’ai pu oublier ça ?
– Tu perds la mémoire mon vieux.
– Hey, je ne suis pas plus vieux que toi !
– Un peu si. Pas grave, il doit bien y avoir une raison.
– Continue sur une vingtaine de mètres, il y a un bassin de koi.
– Qu’est-ce que je vais y trouver ?
– Plonges-y, il te mènera au niveau d’un lac. »
J’ai suivi son conseil, j’ai continué à avancer jusqu’au bassin et j’y ai piqué une tête. J’ai nagé jusqu’à trouver une sortie, le lac dont il me parlait.
« Pourquoi vouloir me faire venir ici ?
– C’est comme si il voulait nous montrer quelque chose.
– Reste plus qu’à découvrir quoi. »
Je n’ai pas voulu m’attarder ici, cet endroit ne me parlait pas comme le précédent. J’ai suivi le chemin dans la montagne, pendant un peu de temps. Je suis sorti de ce chemin au milieu d’une forêt, je me suis arrêté à côté de ce qui était un feu de camp.
« Qu’est-ce qui t’arrive Adam ?
– Je commence à fatiguer, je sais pas pourquoi.
– Ton cœur devrait te régénérer.
– Oui, si mon tatouage d’énergie n’était pas vide.
– Oh ! Effectivement. Qu’est-ce qui t’a vidé comme ça ?
– L’idiot qui m’a amené ici. »
J’ai rallumé le feu et ai chassé un sanglier pour manger avant de faire une sieste. J’ai dormi jusqu’à deux heures de l’après-midi, puis je suis reparti pour sortir de la forêt. Cette dernière menait sur un jardin, garni d’arbres aux feuilles rouges, j’ai avancé pour atteindre une zone plus vide puis je m’y suis arrêté.
« Encore un souvenir ?
– Je me suis entrainé ici, tu ne t’en souviens pas, c’était un jour de pluie. Sieg m’avait obligé à m’entrainer au bâton sans qu’une seule goutte d’eau ne le touche.
– Pourquoi c’est toi qui a mes souvenirs ? C’est comme si nos esprits s’échangeaient.
– Il y a quelque chose d’étrange ici. Vraiment.
– Continuons, on trouvera. »
Je suis sorti du jardin, j’ai rejoint pour la première fois une habitation. Je m’en suis approché, mais tous les murs étaient pleins, j’en ai fait le tour jusqu’à trouver une fenêtre. C’était la zone où était Amy, elle s’y battait contre des centaines de démons pourtant aucun ne lui résistait. Ses pouvoirs de la terre étaient impressionnants. Je savais qu’elle se battait bien, pas qu’elle était une aussi excellente guerrière. Ses attaques volaient à travers la pièce jusqu’à ce qu’un tyran arrive, puis deux et un troisième. J’ai vu son œil s’allumer pour réveiller Ranmaru, sa hallebarde en croix à la main. Elle se glissa derrière celui qui se trouvait devant elle et lui planta son arme dans le dos pour le trancher en deux, puis elle lança sa hallebarde pour tuer les deux autres. Elle déploya ensuite la lame de son gant pour supprimer les assaillants suivants. Je me suis alors retourné, le dos appuyé contre le mur et je me suis laissé glisser pour m’asseoir.
« Je n’arrive pas à voir ce qu’il veut, qu’est-ce qu’il cherche à faire ?
– Peut-être veux-t-il nous avoir de l’intérieur ?
– En nous décimant ou en nous tournant l’un contre l’autre ?
– Qui sait ?
– Bon, qu’est-ce que je fais ?
– Tu commences à perdre espoir.
– J’ai le droit non ? J’ai l’impression de devenir fou. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive.
– Essaie de te reposer, ça ira certainement mieux après. »
Je me suis trouvé un coin tranquille pour dormir, j’ai dormi presque huit heures, c’était la nuit quand une voix dans ma tête m’a réveillé. « T’es-tu déjà demandé si ton ami te cachait certaines choses ? » dit-elle alors que j’ouvrais les yeux. Je suis parti en marchant lentement, je regardais ce qui se trouvait autour de moi. Des voix se firent entendre derrière moi, c’était celles de Virginie et Alix. Je me suis retourné et je les ai vues. Étrangement je n’avais pas confiance, je me suis mis à courir dans l’autre sens pour les fuir. Elles ont disparu au bout d’un certain temps et ont réapparus devant moi, sous la forme de chasseur de primes. J’ai utilisé la vision d’aigle pour trouver un moyen de m’échapper, j’ai quitté le chemin grâce à l’envol d’Ophion. Ils me suivaient encore, même si je courrais vite. Je n’avais aucun moyens de les fuir ni les combattre. Je me suis arrêté, pour qu’ils puissent me rattraper.
« Tu te décides à abandonner ?
– Il est moins courageux que je ne l’espérais.
– …
– Qu’est-ce qu’il y à, tu as perdu ta langue ?
– Il a peur de nous.
– C’est ça… dis-je doucement en ricanant.
– Qu’est-ce qu’il dit ?
– Aucune idée, je crois qu’il ne parle pas notre langue. »
Quelque chose m’avait dit ce que je devais faire, mais je ne savais pas quoi. Ils m’ont mis dos à eux, c’est à ce moment que j’ai dégainé mes pistolets pour leur tirer dans le pied le plus proche de moi. Je me suis retourné, prenant les deux épées du style coureur de lumière pour les attraper, les lames plantées dans le torse et les amener avec moi dans la chute de la falaise derrière eux. L’atterrissage se fit dans un grand vacarme, les oiseaux aux alentours s’envolèrent aussitôt. Je me suis relevé en extrayant mes deux lames des cadavres. Je me trouvais à côté d’une rivière, c’était la nuit, je me suis assis à côté et ai commencé à écouter le bruit qu’elle faisait, les yeux fermés pour me détendre. Au bout d’une dizaine de minutes quelque chose m’est venue à l’esprit.
« Ce qui nous arrive est assez bizarre, c’est comme si je devenais toi.
– Tu as une idée de ce la raison ? J’ai l’impression de me croire à ta place.
– On dirait que le contrôle d’esprit se mélange et prenait possession du tiens ou du miens.
– Pourquoi est-ce qu’il ferait ça ?
– Sinero. Tout à l’heure il m’a dit que tu pourrais me cacher certaines choses.
– Te cacher des choses ? Comme quoi ?
