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Partie 13 : Âme Tourmentée
Quatre mois et neuf jours. C’était le temps qu’il m’avait fallu pour découvrir la plus grande partie de ma vie, de mes racines. En connaitre plus sur celles de Leo, rallier tous ces amis et enfin récupérer les anges. Même si le mien n’était pas apparu, il existait, il fallait juste que j’attende, bien sagement. (Facile à dire quand on a un con qui a régénéré la pire ordure humaine que je n’ai jamais rencontrée en tant que prof) Je ne savais pas quand ni comment il viendrait. J’imaginais quelque chose comme Leo, magistral et sublime. Rien ne me le prouvait cependant.
J’avais passé tout le weekend avec ma copine et mon frère, comme promis. (Je tiens toujours mes promesses) J’avais pris du repos, bien mérité, enfin seul. En famille en plus. Je m’étais dit que je voulais passer le reste de ma vie dans le château, j’y partirais même peut-être bien avant de l’avoir tué. Lundi 14 janvier 2013, on repartait pour Saint Saint Chély d’Apcher, sachant que l’idée de continuer le lycée était à éviter, j’avais d’autres priorités que celle-ci. On était passé par la Tour en arrivant, au milieu même. Parce que ce n’était à vrai dire plus une tour, mais deux, en forme d’ailes dont la pointe montait vers le ciel. Elles ressemblaient étrangement à celles qu’avait Elidian.
« Alors, comment trouves-tu ton nouveau bijou Sieg ?
– Elle est sublime ! Faudrait que le monde la voie !
– Dès que l’on aura éliminé Barabas. Mais avant, je voudrais me charger de l’Anima.
– Tu as conscience qu’après l’affront que tu lui as fait il ne se laissera pas faire ? demanda Ryan.
– C’est tout à fait normal et je le comprends. Je ne vais pas prendre ça à la légère crois-moi. Sieg, j’aimerais que tu me trouves des renseignements sur le gros dans la tour de l’usine. Et un plan pour l’éliminer lui et ses troupes.
– Je m’en charge. J’aurais besoin d’un espion.
– Je t’aiderai. Tanguy n’a pas besoin de moi, lui répondit Ryan.
– Bien, pour ma part je vais aller voir Grey, je veux savoir comment tout ça a changé depuis mon départ. Si mademoiselle veut bien me faire le plaisir de venir avec moi ?
– Avec joie très chère. À plus tard. Comment penses-tu que tout ceci a évolué ? reprit Virginie une fois que l’on était sortis.
– Je n’en sais rien, l’Anima ne contrôle pas son hôte et vice-versa. J’ai juste peur que ce con ait abandonné son corps pour laisser place au démon. Qu’il ait rallié toute une armée et qu’il ait déjà retourné tout le lycée contre nous. Même si j’en doute fortement, je sais qu’Akziel traine dans les parages et il est capable de bien plus que ce que l’on peut imaginer. Au moins il n’a pas piégé ou bouclé les couloirs, repris-je une fois dans le lycée.
– Non, mais tu sens cette pression dans l’air. Je ne le sens pas, je vais aller faire un tour. Enquêter un peu.
– Bien, fais attention tout de même.
– Tient, voilà qui revient ! fit Grey sortant de la salle derrière moi.
– Le lycée a eu peur de mon départ ou n’a simplement pas apprécié mon absence ?
– Un peu des deux, mais ne t’en fait pas, je me suis occupé de tout. Que me vaut cette visite ?
– Des renseignements. Alaoui a-t-il prévu quelque chose pour se venger de ce que je lui ai fait ?
– Ce con, je crois que si je l’avais pu je lui aurais arraché la tête plus d’une fois.
– Bon courage c’est un coriace, enfin l’Anima, pas ce con aux cheveux gras.
– À l’aide ! fit une voix étouffée dans le métal.
– Attends. Tu n’as rien entendu ?
– Rien de plus que d’habitude, c’est toi qui perds la tête Tanguy.
– Moui, possible. Le lycée ne s’est pas ligué contre moi ?
– Non, les profs me soutiennent contre lui, mais certains élèves le suivent. Tu ne devrais pas le laisser comme ça.
– Que veux-tu que je fasse sans Toshiie ?
– Vous n’êtes pas partis pour ça ? Pourtant c’est bien ce que m’avait dit Sia.
– C’est exact, mais il ne s’est pas réveillé. Ça commence à être habituel chez moi.
– Que comptes-tu faire alors ?
– L’espionner, l’observer, le traquer. Tel l’assassin chassant son ennemi.
– Fait, si tu as besoin de moi tu sais où me trouver.
– À plus tard. »
En repartant, j’ai de nouveau entendu cette voix, cette fois-ci elle me semblait venir des placards qui se trouvent dans le couloir, pourtant chacun d’entre eux était vide. Étrange. Je ne me suis pas arrêté sur ce détail et suis remonté au niveau du préau où Virginie m’attendait.
« Qu’en tires-tu ?
– Il devrait être sous le préau dans quelques minutes, avec Ludo.
– Bien, on va voir si je suis toujours aussi bon en espionnage. Tient, viens avec moi on va aller voir tes copines.
– Mais, pourquoi ?
– Je vais t’apprendre un petit truc, le meilleur moyen d’espionner ou de faire une filature c’est de se cacher parmi la foule. Quand on peut, utiliser les connaissances que l’on a autour de soi. Mesdemoiselles bonjour, fis-en prenant une chaise et m’installant à leur table.
– N’en profite pas pour draguer non plus.
– Je n’oserai pas, maintenant il suffit que d’être patient. »
J’attendais, une minute, dix puis vingt. Au bout d’une demi-heure, ce con se pointait et Ludo venait lui parler, ils restaient au milieu du préau, pour ne pas éveiller les soupçons. Le seul détail que j’oubliais est celui que les filles parlaient plus fort qu’eux. « Chut ! » Fis-je espérant un peu de silence, mais j’avais mieux que le silence, tout autour de moi s’était figé, bloqué, sauf Virginie et ceux que je traquais.
« J’ai besoin de ton armée tout de suite !
– Mais Akziel, je ne suis pas prêt voyons !
– Ce n’est pas à toi que je le demande, mais au démon qui dort.
– Bien, que veux-tu ? reprit Alaoui avec une voix bien plus grave.
– Je ne sais pas où se cache Leo, mais je veux être sûr que lorsqu’il se montrera, il n’aura aucune chance.
– J’ai une idée pour vous, j’ai quelque chose en réserve qui pourrait vous plaire, mais pas à lui. Un ravageur. Élite.
– Bien, ramenez-le, je me charge du reste.
– Je ne la sens pas celle-là », repris-je au moment où tout redevenait normal et qu’ils se séparaient.
« Hey, Tanguy, tu as vu ça ? me fit Kévin m’accostant.
– Oui, malheureusement. Je n’ai pas envie de déranger Sieg, il faut que je trouve Joffrey pour savoir qui est ce ravageur.
– Salle quatre-cent-trois.
– Bien, presque dix heures, j’y vais de ce pas. »
J’avais un mauvais pressentiment, comme quelque chose qui allait m’arriver, dans pas longtemps. Mais quoi ? En costume d’assassin, je m’étais posté à côté de la porte, appuyé au mur, les bras croisés attendant qu’il sorte.
« Tiens, un revenant ne fait pas attention à ces gamines, elles sont pires que moi.
– Ça doit vraiment être une catastrophe alors.
– Que veux-tu ?
– Aurais-tu une idée de qui est le Ravageur ?
– Démon de classe six, soldat d’élite du seigneur. Pourquoi ?
– L’Amina prévoit d’en fournir un à Akziel, pour me chasser. J’aimerais savoir à quoi m’attendre.
– C’est un soldat mécanique, avec une tronçonneuse au bras droit. Assez hargneux et très difficile à vaincre. Mais pourquoi Akziel ferait-il appel à lui pour trouver un soldat pour t’attaquer ? Il a bien son armée pour ça.
– Pour gagner du temps et garder son armée pour plus tard. Akziel est assez lâche et fera tout pour éviter de m’affronter en personne. Même s’il sait qu’il peut me tuer en un coup.
– Et tu sais comment tu vas t’y prendre pour l’anéantir ?
– J’ai mon idée. Une dernière question. Tu ne saurais pas si le cheveu gras n’aurait pas un complice ? Au moins un qui m’aiderait sur ce qu’ils préparent.
– Si, va voir ton prof d’image, tu devrais pouvoir lui tirer quelque chose. Par contre si tu veux un avis, tu devrais entrainer Kévin, il ferait un superbe allié.
– Bien, merci. »
Durant notre conversation on était retourné sous le préau. Même si tout le monde avait les yeux rivés sur moi et mon allure quelque peu singulière rien ne me détournait de mon objectif.
« Tanguy, où vas-tu ?
– Tient, Kévin, viens avec moi.
– Mais qu’est-ce que tu veux faire ?
– Jouer. Si t’es sage, je te récompenserais. Non je déconne, tu m’as jusqu’ici été d’une grande utilité, tu pourrais l’être encore plus, mais il va falloir que tu me prouves ta valeur. Je vais aller voir notre prof d’image. Attends-moi. Si tu l’entends gueuler, tu viens me voir d’accord ?
– OK.
– Tiens comme on se retrouve.
– Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?
– Tanguy, vous vous souvenez de moi.
– Non je !
– Vous avancez je vous tranche la gorge, lui répondis-je en lui plaçant ma lame sous la gorge, j’ai besoin de vous, je veux savoir ce que mijote Alaoui et vous allez m’aider.
– Mais comment ? Je ne sais rien moi.
– Peut-être, mais j’ai cru comprendre que vous le connaissiez bien. Il prévoit de m’envoyer un de ses soldats pour me tuer. Je veux savoir quand. Et tu vas aller le lui demander. Suis-moi. »
Je me sentais comme porté par quelqu’un, guidé par une force bien plus puissante que celle de Leo. J’avais le contrôle, mais je savais que j’étais poussé par quelqu’un. Je l’avais remonté dans le couloir du préau, activé le module d’invisibilité d’Adam et s’il me trahissait, j’y avais placé une épée sous la gorge. Il prévoyait de me l’envoyer cet après-midi.
« Tu as ce que tu voulais ?
– Oui, merci », lui répondis-je en lui plantant ma lame dans son ventre et désactivant mon invisibilité ; « Je n’ai plus besoin de toi.
– Tanguy, t’es malade ! me fit Kévin en sortant de sa cachette.
– Il y a certaines personnes en qui on peut, avoir confiance. Lui non. Viens avec moi. Je vais t’apprendre deux trois petites choses. »
Je l’ai entrainé comme Leo avait entrainé des tas de personnes, le maniement de l’épée, la défense qui va avec. L’esprit de combat, tout ce qui faisait de nous les assassins des guerriers redoutables et puissants. Je lui avais offert l’épée avec laquelle je menaçais mon prof tout à l’heure, celle qui était sur le costume d’assassin et un couteau qui allait avec. Je lui laissais toute la ceinture, avec les fourreaux. Au bout de deux heures environ il se battait presque aussi bien que moi.
« Mais, pourquoi tout ça ?
– Je ne sais pas, il y a quelque chose qui me dit de le faire. J’ai l’impression de savoir comment ça va se passer cet après-midi. À l’avance. Et je sais que je ne dois pas déranger la façon dont le monde bouge, sinon je risque de tout changer, quelque chose me demande de suivre cette voie et je le fais.
– Mais si ce n’est pas Leo, qui ça peut-être ?
– Toshiie, il est le seul à être encore endormi, j’attends son arrivée et elle pourrait bien être très proche.
– Tu ne vois pas dans le futur ?
– Non, pas directement, j’ai des visions parfois, qui me disent ce que j’ai à faire, ou où je dois aller, mais je ne sais pas comment les déclencher. Par contre je sais que j’ai besoin de toi, c’est pour ça que je t’ai entrainé et appris tout ça, si tu me prouves que tu peux honorer le crédo, je ferai de toi un assassin.
– Cool, on attend quoi ?
– Que l’autre taré soit arrivé. Tu ne devrais pas t’en aller sans me prévenir Tanguy.
– Je suis désolé Virginie, mais on m’a poussé à venir ici.
– Toshiie. Quatorze heures. Moi aussi je suis bonne en espionnage.
– Je te remercie, mais je n’ai pas envie d’y aller. Même si je sais qu’il le faut, ça me fait peur.
– Tu as peur de quoi ?
– Je n’en sais rien, j’ai l’impression de savoir comment ça va se passer et je ne le sens vraiment pas. Tu ne veux pas rester avec moi jusqu’à cette heure ?
– Bien sûr que si.
– Kévin, je te renvoie au lycée. Reste sous le préau et tient toi près à quoi que ce soit, fis-je en le téléportant, je ne veux pas y aller.
– Oh, pauvre petit chou. Kat, amène-nous dans notre chambre. Je sais comment te détendre.
– Oh, si tu le prends comme ça. »
Et elle pesait ces mots, deux heures, je n’étais pas près de les oublier. Rien ne me faisait oublier ce qui m’attendait, même si je n’avais pas la moindre idée de ce qui allait m’arriver. Je m’étais sorti du lit, assis sur le canapé, mais je n’y étais pas seul, Connor m’y attendait.
« Laisse-le faire Adam, il sait ce qu’il fait.
– Quoi, mais qui ?
– Toshiie », me répondit-il en s’appuyant contre la véranda et se laissant tomber à travers.
« Ça y est, mon petit ami devient dingue. À qui tu parlais ?
– Je le vois toujours, Connor.
– Celui qui t’a donné les pouvoirs des enchainés, il fait ça pour t’aider, me répondit-elle en m’amenant un café.
– Je le sais. Merci, fis-je en le prenant, il pense que c’est Toshiie qui me pousse à faire tout ça.
– Alors, écoute-le.
– T’as raison. Allons-y, répondis-je en nous téléportant devant le lycée.
– Vas-y, je viendrais après. »
J’avais mon apparence normale, j’entrais, le glaive à la main. Je savais qu’ils m’attendaient et ça faisait un long moment que Leo n’avait pas réagi, il était comme endormi, comme Toshiie. Mon cœur me faisait toujours ressentir cette crainte, celle qu’il m’arrive quelque chose, à moi ou à quelqu’un d’autre. Alors j’avançais, toujours mon arme à la main, le regard perdu malgré celui que me lançait l’autre idiot aux cheveux gras. Jusqu’à ce moment où arriva quelqu’un que je ne m’attendais pas à voir.
