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Partie 15 : Chronophage
Mercredi 7 mai 2014, où est-ce que j’étais ? Bonne question, la seule chose dont je me souvenais c’est ces anneaux autour de mes bras. Ensuite, plus rien, le vide. Quand je me réveille, si je me réveille, je n’y vois strictement rien. Pourtant je sais que je suis en vie, j’arrive à en vouloir aux filles d’être parties sans moi. Pertinent non ?
Je n’y comprenais rien, j’étais dans une stase, certainement dans le labo de Sieg et je me sentais vide, comme si toute mon énergie était partie. Pire, comme si toute mes âmes m’avaient quitté. C’était une étrange sensation que j’avais et je ne savais pas quoi faire, puisque je ne pouvais strictement rien faire.
« Ah, te voilà. Bon retour parmi nous Adam.
– Qu’est-ce que, pourquoi ?
– Dans mon labo, dans une stase. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Apparemment Akziel à trouve le moyen de modifier la genèse des hommes. Une sorte de créature chronophage, peut-être polymorphe aussi.
– Qu’est-ce que tu me raconte ?
– Akziel a posé une nouvelle tour, à Paris. Il l’a annoncé comme le plus grand challenge du monde et a invité tous ceux qui voulaient le tuer à y rentrer. S’il y’a une logique, il a mis dans ce truc, un truc, qui serait capable de contrer tous les pouvoirs. Tu me suis ?
– Comment veux-tu ?
– Exactement. Dans un sens, deux filles sans pouvoirs, qui savent se battre, tu penses qu’elles s’en sortent ?
– Laisse-moi sortir !
– Tu rêves. Pas tant que tu es dans cet état. Je voudrais débloquer Phoenix, il pourrait te remettre en état.
– Tu ne pourras pas.
– Ouais je sais, mais je n’abandonne jamais. Désolé, mais je crois que tu vas te faire chier encore un moment.
– Endors-moi.
– Quoi ? Désolé je ne t’écoutais pas.
– Ne me laisse pas comme ça, endors-moi, que j’arrête de souffrir.
– Mais j’ai besoin de toi éveillé pour tester Phoenix !
– Rien à foutre.
– Bon, à vos ordres. Monsieur le chiant ! »
Je m’épargnais la douleur, mentale et physique. Je suis resté quelques secondes dans le noir, puis mes yeux se sont éclaircis. Je n’étais plus dans le labo, mais dans une pièce remplie de lumière. Un style futuriste, un peu comme la citadelle. Je ne voyais pas mon corps, mais j’arrivais quand même à me déplacer.
« Qu’est-ce que c’est ? Où est-ce qu’on est ?
– Pas la citadelle, ça se saurait. La nouvelle tour ?
– Alors comment on a atterri ici ?
– Qu’est-ce que j’en sais moi ?
– Attends, ça ne serait Alix là-bas ?
– Si, mais tu as une idée de comment les rejoindre ?
– Essaie de traverser les murs, on a l’air d’être un fantôme. »
J’ai avancé, passé les murs qui me séparaient d’Alix. J’ai essayé de lui parler, mais elle ne m’entendait pas. Je l’ai suivie, une ou deux minutes puis j’ai changé d’environnement. J’étais sur une sorte de place qui surplombait une rue où la population affluait. Je regardais les gens passer et repasser. Au bout d’un moment, j’avais l’impression que tout le monde se ressemblait. Pourtant je n’arrivais pas à déterminer qui étaient ces personnes. Je changeais d’état assez souvent. Je me réveillais toutes les dix minutes à peu près, j’entrevoyais Sieg trainer dans son labo, puis je repartais, toujours aux côté d’Alix.
« On est vraiment dans un sale état.
– Je ne te le fait pas dire. Mais toi encore tu n’as pas le côté mauvaise gueule de bois.
– Non, bien heureusement.
– T’es un salaud en fait !