– Je ne sais pas, ça serait à toi de me le dire. Il doit y avoir un lien entre ce qu’il m’a dit et les lieux qu’il a voulus me montrer.
– Il peut effectivement y en avoir un.
– Dit moi.
– Avant, tu n’as jamais fait de rêve en me contrôlant ?
– Non, pourquoi ?
– Alors je vais devoir t’expliquer. Je ne t’ai pas tout dit ce que j’ai pu faire ou aurait pu faire.
– C’est-à-dire ?
– Pour commencer, l’entrainement dans la pluie. C’était l’un des moyens qu’avait trouvé Sieg pour me calmer, la fraicheur ralentissait mon corps pendant que je concentrais mon esprit à éviter les gouttes d’eau.
– Ensuite ?
– Le jardin, c’est ici que j’ai rencontré pour la première fois Nikki. Elle était blessée et je l’aie ramenée chez elle. La seconde fois que je me suis retrouvé ici c’est moi qui étais en sang, mais pas pour la même raison.
– Qu’est-ce que tu essayais de fuir ?
– Mon héritage. C’est quelque chose qui vit en moi, tu l’as vu de tes propres yeux, mais je ne peux le contenir, si mon apparence est puissante mon côté démoniaque me rend fragile et incontrôlable.
– Attends, j’ai dû mal à comprendre…
– Je sais que tu le maîtrise et il y a une raison. Ton esprit est plus solide, plus brave.
– Ce n’est pas possible.
– Tout ce que tu as fait jusque ici tu l’as fait parce que tu avais l’impression que je pourrais t’aider, parce que je t’offrais le courage que tu manquais. Tu maîtrisais ta colère et elle t’a rendu plus fort que moi, contre lui.
– Où est-ce que tu veux en venir ?
– Sieg m’a montré les première fois ce qui aurait pu se passer si je l’avais laissé sortir. J’y ai vu des choses comme des génocides, d’immenses zones de la planète réduites en cendres. Avec Nikki, il m’a fait croire que j’étais invincible, au point que je me suis vu presque mort dans ce combat. La dernière chose est un peu plus dure, et il faut que je te la fasse voir. Il faut imaginer le cas où tu n’aurais jamais été là après ma mort. »
Il m’a laissé dans une vision. C’était Leo que je voyais, sous cette forme dont me parlait sa mère que je ne connais pas trop. Il avait retrouvé tous ceux que j’ai ralliés à ma cause pour les anéantir et s’assurer qu’ils ne reviendront pas. Il les avait tous tué et Sieg était emprisonné dans la Tour qui se trouvait dans la citadelle d’Akziel. Je m’étais levé pendant la vision, j’étais dos à la rivière, lorsque j’en suis sorti, j’y suis tombé. Je me suis laissé emporter par le courant, elle se déversait dans un lac ou une mer, j’étais trop perdu dans mes pensées pour regarder si je pouvais apercevoir des rives. Le flot de l’eau me portait et me déplaçais, m’amenant je ne sais où. Je ne m’en préoccupais pas, je m’intéressais plus à ce qui me passais à travers la tête. Je venais de réaliser que j’avais sauvé déjà une fois le monde d’une grande menace, moi-même, enfin Leo, sous cette forme sombre. Ça me dérangeait, dans le sens que je l’avais sauvé de lui-même, mais aussi parce que je portais cet être démoniaque, encore plus le fait que je sois capable de le maitriser. Je me sentais étrange, comme perturbé, perdu, je ne savais pas quoi en penser, ni quoi faire. Alors je me laissais aller, au grès de l’eau, me laissant certaines fois submerger par les vagues. Au bout d’une demi-heure, et le soleil qui commençait à se lever, une nouvelle voix est venue envahir ma tête, c’était celle d’Emeline. Je me suis décidé à plonger dans l’eau, pour essayer de trouver un moyen de partir. J’ai longé les fonds marins, assez longtemps pour trouver une lumière et m’y diriger. Je suis sorti de l’eau, dans une zone assez étrange.
Mardi 8 avril 2014, j’étais dans un entrepôt, un peu comme celui où j’ai vaincu pour la première fois Barabas. J’ai changé d’apparence pour prendre mon costume d’assassin. Le chemin était à peu près droit, les cris venaient de devant. Je ne me suis pas pressé, mon instinct ne me disait pas qu’elle courrait un grand danger immédiatement. J’explorais les alentours, au cas où il y aurait du monde dans ces couloirs. Une fois arrivé à la dernière porte, une grande troupe d’ennemis arriva derrière moi.
« Hey, où est-ce que tu vas comme ça ?
– Je crois que vous détenez quelqu’un qui m’appartient ici.
– Ah ouais, est t’est venu la chercher dans ta tenue de gigolo c’est ça.
– Tu ne crois pas si bien dire »
J’ai dégainé rapidement mon arc, me retournant vers lui pour lui tirer une flèche en pleine tête. Le léger ralentissement qu’il me donnait m’a permis de le tuer sans que les autres aient le temps d’attaquer.
« Gigolo donc, qui pour prendre sa place ?
– C’est un coup de chance c’est tout, dit-il sortant son sabre comme les autres.
– C’est ce qu’on va voir. »
J’en ai fait de même, j’ai sorti Drago Angelo pour les affronter et les tomber un à un. Le dernier cri d’Emeline me rappela à l’ordre, j’ai donc rejoins la porte, passée discrètement pour supprimer les deux gardes qu’il y avait derrière. J’étais dans l’ombre alors qu’elle était devant moi, enchainée. Je savais qu’elle n’attendait que moi, qu’elle espérait mon arrivée même si les larmes dans ses yeux envisageaient que ne viennent jamais. J’ai pris la direction du premier étage pour m’assurer une certaine sécurité, en vue du manque d’énergie que j’avais. Alors qu’Emeline commençait à désespérer, elle se mit à chanter ces paroles.