« C’est inutile », me fit Ludovic en me prenant le glaive de la main et le plantant dans mon dos, me lançant au sol deux mètres plus loin.
« AH ! Saloperie ! Toujours aussi traitre.
– Tu ne m’as pas battu il y a soixante ans, pourquoi me battrais-tu maintenant ?
– Qui te dit que c’est toi que je viens voir.
– Rien, mais dans tous les cas tu ne pourras même pas l’approcher. Tant que ton glaive sera dans ton dos, tu ne pourras pas te régénérer. Et une fois de plus tous tes alliés t’ont abandonné.
– Non pas tous ! » fit Kévin qui avait assisté à la scène.
Il passa à côté de moi, sachant que je pourrai me réparer avec mon glaive dans le dos. Il le prit avec lui, se lança sur Alaoui, le poussa pour le faire tomber de sa chaise et lui trancha la tête. Pendant ce temps j’avais commencé à me relever, me régénérant, jusqu’à ce que Sieg arrive.
« Tanguy ! Ça va ?
– Oui, ne t’en fais pas.
– Ça faisait longtemps que je voulais faire ça. Tanguy, je crois qu’il est à toi, me fit-il en me lançant le glaive.
– Merci Kévin. Je te revaudrais ça. En attendant, j’ai un ravageur à éliminer. »
Le démon mécanique se lança à son tour sur moi, nous projetant à travers les étages du bâtiment. J’avais stoppé notre course en nous arrêtant sur le toit en face du lycée.
« Tu n’es pas près de tenir avec les pattes métalliques avec lesquelles tu te traines.
– Ça ne m’empêchera pas de te tuer !
– Alors, viens. Je t’attends, lui répondis-je en sortant ma lame éclair ».
Sa seule arme était la tronçonneuse qu’il avait au bras, sa puissance, mais pas sa lenteur. Ses coups étaient si prévisibles, si longs à venir. Je m’ennuyais à un point. Je décidais alors de l’achever, le projetant en l’air en me levant avec et lui lançant un coup puissant avec ma lance pour le ramener dans le lycée. Je l’avais mis en pièce, les bras perdus, les jambes dans le couloir qui séparait l’entrée du préau et le corps, au sol avec ma lance en plein cœur. Tellement fier de l’avoir anéanti, je n’avais même pas remarqué que mes pieds baignaient dans le sang. J’avais suivi sa trace et il venait du corps de Virginie.
« Non, non pas ça, fis-je en m’approchant d’elle.
– Désolé, je n’ai rien pu faire… me répondit Sieg.
– Pourquoi ? Pourquoi elle ? repris-je en la prenant dans mes bras.
– Laisse-la, Adam, fit Connor, comme pour Leo, laisse ta rage te consumer une fois de plus. Laisse place à ton destin.
– Qu’est-ce qui se passe Leo, tu abandonnes, tu te rends, fit une voix tremblante qui était celle de l’Anima.
– Non. Je suis mon… destin… »
Lorsque je me relevais, un flot d’éclairs commençait à me tourner autour. Claquants à chaque fois qu’ils se rencontraient. Une première fois ils m’obligèrent à prendre l’apparence de Leo. Puis au fil des passages, toute mon apparence changeait. Les cheveux mi-longs de Leo, prirent une autre place, repliés que le côté droit, comme celle que j’avais prise avec Adam, dont une bonne partie me cachait la moitié du visage. Ils étaient restés noirs, mais ils avaient l’extrémité des mèches teintées en un châtain tirant sur le cuivre. Il avait gardé les lunettes d’Adam, noires comme il les avait, avec des reflets couleurs bronze. Le socle de celle côté gauche était différent. Une barre métallique noire partait du point d’attache proche du nez, descendait jusqu’en bas de l’arcade de l’œil dans le crâne, restant au-dessus et descendait dans le cou en longeant le côté extérieur de la joue. Son costume semblait plus être une armure légère par son poids important. Il revêtait un gilet à sangle ressemblant à celui que je portais. Mais il était blanc, de simples boucles en argent attachaient les deux côtés, les sangles ressortaient sur la partie haute, au niveau du torse. Seulement trois étaient visibles, elles partaient toutes du dos, les deux pointes seulement apparaissaient et s’attachait à des boucles qui se trouvaient sur le côté du corps. L’ensemble était brodé de motifs. Les bordures du vêtement comme le bas, les deux côtés visibles sur le torse et le col étaient cousus avec de l’or. L’aspect des sangles était répété au niveau du ventre, par des coutures au fil gris qui partaient des bandes cousues au même fil qui entourait les coutures sous les bras. À la taille il portait une ceinture en cuir rouge, qui en paraissait deux et qui se croisait au niveau de la boucle portant comme motif le symbole de L’Ordre. Elle tenait un pantalon de couleur brun sombre, en jean moulant. De longues bottes de cuir, marron sombre, portant des lanières elles aussi. Un peu à l’image des pantalons de cowboys, mais au nombre de trois, une à leurs sommets, une sous les genoux et la dernière au niveau des pieds. Elles dépassaient et les pointes sortantes des boucles, toujours en argent partaient vers le dos, du côté externe des bottes. Deux bandes sur les côtés intérieurs et extérieurs des bottes, qui tenaient les boucles. Toute cette décoration était de couleur beige. Les pointes des chaussures étaient arrondies et protégées par une plaque d’argent, comme le creux du pied. Les talons étaient eux aussi renforcés en argent. Par-dessus tout ceci il revêtait une longue veste, semblable à celle de mon costume d’assassin, mais quelque peu différente. Elle était teintée en marron aussi, mais légèrement plus clair que celui des jambières. Elle n’était pas attachée au niveau du torse, les deux côtés étaient recouverts d’un tissu bleu, comme si l’on avait retourné cette partie de la veste, attaché avec une série de boutons jusqu’à la taille. Chaque côté de la partie basse avant de la veste était retourné quant à elle, laissant voir que l’intérieur était de couleur rouge. Ils s’attachaient avec un bouton au niveau de la fente arrière de la veste, environ au milieu. Il y avait une partie renforcée au niveau du dos, de couleur bleue comme à l’avant, cette partie finissait en deux bandes, passant à travers la veste, s’attachant au symbole des assassins juste au-dessus de la taille. Sur ce même renfort partaient deux sangles de couleur beige comme celles des bottes. Une fois attachées, elles retenaient la veste serrée au corps. La partie haute était plus complexe. Elle se découpait comme un gilet sans manches, du moins sur l’aspect. La partie sur les épaules était renforcée, ressemblait à deux épaulières, créait une coupure au niveau des manches. À leurs extrémités pendaient quatre chaines en argent. Chacune tenait un cristal bleu. Celle de gauche était beige aussi, légèrement plus longue pour laisser passer une cape de même couleur que la veste avec l’intérieur rouge aussi, qui s’arrêtait au niveau de la taille, attachée derrière et qui glissait tout le long pour couvrir le bras. Entre les deux, le costume comprenait une capuche qu’il avait baissée. De même couleur que l’épaulière. Elle s’attachait dans le dos et semblait avoir été cousue par-dessus la veste originale. Aux poignets il portait les deux gantelets de mon costume d’assassin, avec les lames cachées. Ils étaient aussi en cuir, du même ton que les bottes. Avec là aussi, trois sangles beiges sur chacun. Les pointes dépassaient des boucles argentées et allaient vers l’arrière lorsqu’il avait les bras le long du corps. Les trois ensembles donnaient une certaine allure d’ailes. La main gauche était couverte d’un gant beige et la droite d’une mitaine de la même couleur. Sur les deux manches, deux lanières de décorations les parcouraient, tournant autour et se croisant deux fois sur la partie extérieure du bras. Elles partaient séparées au niveau des gantelets et s’arrêtaient au niveau de l’épaule de nouveau séparée. Elles étaient rouges. À l’intérieur de la veste, comme les avait Leo, se trouvaient les deux pistolets, Ebony et Ivory. Attaché à la ceinture il portait un tomahawk, comme celui que m’avait donné mon costume d’assassin. Sur le torse, une sangle en faisait le tour, passant à la taille du côté gauche, sur l’épaule droite. Elle était de la même couleur que les gants. Deux fourreaux y étaient attachés sur la partie qui passait dans le dos. Le premier laissait apparaitre le manche de l’épée par-dessus l’épaule, le second, dont la pointe était retenue par celle du premier laissait voir le manche de la seconde épée juste en dessous l’épaule à côté du bras. Les deux épées étaient les mêmes et semblaient même pouvoir s’emboiter. Sur cette même sangle, une seconde en partait, attaché au milieu devant et derrière. Elle passait et s’attachait sur la seconde épaulière. Elle avait une attache, comme celles des deux fourreaux, sur lesquelles tenait son arme principale. Le Chronosceptre. Toshiie avait pris sa place après tant de temps, malgré la perte qui lui avait permis d’apparaitre.
« Je peux savoir qui tu es ?
– Le connard qui va t’écraser la tête.
– Faudra passer sur mon armée avant », lui répondit-il en dédoublant toutes les personnes qu’il y avait sous le préau.
« Tu n’as que ça à me proposer », lui répliqua-t-il en animant les cristaux que son costume portait.
Leur lueur l’entourait d’une fumée blanche et noire. Il replia ses lunettes et toute la fumée se transforma en un flot d’une centaine d’âmes, chacune se dirigeant vers un double, l’attaquant et le consumant comme faisait DeadMoon.
« Quoi ? Que… NON ! C’était quoi ça ?
– Les âmes damnées. Mille âmes au cœur sombre qui n’ont plus rien à perdre et qui ont trouvé la rédemption dans mon élévation. Tu en as d’autre de tes minables soldats doubles ou est-ce que je peux passer aux choses sérieuses ?
– Bien, je vois que tu te fiches de ceux qui t’entourent. Tu négliges même ta femme ! Voyons, si ce n’est pas ton pire cauchemar, qu’est-ce ? Oh, oui. Regarde Leo ! Ta mort, fit L’Anima en changeant l’aspect de la salle, tu te souviens de ça ? Ta défaite contre Akziel. Je te propose que je joue ton pire ennemi. Qu’en penses-tu ?
– Tu n’as rien de mieux. Pauvre idiot. »
À peine plus tard il était déjà sur lui, les deux épées sorties et plantées dans ses épaules qu’il arracha d’un coup. Il les téléporta dans leurs fourreaux et sortit sa lance pour lui bloquer la tête entre les deux mâchoires de la clé.
« À toi de choisir, soit tu nous ramènes, soit je me ramène et de carbonise ta sale gueule à coup d’éclairs.
– C’est bon, calme-toi, répondit-il en nous ramenant et se libérant de sa lance, va t’occuper de l’autre et laisse-moi un peu.
– N’y pense même pas. Tu ne crois pas que je vais te laisser partir comme ça ? Je n’ai pas encore d’âme d’Anima dans ma collection, je vais m’en faire une.
– Non, pitié non !
– Allez. Viens là. Je te promets de ne pas de faire de mal ! » reprit-il en enlevant sa manche droite. Laissant voir qu’il avait le bras comme le mien ; « Je te ferai juste souffrir atrocement », continua-t-il en déployant un gantelet sur tout le bras qui avait un aspect rocheux violet et des décorations en forme de foudre dorées comme l’anneau et une épaulière en tête d’aigle doré ; « Je te présente mes lames volantes, ou lames de foudres », dit-il en jouant avec cinq épées volantes contrôlées par chacun de ses doigts ; « Je vais te montrer ce que c’est un cauchemar quand c’est moi la source. »
Il tenait dans l’autre main la double lance que formaient les deux épées attachées l’une à l’autre, les lames volantes s’alignaient à la suite partant face au côté du bras et tournaient pour que la dernière soit face au dos. Il s’avançait vers lui alors que le démon reculait. J’arrivais à ressentir sa peur dans ses yeux, ce regard que l’on porte lorsque l’on sait que la personne que l’on regarde va nous achever.
« Non Leo ne fait pas ça ! me lança-t-il dans un dernier espoir.
– Je vais me gêner tient. »
Il écarta sa garde avec sa lance et trancha son corps avec ses lames plantées de la tête à l’entrejambe. Il les retira en extrayant l’âme du démon, ne laissant que le corps déchiré. Il restait fixe, en posture de combat pendant que l’âme se débattait pour sortir de son corps. Une fois assimilée il replia ses lunettes et rouvris les yeux.
« Et comment comptes-tu la réanimer maintenant qu’il est mort ! m’envoya Sieg.
– Comme ça », répondit-il en replaçant son anneau.
Il s’approcha d’elle, la prenant par la main, en même temps ses cristaux de son costume avaient remis en place leur fumée qui se dirigeait vers son bras encore découvert. Elle se transmettait de lui à Virginie, la portant et la posant sur ses pieds. Puis la ramena à la vie.
« Mademoiselle, est-ce que ça va ? lui demanda-t-il en remettant sa manche droite.
– Seulement si tu me promets que ce bel homme est Toshiie.
– Qui veux-tu que ce soit d’autre ? reprit-il avant qu’elle se jette dans ses bras.
– Merci. Je ne sais pas comment tu fais pour faire tout ça. Mais, merci.
– Mais de rien, si tu pouvais faire preuve d’autant d’enthousiasme tout le temps ça ne serait pas mal.
– Arrête tes bêtises. T’es encore pire comme ça.
– Chouette. Ça me plait encore plus alors. M’enfin si tu voulais bien me libérer j’ai quelqu’un à aller voir. Kévin.
– À vos ordres, maitre ! me fit-il en s’agenouillant devant moi.
– Je ne t’en demande pas tant. Je te remercie pour ce que tu as fait. Tu m’as prouvé ta valeur et je me dois d’honorer ma promesse.
– Si tu m’offres un costume comme le tien.
– Le jour où tu porteras une tenue telle que la mienne, tu auras une valeur aux yeux du monde plus grande que celle que je n’ai jamais pu avoir. Tu auras droit au costume d’assassin, plus classique comme celui que j’ai. Sans toutes les fioritures que celle-là peut présenter, continua-t-il en plaçant la cape, Sieg. Virginie.
– J’arrive l’ami.
– Attends-moi. Tu ne crois quand même pas que je vais laisser partir un aussi beau mec que toi.