– Ça t’étonne tant que ça ?
– Pas vraiment non. Tu crois que j’ai quand même le pouvoir d’agir ?
– Aucune idée, pourquoi cette question ?
– Si Alix se trouve en danger. Je sais que Virginie sais se battre, mais pas elle.
– Ça pourrait devenir un problème effectivement. »
Je suis revenu une fois de plus sur cette place. Les passants m’obsédaient. Je voulais savoir qui c’était, mais, c’était impossible, comme si je ne pouvais plus acceder à ma mémoire. Quelques minutes plus tard, j’entendais Sieg qui voulait me réveiller. Un peu après j’étais dehors avec Emeline.
« T’es obligé de sortir à moitié nu ?
– Je ne décide pas d’être comme ça dans la stase. Pourquoi, ça te pose un problème ?
– Non, c’est juste que… Tu sais ce que je pense de toi, puis avec cette peau… »
J’avais le teint pâle, gris même. Ma peau se nécrosait par endroit. J’approchais de la mort, si tenté qu’elle existe.
« Ce n’est pas très beau à voir je sais. Pourquoi as-tu demandé à me voir ?
– J’ai l’impression qu’il m’attire vers lui, comme s’il avait besoin de moi.
– Akziel ?
– Qu’est-ce qu’il me veut ?
– Besoin de toi n’est pas le mot. Quelque chose que tu n’as pas encore.
– Comme ?
– Tu es la fille de Sieg après tout. Dans un sens, sans Sieg je suis mort, d’un autre, ton hérédité doit te donner des capacités qu’il convoite peut-être.
– Ça me fait peur.
– Faut pas, dis-je m’approchant d’elle pour la serrer dans mes bras.
– Tu es froid Adam.
– Je crois que même mon cœur ne me sauvera pas cette fois.
– Je n’ai pas envie de te perdre, je ne veux pas que tu partes.
– Je ne partirais pas, Sieg ne me laissera jamais comme ça. »
Chez elle aussi, il a y toujours quelque chose qui me fascinait dans son apparence. Je ne sais pas si c’est ces cheveux aux reflets rouges, son teint pâle, ou le tout. Elle faisait partie de ces quelques personnes que j’admirais physiquement, parce que j’ai toujours porté un certain attrait au physique des femmes.
« Je peux y retourner ? Ce n’est pas que je n’aime pas être avec toi, au contraire. Mais si tu ne veux pas que je parte…
– Oui, vas-y. Je peux faire quelque chose pour toi ? En attendant que tu ailles mieux ?
– Si tu peux envoyer un message à Alix, lui dire de faire attention à elle.
– Ça sera avec plaisir. »
La stase, de nouveau. Les mêmes états, encore et encore. Je suis retourné dans la tour avec Alix, je n’avais toujours pas croisé Virginie. Je me suis assis sur un banc, Alix en a fait de même quelques minutes plus tard. Elle commençait à désespérer, puis elle disparaissait. Virginie aussi normalement.
« Je crois que le pire c’est qu’elle ne m’entend pas…
– Tu voudrais la réconforter ?
– J’aimerais tellement, tu me comprends. Elle est à côté de moi, toujours aussi magnifique et moi, je suis incapable d’agir.
– Je te comprends, je crois même que je ressens tes sentiments.
– Alors tu vois à quel point je suis dans le mal. Pas vrai ?
– Faut y croire, Sieg va nous sortir de là.
– Il faut que j’y laisse un message. Tu penses qu’elle a les souvenirs de Nikki ?
– Je l’espère pour toi. »
J’ai enfumé mes poings, puis j’ai commencé à écrire quelque chose sur le sol, aucune idée de que j’y gravais.
« Pas très efficace.
– Tu as une meilleure idée ?
– Peut-être que je peux t’aider ? fit Alexia qui apparaissait devant moi.
– Comment tu arrives à nous voir ?