“You reached your hand out and I was quick to take it
Like sunlight it just fades away
And now I’m holding onto nothing
I reached my heart out and you were quick to break it
Because I wasn’t enough
But you go, and you leave me with the shadows
Of all the things you didn’t want to keep
Now I know that you’ll forget me with the shadows
And in the dark I see that you’re not meant for me
I want to find out what it takes to reach you
When I’m close enough to hear you breathe
But you still keep your distance
In this dim light, it’s easy not to notice
Or I’m not strong enough
But you go, and you leave me with the shadows
Of all the things you didn’t want to keep
Now I know that you’ll forget me with the shadows
And in the dark I see that you’re not meant for me
I reach my hand out, it just fades to nothing
I’ll fade to nothing
And you won’t let me reach you
And in the dark I see
No, you won’t let me reach you
But you go, and you leave me with the shadows
Of all the things you didn’t want to keep
Now I know that you’ll forget me with the shadows
And in the dark I see that you’re not meant for me
Oh, don’t leave me in the shadows
In the dark I don’t see you”
Pendant que j’écoutais sa sublime voix, j’avançais vers ceux qui surveillaient l’étage, sa chanson me servait de diversion contre eux, aucun ne me remarquait. J’ai ai supprimé une vingtaine avec mes lames cachés, sans que ceux d’en bas s’en aperçoivent. Les autres se sont rapprochés d’elle alors qu’elle fondait en larmes. Le monde autour de moi commençait à changer de forme et l’étage sur lequel j’étais s’est éloigné de là où elle était. J’ai traversé jusqu’à la rejoindre, passant entre les personnes qui étaient apparues. Je me suis accroché au plafond et j’ai sauté derrière elle. J’ai dégainé mes deux pistolets en me relevant, les pointant sur ceux qui approchaient.
« Toujours là quand il faut.
– Qu’est-ce que tu fais ici, comment tu es rentré ?
– Si je te le disais ça n’aurais plus rien de drôle.
– Je savais que tu viendrais.
– Je viens toujours Emeline, suffit juste un peu de patience.
– A mort l’intrus ! »
L’un des soldats de garde tira sur Emeline, juste à côté du cœur, sa balle traversa pour rejoindre mon corps et le traverser aussi. Quelque chose d’étrange m’est arrivée avec cette balle, comme si j’avais récupéré toute mon énergie d’un coup, avec cette énergie Saory. Cette puissance s’exprima par une rage de l’Ours qui supprima tous les soldats.
« Emeline ! fis-je, me retournant vers elle, la détachant.
– Adam, laisse-moi, je vais te ralentir.
– Jamais, Sieg ne me le pardonnerais pas. Je vais te sauver.
– Comment ?
– Je… Je dois te sauver… »
Quelque chose d’étrange était en train de se dérouler, j’avais l’impression que Leo était en train de prendre sa place dans les limbes. Ma vue se troublait, se doublait. Les anneaux de régénérations autour de mon bras apparurent, puis autour du torse d’Emeline. Une fois régénérée, tout est redevenu normal.
« Adam ? J’ai l’impression que tu vas plus mal que moi.
– C’est bizarre, comment j’ai pu utiliser les pouvoirs de Leo ici ?
– Ça t’étonne ?
– Je ne peux pas utiliser ses pouvoirs dans les limbes, mais ce n’est pas la première chose étrange dans cette tour. J’ai aussi les souvenirs de Leo et lui ne les as plus.
– Je crois que je sais ce qu’il se passe.
– Comment ça ?
– Viens avec moi, sortons d’ici et je te raconterais. »
Je l’ai suivie sur quelques mètres, lorsque nous sommes sortis j’ai été interpellé une nouvelle fois par l’endroit où on était. C’était le toit d’un immeuble, mais pas n’importe quel immeuble. Celui où j’étais pour ma dernière mission au F.B.I.
« Cet endroit te rappelle quelque chose Adam ?
– C’est ici que s’est faite ma dernière mission au F.B.I. Pour comprendre il faut savoir pourquoi j’en ai été viré. C’était une mission de protection, une jeune fille témoin d’une série de meurtres orchestré par une seule et même personne et presque victime de ce monstre aussi. Son seul problème est que ce qu’elle avait vu la hantais. Elle m’avait permis de remonter jusqu’à lui, trouver son habitation. Ce jour-là, j’annonçais l’assaut de son appartement pour le capturer une bonne fois pour toute. Cette fille me servait d’appât pour accéder à ma cible. Lorsque j’ai attaqué l’appartement avec mon équipe, elle s’est échappée en montant sur le toit. J’ai laissé mon équipe prendre la cible pendant que je rejoignais ma protégée. Elle se trouvait sur le bord du toit lorsque je suis arrivé, prête à sauter, hantée par ces cauchemars. Je suis resté une dizaine de minutes avec elle pour la raisonner, elle était prête à me rejoindre lorsque mon équipe est montée à son tour, s’approchant rapidement d’elle pour l’attraper. Elle m’avait dit rester à distance ou elle sautait. Je les ais prévenus, mais ils ne m’écoutaient pas. Ils sont allés trop loin et elle a sauté, j’ai pourtant essayé de la rattraper, mais il était déjà trop tard. Elle s’appelait Clarisse, elle avait tous justes dix-sept ans. Je crois que de toutes les choses qui me hantent, entre les miennes et celles de Leo, c’est celle-là qui me fait le plus de mal, fis-je m’asseyant sur le rebord.
– Je peux comprendre, ça ne doit pas être facile de voir partir quelqu’un qu’on a tout fait pour protéger.
– Tu disais que tu savais ce qu’il se passait, tu peux me dire ce que tu sais ?
– Pendant que j’étais enfermé, j’ai entendu pas mal de personnes parler, ils disaient que Sinero voulait te battre en te détruisant de l’intérieur.
– C’est pour ça que tout est si anormal…
– Apparemment.
– Bien ! fit la voir de Sinero. Apparemment tout va comme je le voulais.
– Qu’est-ce que tu veux encore ?
– Tu ne me remets toujours pas ?
– Je ne vois pas de quoi tu parles.
– Bon. On va attendre encore un peu. »
Il a disparu et la pluie est venue nous rejoindre. Je suis resté un bon moment à discuter avec Emeline. Elle me rappelait Sieg, toujours prête à écouter les autres, même si elle était beaucoup plus calme que lui. On approchait de midi lorsque d’étranges signes et symboles apparurent sur le sol. Une sorte de stèle en sortit, avec huit pilonnes dont deux tenaient une porte lumineuse bleue et deux autre une porte rouge.
« Avant que tu n’aille plus loin, je te mets devant un choix, fit Sinero. Sort par la porte bleue et continue d’essayer de sauver tes protégés en vain. Les humains vivront en sursis, et à cause de ta violente arrogance, finiront par s’éteindre. Par contre, sort par la porte rouge et je laisserais les humains libres. Je leur donnerais l’amnistie et même un vaisseau de ma flotte qu’ils pourront utiliser à leur guise. Cependant en choisissant cette porte, tu acceptes ton exécution. C’est le moment de prouver que tu incarne le salut de l’humanité ou son absolue destruction.