– Je crois qu’il va me plaire celui-là. »
À son origine la Tour de Verre avait été créée à la séparation des mondes et la création de Sieg et ses pouvoirs par les Saory lors de l’arrivée de Leo sur Terre. C’était une sorte de sanctuaire de protection, censé lui permettre de se cacher du monde et de ses ennemis par le simple fait que personne ne peut la voir. Seulement les Saory voyaient ça différemment. C’était un poste qu’ils avaient conçu, parce qu’il savait que Leo était un élu à son arrivée, lié aux anges dont les reliques étaient éparpillées un peu partout sur de la planète. Ils ont porté leurs messages, à travers des personnes, des objets comme les fragments d’Eden présentent bien avant l’arrivée du jeune homme. Certaines personnes ont suivi leurs messages, par l’obligation comme Connor, ou par choix comme le père de Ryan. Elle avait pour vrai but d’être la Tour Des Anges, pour nous, pour notre sureté. Cachée aux yeux du monde. Prit un aspect différent à notre arrivée. Depuis le début de cette histoire, j’avais une impression qui se confirmait au fil du temps. Au tout début j’avais une peur, celle que Leo finisse par m’éliminer totalement pour prendre place en moi. Pourtant ça ne s’est jamais déroulé comme ceci. Pourtant quelque chose changeait, les différences entre nos personnalités s’estompaient, je récupérais son arrogance et sa présence surfaite et il héritait de mon calme devenu légendaire, de ma sérénité. Comme une fusion progressive. Puis est arrivé le moment où nous avons récupéré les anges, les uns après les autres. Huit anges, un qui n’a pas encore rejoint notre groupe et celui qu’ils ont toujours nommé comme chef dont son arrivée s’est faite plus tard. Moi, Toshiie. Dès lors j’avais l’impression que les trois étaient une seule et même personne. Une sorte de schizophrénie dans un corps aux multiples apparences. Qu’il n’y avait plus une seule différence entre nous, ou plutôt, entre moi, l’élu qui m’a accueilli, même si mon apparition n’était possible que si j’acceptais de fusionner totalement avec Leo et notre hôte ! (Enfin, j’arrête mon monologue et rends la place du narrateur au vrai narrateur)
(Merci !) Nous avions pris le chemin de la Tour, désormais officiellement Tour Des Anges. Kévin la voyait enfin et je lui avais demandé d’y aller, pour repérer les chemins possibles jusque-là bas. Moi j’avais pris place sur mon poste d’observation, le premier plateau que mon arrivée avait placé entre les deux pointes des ailes. J’étais posé sur une petite poutre qui dépassait, les pieds alignés en train d’observer la ville et d’imaginer les ravages qu’Akziel pouvait y faire.
« Leo. Leo ! cria Kévin qui arrivait.
– Oui c’est bon je t’entends, pas besoin de crier », lui dit-il avant de sauter sur la seconde plateforme vingt mètres plus bas.
« Faudra que tu m’apprennes à faire ça !
– Laisse-moi une minute. Sieg ?
– Oui l’ami que te faut-il ? répondit-il en se téléportant près de moi.
– Pourrais-tu m’amener la salle du crédo ?
– Ah, oui bien sûr, tout de suite. Voilà.
– Merci. Normalement je devrai convoquer tout le crédo pour ça, mais ça fait bien longtemps que cette confrérie est démantelée et seul persiste quelques personnes prêtes à donner leurs vies pour des causes qui dépassent souvent l’entendement que nos civilisations actuelles. C’est pour ça que je t’ai demandé de venir ici. Tu as su me prouver ta valeur et la confiance que je te portais s’est avérée exacte. Alors j’ai décidé de faire de toi un assassin comme moi. Le costume que tu vois là tu y auras droit une fois ton entrainement terminé. Pour cela je préfère que Kat s’en occupe, avec moi ça durerait des jours. On se revoit une fois que tu seras prêt.
– Avec plaisir. À tout à l’heure, répondit-il puis disparus.
– Leo, ça va ?
– Oui Sieg, ça va. Je commence juste à être fatigué.
– Bien alors si ça va je voudrais que tu viennes avec moi. Leo ? Leo ! fit-il en se retournant vers moi. »
Je m’étais évanoui, une sorte de fluide noir violet sortait de mon corps et se répandait sur le sol. Pendant quelques minutes j’étais encore conscient, puis plus rien. Je ne savais pas ce qu’il avait pu faire de moi, l’endroit où il m’avait amené. Tout ce que je savais c’est que je vivais dans un rêve, ou dans un autre monde.
« Où est-ce que je suis ? Et pourquoi j’ai l’apparence d’Adam ?
– Heureux de te revoir Leo, me fit l’Anima, ceci est un alterstase. C’est un espace de ton esprit qui te permet de survivre lorsque ton âme veut te faire mourir.
– Quoi non ! Mais…
– Calme-toi. Je ne te veux pas de mal, j’ai créé cette chose pour te garder en vie, après que tu te sois évanoui et Vayl m’a purifié comme toutes les âmes qui vivent en toi.
– Mais pourquoi ? Quelle âme a voulu me tuer ?
– Adam. Quelque chose se passe mal entre lui et Toshiie et je vais t’aider à corriger ce problème. Suis-moi. »
L’environnement était vraiment étrange, on avançait pourtant je n’en avais pas l’impression, tout autour n’était que composé de gris et de formes géométriques se déplaçant autour de nous. Rien ne changeait et j’avais l’impression que stagner. Jusqu’au moment ou d’un seul coup un décor se mit en place. On était au milieu d’une ville, mais pas de notre époque. Dix-huitième siècle à l’aspect plus rustique des habitations.
« Je te présente New York, à l’époque de la révolution américaine. N’est-ce pas plus charmant que notre béton actuel ?
– C’est… Pourquoi j’ai le sentiment de connaitre cet endroit ?
– Tu dois te demander pourquoi je t’amène ici et quel est le véritable problème ? Pour commencer, c’est à cause de cet accident. Pour être précis de ceux qui l’ont causé. Mais rassure-toi, Toshiie avait tout prévu avant même qu’il n’apparaisse.
– Mais…
– Les âmes de Leo et d’Adam ne sont pas pures, contrairement à celles que possède Toshiie et il ne peut pas le faire lui-même. Alors c’est à toi de t’en occuper. Par le biais des pouvoirs respectifs de Leo et Toshiie, je vais te faire voyager dans le temps, pour leur permettre d’absoudre leurs péchés. New York, 12 mars 1776, Nikki était déjà morte et Leo commençais à agir différemment et perdre les idées fondamentales du crédo. Je te demande de l’empêcher de tuer le conseiller de Washington qu’il croyait un templier.
– Et je peux savoir que ce ça va changer ? Je veux dire, je sais quels sont les dangers et enjeux de jouer avec le temps. Quelles seront les réelles répercussions ?
– Après la mort du conseiller, le véritable templier, chef des armées fit assassiner tout le reste de son crédo. Par la suite il élimina toute l’armée du président et tous ces alliés juste par vengeance personnelle. Mais rassure-toi, ça ne changera rien au sort que lui réservera Akziel. Normalement tu n’es pas censé être présent. Et ça, ça ne doit pas changer, je compte sur tes talents d’assassin pour y parvenir. Alors, débrouille-toi pour éviter leurs rencontres et soit tuer toi-même le chef des armées, soit le faire faire à Leo. On se retrouve une fois que tu as terminé. »
Il m’avait planté là, sans même savoir où et quand cette action devait se produire. Mais j’avais mon expérience et j’avais repéré un groupe de garde qui discutait du général Washington. J’avais toutes les compétences de tous mes personnages, mais surtout j’avais accès à l’héritage de Connor et ses talents d’assassin. Alors j’optais pour un espionnage. Facile pour une cible statique. Je m’étais caché parmi un groupe de personne assez proche d’eux. Pour pouvoir les écouter attentivement.
« Tu assistes à la réunion de trois heures au palais ?
– Si je pouvais m’en passer. Je suis garde à la porte. J’espère juste ne pas perdre les clés d’ici là.
– S’ils t’ont choisi, c’est bien parce qu’ils te font confiance. »
Les quelques personnes avec qui j’étais discutaient des augmentations des taxes et de leurs mécontentements sur ces choses qu’on leur obligeait sans leur demander leurs avis. Alors moi je décidais de faire diversion, en créant une émeute.
« Mes amis, il nous fait réagir. Et tout de suite !
– Vous avez raison ! Le gouvernement n’a pas à nous imposer tout ça contre notre grès ! » reprirent-ils en cœur, haussant la voix et ensuite rejoints par d’autres de leurs avis. Alors que je restais caché dans la masse.
« Allons ! Vous n’avez pas le droit de vous réunir comme ça dans la rue ! » fit un des gardes qui s’approchait de la minirévolte. Puis dans un élan je me suis lancé sur celui qui portait les clés et les lui vola au passage.
« Ah, c’est toujours aussi simple, repris-je en cachant les clés dans ma veste, bon ce n’est pas tout, mais il me faudrait prendre de la hauteur moi, fis-je en visant l’église en face de moi ; Ah parfait. »
Heureusement il m’avait permis d’avoir des vêtements qui étaient plus d’époques que ceux d’Adam. Je me baladais dans la ville, j’avais environ deux heures devant moi. J’avançais tranquillement pourtant je sentais quelque chose de pas normal, je savais que quelqu’un me suivait. Parce même si j’étais passé maitre dans l’art de la filature, tout le monde n’égalait pas mon niveau et en l’occurrence je savais qu’il y avait quelqu’un derrière moi. Mais à vrai dire ça ne me préoccupait pas tant que ça. Au bout d’un quart d’heure, j’arrivais à ma destination et j’avais semé mon poursuivant, ou presque puisque c’est moi qui le suivais. Je l’ai laissé se perdre dans une petite ruelle et l’ai attrapé, lui présentant mes lames sur la gorge.
« Pourquoi me suis-tu ?
– J’ai, je. Ton allure me paraissait étrange alors je me suis dit. Je ne te veux pas de mal, je t’ai vu voler les clés au garde.
– Elles t’importent tant que ça, au costume je dirais que tu es un assassin. Vrai ? Pour qui travailles-tu ?
– Leo Kryssen.
– Bien, repris-je en enlevant ma lame, dans ce cas tu vas pouvoir m’aider. J’aimerais que tu retiennes Leo pendant quelque temps, dans la cour du palais jusqu’à que je te donne le signal, dès lors tu pourras le laisser. Tu devras le convaincre de ne pas assassiner le second du président.
– Quoi comme signal ?
– J’avais dans l’idée d’attirer les gardes vers lui.
– Mais, pourquoi ? Il va se faire tuer ?
– Non, fais-moi confiance. Garde-le dans la cour jusqu’à que tu me voies ressortir, d’accord ? Je serais habillé comme un garde, mais je garderais mon arc sur moi.
– Mais tu sais où est le palais ? Parce que je n’en ai pas la moindre idée.
– Devant l’église, tu y trouveras un charriot plein de foin, attends-moi là-bas et je t’y amènerais. »
Durant ma poursuite j’avais eu le temps de trouver le meilleur endroit pour grimper le bâtiment. Par-derrière. J’avais mon crochet, il ne me fallait que très peu de temps pour atteindre le point le plus haut. D’ici le palais paraissait être assez loin, à droite du chemin que j’avais emprunté jusqu’ici. Une fois redescendu grâce au charriot au-dessous j’ai pris mon allié et suis partis vers le palais présidentiel. Nous avions pris notre temps et j’avais fait connaissance de l’un des premiers disciples de Leo à cette époque. La façon dont le monde et le temps avaient décimé le crédo, voyant ses membres être plus souvent de simples civiles. Arrivé à destination, lui était reparti rejoindre Leo dans sa cachette et moi j’étais entré sous l’apparence du garde que j’avais volé. Entré avec une aise des plus déconcertantes. J’utilisais la vision d’aigle pour trouver la salle où devait se faire la réunion. Je m’étais posté devant. Comme le garde que j’étais censé être. J’écoutais d’une oreille sans trop prêté attention à ce qui se disait à l’intérieur, jusqu’à que le président en sorte. J’en avais compris que la seconde-personne était le recherché second. J’y suis donc rentré, passant juste la porte.
« Ah, mon ami, tout est prêt pour notre réunion ?
– Non…
– Qu’y a-t-il ? Un problème. Non attendez ne partez pas. Non ! répliqua-t-il une fois que je ressortais, avant que je ne ferme la salle.
– Quelqu’un viendra vous sortir ne vous inquiétez pas. Mais pas tout de suite.
– Ah tient te voilà. Tout se passe bien pour toi ? me fit l’acolyte de Leo arrivant.
– Oui, tiens, je te laisse la clé. Tu viendras rouvrir une fois terminé. Où est Leo ?
– Il ne devrait pas tarder pourquoi ?
– Il ne vaut mieux pas qu’il nous voie ensemble. Va le rejoindre, je vais déclencher l’alerte.
– Mais pourquoi ?
– Le véritable templier c’est le chef de la garde, pas le sous-fifre de Washington. Je veux juste que ce soit lui qui l’assassine, pas moi. Allez, reste pas là. »
Et quelques mètres plus loin, devant le poste de la garde.
« Chef, Leo s’est introduit dans le palais !
– Ah le salaud ! Et où est-il ?
– Dans la cour Chef !
– Allez bande de fainéants, suivez-moi.
– C’est trop simple.
– Comment peux-tu être sûr que Leo le tuera Adam ? me fit L’Anima apparaissant à côté de moi.
– La connaissance, la confiance. Viens voir, lui fis-je en me plaçant, caché derrière un coin de mur, tu vois, le temps que l’on discute et il n’y a déjà presque plus personne.
– Ah…
– Tu vois, je sais de quoi il est capable.
– Si tu lui portes une aussi grande confiance alors, nous n’avons plus rien à faire ici, reprit-il en dématérialisant tout le décor et nous ramenant dans cet espace gris.
– Tu as l’air d’en savoir beaucoup sur moi et tous les autres. Y’aurait-il quelque chose que j’ignorerais ?
– Et bien, si tu me laisses raconter toute l’histoire alors.
– Vas-y je t’écoute.
– Bien, tu connais beaucoup de choses, mais certaines fois, c’est le temps qui manque. Pour commencer, Leo. Arrivé sur Terre à vingt-et-un ans. Sieg a dû te dire que c’est ton arrivée qui a fait son apparition, pas exactement. Toshiie, retourné sur Terre après avoir traversé le Styx, c’était en 1153, le 13 janvier pour être précis. Ce jour-là il rencontra celui qui lui offre sa rédemption, The Pretorian. Cet étrange Onyx est l’entité du temps, mais aussi le père d’Akziel.