– Pourquoi j’arrive à te parler et pas à elle ?
– Parce qu’elle est dans le monde réel. Nous sommes dans le monde parallèle.
– Mais comment on est arrivé ici ?
– A cause de la stase.
– Tu pourrais m’allumer ça dans le monde réel ? fis-je lui montrant ma marque au sol.
– Je peux. »
Alix s’est levé au moment où elle l’alluma. Elle est restée devant quelques secondes puis est partie déterminée. J’ai relevé la tête au moment où quelque chose commença à me bruler la poitrine.
« Tout va bien Adam ?
– Alix ! fis-je, me retrouvant et voyant Alix disparaitre.
– Et merde ! »
Malgré la douleur persistante, j’avançais tout droit, sentant la brulure augmenter au fil de mes pas. Je me précipitais, je savais que la fusion venait de terminer, mais qu’il fallait du temps avant que Nikki puisse se réveiller.
« Derrière ce mur Adam !
– C’est facile à dire pour toi, tu vole !
– Laisse Leo ici, je le ferais sortir.
– Je crois que je n’ai pas trop le choix ! »
J’ai traversé le mur, je me suis violemment retrouvé dans le labo de Sieg. Puissant et en pleine forme.
« Laisse-moi sortir !
– Attends, ne casse pas… Bon.
– Dépêche, fis-je faisant apparaitre mes vêtements sur moi, je vais avoir besoin de toi.
– Où est-ce qu’on va ?
– Sur la tour de Paris.
– À vos désirs ! »
Sieg avait ressorti sa mécha armure. Je me suis accroché à l’avion pour le suivre. En à peine cinq minutes on avait atteint Paris. Je me suis propulsé dans le bâtiment, forçant mon entrée, au milieu d’une troupe de soldats avec Lucifer et mon glaive à la main.
« Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que tu fais là ?
– Je n’ai pas le temps pour ça. »
Durant on voyage, Leo avait retrouvé Virginie, ou Alix. Je voyais ce qu’il se passait et je savais qu’elle était en danger. J’abusais de mes armes pour éliminer au plus vite ceux qui étaient à mon étage. Je frappais coup sur coup, le plus d’ennemis possible à la fois. En une minute j’en avais décimé une centaine. Je sentais ma rage monter, aussi la peur qu’elle soit en danger. Leo me faisait parvenir ce qu’il voyait en fractions de visions. Quelque chose me consumait, quelque chose de puissant, d’invincible.
« Hey Adam, content de te voir encore debout.
– Content de te savoir toujours dans ma tête Sieg.
– J’ai apporté quelques améliorations à ton arsenal d’augmenté. Comme des capteurs magnétiques et thermiques. Ils te permettront de voir plus facilement venir les infectés furtifs. J’ai modifié ton bras gauche pour qu’il puisse contenir une charge d’énergie. Comme une grenade de fumée.
– Intéressant. Je peux ou tu vas continuer à casser ma furtivité ?
– Je te laisse, amuse-toi bien.
– C’est ça ouais. »
J’avançais rapidement, abusant de la furtivité de la cape de loup, j’avais déjà croisé plus d’un millier de soldats armés en montant que cinq étages. Pourquoi vouloir défendre cette tour puis, comment Alix et Virginie ont pu s’en sortir ?
J’atteignais enfin l’étage où se trouvait l’une des filles et Leo. Deux options s’offraient à moi, monter à l’étage et attaquer comme une brute ou prendre le couloir en face de moi et y passer furtivement pour étudier la prochaine salle. J’ai opté pour la furtive. J’avais abandonné la cape, trop facile puis trop gourmande en énergie. J’ai supprimé les deux premiers avec mes lames, mais celui de devant m’a entendu. Je me suis caché derrière la porte ouverte pour l’attendre et l’assassiner. Je lui ai volé sa cigarette, puis j’ai avancé vers la grande salle. J’ai tiré une latte au moment où il commençait à me voir.