– Dure décision, fis-je m’asseyant sur le banc au milieu »
Emeline vint s’asseoir à côté de moi puis il referma les murs de la stèle. C’était donc ça, il voulait me confronter à la plus grande question de mon existence. Qu’est-ce que je représente pour l’humanité ?
« D’un côté je retourne dans la tour, je sauve les autres, mais je mets en péril ceux que j’essaie de protéger. De l’autre, je m’assure leur protection et leur sureté, au prix de ma vie.
– Qu’est-ce que tu veux faire ?
– Je ne sais pas, je ne sais plus. Je dois choisir ce que j’incarne pour l’humanité, leur sauveur ou leur destructeur.
– Adam, regarde-moi. Tu connais déjà la réponse, elle est au fond de ton cœur. Elle existe depuis que tu es en vie. Même si Leo, ses erreurs et ses défauts te font penser le contraire de ce que tu dois faire, regarde au plus profond de toi. Tu trouveras la solution. »
J’ai cherché quelque chose dans mon reflet au fond de ses yeux. J’y ai revu Clarisse, cette jeune fille perdue, puis Nikki, la seule qui a su me contenir, et Virginie, pleine de vie, d’espoir, l’incarnation de ce que j’ai trouvé de plus beau chez les hommes. Je me suis levé alors qu’elle me tenait encore la main. J’avais les yeux fermés et je me suis tourné vers la porte bleue.
« C’est vraiment ce que tu veux ?
– Oui, fait-moi confiance. Je reviendrais te chercher, fis-je passant la porte.
– Mauvais choix, fit la voix de Sinero
– C’est ce qu’on va voir. »
C’était un portail de téléportation, je suis retourné sur le toit, à l’époque de l’Adam du futur. Cette fois-ci c’était le nouveau moi, j’ai utilisé la cristallisation pour rejoindre le bord et attraper le bras de Clarisse, accroché de l’autre côté pour ne pas tomber à mon tour. Je l’ai remontée avec moi.
« Adam, comment…
– Je ne peux pas t’expliquer, ça serait trop compliqué, fis-je regardant mon anneau de contrôle du temps.
– Adam ! »
Je m’écroulais, fatigué, mais pourtant en pleine forme. Tout est devenu sombre autour de moi. Je me suis relevé, une étrange vague lumineuse flottait devant moi, comme une âme, trop loin pour que je puisse l’atteindre. Elle disparue et l’ombre autour de moi avec. Je me suis retrouvé en plein milieu d’une rue qui s’effondrait. Je me suis empressé de partir dans l’autre sens, essayant d’échapper à la chute. J’étais toujours dans les limbes et j’utilisais Ophion pour me déplacer sans trop toucher le sol. Au bout de cinq minutes de course, j’ai enfin pu m’arrêter pour que cette ombre revienne et l’âme aussi. Cette fois-ci elle était un peu plus claire, on aurait dit Sieg. J’en suis sorti en sursaut, comme réveillé par un cauchemar. J’entendais des voix dans cette ville alors j’ai essayé de les rejoindre. Plus j’avançais, plus elles devenaient claires et d’autres sons venaient s’y mêler. Au bout d’une centaine de mètres, des bruits électriques apparurent. Puis la ville essaya une nouvelle vois de me faire tomber, j’ai couru tout droit vers une grande porte en bois ouverte. Tout était redevenu noir et l’âme est revenue. J’ai réussis à l’approcher, mais lorsque j’ai voulu la toucher, une sorte de trappe s’est ouverte sous mes pieds, m’obligeant une chute d’une cinquantaine de mètres. Je suis arrivé violemment sur le sol, mes jambes avaient assez souffert pour avoir du mal à me relever. Des soldats commençaient à s’approcher de moi. Puis quelque chose s’attaqua à ma tête, elle me faisait souffrir atrocement, assez pour que j’en vienne presque à m’évanouir. Puis cette douleur cessa, d’un seul coup pour illuminer mon corps. Doucement cette force m’éleva dans les airs, pour faire exploser cette lumière autour de moi. Je suis redescendu doucement, avec de nouveau le contrôle de mon corps. Je me suis relevé, le regard déterminé sur les soldats. J’ai dégainé Drago Angelo pour tous les supprimer, mais il y avait quelqu’un d’autre avec moi, derrière moi. Il attaquait aussi, les soldats qui voulaient ma peau. Lorsqu’il n’y avait plus personne, je me suis arrêté, il était derrière moi, dos à moi. Je me suis retourné pour voir qu’il avait l’apparence de Leo et qu’il agissait de la même manière que moi. Lorsque j’avais fini de jouer avec mon nouveau double, il s’est rapproché pour retourner dans mon corps. J’ai regardé autour de moi pour trouver la sortie et je l’ai rejoint. Au pas de la porte il y avait mon collier, je l’ai récupéré. Dans l’autre pièce il y avait un trône, j’entendais Emeline m’appeler derrière. Je suis parti m’asseoir, voulant changer d’apparence pour celle de Leo. Le changement ne s’est pas fait immédiatement, il est sorti de moi, me passant devant pour fusionner avec moi et prendre ma place. Les murs étaient faits de miroir, je me suis rapproché, j’avais remarqué avant qu’il ne prenne sa place que son costume avait changé.
Le style du costume me faisait penser à une tenue de la renaissance française. Classe, dans un style plutôt noble et sobre. Un gilet en cuir marron, attaché jusqu’à la moitié et replié sous la veste. L’autre face était blanche. Par-dessus une longue veste rouge sombre, comme l’ancienne, mais plus foncée, les épaules renforcées en cuir, de la même couleur que la veste. Le haut de la veste était retourné, et attachée de chaque côté par des sangles, comme l’originale. L’intérieur de la veste était marron, comme le gilet. Un pantalon en cuir noir, les coutures blanches. Des chaussures montantes en cuir, légèrement plus claire que le jean avec la partie montante en cuir rouge brodé de motifs. J’avais retrouvé les cheveux blonds, plus clair qu’avant avec des reflets blancs. Je n’avais plus Raging Dragon et l’une de mes deux lances jumelles avait été remplacée par le Chronosceptre de Toshiie
J’ai changé de direction, je suis parti vers le trône pour y prendre place, la tête appuyée sur mon bras posé sur l’accoudoir. Je suis resté quelques minutes posé, reposé, attendant que quelqu’un ou quelque chose me rejoigne. Je me suis presque endormi, puis je suis parti dans un rêve. J’y voyais mon père, en face de moi.