– Quoi ? Tu veux, dire que, celui qui m’a permis d’avoir Toshiie est le père de mon pire ennemi ?
– Malheureusement. Mais ce n’est pas tout, sa rédemption lui a été accordée après, avoir été trahis par son fils, qu’il venait voir presque mort, retrouvé ensuite par Toshiie. C’est ce même jour que la guerre entre Leo et Akziel se mit en place. Après que Leo justement ait aidé l’Onyx, faisant fuir son fils qui l’aurait tué. Dans une sorte de remerciement, il légua son rôle d’entité du temps à Sieg et le fit rencontrer avec Leo, lui donnant alors le contrôle de ces pouvoirs.
– Comme ça c’est bien plus simple. Mais en quoi mon âme dérange-t-elle la fusion avec Toshiie ?
– Mais ce n’est pas tout. Une minute j’y viens. Comme tu le sais, ton adoption se fit parce ton orphelinat entier était un démon. Tu y as passé trois ans au total, avant même que ce démon se retourne contre toi. Le problème ne réside pas en Adam même, mais dans son héritage. Dans un temps où Connor n’aurait pas agis, la famille que tu as eue serait venue t’adopter, non pas contrainte de le faire et Leo serait bien plus tranquille à avoir tué ce démon par la suite. Je veux mettre en place ce temps-là.
– Et en quoi ça touche Connor ?
– À cette époque-là, il n’avait pas rejoint le crédo des assassins, il ne l’a fait qu’un peu après. Il était au service d’Akziel. Je veux que tu convainques Connor de prendre part du côté de la confrérie et que tu t’assures que l’adoption se fait sans problème. Bon voyage. »
Londres, 13 janvier 1150, la neige, le froid. L’hiver européen en fait. Cette fois-ci les choses étaient un peu différentes, j’avais de la facilité. Il me laissait avec face à lui, au milieu d’un combat avec les gardes templiers. Je me suis avancé vers lui, traversant les murs de tuniques rouges pour le rejoindre.
« Ah enfin de l’aide, j’espère que tu sais te battre, dit-il avant que je ne tue la dizaine de gardes qui était sur lui à coup de pistolets.
– Cela te suffit-il très cher, ou est-ce qu’il faut que je me fasse tout le groupe pour te le prouver ?
– Amuse-toi bien, on se retrouve à l’autre bout de la place, répondit-il en passant le cercle qu’ils formaient autour de nous et s’enfuyant.
– Bien, je pense avoir mon idée là-dessus. Saiko Kenryoku, repris-je, laissant apparaitre mon canon de bras et son crochet, ça va faire mal. »
Le nombre de tirs que ce dernier me permettait était illimité, presque comme le nombre de gardes qui pouvait s’attaquer à moi. Bientôt ce n’était plus un mur de garde, mais une fortification de cadavres qui s’entassait autour de moi. Jusqu’à avoir éliminé toute la réserve. Je suis alors reparti, trouver Connor qui s’approcha de moi. Il était resté plus près pour admirer la tuerie.
« Eh bien, je te dois la vie mon ami, merci de ton aide. Comment puis-je t’en remercier ?
– Je sais que tu travailles pour Akziel et qu’il t’a envoyé réveiller l’orphelinat d’Aldor. Je voudrais que tu abandonnes cette mission, comme Akziel d’ailleurs. Et que tu rejoignes notre cause.
– Devenir assassin… répliqua-t-il en regardant l’insigne que je portais à la taille, bien, j’y avais réfléchi plus d’une fois sans me décider. C’est d’accord. Je m’en vais les rejoindre de ce pas. Au plaisir de te revoir mon ami.
– Avec joie. Mais maintenant comment suis-je censé changer de planète ?
– Comme lui l’aurait fait Adam. Les pouvoirs des enchainés. Je ne t’explique pas comment Leo le fait, tu dois le savoir.
– Oui, pas besoin de détail. Ce n’est l’affaire que de quelques secondes.
– Bien, maintenant, viens avec moi. Reprit-il ayant pris le corps d’un agent de l’orphelinat, ils nous attendent. »
J’étais arrivé dans un bâtiment sublime, une architecture semblable à celle des Saory, saillante, toujours lumineuse, attractive et possessive. Il m’avait conduit dans un bureau dont la fenêtre du fond donnait sur la cour de l’établissement. La vue était magnifique, des enfants joyeux, souriants. Comment un lieu d’une telle beauté pouvait-il être si maléfique ? Derrière moi, l’Anima expliquait toutes les règles de l’adoption aux deux parents. Puis une petite tête blonde vint me rejoindre.
« Tient, bonjour toi, comment t’appelles-tu ?
– Leo. Leo Kryssen, me répondit-il, souriant aux anges.
– Ah, c’est toi que l’on vient adopter aujourd’hui, tu dois être content.
– Très, même si je ne verrais plus mes amis aussi souvent.
– Tu viendras leur rendre visite.
– Oh oui, je te verrais toi aussi ?
– J’en doute, je m’en vais ce soir. Mais ne t’en fais pas, on se reverra bientôt.
– Leo vient avec moi, ton père doit discuter avec le monsieur, lui fit sa mère adoptive.
– Au revoir !
– Votre ami m’a parlé d’une chose importante sur le petit. De quoi s’agit-il ?
– Cet établissement est un rempli de démons, quelqu’un prévoit de les liguer contre le petit. J’ai conscience de vos aptitudes de combat, je voudrais que vous lui enseigniez vos techniques et lorsqu’il sera prêt, qu’il détruise cet orphelinat.
– Comme vous voudrez. Bonne journée messieurs.
– Bien, je crois que tout s’est bien passé. Mais attends, je ne connais pas ton vrai nom.
– Je m’appelle Taigon Wang. Mais mon nom ne t’importe que peu.
– Ce n’est pas vrai, j’aime connaitre le nom de mes alliés. Mais pourquoi alors t’en prenais-tu à Toshiie ?
– Parce qu’Akziel me l’avait obligé. Je suis un démon, qui n’a malheureusement pas su dépasser sa force de conviction.
– Ça expliquerait pourquoi l’autre con aux cheveux gras m’en voulait à moi, mais n’a rien fait lorsque Leo s’en est pris à lui.
– C’est un peu vrai, aussi parce que les deux personnes, moi et lui étions bien séparés. Mais ce n’est pas tout, il faut que je te ramène.
– Pourquoi, je suis bien ici. Même si j’ai l’impression que mon cœur est en train de geler.
– C’est bien pour ça. Ton travail ici est terminé.
– Il faut que tu reviennes, fit la voix de Sieg venue de nulle part.
– À bientôt, Adam, reprit Taigon. »
De plus en plus régulièrement, presque à la fréquence des battements du cœur, ma vision se troublait, prenait des tons blancs. Jusqu’au moment où je sentis quelque chose se poser sur mon cœur artificiel. Un grand flash me ramena à mon temps, allongé sur une table d’examens de Sieg, avec comme seule chose dans mon champ de vision, la lampe au-dessus et ma petite princesse qui avait sa main posée sur mon cœur. Elle était en train de pleurer, à côté de moi, mais n’avait pas remarqué mon retour. J’ai alors pris sa main, avec la mienne.
« Eh, tu n’as pas besoin de t’en faire pour moi, je ne suis pas près de mourir.
– T… Tanguy, c’est bien toi ?
– Non. Le pauvre idiot que tu as pris comme petit ami.
– Content de te voir de retour l’ami, me fit Sieg s’approchant, comment te sens-tu ?
– Bien mieux qu’avant. Que m’as-tu fait encore comme connerie pour que je ressente mon cœur comme ça ?
– Vois par toi-même. »
Le cœur en lui-même n’avait presque pas changé, si ce n’est qui était maintenant blanc. Une centaine de lignes blanches, un peu comme un circuit imprimé en partait pour parsemer mon torse. Dont les vagues lumineuses approchaient la vitesse des battements du cœur humain.
« J’ai purifié ton cœur, ajouté ces flots d’alimentations pour éviter que ta peau de se re transforme en charbon. Je t’avais congelé pour rajouter le système de refroidissement que tu as dans le dos, rassure-toi, il ne se voit pas. Apparemment Toshiie ne t’aimait pas. Et je nous ai immunisés contre le voleur d’âme.
– Il n’a fait que se défendre.
– Quoi ? De quoi parles-tu ? me demanda Virginie.
– Je ne sais pas combien de temps vous m’avez mal traité, moins que la dernière fois. Mais cette fois encore j’étais dans un rêve, guidé par Taigon, l’Anima que Toshiie avait purifié comme toutes ces âmes perdues. C’était Leo et moi, parce que nos propres âmes n’étaient pas saines. Il m’a fait voyager dans le temps, changé le cours de certaines choses qui avaient perverti ces esprits. Pour que nous soyons pareils et permettre une meilleure fusion.
– Fusion que j’ai faite avec Brio !
– Faudra que tu me le présentes Sieg ce brio.
– Ce que tu peux être con des fois toi ! Bref. Je vous laisse, si vous me voulez, vous saurez où me trouver.
– Et dire qu’il y a un peu plus de six mois, j’avais encore un corps sans aucune trace.
– Ça va, tu n’as qu’un tatouage, un cœur qui dépasse des deux côtés et une cicatrice, ou une rainure au bras droit. Tu n’as même plus les bandes d’Adam sur les bras.
– Exact. Tu peux me passer mes vêtements s’il te plait ?
– Bien sûr. Mais, c’est moi où ils ont changé de couleur ?
– Exact. J’ai l’impression que Sieg a vraiment bien géré sa fusion. »
Ma veste avait pris un aspect plus ressemblant à celle d’Adam, les renforts des épaules en blanc, avec une ressemblance à celle de Toshiie, les deux bandes avant en blanc, replié avec l’intérieur blanc aussi. Les attaches des armes de Toshiie aussi, en cuir marron toujours, mais ça ne servait que de décoration. Jean noir. Bottes semi-hautes noires. Et toujours la ceinture d’assassin. Nous sommes ensuite partis sur le grand plateau, tranquilles pour discuter.
« Comment a-t-il pu devenir comme ça ?
– Quoi, de qui tu parles ? répliqua-t-elle.
– D’Akziel, Taigon m’a dit qu’il était le fils de l’Onyx que Toshiie a sauvé, The Pretorian.
– Ah bon ? Mais cet Onyx est pacifique, comme tous les autres.
– Presque très chère, répliqua Sieg derrière nous.
– Oui, bon sauf toi, mais comment est-il devenu si maléfique ? demandais-je.
– Je ne sais pas. Le changement s’est fait après qu’il soit venu sur Terre avec son père. Mais qu’est-ce qui en est à l’origine ?
– Bourrage de crâne ? Pourquoi pas, tout le monde est influençable.
– Certes, mais par qui ?
– J’ai du mal à le saisir, c’est alors lui qui a voulu le tuer ?
– Le jour où Toshiie l’a retrouvé, exact. Ce même jour, Leo est arrivé et l’a aidé aussi. En fait, les pouvoirs que nous possédons et ta création est un cadeau de l’Onyx pour l’avoir aidé et aussi parce qu’une fois fusionné avec Toshiie il lui fallait bien une entité pour le remplacer.
– Alors c’est lui qu’ils appelaient Sun Yukon.
– Bien, pourquoi ne pas rendre une petite visite à son sous-fifre préféré ? nous fit Virginie en pointant la seconde tour de la ville.
– Mais ça ne sera pas si facile. Il doit déjà se douter que l’on va s’attaquer à lui. Surtout après avoir vu que je suis capable de démonter cette version. Qu’en penses-tu Sieg ?
– Comme si on avait le choix. C’est le seul moyen de s’approcher de lui. Mais pourquoi capable de démonter cette version, tu l’as déjà tué dans le futur.
– Souviens-toi Sieg. “Leur vérité est un mensonge. Leurs villes sont une illusion. N’acceptez pas le monde tel qu’il est.” Ça te fait ne penser à rien ? Que Sia aurait pu te raconter ?
– Un monde contrôlé, endoctriné. Tu penses vraiment que…
– Médias, banques, alimentation. Ce type est un gros tas aux bottes d’Akziel. Quoi de mieux qu’un pion pour posséder tout un pays ? Dans une petite ville en plus.
– C’est insensé ! Ça voudrait dire qu’Akziel a déjà mis en place son enfer terrestre.
– Déjà non, mais prêt une fois que l’on s’attaquera à Barabas oui. Un monde de terreur caché sous une image idyllique. Diabolique au possible.
– Je pense qu’on va pouvoir prendre du repos pendant que tu t’en charges ?
– Toi comme d’habitude tu restes ici, pour me guider. J’aurais besoin de Chester et Sia. Je ferai appel à vous s’il le faut.
– Et comment pensais-tu t’y prendre ? me demanda Virginie.
– L’affront ! Tanguy, que penses-tu si je découvre la Tour ? reprit Sieg.
– Tout de suite ou lorsque j’aurais éliminé ce gros tas ? répondis-je.
– Et bien, je vois que tu le portes dans ton cœur celui-là.
– À vrai dire, oui et après ce qu’il a fait, c’est un peu normal.
– Exact. Bien, alors j’y vais de ce pas. À plus les tourtereaux.
– Il est marrant lui. Mais tu as une idée de comment est faite sa tour ?
– Non, autant en avoir la surprise ça sera plus drôle. Puis, dans un sens ça ne te concerne pas trop puisque tu ne peux pas venir avec moi.
– Malheureusement, je vais m’ennuyer sans toi, déjà que j’ai trouvé ces derniers jours longs.
– Comment ça long, j’ai passé combien de temps en vrac ?
– Compte, on est vendredi.
– Oh, ah ouais, presque quatre jours complets. Ça commence à faire.
– Tu m’épates Tanguy. Tu passes tellement de choses, tellement de dangers et pourtant tu restes toujours calme, serein, rien en te dérange ni te fait descendre de ton piédestal. J’ai le droit de savoir comment tu fais ?
– Je prends sur moi, ce n’est pas bien compliqué et tout ce que j’accumule se ressent dans la rage que je déploie au combat. Et en plus j’ai une magnifique petite copine qui me soutient et m’aide si besoin.
– Ah, alors c’est juste moi, répliqua-t-elle en venant se blottir contre moi.
– Voilà, c’est juste toi. Je puise ma force dans les autres, la confiance qu’ils me portent et celle que je leur ai offerte. Parce que je sais que si j’ai besoin d’eux, ils seront là. Mais le plus important c’est le fait que je t’ai toi. Longtemps resté seul je pensais que je ne serais pas capable de faire voir mes sentiments, ou même d’agir correctement.