« Je ne devrais pas me mettre à fumer, fis-je jetant la cigarette par terre.
– Elimination des toxines, fit la voix des augmentations. »
J’ai aspiré le peu de fumée et d’étincelle que le mégot rejetait pour récupérer mon énergie et j’ai repris la cape pour passer au milieu des infectés et des soldats. J’ai surchargé ma fumée pour brûler les infectés et j’ai commencé une chaine avec mes lames pour faire les soldats un par un. « Leo… Nikki ! » J’ai décroché une seconde pour prendre la vision de Leo. J’y voyais une fille bloquée dans un coin, suivie par un gros monstre. J’ai replié tout mon arsenal pour me concentrer sur mes lames et mon nouveau canon pour traverser tous ceux qui se trouvaient sur mon chemin. Ma rage me guidait toujours, aucun de ceux qui s’opposaient à moi ne survivaient, c’était une boucherie. Mes visions continuaient, cette fois-ci il avait capturé la fille, la tenant au-dessus du vide. J’ai accéléré mon avance, toujours plus effréné. Je suis arrivé en force dans la salle, la porte réduite en morceau. Il l’avait déjà lâché et Alexia avait déjà commencé à faire changer Leo de monde.
« Ose m’affronter !
– Otes-toi de monde chemin ! répondis-je »
J’ai lancé les lames sur son torse, les aies utilisées comme support pour la cristallisation et pour passer derrière lui. Une fois avoir touché le sol, j’ai dégainé le canon que Sieg m’avait installé pour le supprimer. Je suis reparti aussi tôt, passant à travers Leo pour le récupérer. Je me suis ensuite jeté dans le vide à mon tour, m’appuyant sur le plus de choses possibles pour gagner en vitesse et rattraper la fille qui était en train de tomber. Lorsque j’ai aperçu sa voix, plus forte et plus criarde m’appeler, j’ai redéployé mon glaive pour m’attirer vers le sol encore plus vite. À dix mètre du sol, elle cria de désespoir une dernière fois. La même technique que celui qui l’avait jeté ici, les lames de Lucifer m’avaient permises de me téléporter à son niveau, avant qu’elle ne touche le sol. Je l’ai prise dans mes bras, juste avant de me fracasser sur le sol dans un bruit assourdissant. Je l’ai déposée par terre, la recouvrant de ma veste et prenant une des cigarettes qui y trainaient.
« Adam…
– Reste ici. Je vais m’occuper de ce salaud. »
Je suis sorti de cette colonne vide qui menait à cet endroit rempli de personnes. J’ai pris ma cigarette, tiré une latte alors qu’elle s’allumait toute seule. « Je n’en ai pas fini avec toi Daryl. » Je me suis alors mêlé à la foule, avançant doucement, cherchant la trace de Daryl.
« J’ai quelque chose à te montrer mon ami. Qu’est-ce que serait le futur sans toi ?
– N’y pense même pas.
– On peut toujours essayer. »
Il m’a transporté dans une ville aux tons gris, tristes. Quelque chose m’indiquait de suivre le bus qui venait de me passer à côté. Je l’ai suivi jusqu’à son arrêt. Une personne coiffée d’une capuche jaune en est sorti, m’a regardé une seconde avant de partir dans la direction opposée. Je me suis hâté pour le suivre, bousculant la foule pour passer. La voix de Leo recommençait à résonner dans ma tête. « Je croyais pouvoir changer le monde. Mais regardez autour de vous… » J’avançais toujours, suivant la même cible, avec cette voix fantôme dans ma tête. « Parfois, il faut savoir lâcher prise, et accepter ce que l’on est. » Toute la population nous dévisageait, moi comme celui que je suivais. Qu’est-ce qu’on avait de si différent ? « Le monde est différent maintenant. Les anciennes règles ne s’appliquent pas. » L’homme à la capuche se tourna un peu vers moi, pour accélérer. Quelques secondes plus tard, le bus dont il était descendu explosait au milieu de la rue. « Des innocents sont morts pendant qu’ils jouaient à leur jeu. Tant de douleur, tant de mensonge. » Je me suis approché d’un des morts. La compassion m’est remontée violemment lorsque j’ai voulu lui prendre la main. « Les ténèbres doivent s’arrêter. Je ne laisserais jamais cela se produire. » J’ai repris ma poursuite, mais d’une autre manière. Cette fois-ci dans le but de bloquer celui qui voulait m’échapper. Quelques minutes plus tard, il venait se bloquer dans la ruelle où je me trouvais.