« Leo.
– Papa…
– Je pense que tu te demandes ce qui t’est arrivé.
– Pas seulement.
– Je ne t’apprendrais pas ce que tes pouvoirs peuvent te permettre. Tes actions ont une répercussion sur ce que tu es. Tu as changé l’histoire d’Adam et tu as engendré une modification au moment où tu as retrouvé tes origines.
– Pourquoi venir me parler maintenant ?
– Quelqu’un devait te montrer ce que tu étais vraiment. Cold Blooded »
Des pas ont commencés à retentir dans les salles aux alentours, accompagnés de l’écho d’une voix. Quelques minutes plus tard, cette voix débarquait dans la pièce où je me tenais.
« Qu’est-ce qui t’a amené ici ?
– Tu ne connais pas cet endroit ?
– Non, pourquoi ? Je devrais ?
– Le sanctuaire. Le premier jour que je suis arrivé sur Terre, quelqu’un m’a donné un objectif, c’était de libérer ce sanctuaire de l’emprise de son maitre. Alors je l’ai écouté, je l’ai parcouru, de long en large, puis je suis tombé dans cette salle. Elle était sombre, mais je me voyais quand même mon reflet sur les miroirs. Pourtant ce n’était pas mon reflet, j’avais les cheveux rouges, j’étais chétif et mes vêtements étaient vieux. C’est Sieg que j’ai trouvé ici, c’est ce jour-là que j’ai découvert qu’il était exécrable et que je devais passer le reste de ma vie avec lui.
– Alors pourquoi il t’a fait venir ici ?
– Il voulait me faire souffrir, tout mon passé est une source de souffrance, tous les souvenirs sont des sources de faiblesse contre moi et contre les hommes.
– Mais, qu’est-ce que tu veux faire ?
– Lui faire la même chose.
– Comment ça ?
– Il ne te veut aucun mal, tu vas me servir de cible. Je vais lui montrer à quel point ça peut faire mal. Je vais te laisser partir, toute seule. Je te rejoindrais dès que tu seras en danger, je ne les laisserais pas te faire de mal.
– Tu es certain de ce que tu vas faire ?
– Toujours. Repasse le portail, il te mènera dans une nouvelle partie de la tour, juste avant la salle où se trouve Sinero.
– Je te fais confiance.
– Tu dois. »
Je ne savais pas trop comment ça allait se passer et je redoutais une chose, l’arrivée de Sieg si Emeline se trouvait en danger. Je l’ai laissée partir et j’ai pris le second chemin de la pièce. Je me suis rapidement retrouvé à l’étage au-dessus d’elle. Il n’y avait personne de son côté, du mien non-plus. Je me suis ennuyé tout le long du trajet, jusqu’à ce que je me trouve dans une pièce sans aucune sortie.
« Comment oses-tu ?
– Sinero, que ce passe-t-il ?
– Tu ne devrais pas être là, tu devrais être fou ou mort ! dit-il apparaissant en hologramme devant moi.
– Alors tu as manqué quelque chose dans ton plan, je ne tomberais pas si facilement.
– Alors viens m’affronter !
– Dès que je suis sorti, sans problèmes. »
Je me suis demandé comment sortir, c’était une demi-sphère, aucune porte. Puis quelque chose est arrivée dans un flot de lumière. C’est un Crawler qui est arrivé, apparemment envoyé par Sinero.
« Un Crawler ? Je croyais qu’il n’y en avait plus.
– Je dois avoir le dernier et il va te supprimer.
– Bah voyons, essaie-donc pour voir ! »
Je n’en avais rencontré qu’un tout au long de ma vie et il m’avait presque terrassé. Je me suis dit que cette fois-ci je ne le laisserais pas le faire tomber. J’ai repris mon apparence pour utiliser Leo comme double. Avant même qu’il ne m’attaque, il se mit à me crier dessus. « Tu devrais penser à changer de chewing-gum mon grand » répliquais-je. Il avait une immense épée de lumière à la main, on aurait dit qu’elle était chargée de gaz, comme si il tenait un néon dans les mains. Il frappait vite, assez pour que j’aie du mal à esquiver sa première attaque. Il arrivait à m’assener des coups alors que moi je me sentais quelque peu démuni contre lui.
« Tu es mort ! dit-il avec sa voix grave. Tout comme le reste de ta famille.
– J’aimerais bien voir ça. »
Je me suis hâté sur lui, mais sans succès. Il m’a stoppé net dans sa main, presque aussi grande que moi et m’a projeté contre la paroi en face de lui. Je suis retombé, engourdi par mes douleurs et incapable de me régénérer. Ma colère commençait à monter, mais j’étais incapable de faire quoi que ce soit, même d’appeler Toshiie.
« Je me sens comme dans une impasse l’ami.
– Je dois t’avouer que je ne sais même pas comment l’achever.
– Qu’est-ce que je fais ?
– Essaie tout ce que tu peux, ça ne coute rien. »
Je l’ai écouté, j’ai tout tenté, toutes mes armes, mais pas mes pouvoirs, sans énergie je n’ai accès à aucun d’entre eux. Plus je m’attaquais à lui, plus ses réponses était violentes. Presque une heure plus tard, toujours bloqué avec lui. J’étais en sang, torse nu à cause de ses violentes attaques. J’étais à genoux à côté d’un mur pendant qu’il se moquait de moi. Je ne savais plus quoi faire. Je me sentais comme dans l’impossibilité de le vaincre. Rien ne marchait et je ne pouvais pas me régénérer. Puis j’ai repensé à tout ce qu’il m’avait fait voir depuis que j’étais dans sa tour. Nikki, Clarisse et Emeline. Je commençais à m’en vouloir de les avoir abandonnés puis quelque vint à moi. C’était la voix d’Emeline. D’un coup, quelque chose m’est venue. « Cette fois-ci c’est moi qui t’appelle ! » Mes lunettes se sont repliées et mes tatouages ont pris leur place. Mes yeux s’illuminèrent en blanc alors que mon corps s’entourait de fumée.