– Pourtant tu te débrouilles très bien. La preuve. Un mois et quatorze jours. C’est pas mal non ?
– Toujours mieux que ce que j’ai pu faire. Ça me rassure tout de même quand je me souviens des peurs que j’avais avant, de ne pas être capable de te garder, ou même de faire durer l’histoire un peu de temps.
– Alors viens avoir moi, je vais te monter comment faire durer moi.
– Oh, attends-moi. J’accours ! »
Sieg avait fait apparaitre la Tour, dans un rayon de lumière partant vers le ciel. Elle surplombait la ville, immense et géante, au design futuriste, avant-garde du temps d’Adam. Une construction Saory comme le tombeau. Elle signait l’arrivée définitive des Anges sur Terre.
Le temps avançait, encore et toujours. L’arrivée de Toshiie allait changer pas mal de choses, une sorte de révolution. Ou plutôt, le début de la déchéance du règne beaucoup trop long de mon ennemi. Mais ce n’était que le début, une longue histoire m’attendait encore, contre Barabas et surtout Akziel. Après ce que m’avait appris l’Anima, Taigon, j’avais en ma possession une personne susceptible de tout faire changer, si encore j’étais sûr de pouvoir utiliser Sun Yukon.
Partie 14 : Dure Vérité
Notre monde a connu des légendes et j’espérais en faire partie. J’aimais bien cette phrase qu’il m’avait dite, elle montrait bien la différence entre nous, lui dont les seuls souvenirs restants sont sa présidence, non pas son côté chasseur de vampire. Et moi, ayant fait plus d’actions visant à sauver le monde, ma légende est presque inexistante. Je voulais la créer, mais pas ma légende. Notre légende.
Le froid, la neige, encore, et toujours l’hiver européen. On y arrivait, à cette fameuse époque que tout le monde attend pour la détester. Alors bon, certes notre civilisation, avec son évolution a su changer pas mal de choses pour contrer tout ça, déblayer les routes, des habits plus chauds. Mais ce n’était pas toujours comme ça et je le sais. On avait passé un peu de temps, deux semaines puisque monsieur le critiqueur de mes actes était parti en voyage. Bref. Lundi 4 février 2013, pas grand-chose n’avait changé de notre côté. Kévin avait fini son entrainement et j’y avais fait cadeau d’une tenue d’assassins coloniaux américains. Je devais commencer à penser mon plan contre le gros, mais je n’avais aucune idée de comment m’y prendre. Alors une fois de plus c’est dans mon lycée que je souhaitais trouver les informations, chez Grey pour être précis, ou son frère. Aucun danger ne nous menaçait, alors je n’y suis pas allé avant dix heures, mais là, quelque chose que j’avais négligé m’attendait. Les chiens et pour être précis les pisteurs de drogue. Pourquoi ? Parce qu’ils reconnaitront mon cœur artificiel comme tel. Parce que ce n’est pas terrien. Alors j’arrivais, lorsqu’ils faisaient le tour des personnes. Mais sans succès, ils changèrent de direction pour prendre la mienne. Et comme par hasard, ils s’arrêtent sur moi. J’avais une impression sur le fait que Sieg m’ait fait trois tatouages sur le visage pour maitriser le pouvoir de contrôle des âmes. Deux descendants des yeux jusqu’au bas du visage et le dernier le long du menton. Je faisais ensuite mon choix, soit les lunettes, soit les tatouages. Et là j’avais tronqué les verres pour la seconde solution.
« Évite-toi des ennuis le tatoué et donne-nous ce que tu as, me fit le premier policier.
– Je n’ai rien, je ne consomme pas ce genre de connerie.
– C’est ça ouais, ne joue pas le malin avec nous, reprit le second avec un accent marseillais.
– Je n’ai rien, vous ne voulez pas que je quitte mes fringues non plus ?
– Non, on va le faire nous-mêmes.
– Ben voyons. »
Ils ne se sont pas gênés pour le faire. Les chaussures, non concluantes, pantalon non plus. La veste toujours pas. Puis le haut sans résultat. Et là, les chiens se fixèrent sur l’étrange objet qui me tenait en vie.
« Alors, pas convaincu ?
– À quoi il te sert se truc là, c’est ton cœur ? reprit le marseillais en riant.
– Allez-y, arrachez-moi-le, et voyez que c’est ça qui attire vos chiens. »
Une fois de plus ma mort ne les inquiétait pas plus que ça. Cinq minutes avant que je n’y reste pour de bon. Ma peau était en train de se nécroser, de devenir bleu, mais ça ne les préoccupaient pas. Ce n’est qu’au bout d’environ quatre minutes, après qu’ils aient vérifié et revérifié je ne sais combien de fois tellement ma vue s’assombrissait qu’une amie de Virginie vint à mon secours.
« Putain, mais vous ne voyez pas qu’il est en train de claquer là ! » leur fit-elle en leur prenant le cœur et le replaçant. Me régénérant dans une lumière blanche et me transformant en Leo, toujours avec autant de vêtements qu’avant.
« Que dois-je faire, j’attends de vous faire virer ou je vous assassine tout de suite.
– Non, non on s’en va hein, bonne journée monsieur.
– Pourquoi faut-il que le monde soit toujours aussi con ? repris-je en récupérant les habits, les téléportant de ma main à mon corps.
– Et tu t’en vas comme ça, sans même dire merci !
– Tu ne veux pas que je t’offre un joli cœur comme le mien non plus ? Quoique je doute qu’il puisse y avoir la place.
– Traite-moi de grosse aussi. Je te sauve la vie est voilà comment tu me récompenses, en te foutant de moi et en t’enfuyant.
– D’abord je ne t’ai pas traitée de grosse, sinon je l’aurais fait sans me gêner. Ensuite je ne m’enfuis pas, j’ai quelque chose d’important à faire. Et pour finir, je sais comment tu es, je te connais bien plus que tu ne peux l’imaginer. Et malheureusement je connais aussi les autres, alors j’ai préféré m’écarter, pour m’éviter des ennuis, mais aussi pour t’en éviter. Alors je t’en prie, n’ose pas dire que je ne pense qu’à moi, s’il le fallait j’éliminerais tous ceux qui me ferrait chier, mais pas si quelqu’un de fragile et à qui ma copine tient est en jeu. Compris ? »
Dans cette discussion on avait eu le temps de descendre tous les escaliers, dans le couloir du laboratoire pour être précis. Devant les casiers.
« Attends, tu n’entends rien ?
– Quoi, comment ça ?
– Là. Dans le casier, j’ai l’impression que quelqu’un crie.
– J’ai l’impression d’avoir déjà connu ça. Tu arrives à l’entendre ?
– Oui, c’est dans ma tête, ça résonne.
– Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu es sure que ça va ? » lui demandais-je en posant mes mains sur ses épaules. Mes bras se mirent à dégager une fumée violette, quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant.
« Je crois que non… me répondit-elle me fixant dans les yeux avec un air apeuré, c’est, c’est si grave que ça ? »
Cette fois-ci, j’avais déjà l’impression que connaitre cette sensation. La vue se trouble, pour ne cibler qu’une chose. Je n’entends rien sauf une chose précise. La première fois c’était les cris de Justine avec Adam, cette fois-ci c’est le cœur de celui qu’elle entendait et que j’avais déjà entendu. Il était à côté de moi, dans le casier. Les tatouages que j’avais sur le visage s’étaient illuminés en rouge.
« Pourquoi tu l’entends ?
– Comment ça ?
– À cause de ça. »
J’ai passé mon bras à travers la porte du casier, un liquide visqueux, comme de l’huile s’écoulait de la partie qui traversait, ruisselant sur mon bras et tombant à terre. À l’intérieur j’avais attrapé quelque chose, la main de celui qui nous demandait de l’aide. Je l’ai tiré, pour l’extraire du portail et en est sorti Ludovic, mais pas celui qui possède Akziel.
« Tanguy…
– Content de te revoir Ludo.
– Excuse, mais là je crois qu’il faut que je rentre chez moi. On se revoit plus tard.
– Il utilise des clones en plus, quelle pourriture !
– Quoi, mais c’est quoi ça, comment ? Pourquoi ? reprit-elle.
– Souviens-toi de ça, répliquais-je en partant vers le laboratoire, me tournant vers elle, tout n’est pas ce qu’il semble être. Toi aussi tu es différente. Réfléchi à ça, j’apprécierais beaucoup que tu te battes à nos côtés.
– Je ne me bats pas, je n’aime pas ça.
– Si tu ne te bats pas, tu échoueras pour n’importe quoi. Répondis-je, dos à elle avec un signe de la main.
– J’aime ta façon de voir les choses, je vois que rien ne t’échappe. À qui veux-tu t’attaquer aujourd’hui ? Me demanda Grey lorsque je suis arrivé.
– Le con qui nous traque et qui nous bouffe.
– Ah, tu veux déterrer sa tour ? Pourquoi pas ? Et pour quoi as-tu besoin de moi ?
– Pas toi précisément, je cherchais mon frère et Sia, mais si t’avais un conseil pour ce con je ne serais pas contre.
– Séparez-vous, chacun prend une partie de la tour, son contenu est indiqué à l’entrée.
– Il est si con que ça ?
– Bonne question, tu me donneras la réponse quand tu seras revenu.
– Tiens, vous voilà, je vous cherchai. J’ai besoin de vous pour démonter Barabas.
– Tu veux te séparer du monde des limbes, bien, pourquoi pas.
– Non, pas du monde des limbes, c’est d’un moyen de traque et d’endoctrinement contrôlé par Akziel qu’il veut se séparer Ryan, lui répondit Sia.
– Alors, qu’est-ce que qu’on attend ? Plus vite ça sera fait mieux ça sera !
– Certes, mais j’ai besoin de quelque chose avant. Grey, est-ce que tu sais ce qui pourrait obliger mes bras à dégager des particules de couleur violette ?
– Violette, tu dis ? répondit-il en se levant brusquement de sa chaise. Si, si tu me laisses un peu de temps, pour aller voir Joffrey, je t’en donnerai la réponse.
– Pas de problème, fait. Nous, on part, si vous êtes prêt bien sûr.
– Bien entendu, toujours frérot. Aller, au boulot ! »
Quarante mètres de hauteur et presque autant sinon plus en dessous. Voilà à quoi je m’attaquais. J’avais envie de changer aujourd’hui. Alors je suis parti à pied, de mon lycée jusqu’à la tour. Sur le chemin j’avais croisé Kévin et le vrai Ludovic et j’avais l’impression que c’est moi qu’ils venaient voir.
« Tu crois que je peux lui plaire ?
– Kévin. Peut-être, mais comment veux-tu si tu ne me dis même pas qui est la personne en question.
– De celle qui t’a replacé ton cœur, la copine de la tienne.
– Ta phrase peut-être très mal interprétée, tu sais.
– Réponds-moi franchement, tu penses que j’ai une chance ?
– Eh bien, répliquais-je en m’arrêtant, je ne veux pas te donner de faux espoirs en te disant oui, ni te démoraliser en disant le contraire, mais, j’ai trop souffert de mes erreurs pour ne pas aider ceux à qui je peux offrir ma bonté et mes services. Je ferai mon possible pour rendre ton rêve réalisable. »
La désactivation du masquage de la Tour avait pris quelque temps et ce n’est qu’à ce moment qu’elle apparaissait, dans une grande vague de lumière traversant la ville. On était repartis, presque à la seconde tour, mais ça ne m’avait pas dérangé, mais les autres par contre.
« C’était quoi ce truc ? me fit Ludo.
– La Tour Des Anges regarde derrière toi, tu la verras. D’ailleurs Kévin, ça me fait penser, pourquoi tu ne passerais pas voir Virginie, elle saurait te donner des conseils puisqu’en plus elle la connait.
– Ouais, pourquoi pas, je prends Ludo avec moi ?
– De toute manière aucun de vous ne peut voyager dans les limbes donc oui, mais précise-leur que c’est le vrai et qu’Akziel n’est qu’un clone de Ludo.
– OK, à toute alors.
– Tient vous voilà vous deux, repris-je un peu plus loin en voyant Ryan et Sia, par où dois-je entrer ?
– Juste là où tu es, me répondit-elle.
– Bon, Ryan, qu’est-ce que vous avez pu trouver avec Sieg ?
– Trois parties, une que je laisse à Sia, beaucoup moins dangereuse, parce que je sais ce qu’il me fera endurer s’il la perdait. Ensuite une seconde, au centre, là, seul toi peux le faire, tu comprendras une fois dedans, Sieg te détaillera le tout. Pour ma part je prends le chemin qui arrive derrière, ça me permettra de désactiver les fours et de nous laisser accéder à la salle des mélanges, c’est là-bas que l’on se retrouve. Bonne chance.
– Je n’en aurais pas besoin. Mais merci quand même ! »
Un monde déstructuré, complètement différent, voilà où j’allais, là où son fichu bâtiment faisait toute la hauteur hors de la terre, avec une immense porte dont l’arche portait son effigie. (Et il se prétend non vantard !) Comme me l’avait indiqué Grey, il y avait un joli plan après la porte. Cent étages, la salle des mélanges est au cinquantième et chaque dizaine d’étages portait l’inscription « Ici Leo MEURT ! » Très joyeux dites donc. Alors j’ai passé ce passage et me suis aventuré dans le premier escalier.
« Sieg, rappelle-moi ce à quoi j’ai accès dans ce foutu monde.
– Alors, tes armes, Rebellion, Osiris, Arbiter, Ebony & Ivory. Shadow Runner bien sûr. Ton glaive et Lucifer. Le style trois est réservé au monde réel. Ensuite, certaines choses dont je ne sais pas trop ce que ça peut-être. L’envol de l’Aigle, la cape de Loup, la Rage de L’Ours et l’appel dimensionnel. Le plus étrange est que j’ai l’impression que c’est ce que t’a posé Kévin qui te donne ça, mais c’est comme désactivé.
– Bien, allons les essayer alors.
– Si seulement tu en as le temps Leo. Bienvenue chez moi. Bienvenue dans ta tombe !
– Barabas, juste pour t’emmerder, je ne suis pas Leo, je m’appelle Adam Pearce, souviens-toi, c’est moi qui t’ai démembré dans le futur.
– Adam Pearce, je croyais que c’était un nom pour faire oublier ton misérable échec face à moi.