« Tu pensais pouvoir fuir Daryl ?
– Bien, j’ai l’impression que t’es meilleur que moi pour le traçage.
– Ne fait pas ta lopette, viens te battre.
– Avec tes vieilles augmentations ? Tu crois que tu peux me battre ? Pour qui tu te prends. Puis tant que mon cœur tourne, Leo est mort.
– Mais pas moi. Alors approche. »
En deux coups je l’avais repoussé et envoyé à travers le bâtiment. Désuet mes augmentations, je ne pense pas.
« Cette cause devrait être la tienne aussi mon frère !
– Je n’ai rien à voir avec toi.
– Pourtant tu es comme moi.
– Je ne crois pas ! »
Je l’ai attaqué du bras gauche, lame sortie, mais il a bloqué mon coup puis riposté avec le sien pour le faire reculer. « L’ère de ton règne s’arrête maintenant ! » J’avais à peine eu le temps de me relever qu’il me tirait déjà dessus, avec une balle qui s’éclatât en milliers de petites autres. J’ai mis mon bras droit pour me protéger le visage, mais je savais que j’allais souffrir sur ce coup-là. Puis une sorte de bouclier jaune apparu devant moi, repoussant les balles d’un coup. Je me suis relevé et j’ai regardé à ma gauche. Elle se tenait à côté de moi. Elle me fit un signe de la tête et je suis reparti, mon épée à la main pour le frapper avec un coup en piqué. Je me suis cristallisé devant lui, Ivory à la main.
« Je crois que c’est fini pour toi.
– Comment tu as réussi… Tu n’as même pas Leo !
– Je n’ai pas besoin de Leo. La différence avec toi, fis-je alors qu’elle sortait de l’ombre, c’est que je n’ose pas me prétendre surpuissant seul. »
Je l’ai achevé d’une balle dans la tête. J’ai rangé mon pistolet, puis j’ai tendu le bras droit quand elle m’a dit « Tient, je crois qu’il est à toi » pour attraper mon manteau. Je l’ai enfilé puis me suis retourné vers elle. Elle était juste devant moi, toujours aussi petite, mais encore plus belle. Elle était devenue blonde, entièrement cette fois-ci.
« Je me sens mal tu sais.
– Pourquoi ? Parce que je suis partie en t’abandonnant ?
– Parce que j’hésite, comment oser dire qui tu es sans me planter ?
– Qui voudrais-tu que je sois ?
– Peu importe, je suis heureux que tu sois encore en vie.
– Essaie, ça ne te coute rien, je t’en voudrais pas pour ça, dit-elle avec son joli sourire.
– À l’apparence, je dirais Alix ?
– Ce n’est pas totalement faux, mais si tu préfères que je garde ce nom, ça me va.
– Pourquoi vous êtes venus dans cette tour ? Toutes seules en plus.
– Je crois qu’on voulait que tu aies confiance en nous, on voulait te montrer qu’on pouvait mériter ton cœur.
– Je n’en ai jamais demandé autant, vous le saviez.
– Ouais, mais, l’important c’est que je sois en vie.
– T’as bien raison, fis-je la serrant dans mes bras. Bon, comment je détruis cette tour maintenant.