« Encore un de tes tour minable ?
– Pas si sûr… » dit-il alors qu’il avait pris sa place.
La forme ombre avait pris sa place, faisant face au mastodonte que j’avais devant moi. La première chose que j’ai faite c’est me téléporter sur lui pour l’éventrer, pour assez pour que ses boyaux sorte de lui.
« À quoi est-ce que tu joues ?
– Comme toi. Vengeance.
– Te venger de quoi ?
– Souffrance. »
Seconde fois que je me lançais sur lui, cette fois-ci pour lui couper une jambe et le déséquilibrer. Ça ne l’empêchait pas de marcher, juste d’aller moins vite.
« Tu vas me le payer.
– Essaie.
– Tu ne m’aurais jamais !
– Tu as quelque chose qui m’appartient.
– Quoi ?
– Ton cœur… » dit-il se tournant vers lui.
Mon nouvel objectif était son torse, je me suis lancé sur lui, ma lame a rencontré la sienne. Je me suis téléporté quelques secondes après le choc.
« Continue de te cacher, je te trouverais !
– Je suis la lumière au cœur de l’ombre, cherche-moi, tu ne me verras jamais.
– Je te supprimerais !
– Pas sûr… »
Quelque chose m’attirait vers son cœur, mais aucune idée de ce que ça pouvait être. « Tu n’es qu’un lâche ! » dit-il alors qu’il me cherchait encore. Je suis sorti de ma cachette pour m’avancer vers lui. Il essayait de m’assener des coups, mais je les esquivais tous, toujours en m’avançant vers lui. Il s’énervait de plus en plus alors que je restais stoïque, calme et sérieux. « Qu’est-ce que tu me veux ? » demanda-t-il désespérément. Je me suis téléporté en l’air, déployant ma veste sous forme d’ailles. « Ce qui me revient de droit ! » répliquais-je me lançant à toute allure sur lui. Je voulais attraper sa lame, c’était le seul moyen de briser son armure électromagnétique. J’ai utilisé bon bras extensible pour le déstabiliser et le faire lâcher son arme, l’attrapant en passant au-dessus de lui.
« Rend-moi ça !
– Pourquoi pensez-vous que l’on va vous obéir ?
– Parce que je suis supérieur à toi !
– Qu’en taille alors. »
Je me suis rué une dernière fois vers lui, plantant sa lame juste à côté de son cœur, que je suis allé chercher. Je le sentais encore battre sous mes doigts lorsque j’ai entendu la voix de mon père me dire « Cold Blooded » alors que j’absorbais son cœur. Je me sentais plus libre après comme si j’avais une entière possession de cette forme. J’ai ensuite repris mon corps pour utiliser l’énergie de son bouclier et me faire une sortie. J’ai suivi le couloir qu’il y avait derrière, je ne savais pas trop où je devais aller alors j’ai avancé, un peu à l’aveugle, ne me fiant qu’a la voix d’Emeline. J’ai mis cinq minutes pour redescendre au premier étage. Puis j’ai marché, jusqu’à apercevoir de la lumière. J’entendais quelqu’un arriver en trombes dans le bâtiment, c’est Emeline qu’il a appelé lorsqu’il est arrivé, c’était Sieg, comme je l’imaginais. Je me suis avancé pour la rejoindre, restant pourtant la dans la pénombre. Emeline se trouvait face à moi et avait aperçu la lueur de mon cœur. Elle continuait pourtant à m’appeler désespérément pour ne pas montrer que j’étais là. J’ai voulu rester cacher, j’ai absorbé toute la lumière qui était aux alentours ramenant l’ombre partout. J’ai pris Drago Angelo sous sa forme normale pour traverser la horde d’ennemi qui attaquait la fille de Sieg. Personne ne voyait rien, sauf moi qui voyais tous les ennemis et eux mon cœur qui traçait un chemin au milieu de ses ténèbres où résonnait le son de mon combat contre les soldats. J’ai rejoint Emeline, lui disant de ne pas faire de bruit, je voulais écouter ce qu’il se passait à côté.
« Tient donc, Leo est revenu.
– Revenu pour te supprimer sale monstre ! répondit Sieg.
– Tu crois ? Je ne pense pas que ton cher ami soit encore vivant.
– J’ai bien peur qu’il ait raison, fit Amy, il était bloqué avec un Crawler.
– Non, je… Je ne veux pas y croire.
– Pourquoi ? Tu as peur que ton amie ait raison ? Que ton grand ami soit enfin tombé ?
– Jamais ! »
Pendant ce temps j’étais à genoux, à côté d’Emeline qui était blessée. J’avais un petit sourire au coin des lèvres, ce que disait Sinero m’amusait, il ne savait pas du tout ce qu’il s’était passé.
« Prête mademoiselle ?
– Tu es vraiment venu me cherché…
– Ce n’est pas parce que tu aurais aimé avoir la place de Virginie que je dois t’abandonner contre eux. Je ne me le pardonnerais jamais, Sieg encore moins.
– Tu es adorable Adam !
– J’essaie ! répondis-je, la levant dans mes bras. Quand c’est possible. »
Je l’ai prise dans mes bras, pour la porter et rejoindre les autres. Sieg commençais à croire Sinero dans le fond pendant que j’avançais vers eux. Des pas lourds résonnaient, juste les miens appuyés par le point d’une fille qui ne pouvais plus marcher.
« Viens à moi Crawler, ramène-moi ton trophée.
– Tu ne vas pas être déçu ! » répondis-je prenant la voix de ma forme d’ombre.
D’étranges voix se firent entendre alors que j’approchais du trône de Sinero. Un chant lyrique, un cœur chantant une mélodie à une seule note. Je n’arrivais pas à savoir d’où ça venait, mais je ne m’en préoccupais même pas. J’avançais jusqu’à ce que je sorte de la lumière. Tous ceux qui se trouvaient dans la pièce s’étonnèrent de mon apparence, mais j’avançais toujours, j’ai rejoint Sieg pour déposer Emeline à ses pieds. Pendant ce temps une série de vibrations se firent ressentir. Je me suis retourné, cinq Crawler étaient apparus. J’ai commençais à avancer vers eux, mon apparence se troublait, je sentais Sieg perdu dans ce qu’il voyait. « Amy » fis-je alors que je faisais apparaitre Leo. Je demandais la stase de L’œil d’Amy, une sorte de bulle autour des ennemis qui les empêchait de bouger, les rendant inactifs pendant quelques secondes. Assez pour que je leur vole leur arme en leur coupant la main et que Leo la leur plante dans le torse.