– Non, c’est le nom de celui qui terminera ta misérable vie.
– C’est ce que l’on va voir. En piste, on se retrouve au niveau cinquante, si tes amis survivent. Bon courage.
– Bien, c’est parti.
– Désolé Adam, mais je ne peux plus rien pour toi, je te laisse te débrouiller seul. Bonne chance, reprit Sieg. »
Seul, face à je ne sais quoi, même le plan n’indiquait pas ce que me réservait chaque étage. Des ennemis, pour certains, ou des parcours pour d’autres. Puis arrivait le dixième. Dont la porte portait cette énigme. « Posséder un pouvoir est une chose, pouvoir le maitriser en est une autre. Derrière t’attends le monstre d’énergie. Ouroboros. » Premier démon de ma quête. Je m’attendais à quelque chose de classe, un beau démon au corps lumineux. J’avais bien tort. Un horrible monstre, excessivement laid par-dessus tout. Sa faculté, les frappes d’énergies. Son seul point faible, son maitre, sur lequel il était connecté, qu’il avait de rentré dans le ventre. Il me fallait l’obliger à sortir pour le tuer. Aucune de mes attaques n’arrivait à l’endommager. Je devais le distraire, mais je ne savais pas trop comment. À part peut-être son gros œil globuleux, brillant et assez laid qu’il avait au milieu du front. J’avais choisi Shadow Runner pour le dérider. Utilisant mes capacités et l’agilité de mes techniques d’assassin pour monter son dos. « Montre-moi ce que tu as dans le ventre mon coco » j’ai planté la pointe de la faucille dans son œil, puis suis descendu par son dos en tirant un grand coup sur la chaine. J’y avais même arraché l’œil, je le laissais s’apitoyer sur sa douleur alors je repliais mon arme pour déployer le glaive pour attraper son contrôleur à distance. Je l’ai lancé sur son corps, tiré pour l’extraire du démon puis dégainé le fusil à pompe qu’Adam portait dans le dos le pointant vers celui que je tenais.
« Il faudra me tuer pour passer.
– Rassure-toi, répondis-je en lui tirant dans le cœur, j’y compte bien ! repris-je en prenant sa lance pour l’empaler dans son démon, et un de fait. Attends une minute… »
Il disparut dans une vague d’énergie, pourtant il restait quand même quelque chose, une sphère lumineuse bleue dont l’apparition faisait briller mon bras droit. Je me suis avancé vers elle, mais elle se déplaçait plus vite que moi, elle prit place sur moi en passant par le cœur, la lumière et les particules qu’elle dégageait me brouillaient la vue. Jusqu’à ce que tout se calme et que Leo intervienne.
(« Le sens-tu ?
– C’est mon cœur, il y a quelque chose de différent.
– C’est le contrôle énergétique, le régénérateur de ton cœur te permet maintenant de recharger l’énergie du tatouage grâce à au même lien que celui qu’il avait avec son démon.
– Chouette, mais pour l’instant ça va me servir à quoi ?
– À mon avis tu le découvriras plus loin. Je te laisse avancer. »)
Dix étages de plus, toujours la même chose, toujours plus de démons, plus d’ennemis, plus de carnage, parce que ce n’est pas les pauvres petits mini Satan que Barabas pouvait m’envoyer qui me feraient peur. Rien jusqu’ici ne m’avait provoqué ce sentiment, à part le fait de perdre ma copine. Mais la rage que sa perte pouvait provoquer était bien plus importante et dangereuse. Vingtième étage et une nouvelle énigme encore. « Sauras-tu le voir, percer sa force à travers tes yeux misérables, seul, face au démon invisible, Lorena » J’entrais dans une salle superbement bien éclairée, la porte de l’escalier montant, fermée, et le sentiment d’être observé par quelque chose, que je n’entendais pas et ne voyais pas. Ce n’est que lorsque j’arrivais au centre de la pièce, cylindrique au passage, que quelque chose me fonça dessus et me projeta à l’autre bout de la salle.
« Merveilleux, je ne le vois même pas. Bien, comment je peux m’y prendre ?
– Pourquoi n’essaierais-tu pas la vision intramurale, avec la vision d’aigle ?
– Hey, mais ce n’est pas con ça ! répondis-je en les activant, tu ne m’auras pas deux fois ! »
J’ai glissé sous son corps, planté rébellion au niveau de l’emplacement de son cœur. Il ne me manquait plus qu’un moyen d’extraire tout ça. Je me suis rappelé lorsque Sieg m’avait dit que mes armes me revenaient toujours dans les mains, alors je l’ai rappelé et elle m’est revenue, avec le cœur que j’ai extrait et absorbé avec mon bras droit. L’espèce de loup auquel j’avais pris cet artéfact n’était pas parfaitement mort, lorsque j’ai absorbé son cœur il s’est jeté sur moi, frappant mon corps dans un grand rugissement, éclairant mon corps et recolorant le tatouage que j’avais sur le visage en noir et rouge.
« La Cape de Loup, elle utilise ton module d’invisibilité, t’offres le déplacement silencieux et la sensibilité aux vibrations.
– Aller, plus que deux. »
Ce truc était infinissable, infaisable, tous les étages se ressemblaient, étaient tous les mêmes. Et une centaine de marches pour passer chacun. Malgré mon endurance pourtant bien développée depuis quelque temps, je commençais à manquer de force, tellement que le régénérateur de mon cœur ne m’offrait plus assez de puissance. Alors j’arrivais au trentième étage, épuisé, vide même. Face à encore une énigme. « Puissant, solide, indestructible. Tu as du courage de te présenter ici, mais tu manqueras de force face à Beowulf » et je crois qu’il avait raison, un monstre immense, au bras lumineux et des ailes en plus. Je manquais de force et chaque coup me visant me touchait. Je ne pouvais pas me défendre, sa vitesse d’attaque était bien trop rapide. Le seul choix que j’avais c’est pouvoir les anticiper.
« Leo, je crois que cette fois-ci c’est la fin ! fis-je exténué, appuyé contre un mur.
– Bien sûr que non, utilise la Cape de Loup et suis les battements de son cœur pour esquiver ses attaques et la furtivité pour lui rendre ses coups. »
Il allait vite, mais ce dont de Lorena me permettait de suivre ses moindres mouvements, d’éviter ses frappes, jusqu’à arriver à l’obliger à perdre ma trace. C’est alors que j’ai bloqué ses deux pieds avec les bras de Lucifer montés sur chaine, en enlevant mon camouflage, frappé son torse, ou du moins la partie que je pouvais toucher avec ma hache et une fois de plus, arraché son cœur avec ma lance, en le plaquant au sol. Son absorption se fit dans un flot de plumes qui volait autour de moi, je sentais que toute ma capacité physique était revenue d’un coup, jusqu’à l’éclair que m’apporta Leo.
« La maitrise physique. Plus puissant, plus solide, plus endurant et presque inépuisable. Je crois que Barabas ne se doutait pas que tes capacités d’enchainés te permettraient tout ça, je me demande même s’il en avait connaissance ?
– Rappelle-toi Leo, c’est à toi qu’il en veut, pas moi, même dans le futur quand je suis arrivé devant lui c’est par ton nom qu’il m’a appelé.
– Pas faux, alors bouge-toi de monter les derniers étages qu’on voit ce que tu peux avoir ensuite. »
Anormalement les étages suivants étaient assez vides, avec beaucoup moins de monde que les autres, je trouvais ça louche, ou alors il s’était décidé à me faciliter la tâche ? Non quand même pas, ça serait aussi bien pour lui s’il arrivait à me tuer avant même que j’atteigne son étage, son trône. Et pour moi c’était l’inverse, mais comme il ne se montrait pas, il me fallait gravir sa fichue tour, étage par étage. Quarantième étage, encore une énigme, ou plutôt, une phrase démontrant son agacement. « Cette fois-ci, il n’y a aucune issue. Soit tu chutes, sois tu mur de faim, soit tu meurs, tué par Échidné » le vide, voilà ce qu’il y avait, rien ! Et des aigles volant au milieu de la salle.
« Peut-être que si tu trouvais Échidné… »
Je n’ai même pas eu besoin de le chercher, il m’est arrivé dessus. Mais ma nouvelle solidité me permettait d’encaisser chacun de ses coups sans bouger. Et lorsque je me suis lassé de ses attaques incessantes, j’ai déployé mon glaive pour accrocher le démon volant, l’attirant vers moi et cette fois-ci l’absorbant entier, comme Lorena, dans un bruyant cri d’aigle et un flash si puissant qu’il en a presque perturbé le vol des autres.
« L’Envol d’aigle, c’est un vol sur une distance limitée, mais pourtant assez grande, à une assez grande vitesse.
– Ouais, ouais, mais ça ne m’aide pas à savoir comment passer !
– Regarde la zone que tu veux atteindre et avance en courant, tu verras t’as rien à faire. »
Ça ressemblait étrangement à ce que les propulseurs d’Adam m’offraient, mais avec une distance plus longue, d’ailleurs ça utilisait bien cette technologie. C’était une sorte de téléportation sur une courte distance, mais sans portails et mon corps prenait la forme d’une vague d’énergie sur le trajet. Et une fois de plus c’est un démon qui était censé me tuer que j’utilisais pour booster mes capacités. Dix étages de plus, une centaine de démons en plus à mon compteur, je n’en voyais plus la fin, jusqu’au moment ou au bout des escaliers j’apercevais une longue colonne en verre. Avec une chose animée dedans. Je me demandais ce que ça pouvait être, en pensant que cette pièce était la salle des mélanges dont me parlait Ryan.
« Qu’est-ce qu’on peut bien faire ici ?
– Une boisson qu’il utilise pour contrôler les humains. Une fois qu’ils ont assez ingurgité de liquide il les récupère et leur incruste un démon en optant pour la fusion parfaite des âmes. Et voilà un parfait petit soldat à son service, tout droit sorti des usines. Quelle saloperie je te jure ! répondit Ryan.
– Tu dis qu’il fusionne les deux âmes, humaine et démoniaque… Tu crois que je pourrai forcer la fusion entre moi et l’âme temporelle d’Adam ? Sans que ça me tue bien sûr.
– Voyons, ton corps à l’air assez solide pour. Ta qualité d’enchainé te permettrait de gérer les conflits possibles pendant la fusion et Adam t’offre de quoi te régénérer en cas de dommages. À mon avis je dois pouvoir faire ça. Si tu veux bien prendre place ? Sans tes fringues de préférence, sinon ils vont fondre.
– Non, Tanguy ne fait pas ça ! me fit Sia effrayé de la discussion que j’avais eue avec mon frère, et si ça te tue ?
– Tu penses vraiment que ça peut me détruire ? répondis-je en prenant place, je doute que Ryan m’autorise à le faire si c’était le cas.
– Il n’y a rien à craindre voyons, c’est le même genre de machine qu’Akziel utilise pour séparer les deux âmes des lignés comme moi. Si je savais qu’il y avait un danger, je ne le lui ferais pas faire. Bien, en cinq minutes ça sera fait, il n’y a plus grand-chose à faire. À tout à l’heure. »
Je m’y tenais debout, attaché par les deux bras et aux pieds pour ne pas bouger. Je ne savais pas comment fonctionnait ce genre de machine avant de m’y aventurer, elle se présentait sous forme d’une grande cuve, où on plongeait le sujet dans un liquide, semblable à de l’eau. Au moment il m’avait noyé entièrement le système de respiration artificielle d’Adam s’enclencha pour soutenir mon apnée. En même temps le liquide prenait un aspect blanc, opaque et me brulait de plus en plus la peau. Je ne voyais pas, mais je sentais que mon corps se transformait, puis je commençais à entendre les sons extérieurs, comme la voix de Sia, plus claire donc plus facile à percevoir puis celle de Ryan. Puis mon corps se mit à chauffer, bouillir le liquide jusqu’à le faire monter assez haut pour atteindre une pression assez haute pour faire exploser la cuve dans laquelle je résidais. Doucement la respiration d’Adam se calmait, laissant place à une plus naturelle et j’entendais cette voix. « Tanguy ! Tanguy réveille toi. Je t’en supplie ! » Toujours aussi douce et claire. Je me suis alors détaché, ouvrant les yeux avec un regard menaçant vers elle, mais elle n’était pas ma cible, mais le démon qui voulait la tuer. J’ai sorti ma lame du bras gauche, embrochant l’assaillant et le rentrant dans l’élément animé qui était au milieu de la pièce avec un coup de poing. Mes deux bras s’étaient mis à fumer, par les points d’énergies qui se trouvaient au niveau des articulations des membres. Adam n’avait que le torse et la tête de physiquement et visiblement humain, le reste était des augmentations aux couleurs noires. Pour moi c’était différent, l’aspect était exactement le même, sans aucune différence, la position et les traces des muscles. Sauf que j’avais gardé l’aspect et la couleur de la peau humaine. Mes mains avaient un renforcement métallique couleur acier à leurs parties supérieures. Rien ne séparait désormais nos deux âmes, qui au final n’en étaient qu’une à des temps différents.
« T… Tanguy ? Ça va ?
– Oui, pourquoi ça n’irait pas ? Je me sens bien, je me sens mieux. Je n’ai jamais été aussi bien, répondis-je en reprenant mes vêtements.
– Tous tes derniers pouvoirs changent ton corps, L’Envol de L’Aigle te rajoute les tatouages que tu as sur le torse. Il en manque encore et je crois savoir ce que c’est.
– Bien, alors ton voyage ?
– Je crois que ce con a essayé de me tuer, mais juste essayé. J’aurais pensé galérer plus que ça. Et vous, pas trop dur ?
– Non tranquille, répondit Ryan en premier.
– Ryan, tu m’avais dit que le mien était le plus facile !
– Oui, c’est le plus facile, je n’ai jamais dit qu’il l’était. Tiens jusqu’au niveau soixante. Tanguy ton parcours rejoint le sien, alors survis jusque-là.
– Oserais-tu me sous-estimer cher frère ?
– Bien sûr que non, mais quand même. Allez, bon courage, je vous attends au dernier couloir, répondit-il en repartant.
– Tu penses vraiment qu’il y a un danger si les deux chemins se croisent ?