– Je crois que j’ai une idée, dit-elle allant chercher le cœur de Daryl, le père, le fils. Décidément tu as une dent contre cette famille Adam, dit-elle me le tendant.
– C’est eux qui s’en prennent à moi, fis-je le brisant sous mes doigts, va-t’en, je te retrouverais à la Tour. »
Toute l’énergie de Leo, Toshiie et Nova se réveilla d’un coup. Une immense onde de choc émana de mon corps. La tour n’était plus et j’avais pris l’apparence de Phoenix. Je me suis détendu quelques secondes pour retrouver mon corps et je suis parti vers la Tour, dans le labo de Sieg.
« Tient, Adam. Content de voir que tu vas mieux.
– Tu as vu Alix ?
– Alix ? Je ne m’attendais pas à ce que ça soit elle.
– Ce n’est pas Alix, enfin, elle a juste voulu garder son nom.
– Bien, bien.
– Comment ça avance de l’autre côté ?
– Akziel a ouvert les portes de sa citadelle. C’est la fin cette fois-ci Leo.
– Je l’espère, lui aussi à l’air décidé à en finir.
– Si tu n’avais pas détruit toutes ces tours.
– Tu aurais préféré que je les laisse debout ?
– Jamais de la vie. Je sais qu’on a fait le bon choix.
– Bon, je vais retrouver Alix.
– Au plaisir Adam, et n’oublie pas qu’on va avoir beaucoup de boulot.
– Ne t’inquiète pas pour ça. »
J’ai arpenté les couloirs menant à ma chambre, saluant tous ceux que je croisais. Au bout de quelques minutes, je me suis fait happé dans ma chambre, la porte fermée aussi tôt que j’étais entré.
« Je sais que la prochaine fois, on va s’affronter à Akziel alors, j’ai pensé que…
– Que quoi ? Je pouvais disparaitre ? Ou même toi et que je ne serais plus là pour te satisfaire ?
– Quelque chose comme ça, dit-elle avant de commencer à me déshabiller et m’embrasser. C’est plutôt que je me dis que si tu meurs, tu n’aurais même pas de descendant.
– Je ne m’attendais pas à ce que tu me le présente comme ça.
– Tu sais, y’a quand même des chances que ça ne marches pas.
– Alors tu t’es dit, autant mettre toutes les chances de notre côté et commencer maintenant. Moi ça me va. »
Partie 16 : Nouvelle Lune
Lundi 12 mai 2014, cette date, devrait être celle de la fin d’une ère. L’ère où régnait Akziel. J’étais levé tôt, aussi tôt que Sieg. Sept heures du matin, j’arrivais dans son laboratoire.
« Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
– Je crois qu’on va avoir un problème.
– Plus aucun moyen de se battre ? C’est un détail.
– Non, j’ai consulté le livre, cinq survivants.
– Chez eux ?
– Chez nous.
– Oh ! T’es sur de ça ?
– Regarde par toi-même, dit-il me le faisant apparaitre devant les yeux.
– Une idée des dénommés ?
– Aucune. Ça ne me dit rien qui vaille.
– Du genre, tu t’attendrais à ce que ça ne soit pas la fin ? dit-je en souriant.
– J’en ai peur.
– Il ne faut pas, je suis certain qu’on peut le battre. Il nous attend de toute façon.
– Tu sais où tu veux faire le combat ?
– Dans sa cité. Trop dangereux ailleurs. Appelle les autres, on se rejoint sur le plateau dans maximum une heure. »
Quelques minutes plus tard, on était tous parti vers Arios, entamer notre combat final. Les portes se sont refermées juste après notre entrée.
« Cette citée…
– Toujours autant de rancœur Adam ? demanda Sieg.
– Toujours. Bon, Chester et Amy, la tour treize.
– C’est parti ! répondit Chester.
– Sieg et Izidro, la tour blanche à votre gauche.
– À ton plaisir ! me fit Sieg.