« Bonjour, Leo Kryssen, à ton service !
– Trop prétentieux Adam !
– Je sais, mais j’adore ça ! Bon, sors de ta cage que j’en finisse une bonne fois pour toute !
– Attends, mais, non ce, quoi ? Non !
– Pas le temps de t’expliquer Sieg, je ferais ça une fois sorti.
– Tu sais que tu ne peux pas me tuer ! Pourquoi vouloir essayer ?
– Parce que je sais que tu te trompes. Et je vais te le prouver.
– Je t’écoute.
– Tu m’as amené ici pour me tuer, forcé à croire que tu en serais capable, faute de quoi tu n’aurais pas mis autant de moyens de ton côté. J’ai bien failli y croire, mais si je suis devant toi c’est bien que je n’ai pas réussis. Tu as commencé par me montrer de vieux souvenirs qui rappelaient Nikki, l’endroit où je l’ai rencontré, puis mon entrainement intensif sous la pluie avec Sieg. Tu as essayé de me faire croire que Leo qui est à côté de moi me cachait certaines choses. Tu mélangeais mes souvenirs avec les siens, comme si tu voulais nous perturber. Il m’avait effectivement caché quelque chose. Tu pensais que cette nouvelle pouvait m’anéantir ? Tu m’as sous-estimé ! J’ai rejoint Emeline après mon parcours sur l’eau. Encore une fois, tu as utilisé ses faiblesses pour essayer me m’attendrir, mais ce n’est pas la fille de Sieg pour rien. Je l’ai aidée pour qu’elle me montre ce qu’elle avait entendu de tes soldats minables. Tu m’as posé un dilemme, me sacrifier et sauver les humains ou essayer en vain de les sauver, malheureusement pour toi je ne suis pas suicidaire. Cependant tu avais pensé à ton coup, la porte bleue restait sur le même toit, mais cette fois au moment où je devais la sauver. Première erreur commise, j’ai quand même réussis à la sauver. C’est là que j’ai compris ce qu’il se passait. J’ai ensuite récupéré mon double Leo, et changé son apparence. Le sanctuaire, la stèle de confinement de mon cher ami, voilà ton dernier recours pour me supprimer mentalement. Grande erreur. Pour finir, tes Crawler, une blague contre le monstre qu’il me donne, fis-je montrant Leo.
– Tout ceci ne me dit pas comment tu comptes me tuer.
– J’y viens. Tu m’as demandé si je te remettais. Sur le coup non, mais maintenant oui. En tant que Leo, je t’ai vu qu’une fois, sur le chemin de la stèle, tu te battais contre un homme et une femme. Malgré ce souvenir je n’arrivais pas à savoir qui tu étais. C’est lorsque Emeline m’a rejoint dans la stèle que j’ai compris. Tes miroirs, comme tous les murs de cette pièce renvoient un portait, toujours le même. Amy ?
– À ton service.
– Le reflet qu’avait Emeline n’était pas le sien, pas à mes yeux. Comme toi c’est Jessica que j’ai vu. Ô grand malheur que sa perte pour toi. Tu la convoitais depuis des années, mais elle ne t’était pas destinée.
– Maudit Nova, j’aurais dû le tuer quand j’en avais l’occasion.
– Tu as essayé. J’ai même ramené Jessica à la vie, pour ça j’ai supprimé le soldat que tu avais envoyé pour tuer Nova, donc Jessica n’est pas morte à cette époque, pas par lui, mais à la même époque que Nova.
– Où est-ce qu’elle est ? Je veux… Non…
– Si je sais ça c’est parce que je l’ai récupéré ! fis-je prenant l’apparence de Nova. Je suis le seul qui ait le droit de me la faire ! Je suis allé un peu trop loin là. Et je suis le seul qui pourra de faire descendre de ton trône.
– Alors essaie.
– Ne t’en fait pas, mais pour ça je veux que tu regardes vers ton futur. Qu’est-ce que t’y vois ?
– Euh…
– Faux ! Tu sais que je sais que tu peux connaitre ton futur. Dit-moi ce que tu vois ! fis-je me téléportant devant sa cage et m’agrippant eux barreaux.
– Ma famille, ma femme, mon fils. Torturés, meurtris…
– Est-ce que tu ne vois pas l’erreur que tu aperçois ?
– Je n’ai jamais eu de famille ! À qui elle appartient ?
– Réveille-toi, je sais que tu es encore ici, je t’ai vu, je t’ai ressenti, il n’existe encore que parce que tu veux survivre. Je t’offre ma vie pour la tienne, je t’offre le salut, je t’en prie écoute-moi !
– Mais je n’en ai rien à foutre de toi !
– Ce n’est pas à toi que je parle pauvre idiot. Comment je peux le faire sortir…
– Tu fusionne avec qui tu veux Nova ?
– Presque, il me faut l’âme libre, comment je le fait sortir ?
– Tu le tue ?
– Quoi ? fit Sinero outré.
– Non, je vais tuer les deux. Me faudrait le vol, me faudrait Leo, ou Toshiie, ou Adam. Mais oui, pourquoi, je n’y ai pas pensé !
– Tu vas vraiment me tuer ?
– Fermes ta grande gueule. La question c’est ta cage.
– Mais, de quoi parles-tu ?
– Tu vas la fermer oui ? Je ne te parle pas. Bon… fis-je descendant les escaliers.
– Mais qu’est-ce qu’il fait ? Il est fou ?
– Un peu oui, mais fou pour la bonne cause.
– Reviens ici !
– Comme tu voudras ! » répondis-je.
Je me suis téléporté face à la porte de sa cage, le canon plaqué pour la détruire. Il a voulu s’enfuir presque aussi tôt, je l’ai rattrapé en attachant un de mes crochets à son col. « Lâche-moi » me dit-il se débattant comme une bête pour partir. J’ai tiré un coup puis me suis téléporté devant lui pour qu’il se retrouve sur son trône. Je me suis approché, le relevant par le col face à moi.
« Qu’est-ce que tu cherches ?
– Celui qui t’a réincarné, enfin celui qui fait que là t’es vivant devant moi quoi.
– Qu’est-ce que ça veut dire ?