– Je ne l’espère pas, courage, si tu as besoin de moi appelle-moi, j’arriverais aussi tôt. À tout à l’heure. »
Et je reprenais ma route, dix étages encore, toujours, j’en avais marre, mais j’adorais ça. Toujours plus solide et toujours plus puissant à chaque niveau, c’était la motivation de découvrir ce qu’il m’attendait au palier suivait qui me boostait. Arrivé au palier soixante, j’entrais dans une salle un peu hors du commun, avec pour énigme sur un présentoir. « La chasse, la proie poursuivant son attaquant. Tu ne peux plus fuir. Tu dois lui faire face. Ceara. L’ours aux yeux bleus. » Elle se découpait en deux parties. Une première salle ronde, un morceau de couloir entre les deux et une seconde où se trouvait la sortie. Seulement ce n’était pas si simple que cela, une fois atteint-le premier couloir, c’était le rugissement du démon qui m’avait fait comprendre que cette salle était sans fin, puisque je l’apercevais dans le couloir d’arrivé, juste après l’escalier que normalement j’avais passé, mais qui était a à peine deux mètres de moi. Il commençait à s’approcher de moi jusqu’à ce que je me mette à courir pour essayer de lui échapper. Mais sans succès, plus j’allais dans ces salles sans fin, plus il me rattrapait. Alors, même si je n’étais toujours pas épuisé au bout de la dizaine de passages que j’avais fait, je me suis retourné d’un coup, tranchant mon poursuivant avec ma lame et fusionné avec lui aussi. Encore une fois c’était son cri qui fit la fusion, qui m’avait changé les yeux, la partie blanche devenue grise et mon iris, marron normalement pour le détail, était désormais bleu, assez lumineux pour le faire ressortir. Par ailleurs j’avais trouvé le moyen de rejoindre la sortie. Qui n’était d’ailleurs pas une sortie, mais la dernière partie de la salle, un peu en contrebas. Là-bas il y avait Sia, qui se battait contre une horde d’ennemis qui avait le dessus sur elle. Dans mon élan, je m’étais jeté au milieu du groupe, près d’elle. Éliminant la dizaine de Satan d’un coup, avec une puissante frappe, créant une vague sphérique, fragmentée par des explosions au contact des ennemis, comme des milliers de grenades.
« La Rage de L’Ours, puissant, consommation quasi nulle en adrénaline. Moitié en normal. Seul défaut, le temps d’attaque qui est long et qui peut créer un moment de faiblesse s’il est mal utilisé.
– Tanguy, je t’en prie, aide-la ! » me fit Sia, apeurée me montrant du doigt les derniers ennemis de la salle.
Je me suis retourné, tranché la gorge des deux les plus proches avec mes lames d’assassin et ai planté les deux lames augmentées dans le dos du dernier, puis le tranchant en les extrayant. Derrière se cachait la meilleure amie de Virginie. Alexia
“Qu’est-ce que tu fais ici ? lui demandais-je en lui tendant la main pour la relever.
– Je suis ton conseil, je me bats.
– Très judicieux dit donc. Mais pourquoi ici ? Et comment surtout, comment t’es arrivée dans les limbes ?
– Grâce à elle, me répondit-elle en me montrant Sia.
– D’accord, encore une histoire tordue au possible. Si on avançait pendant que l’une de vous m’explique ?
– C’est, comment dire…
– Grey, t’as parlé de son histoire ? Pas vrai Tanguy, reprit Sia, ben là c’est un peu pareil, ou presque. Bruno et Joffrey sont deux frères liés par leurs pouvoirs. Je suis la fille de Grey et Alexia celle de Crimson. Nous sommes sœurs puisque nous avons la même mère.
– Chouette, et quelle est sa spécialité ?
– Comme tu le sais, je suis une Wicka pour agir sur le monde des limbes, mon sang est celui de Grey, mais j’utilise les pouvoirs de Crimson. Alexia est une Wicka comme notre mère, mais elle possède le sang de Crimson et les pouvoirs de mon père. Elle agit sur le paradis et les fragments des Saory.
– Alors ! répondis-je en dégageant les deux que j’avais découpés avec mes lames. Tu essaies de me dire que vous deux, permettaient la présence des nephilims comme moi et Ryan, mais aussi celle des Anges Saory ?
– Exact. Je te disais que je savais tout sur toi. Je ne suis pas le changement du temps, j’existe à tous les temps sauf si on me tue. Elle aussi.
– Alors, vous avez les clés…
– Quelles clés ? me demanda Alexia.
– Celles-ci, répondis-je en levant sa clé de sa poitrine, allez, ne restons pas là. Il faut retrouver l’autre gros. »
Durant notre discussion nous avions passé les dix autres étages et atteint le soixante-dixième qui nous offrait cette énigme. « Roche précieuse, si solide qu’elle en brisera ton petit cœur d’alienne. Ose battre Géryon, la bête cristalline. » Un monstre si gros et si lourd que récupérer son cœur en était tellement simple, qu’à sa fusion j’ai cru que le mien se brisait en morceau. Seulement j’avais négligé un détail, je ne l’avais pas tué, mais découpé en millier de morceaux.
« La cristallisation, la vitesse de l’éclair, la solidité du diamant. Je ne te laisse pas plus de dix secondes pour les éliminer.
– C’est déjà trop mon cher. »
J’étais devenu presque aussi rapide que Nikki, mais cette force épuisait l’énergie de mon tatouage. Trois secondes pour sauter de démon en démon, les éliminant un à un, j’utilisais une forme cristallisée pour me déplacer, comme L’Envol de l’aigle qui me passait en vague d’énergie.
« Mesdemoiselles, la voie est dégagée.
– Arrête de te vanter Tanguy. Ce n’est pas parce que toi tu es puisant que tu dois nous rabaisser.
– Je ne vous rabaisse pas. C’est juste une forme d’arrogance. Souvent exagérée, mais je suis comme ça il faut s’y faire. »
De nouveau dix étages, comme les autres, sans changements, à part les deux filles qui m’accompagnaient. Puis une nouvelle énigme. « Son pire ennemi, soi-même. Je t’offre la rédemption, dans la mort ! Tu ne te vaincras jamais, tu succomberas à ta propre force. » Nous sommes entrés dans la salle la plus éclairée de la tour jusqu’ici. Je m’étais avancé jusqu’au milieu quand tous les points de lumière de la salle s’éteignirent pour ne laisser que celui qui était derrière moi. Mon ombre se découpait au sol, puis elle s’élongea pour créer un double de moi, d’une couleur noir-violet. Et je n’avais plus d’ombre. Il effectuait les mêmes mouvements que moi, au détail prêt. J’imaginais que le seul moyen de le tuer c’était la lumière, mais je ne pouvais pas le forcer à allumer un spot en le frappant. C’était la seule chose qu’il ne faisait pas comme moi. Et le fait qu’il faisait toujours tout pour éviter la lumière. Seulement il n’était pas juste une image de ma personne, mais un démon contrôlé par celle que je produisais. Qui ne bougeait donc plus dès que je me rendais invisible à ses yeux. C’est grâce à ça que j’arrivais à lui infliger des dégâts, mais comme moi il se régénérait une fois dans l’ombre. Tous les spots avaient un temps sur lequel ils restaient allumés. (Si j’arrivais à les allumer tous d’un coup.) C’est avec ça que j’ai pensé demander de l’aide à mes deux alliées. Allumant tous les projecteurs sauf un pour qu’il reste dans l’ombre. J’ai ensuite allumé le dernier, étant invisible éclairant totalement la pièce pour bruler cette ombre qui repris ensuite sa place sous mes pieds, me créant deux doubles qui eux aussi agissaient comme moi, dans aucune différence.
« L’appel dimensionnel, il crée une ou plusieurs dimensions de toi, c’est l’aspect évolué des frappes multiples et cette version consomme de l’énergie.
– Génial, en voilà encore deux de plus, me fit Sia voyant mes doubles, non, non, Tanguy excuse-moi, je, ne me fait pas de mal s’il te plait », reprit-elle en me voyant approcher jusqu’à fusionner avec mes clones.
« On y va ou est-ce que mademoiselle a trop peur de moi ? Tu n’as pas confiance en moi ?
– Si, mais, je ne sais pas… Attends. Où est parti Alexia ?
– Abandonne Leo, ta fin est proche. Bonne chance pour retrouver ta petite protégée.
– D’accord tu veux jouer à ça. Bien, Sia donne-moi ta clé. Sieg, tu es toujours là ?
– Toujours. Que veux-tu ?
– Prends le portail que je vais t’ouvrir et viens nous rejoindre.
– Quoi, mais que…
– Laisse, fait ce que je te demande. »
J’ai inséré sa clé dans son bras et ouvert un portail entre ce monde et la Tour dans le monde réel. Sieg en est sorti presque aussi tôt. Je l’ai ensuite refermé et rendu la clé à Sia.
« Sieg, passe en armure, on a du boulot.
– OK, je te suis. »
Les dix étages suivaient avaient été fait au moins deux ou trois fois plus vite que d’habitude. En à peine trois minutes, nous avions parcouru les niveaux pour arriver au quatre-vingt-dixième. Avec comme énigme. « Enfin je te tiens, cette fois-ci tu ne t’échapperas pas. Jamais. JAMAIS ! » La salle était remplie de soldats, tous alignés, et en tête de la troupe, Alexia. Elle est venue me rejoindre, se serrant contre moi en prenant mon bras gauche.
« Il faut que tu trouves le bon, un seul de ces soldats n’est pas un Saory.
– Je m’en occupe, il n’en restera pas un seul ! fit Sieg enragé.
– Non attendu, si tu en tues un autre c’est nous qui sommes condamnés. Prends ça », me fit-elle en me donnant un de ses médaillons qui s’attachait sur le mien, formant le sceptre de Toshiie attaché à mon symbole Biohazard.
« Qu’est-ce que je peux en faire ?
– C’est un catalyseur Saory, il concentre leur énergie pour former la plus puissante source d’énergie à court terme existante. Concentre-toi sur eux et leur puissance te guidera vers le démon. »
J’ai fermé les yeux. Je voyais toute la salle, tous ces occupants. Je sentais quelque chose se poser sur moi, se concentrant autour de mon corps. Au bout d’une minute, j’ai entendu le système d’Adam dire « Surcharge du système » ma cible m’était alors apparue en rouge, puis lorsque j’ai rouvert les yeux, la vision d’aigle activée, j’ai exploité la plupart de mes capacités pour l’atteindre et l’éliminer avec ma lance, chargée avec cette force et cette puissance dont la vague d’énergie qu’elle avait créée réveilla tous les soldats qui prononcèrent tous en cœur.
« Nous sommes à votre service, M. Wahrheit.
– Oh ! Une armée pour moi tout seul. Trop bien. Adam, t’es toujours là ?
– Pendant une seconde, j’avais l’impression d’être invincible, que rien ni personne ne pouvait m’anéantir. Venez, on a un monde à aider.
– Je crois qu’il ne reste plus grand-chose à faire frérot. Son armée a déjà décimé tout ce qu’il restait. Et ils s’attaquent à la tour. Venez, qu’on l’achève avant qu’elle ne s’écroule. Tu te sens prêt Adam ?
– Plus que jamais. Je vais dégommer du gros, je te le dis. Et ça va vraiment faire mal ! »
Dans le dernier couloir, il y avait une fenêtre qui donnait sur la ville. (Qu’est qu’il a bien pu déjà faire subir à cette pauvre ville ?) Je savais qu’Akziel avait déjà commencé son travail de règne suprême. Mais ce qu’il avait déjà fait, je n’en avais aucune idée, par contre j’avais une petite chose pour le contrer.
« Enfin tu te montres. Tu es coriace pour être arrivé jusqu’ici. Toi et ta bande de petits minables. Mais cette fois-ci. Ce sera ton tombeau. Et je serais celui qui a tué Leo Kryssen.
– Il y a erreur sur la personne. Je ne m’appelle pas Leo, mais Adam, Adam Pearce.
– Quoi, mais ce n’est pas possible.
– Explication de mon ascension jusqu’à ta grande gueule. Puis, tu te réjouis de mon arrivée et du fait que je me montre enfin. Mais pourquoi te caches-tu donc aurais-tu peur de celui qui t’a déjà démonté une fois ?
– Non ! Je te déchirerais en morceau Kryssen !
– Faux, je ne suis pas Leo. Et je saurais te le prouver ! »
Mes alliés étaient restés derrière moi. C’était mon combat. Il restait caché, n’utilisant que trois images de lui, matérialisées par des particules de verre volantes. On aurait dit qu’elles étaient reliées entre elles par des flux de données. Il ne se doutait pas que j’avais récupéré tous les pouvoirs de ses démons, à chaque palier et ne s’imaginais pas que ses attaques étaient toutes plus inutiles les unes que les autres.
« NON ! Pourquoi j’aurais dû te tuer, tu aurais dû être mort !
– Alors il en faudra plus, lui répondis-je en créant deux doubles et avançant vers lui, ton heure à sonner sale traitre. »
Je me suis jeté sur lui, brisant ces images et lançant mon glaive dans le projecteur du plafond espérant attraper ma cible. Et j’avais raison, il me suffisait que de tirer sur la chaine pour l’obliger à sortir de sa cachette, le ramenant sur l’étage, vers moi.
« Alors, qu’est-ce que tu attends pour me tuer ? repris-je.
– Que tu daignes te présenter devant moi ! »
Le gros se jeta sur moi. M’attrapant pour faire sortir de son bâtiment et des limbes au passage. Mais il avait négligé un détail, hors des limbes je pouvais utiliser Toshiie.
« Enfin je t’ai Kryssen. Cette heure sonne ta fin ! me fit-il, me tenant plaqué au sol, sa main sur mon cou.
– Attends, j’ai une petite surprise pour toi ! répondis-je, la voix à moitié coupée et prenant l’apparence de Toshiie. C’est moi qui signerai ta fin ! reprit-il en l’éjectant à travers sa tour d’un coup sec avec le bras, va rejoindre ton maitre et n’oublie pas de lui rappeler que c’est l’Ange qui t’a déchiré ! »
Il s’était envolé, fonçant sur lui et une fois assez près il l’acheva en lui lançant son chronosceptre chargé d’électricité. Son corps gisait sur le sol, son sang coulant, dégageant une fumée violette au contact du sol. Le dernier battement de son cœur provoqua une vague qui découvrit le reste de la ville, la citée d’Akziel. Arios. C’était sa ville d’origine, celle que son père avait construite et contrôlée, avant qu’il ne le trahisse pour en prendre la possession et y poser son règne de terreur. C’était une ville typique Aldorienne, avec une architecture mêlant le style baroque et renaissance du peuple terrien. Une ville fortifiée, avec en son centre, le contrôle, le château du Roi. Lui possédait un aspect plus Saory, mais encore avec des aspects baroques. Sous certains angles on aurait dit une église, ou une cathédrale. Elle devait faire au moins dix fois la taille de Saint Saint Chély d’Apcher, mais son reflet dégageait quelque chose de mauvais. Le ciel au-dessus avait un ton rouge sang. Et le ton général de la ville penchait sur le violet. Il y avait déjà pris place et attendait le moment où il pourrait enfin m’affronter, mais d’ici là, il aura rallié les pires monstres existants. J’en avais oublié tout le reste jusqu’à que j’étendre la tour s’effondrer.