– Feng, Raven et Hwoarang, l’immense tour qui se tient devant vous.
– Considère ça comme déjà fait ! dit Raven.
– Z… C’est parti.
– Quelque chose te dérange Adam ? demanda Alix.
– Zwein, mais on aura le temps d’en reparler. Viens. »
Nous nous sommes dirigés vers notre tour, accédant à la première salle, entièrement en verre. Dehors, les armées s’entretuaient, la mienne, guidée par Kévin et les soldats d’Akziel. Personne n’avait vraiment le dessus sur l’autre.
« Pourquoi Zwein te tracasse ?
– Il aurait dû être avec nous. Puis cette éternelle, qui ça peut-être ?
– Je pense qu’on le découvrira uniquement quand on ne s’y attendra pas.
– Comme si c’était différent de l’habitude. »
Au fur et à mesure que les autres avançaient, on avançait à notre tour. Chaque pièce, les unes après les autres. Le problème n’était pas de les attendre, mais le fait qu’elles étaient toutes vides pour nous. Arrivé dans une salle en pierre, je me suis rapproché du bord, j’ai accolé mon dos au mur et me suis laissé descendre pour m’asseoir.
« Cinq survivants.
– Comment ça ?
– Seulement cinq d’entre nous survivrons à ce combat, d’après le livre de Sieg.
– C’est un problème.
– Surtout si le pressentiment de Sieg s’avère vrai.
– C’est-à-dire ?
– Si ce n’est pas la fin. »
Toujours la même routine, attendre pour avancer. Jusqu’à ce que nous arrivions dans une salle en pierre, les murs gravés et une sorte d’amas de boule lumineuse au centre. Je n’y avais pas prêté attention, mais Alix si.
« C’est magnifique !
– Tu ne voudrais pas te dépêcher un peu ?
– Tu as changé Adam.
– Ce n’est pas contre toi. C’est juste que…
– Que ?
– Tout ceci me rend dingue. J’ai peur que tu fasses parti de ceux qui ne survivent pas.
– J’en ferrai parti, ne t’en fait pas. »
Quelques salles encore et nous accédions à une salle avec un trône au fond, sombre, mais qui ne l’est pas restée longtemps.
« Enfin tu te montres Akziel.
– Bien, vous avez réussis le premier défi, laissez-moi lancer la suite ! »
Il disparut et nous fit apparaitre sur une grande place, tous avec nos Anges. Sept adversaire en face de nous, tous chronophage. Les autres se sont rués dessus pendant que moi et Sieg attendions, incapable de les aider. Ils se battaient tous tellement bien, même si des hordes de soldats venaient les attaquer aussi. Au bout d’un moment ils finirent par les terrasser et Toshiie revint enfin. Les soldats continuèrent d’affluer alors nous nous sommes jetés dans la masse pour les éliminer. Trente minute plus tard, il y en avait toujours plus qui venaient. « Assez ! » fit-il déployant les âmes damnées pour les éradiquer une bonne fois pour toute. Je me suis dirigé vers le bord de la place qui surplombait presque toute la ville. Il n’y restait plus personne. Ils étaient tous à terre.
« Pourquoi tant de sacrifice ?
– Parce qu’ils le méritent ! » fit Akziel descendant avec son trône.
Son arrivée sur le sol provoqua une puissante onde d’énergie. Elle frappa tout le monde, mais seuls certains étaient encore debout. Les autres essayèrent de se relever, mais Akziel décida de les achever d’un coup. On était plus que quatre debout. Sieg, Chester, Nikki et moi. Zhao fit son apparition quelques secondes plus tard.
« Et Ariel ?
– Au conseil pour préserver l’intégrité du monde. Tu n’as pas à t’en faire pour elle Chester.
– Dommage, moi qui voulait jouer avec elle.
– Tu ne crois pas que tu as détruit assez de vies comme ça ?