– Tu vas le comprendre » répondis-je reprenant mon apparence.
J’ai replié mes lunettes pour prendre le contrôle de son âme, je n’en cherchais qu’une seule, celle d’un être que Nova avait connu, je ne sais pas ce qu’il voulait de lui, mais il devait avoir son importance. Une fois en moi, la tour se mit à s’effondrer, Sinero ne pouvait plus survivre sans lui. J’ai replié mes lunettes et ai commencé à redescendre les escaliers quand j’ai aperçu que cette nouvelle âme avait utilisé le clone pour me parler.
« Sortez d’ici ! fis-je utilisant mes pouvoirs pour retenir le dôme de la pièce dans lequel on était.
– Et toi ?
– Ne t’en fait pas pour moi Emeline, sors d’ici !
– Reviens-nous entier l’ami, fit Sieg avant de partir.
– Qu’est-ce que tu cherches à faire ? fit le double devant moi.
– Te raisonner, fis-je prenant l’apparence de Nova, écoute-moi je t’en prie !
– Impossible. Nova est mort ! Non !
– Leo, dépêche.
– Amy, tu ne peux pas m’aider à le raisonner ?
– Enchanté, Ranmaru. Laisse-moi une seconde. »
Elle fit apparaître son œil sur son front, quelque secondes plus tard son comportement changeait du tout au tout.
« Grande prêtresse des rêves, dit-il émerveillé et se mettant presque à genoux.
– Désolé, je ne peux plus t’aider.
– Pourquoi ? Pourquoi tu la reconnais elle et pas ton propre fils ?
– Quoi ?
– Écoute-moi ! dis-je prenant l’apparence de Toshiie.
– Toshiie, qu’est-ce que…
– Pas le temps de t’expliquer, fait-moi confiance !
– D’accord. »
J’ai repris possession de mon clone et j’ai changé pour Toshiie, pour pouvoir briser la tour sans qu’elle ne me bloque dans les limbes. Les autres étaient déjà repartis alors je me suis dirigé vers la citadelle. Je me suis posé sur la tour de Leo, regardant la population s’agiter dans la ville. J’attendais qu’il revienne, je le sentais effrayé par ce qu’il se passait.
« Explique-moi.
– Je me présente, Adam Pearce. Je suis l’hôte de l’élu de votre fils, Leo Kryssen. Pourquoi l’élu, parce que comme les autres Anges, comme Ranmaru que vous avez aperçu, ils sont morts, comme votre fils. Les maitres du conseil ou Dieux Saory ont donnés l’élévation à ces derniers, sans exceptions, ou presque. C’est grâce à Leo si Toshiie est vivant et grâce à moi si Leo l’est aussi.
– Mais pourquoi m’avoir pris avec vous ?
– Celui qui s’est décidé à vous faire revenir c’est Nova, votre grand et déluré ami, il a estimé que votre vie devait être épargnée comparée à celle qui vous maintenait en vie, c’est à dire Sinero. Pourquoi il a voulu vous laisser vivre, là est la grande question.
– Mais, Nova est mort, comme mon fils.
– Non. Je m’explique. Leo est un Aldorien, fils d’Eddy Kryssen. Il est l’héritier des capacités de Sun Yukon Kazakov, Onyx. Il lui a légué ses pouvoirs après que je me sois décidé à me battre contre son fils et venger sa mort. Juste avant ça, la chute de Toshiie en enfer, dont il est sorti, avec un millier d’âmes en plus avec lui. La dernière est celle de Yukon, qu’il a sauvé. Yukon a offert sa vie à Toshiie pour que les Dieux lui offre l’élévation. De ce jour, je suis l’héritier des pouvoirs de Yukon, de Toshiie parce je suis le seul à pouvoir accepter ces pouvoirs et Adam, est l’élu, celui qui acceptera ma vie, celle de Toshiie et Nova. Pour finir, Nova est le dernier gardien de l’horloge, je suis supposé être son successeur, mais je l’ai réveillé.
– C’est compliqué comme histoire.
– C’est peu dire.
– Mais une question, tu comptes me garder comme âme dans ton corps et entendre ma voix constamment ?
– Non, il faudra que je t’offre un corps, ou quelque chose qui me permette de me débarrasser un peu de toi.
– Sympa.
– Ce n’est pas que je veux dire, c’est juste que j’ai déjà Leo, pas Toshiie parce qu’il fait partie de Leo, et nova à gérer. Ce n’est pas forcément facile.
– Là je comprends. Je ne peux pas m’isoler ?
– T’as le choix de le mettre dans une cellule de stase, me fit Sieg qui arrivait sur la terrasse.
– Si monsieur accepte.
– Pourquoi pas.
– Je m’en occupe, laisse-moi une minute, ah non, c’est bon.
– Sieg…
– Quoi ? Je n’ai rien fait de mal ? Tu devrais plutôt m’expliquer comment tu arrives à avoir un clone Leo !
– Je ne saurais pas te dire ce qu’il s’est passé dans la trame de l’histoire, juste ce qui a changé. J’ai sauvé Clarisse, dans le futur d’Adam, de là et des mélanges de personnalités qu’a provoqué Sinero est apparu ce double de Leo et son changement d’apparence. L’apparence c’est au moment où j’ai retrouvés mes origines et le costume tient un peu de celui de mon père.
– Mais qu’est-ce qui s’est passé entre les deux, quel élément pouvait bouger à part ceux-là ?
– À toi de me le dire grand sage du savoir.
– Très drôle. Je vais chercher, il y a quelque chose d’étrange. Tu n’as pas ressenti quelque chose de nouveau, un changement majeur à part celui-là ?
– Non, pas spécialement.
– Je vais trouver, repasse me voir, je l’aurais d’ici là. »
Je me suis installé sur un banc, allongé, les yeux vers le ciel. J’ai même réussis à m’endormir. Mon rêve était étrange, j’étais sur une route, rien autour de moi, que des cendres. Une atmosphère très sombre, désastreuse. Je n’arrivais pas à me voir, j’étais entouré d’un épais voile noir. Devant moi, gravé sur le sol avec encore les flammes de ce qui avait laissé cette trace, le logo de Leo, imprimé dans le goudron. Je me suis un peu avancé puis j’ai regardé vers l’horizon. Une silhouette y est apparue, féminine apparemment. Elle avait les cheveux dorés, un manteau blanc. Une seconde plus tard je me réveillais, en sursaut.