« Il me reste encore une chose à faire, reprit-il en récupérant son sceptre.
– Toshiie, tout va bien ? J’ai l’impression qu’on a agis trop tard tu ne crois pas ?
– Alexia, il n’est jamais trop tard. Surtout quand on a le temps entre les mains. Certes Akziel a déjà reconstruit sa cité, mais vaux mieux ça plutôt que la destruction de la ville. Je vais te prouver que l’on peut encore tout changer. Si tu acceptes de nous rejoindre. En échange je t’offrirai les moyens de te battre et de te défendre.
– C’est ma clé qui t’intéresse ? C’est ça ?
– Pas uniquement la tienne, celle de Sia aussi. Alors, tu acceptes ?
– J’accepte. Mais j’ai une condition à poser par la suite.
– Tout ce que tu voudras. Allez, c’est parti, répondit-il en nous téléportant sur le plateau de la Tour.
– Wow, où est-ce qu’on est ?
– La Tour Des Anges. Enchanté, mademoiselle. Djoudi Nabil, tu aurais dû me dire que tu connaissais d’aussi charmantes jeunes filles Tanguy.
– Never and ever de jamais de ta life mon petit ! lui répondit-elle avant de repartir avec Sia et Sieg.
– Mais que, qu’est-ce que j’ai fait encore. Pourquoi avec toi ça marche et pas moi ?
– Il te manque Le Truc, Nabil. C’est tout.
– Mais non, ce n’est pas juste !
– Ah, Nabil, il m’étonnera toujours celui-là. Et toi avec ton “Never and ever de jamais de ta life” dis-je à Alexia en entrant dans le labo de Sieg. D’où tu sors cette connerie ?
– De ma tête. C’est sorti comme ça d’un coup. Tient voilà les clés.
– Je ne comprends pas Adam, qu’est-ce que tu comptes en faire ? me demanda Sieg étonné.
– Les clés parallèles. La rédemption d’un peuple, répondis-je en jouant avec. Tu te souviens du plateau dont tu ne savais pas à quoi il servait.
– Bien sûr. Mais, que veux-tu en faire ?
– Maintenant te souviens-tu de la légende de la Citadelle Saory ? “Dans un monde sans règles, que la souveraineté royale a déchiré, la rédemption d’un peuple en pièces se soulèvera. Un peuple brisé par la destruction d’un traitre. Le symbole des sauveurs, inanimés, perdus, mais supérieurs à nous en est la source et la terminaison. La citadelle inanimée Anathema renaitra de ses cendres dans les mondes parallèles” Voila ce que je veux faire !
– Tu ne crois quand même pas que… »
La citée d’Akziel se situait au sud de la ville, notre Tour surplombait cette ville du nord. Les clés m’avaient permis d’ouvrir un portail, ou plutôt un canon sur la Tour, elle a parcouru une immense zone avec sa lumière, traçant les limites et rues de la citadelle qui sortirent de Terre comme la Tour guidée par un bâtiment, un building qui ressemblait à celui de Libiothech. Elle possédait des tons bien différents. Si la ville principale avait des tons classiques, assez sobres. La citadelle elle se voyait colorée par des tons plus lumineux, bleu, orange, jaune. Plutôt futuriste et imaginaire, jamais notre monde actuel n’aurait imaginé une telle ville, jamais je n’aurais imaginé qu’en cinquante ans la civilisation humaine aurait pu atteindre un développement si important. Au point d’en arriver à ce dont étaient capables les Saory. Je m’étais placé sur mon plateau, admirant cette majestueuse et sublime ville, protégée par le bouclier que formait notre édifice. Alexia m’avait rejoint un peu plus tard, je ne savais pas trop comment d’ailleurs.
« Voilà pourquoi j’avais besoin de ta clé. Pour cette magnifique ville !
– Et elle sert à quoi au juste ?
– Pour l’instant rien, mais ça viendra. Dis-moi, c’était quoi ta fameuse condition ?
– Ça va te faire rire si je te le dis.
– Mais non, même si tu en as honte, personne n’est parfait rassure-toi. Encore moins moi.
– Je, j’ai l’impression de le voir partout. Tient je l’ai même vu ici. Ça m’énerve ! Il me rend folle.
– Qui, Nabil ?
– Quoi, ce gros !
– Oh, il n’est pas gros, il ne sait pas y faire c’est tout.
– Non, Kévin. Il me plait beaucoup et j’ai peur que ça ne soit pas réciproque. Quoi, je t’avais dit que ça te ferait rire !
– Mais non, ce n’est pas pour ça que je ris, c’est, autre chose. Je vais t’avouer quelque chose. Je ne devrai pas te le dire, mais, ce matin, lorsque je suis parti du lycée pour atteindre la tour de Barabas je l’ai croisé avec Ludo. Il venait me demander s’il pouvait plaire à une fille. Et en l’occurrence il parlait de toi.
– Quoi ? Tu te fous de moi ?
– Jamais. Je te jure que c’est vrai. Tu devrais aller le voir. Il doit être dans le coin, avec Virginie surement.
– Mais il est vraiment ici ?
– Oui, je ne sais pas si tu étais là, mais c’est après qu’il m’ait sauvé la vie lui aussi que j’en ai fait un assassin, avec le costume et les techniques et tout et tout. Viens, je te descends de là., repris-je en nous téléportant au second plateau.
– Où est-ce que tu penses qu’il peut-être ?
– Dans son étage. Parce que oui, on vit tous ici. Chacun son appartement modulé comme on le souhaite. C’est ça la magie de la technologie Saory. Dis-moi Virginie, il est passé où mon petit ange ? dis-je en l’appelant.
– Dans l’appart de Kévin, t’as bien fait de me l’envoyer.
– Ben maintenant je viens te récupérer, avec un petit cadeau pour lui. Si bien sûr monsieur me permet de reprendre ma copine, fis-je en entrant dans son appartement.
– Fait Tanguy, elle n’est pas à moi, me répondit-il.
– En échange je te laisse la sœur de Sia. À plus tard les amoureux !
– Très confiant dis donc !
– Je le suis, je lui avais promis de faire mon possible pour l’aider, avec à la fois tes conseils et ce qu’elle m’a dit. Je ne peux pas faire mieux.
– T’es génial ! me répondit-elle en m’embrassant, bon, qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?
– Prendre un peu de vacances. J’en peu plus moi je fatigue. Qu’est-ce que tu dirais de partir en voyage ? Rien que nous deux.
– Un petit voyage en amoureux, ça serait bien, mais où ?
– Là où tu voudras, où tu voudras aller. N’importe tant que ça te fait plaisir. On partirait un mois, loin d’ici.
– Et tu n’as pas peur qu’Akziel s’attaque à la ville ? Ou à la Tour ?
– La Tour aucune chance. La ville, déjà il n’a pas de quoi. Ensuite il ne s’attaquera à personne tant qu’il n’aura pas de quoi se protéger. Puis, j’ai envie de lui faire croire qu’il a sa chance. Alors, autant lui faire croire que je suis parti. Et les autres sont là tu l’oubli. J’ai juste envie de passer un peu de temps avec toi.
– Alors, partez. Je pense qu’Akziel n’est pas encore dans sa cité. Je verrai sa signature, mais elle est invisible. N’ayez aucune crainte, je vous rappellerais s’il le faut.
– Super Sieg. Si pendant ce temps tu pouvais entrainer ta copine et sa sœur, ça serait super.
– Avec joie. Allez, bon voyage les amoureux. Moi j’ai du boulot !
– Alors, où aimerais-tu partir mon petit ange ?
– En Chine. On pourrait résider dans le château de tes parents. Qu’en penses-tu ?
– Mouais, pourquoi pas ?
– Tu n’as pas l’air enchanté. Il y a quelque chose qui te gêne ?
– Non, j’aurais préféré un endroit un peu plus ensoleillé. Comme La Californie. Puis j’ai une amie qui habite dans l’Arizona, à Phoenix.
– Alors, on va faire deux semaines aux États-Unis et deux en Chine.
– D’accord. Va pour cette version.
– Dites, j’ai le droit de venir aussi ? Je vous promets que je ne vous dérangerais pas ! demanda Ryan sortant de je ne sais où.
– Je ne sais pas, si mademoiselle est d’accord ?
– Bien sûr que je le suis.
– Bon, alors je te prends. Mais c’est bien parce que t’es tout seul.
– Tu, veux dire que si j’avais une femme tu ne me prendrais pas ? C’est ça ? Ou alors insinues-tu que je n’en aurais jamais, ou que je ne peux pas en avoir ?
– Non, loin de là, juste qu’il n’y ait que toi et pas tout le monde. T’en trouveras bien une, même si certaines fois c’est chiant au possible…
– Hey ! répondit Virginie entendant ce que je disais.
– Je plaisante voyons. Puis tu sais les Américaines ne sont pas si mal. Mais ! Avant que je ne me fasse tuer pour de bon, pour rien au monde je ne quitterai la mienne.
– Oh ! t’es trop chou. Je vais chercher les affaires à l’appart. À tout à l’heure.
– À tout à l’heure, lui répondis-je, me retournant pour la suivre du regard.
– Adam. Ce n’est pas bien ce que tu fais !
– Quoi ?
– Pas bien du tout !
– Mais, non ! J’ai tout à fait le droit c’est ma copine ! Puis, attends, ne me dis pas que tu n’en as pas fait autant. Elle est sublime, puis elle est si sexy dans ses… Euh, je m’égare là.
– Oui un peu. Mais tu as raison j’ai fait comme toi.
– Excuse-moi d’être amoureux d’elle. Elle est merveilleuse. J’ai énormément de chance de l’avoir.
– Je vois ça. Sauf que j’ai une question. Si j’en trouve une, déjà elle ne sera pas l’un des nôtres, elle ne sera pas un Ange comme Nikki. Et elle ne sera pas infinie non plus, alors que nous on ne subit plus les effets du temps. C’est possible de changer ce fait ?
– Bonne question, générateur perpétuel de Técéros peut-être. Je ne sais pas. Il faudrait y réfléchir.
– Tu voudras bien t’en occuper ? Si ça ne te dérange pas ?
– Une fois que l’on sera revenu, Sieg m’aidera. Il doit en savoir bien plus que moi sur ce sujet.
– Merci. J’aurais bien pris la sœur de Sia, mais elle préfère Kévin.
– Comprends là, elle est humaine, non décidée et encore ignorante sur notre véritable existence. Elle préfère s’attacher à quelqu’un qui lui ressemble un peu plus.
– Oui, tu n’as pas tort. J’en avais une copine, lorsque j’étais jeune. J’étais bien avec elle et cette enflure l’a tué. Il pensait que c’était ta copine, il n’avait toujours pas conscience de mon existence. Elle avait quelque chose de spécial, quelque chose que l’on ne trouve pas chez les autres personnes, quelque chose qui n’existe pas normalement chez les humains. Et il me l’a enlevé, avant que je puisse le découvrir, avant que je puisse lui déclarer ce que je ressentais pour elle…
– On la ramènera. Je te la ramènerai. Je te le promets. Et on y fera payer tout ce qu’il a pu nous faire, à nous, notre père, notre mère et à tous ceux qui nous sont chers, repris-je en posant ma main sur son épaule.
– Merci. Bon, je te laisse je vais aller chercher mes affaires pour notre voyage. Dis, on commence bien par les USA ?
– Oui, naturellement !
– Naturellement. Bien sûr. Allez. À toute. »
J’étais remonté à mon appartement, appuyé contre le cadre de la porte, regardant Virginie. J’avais bien raison, elle était magnifique. J’apercevais une sorte de ressemblance avec Nikki, peut-être est-ce ce qui lui avait fait choisir ma copine comme hôte. Elle avait le sourire aux lèvres. Je la trouvais sublime, pour moi il n’avait pas plus belle femme qu’elle. Et je me suis avancé vers elle, avec le sourire moi aussi. Je suis arrivé derrière elle, la serrant dans mes bras.
« Alors, prête princesse ?
– Je ne sais pas, répondit-elle en se tournant vers moi, j’ai comme qui dirait besoin de quelque chose avant de pouvoir partir.
– Comme quoi, je ferai où te donnerais tout ce que tu voudras.
– Tu dis bien tout ?
– Tout, sans exception !
– Bien, alors… reprit-elle en commençant à me déshabiller.
– Oh, c’est de ça que tu parlais.
– Oui, continua-t-elle en faisant de même et se couchant sur le lit.
– Petit monstre va !
– Viens là. Je vais te monter, qui c’est, le petit monstre moi.
– Oh oui, j’arrive tout de suite. Kat, ferme la porte à clé s’il te plait. Et n’ouvre à personne, je n’aimerais pas être dérangé.
– À votre désir Monsieur. »
J’avais une vie de rêve. C’est vrai, hormis Akziel, je n’avais pas à me plaindre. J’avais une copine comme tout le monde en rêverait. Des tas d’amis, de super pouvoirs. Et même une Tour, pour moi tout seul, avec la ville qui allait avec. Que demander de plus ?
J’avais l’impression de n’être pas parti en vacances depuis des dizaines d’années tellement lorsque j’y étais enfin je m’y sentais bien. Un repos bien mérité avant quelque chose de bien pire qui m’attendait après, une fois rentré chez moi. Nous avions visité presque tous les États-Unis, en passant par Springfield pour voir la statue de Lincoln. New York, Boston et j’en passe. De même pour la Chine, tout en restant bien au chaud dans notre palace de campagne. Ce n’était pas un long voyage pourtant, mais il me parut bien plus long que ce que l’on avait fait. Peut-être est-ce parce que j’en avais vraiment besoin ? Dans tous les cas, j’étais heureux de pouvoir passer un peu de temps, loin de tout, avec ma copine et mon frère. Seulement le voyage ne faisait que commencer et je n’avais pas encore vu le pire.