– Non, plus j’en aurais, plus je serais puissant. Alors laisse-toi mourir, ta force me sera grandement utile.
– Tu peux toujours rêver.
– Ce n’est pas toi qui disait c’est beau de rêver. C’est le rêve qui nous mène à ce que l’on veut vraiment. Et je veux ta mort !
– Tu ne l’aura pas ! »
Je me suis attaqué à lui directement, mais il réussit à parer tous mes coups. Chester essaya de le geler, mais il en sorti une seconde plus tard. Même me fantôme de Kristen n’arrivait pas à prendre possession de son corps.
« Je vous l’ai dit, vous n’avez aucune chance. Plus minable les uns que le autres. Ma puissance augmente à chaque seconde et ceci grâce à vous !
– Tu ne t’en sortiras pas comme ça ! »
J’étais dans son dos. Je l’ai attaqué avec mes lames volantes, chargées en électricité. Il bloqua mon coup une nouvelle fois et renvoya mon attaque dix fois plus vite que je n’aurais pu le faire sur Nikki. « Alix ! » Je me suis téléporté aussitôt. Je l’ai rattrapé avant qu’elle ne touche le sol.
« Non je t’en prie pas maintenant ! dit-il alors que les larmes montaient.
– Je crois que je devais faire partie de ceux qui devaient disparaitre.
– Non, je…
– Plus d’énergie. Oui, je l’ai volée quand tu m’as attaqué, fit Akziel.
– Promet-moi… dit-elle posant sa main sur la joue.
– Alix…
– Promet-moi que tu vas t’en sortir. Promet-moi que ma mort t’aura au moins servi à survivre…
– Je te le promets…
– Oh ! Comme c’est mignon. En attendant tu sais que le reste de la planète est attaqué ? Et ! Que personne ne survivra ! »
Je crois que c’était la première fois que je pleurais, ma folie, ma peur, ma colère, envolée pour laisser place à la tristesse. Je me sentais détruit, effondré. Plus rien n’avait d’importance, même plus Akziel. J’avais définitivement perdu tout ce qui était cher à mon cœur. Puis quelque chose résonna dans ma tête. C’était Nikki, à l’époque de l’Adam du futur. « Ne laisse personne te barrer la route. Tu es capable de tout, même sans moi. Tout ce que tu fais c’est pour moi, et pour le petit que j’attends. » Pour la première fois je prenais le dessus sur Toshiie, comme avec Phoenix. « C’est ça que je voulais ! Laisse ma rage t’enflammer, laisse la peur de Nova te guider. » Violemment mes larmes s’évaporèrent et la fumée de Phoenix envahissait la place.
« Qu’est-ce qu’il se passe ?
– Je crois que c’est ta fin cette-fois ci ! dit Zhao se transformant et l’attaquent de toutes ces forces.
– Comment c’est possible ! fit Akziel après s’être relevé.
– Quelque chose de plus grand et plus puissant que toi s’éveille, et tu ne l’arrêteras pas ! fit Chester l’attaquant à son tour.
– Non, NON !
– J’ai toujours su que tu étais un idiot, mais pas comme ça. As-tu déjà oublié ta vraie nature mon fils…
– Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ?
– Nous sommes Aldoriens et ceci est notre véritable pouvoir.
– Je ne te laisserai me supprimer ! »
Il m’a attaqua de front. Zhao et Chester on en fait de même contre lui puis j’ai suivi le mouvement. Je me suis lancé en piqué sur lui, l’impact de ma lame a provoqué un immense flash blanc. J’ai retrouvé la vue quelque secondes plus tard. Je n’étais plus au même endroit. J’avais l’apparence d’Adam, sur une zone de la planète qui m’était totalement inconnu. C’était la nuit. J’ai relevé la tête vers le ciel et j’ai aperçu une lune verte et un lot de constellations totalement inconnu.
« Qu’est-ce qu’il m’est arrivé ? »